Le cri est un vrai page turner car on ne peut pas le lâcher dès la première page.
Dans ce roman il y a un fait réel, c'est le projet MK Ultra où des millions de dollars ont été fournis par la CIA pour que des militaires, des scientifiques et des bureaucrates mènent des expériences sur des humains non consentants, dans plusieurs pays, des gens qui ont été torturés physiquement et mentalement afin d'explorer le cerveau humain, jusqu'au jour où, un article du New York Times a révélé en 1970 cette affaire et qu'une enquête parlementaire soit lancée. Malheureusement beaucoup de documents ont été à jamais détruits dans l'urgence et la panique. En revanche, le projet 488 serait une invention de l'écrivain.
Dans
le cri nous faisons connaissance avec l'inspectrice Sarah Geringën qui a fait partie des forces spéciales de l'armée norvégienne. Un profil de femme assez intéressant car c'est une femme complexe, à la personnalité forte, sécrète, une femme efficace dans son métier.
Nicolas Beuglet l'a créée loin des clichés habituels du policier neurasthénique compensant sur l'alcool. Mais Sarah Geringën a une double personnalité : elle a une vie privée difficile, source d'angoisse et d'insatisfactions et une vie professionnelle parfaite, intachable, téméraire, réussie. La jeune femme peut être dans un gouffre émotionnel sur le plan personnel mais n'hésitera pas à s'impliquer un maximum dans son travail. Et si extérieurement elle reste de marbre et évite le contact physique avec ses enquêtés, elle déborde d'empathie envers les victimes.
Tous les personnages du roman sont bien esquissés et attachants. Leurs actions sont toujours expliquées. Il y a dans ce roman un sens du rythme trépidant et dès le début. L'action part de Norvège puis elle passe en France, Angleterre, l'île de l'Ascension et dans le Minnesota (USA), c'est une action qui implique des gens importants. Ce livre m'a rappelé un autre livre excellent où l'action est menée sur plusieurs fronts :
Je suis Pilgrim de
Terry Hayes de 2013…
Un resumé non spoiler : En pleine tourmente émotionnelle la belle Sarah est appelée à intervenir sur un « suicide » dans un centre de soins psychiatriques. Rapidement cela devient évident que ce n'est pas un suicide et que ce centre de soins cache bien des choses, notamment par le biais de son brillant directeur. L'inspectrice Geringën et son équipe mènent l'enquête et vont de surprise en surprise car « le suicidé » suivait un traitement très spécial et a laissé des traces graphiques sur les murs qu'il convient d'interpréter. le patient, interné depuis plus de 30 ans, porte sur le front le chiffre 488 et il subit un traitement avec un psychotrope interdit, fabriqué dans un laboratoire français. de fil en aiguille Sarah va progresser en laissant des plumes. Elle se fera aider par le frère d'un directeur financier décédé qui avait travaillé pour le laboratoire français fournissant le psychotrope.
Tout cela tourne autour de recherches assez poussées sur le cerveau humain et tout ce que l'écrivain
Nicolas Beuglet raconte est simplement passionnant. L'explication pour le chiffre 488 dans ce polar est étonnante : ce serait le N° d'agent secret porté par le psychiatre
Carl Jung qui aurait travaillé pour la CIA dans le profilage psychologique des autorités nazis afin de mieux les cerner et les combattre. Autre notion intéressante est celle de notre cerveau le plus profond, le cerveau reptilien qui aurait en mémoire tout ce que « l'humain' aurait vécu depuis la première forme de vie. Cet inconscient commun à l'espèce humaine pourrait expliquer la grande similitude de la Création dans les religions monothéistes (cf Jung et ses études sur l'inconscient collectif).
Si je donne les détails, j'enlève du charme à cette lecture excellente. Et j'ai hâte d'aborder
Complot !
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