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Citations sur L'amour n'est pas aimé (19)

Le langage est obstiné, qui allègue constamment que l'on existe en dehors de sa propre chair, alors que l'on n'est plus que la somme de quelques habitudes, le souvenir de certaines possibilités, et la manie de penser à quelqu'un qui serait soi, détaché de sa propre image, puis malgré son image. Et souvent rien de plus qu'une sensation, comme ce frisson dans mon dos quand je mesure la violence du vent ou de la pluie derrière la vitre. Je me demande si je ne vais pas m'endormir. L'ombre flexible qui bouge dans le noir vient s'étendre, après un saut en souplesse, sur mes pieds. Ils étaient glacés. Je m'abandonne à mon corps, je me confie à quelque chose que j'ignore, je m'adapte de l'intérieur, je renonce à tout ce qui est lointain, je me retire en moi-même, je me rends, j'immole la dure, la surprenante réalité, je change d'espèce, je reviens à la naissance.

" Bagheera "
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Je rêvais de loi, j'essayais de la percevoir, de m'y tenir, d'être sans tache. Or, au dessus des lois diffuses et multiples que l'on peut entrevoir, la Loi ne protège ni ne punit mais il est dans sa nature que l'ignorance que l'on peut en avoir n'excuse personne. Ainsi le sentiment de la faute est en nous depuis la naissance et devance la faute - l'impossible faute, puisqu'il n'y a rien à faire en dehors de ce que nous faisons. Les épreuves que nous rencontrons, elles nous étaient de tout temps destinées ; les bonheurs, prévus : pourquoi cette vigilance que l'on met à éluder les unes, à provoquer les autres ? On devrait pouvoir sentir aussi bien la menace d'un bonheur que la promesse contenue dans l'adversité.

" La barque sur le Neckar "
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Le passé n'est plus le passé mais notre présent, ce que nous sommes : ce que fut le marcheur devient le chemin.
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Durant des années parfois, la vie semble manquer de vie, du moins à nos yeux. Jusqu'à ce qu'un jour, bon ou mauvais, les choses reviennent vers nous, nous cernent - les moments qu'alors nous ignorions qu'ils seraient notre enfer ou, plus rarement, notre paradis, reviennent et, se tenant par la main, forment une ronde d'heures, réduisant, estompant les images de la raison, et tout un carnaval grandit alors dans l'ombre tandis qu'un enfant, un train qui part, une mère en larme, une voix, un visage, ou le portrait de ce visage, un crépuscule qui allonge l'ombre des statues, un mort ou un adieu apparaissent et demeurent, omniprésent dans la masse stratifiée de cette vie que les années ont polie - comme dans les cicatrices profondes de la pierre surgissent, quand la patience les polit, la goutte d'eau, la fougère ou le triangle équilatéral, plus forts que la splendeur compacte de la pierre.

" Les initiales "
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Et cette femme qui pleure et qui ne voudrait pas pleurer devant l'enfant, sera demain l'image même de la douleur, de la pensée prisonnière, aveugle, sans dénouement possible, de l'impuissance atroce à s'exprimer, à se dire et à dire aux autres, qui se résout en larmes ; on pleure quand on se cogne le front aux derniers murs, aux seuils obscurs, infranchissables, qui devraient nous mener à l'autre et qui nous laissent, meurtris, seuls avec nous-mêmes.

" Les initiales "
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.. les conséquences de ce que nous avons omis de faire sont les plus graves.
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C'est pourquoi ils ne condescendirent jamais à la tendresse, qui tend à convertir l'autre en enfant. Ni à la tristesse, qui avilit. Mais ils se délectaient dans la mélancolie, qui est impersonnelle : elle naît du regard, cherche quelque chose au loin, pense : la mélancolie est le seul sentiment qui pense.
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Et cette femme qui pleure et qui ne voudrait pas pleurer devant l'enfant, sera demain l'image même de la douleur, de la pensée prisonnière, aveugle, sans dénouement possible, de l 'impuissance atroce à s'exprimer, à se dire et à dire aux autres, qui se résout en larmes : on pleure quand on se cogne le front aux derniers murs, aux seuils obscurs, infranchissables, qui devraient nous mener à l'autre et qui nous laissent, meurtris, seuls avec nous-mêmes.
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La haine du monde n'est rien tant que l'on s'aime encore, mais je ne m'aimais plus et ne plus s'aimer c'est l'enfer.
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De toute façon, il avait passé sa vie à ajourner la vie et il s'était résigné à ce qu'elle ne soit que la somme de ses renoncements.
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