Sarah Geringën, un an (de prison) après…
Que vous ayez lu les deux précédents romans de
Nicolas Beuglet ou non,
le Cri et
Complot, vous ne vivrez sans doute pas cette lecture de la même manière.
L'île du diable est le genre de thriller qu'on ne lâche pas, hyper rythmé, chapitres courts, ambiance anxiogène et surprises en cascade. Classique, mais ceux qui découvrent l'auteur apprécieront. Pour les lecteurs fidèles, l'expérience sera augmentée.
Même rythme, mais des sensations sans aucun doute différentes par rapport à la lecture du précédent roman,
Complot. Après un pavé, ce nouveau thriller se démarque cependant déjà par sa taille. 310 pages, preuve que l'expérience littéraire sera autre. Et puis il y a l'histoire en elle-même…
Le personnage de Sarah Geringën a marqué les esprits en l'espace de deux livres. Elle était l'huile dans les rouages des intrigues précédentes. Cette fois-ci, elle en est le coeur. L'organe palpitant ; arythmie, tachycardie. Ce personnage au caractère si fort va plonger profondément dans ses failles… Et dans son passé, qui se révèle particulièrement surprenant (pour elle, comme pour le lecteur).
Complot déployait l'une des thématiques les plus fortes que j'ai pu lire depuis longtemps. Difficile de faire mieux. le choix de l'auteur de ne pas reproduire complètement le schéma est donc un choix qui peut se comprendre.
Chapitre court ne veut pas dire qu'on n'y ressent rien. L'écrivain arrive à rester dans l'action tout en faisant passer des émotions. Les lecteurs attachés à Sarah la regarderont à travers un autre prisme, avec une certaine fragilité que j'ai trouvé touchante.
Je sors de cette immersion en Norvège (mais pas que…), et de la vie du personnage principal, avec de l'enthousiasme mais aussi un brin de frustration. L'intrigue est emballante et surprenante. Les mystères historiques et scientifiques contés par l'auteur sont assez ahurissants, mais j'aurais aimé quelques dizaines de pages de rab pour développer ces thématiques passionnantes.
Parce que les thrillers de
Nicolas Beuglet sont de vrais divertissements. Mais ils permettent également de s'interroger sur l'Histoire et ce qu'elle imprime sur le présent. Et aussi sur ce que peut expliquer et engendrer la science.
L'île du diable est une démonstration qu'avec les mêmes ingrédients, la sauce peut pourtant être transformée, pour varier les plaisirs.
Nicolas Beuglet sait assurément y faire, ce thriller hyper rythmé en est une nouvelle preuve.
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