La vie est belle ! ⭐⭐⭐⭐⭐
Dommage qu'on ne s'en rende compte qu'au moment où on est menacé de la perdre...
Dans «
le Sang Blanc »,
Pascal Bezard nous fait suivre le combat de Max, un homme comme les autres, contre le pire tueur en série : « le Crabe », déguisé en lymphome de type 4. Un combat en 4 manches dont il faudra gagner chacune avant d'affronter la suivante.
Le 1er round commence mal. Suite à 2 erreurs médicales consécutives, Max est prêt de perdre le combat avant même de l'avoir commencé. Qui va gagner la partie, de l'homme ou du monstre ?...
La compétence d'un chirurgien va lui permettre d'engager la 2ème manche. Les ennemis à vaincre ? le temps et l'ignorance. le temps ne semble pas avoir la même valeur pour le monde médical que pour le malade qui attend, des jours, des semaines, des mois, sans savoir ce qu'il va devoir assumer ensuite. Et comment gérer ces plages interminables de solitude ? On redécouvre le plaisir de boire son 1er café du matin sans avoir à attendre 8 heures, l'heure du café pour l'hôpital, alors qu'on est réveillé depuis 4 heures et qu'on a l'habitude de boire son café dès son réveil. Une attente qui se transforme en torture. On découvre et on apprend à apprécier les petits plaisirs de la vie. On découvre que la vie, le bonheur, ne sont faits que d'une somme de petits plaisirs. On découvre qu'on n'est pas qu'un amas de cellules malades, mais un être humain grâce à un mot, un geste d'un membre du personnel soignant. On découvre l'importance de ces gens qui font qu'on n'est plus une chose, mais un être humain. Merci les docteurs, merci les soignants et tout le personnel.
On passe le temps en s'évadant grâce à quelques souvenirs heureux : les petites lucioles dans les yeux de son chien au moment de le sortir, les jambes de Lola, sa femme, une falaise qui semble faite d'or et domine la plage où il fait bon s'allonger avec Lola.
La chimiothérapie est indolore, mais elle fatigue et fait perdre cheveux, sourcils et tous les poils de son corps. On a l'impression de se désharmoniser. Mais après quelques semaines, étalées sur plusieurs mois, le monstre commence à disparaître du corps de Max. N'en reste qu'une infinie partie, la plus dangereuse.
Enfin, on quitte l'hôpital, on s'évade dans les souvenirs de Max. On découvre la « Success story » d'un apprenti qui finit par devenir le patron de l'entreprise de celui qui l'a engagé et finit par lui confier la direction. Souvenirs d'apprentissages qui l'ont construit, d'amitiés, de plaisirs faits de repas entre amis. Max n'est pas vraiment un homme comme les autres. C'est un battant.
Max est prêt à affronter la 3ème manche. L'ennemi maintenant est la douleur. Générale. Insupportable. C'est
Charles Bronson dans « Il était une fois dans l'Ouest ». À-demi-mort de coups et de douleurs, il résiste et poursuit le combat contre les effets de la ponction lombaire. Il ne gémit pas, jamais il ne se plaint. Il ne se fait pas passer pour une victime. Il ne cherche pas notre compassion. Il surmonte.
Et voilà la 4ème manche. Notre ami, «
Clint Eastwood » se retrouve comme dans « L'évadé d'Alcatraz ». Il va devoir affronter le pire confinement, la pire solitude, comme un délinquant enfermé dans le « Quartier de Haute Sécurité ». C'est le temps de « l'autogreffe ». Il n'a plus aucune défense immunitaire, il lui faut se protéger de tout et de tous en attendant la reconstruction de ses globules rouges, jusqu'à ce qu'enfin, ce soit l'évasion. le retour à la vie normale. le « crabe est mort ». Max va vivre, revivre. Il a découvert le secret de la vie, du bonheur. »Vivre chaque jour comme si c'était le dernier »...
Une connaissance ancestrale dont nous avons tous une connaissance intellectuelle. « Il faut cultiver son jardin » nous a conseillé
Voltaire. Mais
Pascal Bezard, grâce à son talent de conteur nous a rendus si proches de Max qu'on a pu toucher du doigt ses craintes, ses peurs, ses douleurs. On a tout partagé avec lui. Maintenant, on sait, dans son corps.
La vie est belle. le bonheur ne dépend que de nous. Merci
Pascal Bezard pour cette expérience partagée avec ce livre que je recommande.