Acheté dès sa sortie pour la médiathèque, j'ai pourtant tardé avant de découvrir «
L'île du diable », le troisième livre mettant en scène l'inspectrice Sarah Geringën. Ce n'était pas l'envie qui me manquait, mais un manque de disponibilité, puisque l'ouvrage était régulièrement emprunté ou réservé. C'est sans parler du covid qui a bloqué le prêt durant de longs mois… Or, j'avais vraiment beaucoup aimé «
le cri » ainsi que sa suite «
Complot ». Si vous n'avez pas encore découvert l'auteur, je vous recommande vivement de commencer par le premier, car l'héroïne évolue au fil des tomes. Ce nouvel opus commence un mois après le précédent et, même si un bref rappel nous évoque ce qu'il s'est déroulé autrefois, il est préférable de ne pas débuter par celui-ci… Surtout que, à l'inverse de «
le cri », Sarah va vous paraître froide, sensible, à vif, peu attachante et fragile. Ce qu'elle a vécu qui l'a rendue comme cela. Par le passé, elle a dû faire des choix terribles, prendre sur elle face à des courses contre la montre ou de sinistres affaires et a un relationnel assez étrange avec son entourage proche… C'est une femme qui a énormément de blessures psychologiques et qui, hélas, ne ressortira pas indemne de cette nouvelle aventure !
Une fois encore,
Nicolas Beuglet propose un rythme très intense, si bien que j'ai lu ce thriller en une demi-journée. La triple narration fonctionne à merveille et, même si l'enquête de Sarah prend le plus de place, je n'ai eu aucune préférence. J'appréciais aussi bien l'affaire de la belle rouquine que de l'enquêteur Stefen ou du gentil Christopher (malheureusement très en retrait !). La plume est toujours aussi fluide. de plus, je n'ai ressenti absolument aucun temps mort. En revanche, j'ai rapidement trouvé qu'il y avait quelques facilités, notamment avec les indices trouvés dans la maison perdue dans la forêt. L'enquêtrice progressait bien trop vite, si bien que je me demandais ce qu'il s'était passé pour que l'auteur propose un thriller en dessous des autres. Finalement,
Nicolas Beuglet a justifié ces facilités durant le dernier tiers et m'a rassurée. Cette ultime partie m'a d'ailleurs impressionnée, car ce qu'il se passe à ce moment-là est difficile, horrible et inimaginable… Pauvre Sarah… Elle a réellement beaucoup de courage ! Ainsi, même si je pense avoir deviné son choix final, il me tarde de la retrouver dans le prochain volet…
Bien que la lecture soit agréable, j'avoue avoir une nette préférence pour les tomes précédents dont les sujets m'avaient surprise. Là, je connaissais cette période historique sombre et funeste, notamment grâce à « Rouge Eden » de Pierre J. B. Benichou. J'avais donc deviné une partie du secret du père de la jeune femme. de plus, j'ai estimé que certains passages auraient pu être plus développés, car j'ai eu l'impression que certains passages étaient très survolés, afin de ne pas nuire à l'effet page-turner. Il y avait pourtant beaucoup à dire, notamment sur cette fameuse île qui a fait couler sang et, plus récemment, encre d'auteurs de polars ! Il en va de même pour les personnages secondaires qui, si on ne les connait pas, sonnent creux. En revanche, j'ai été agréablement séduite par l'idée d'épigénétique. C'est un thème intéressant que je n'avais encore jamais croisé. Encore une fois, on aurait pu un peu plus creuser cette idée toutefois, ce point aura au moins permis d'avoir de chouettes échanges avec l'une de mes collègues qui avait lu le livre avant moi et qui m'a livré un ressenti personnel allant dans le sens de l'écrivain.
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