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EAN : 9782919174294
360 pages
Au-delà du raisonnable (02/03/2017)
3.12/5   4 notes
Résumé :
Les services très secrets de L’État fomentent des émeutes dans le but d'organiser l'occasion en or de les réprimer et de faire régner l'ordre, le vrai. Celui qui permettra au peuple d'aller voter calmement aux présidentielles toutes proches. Deux clodos qui s'aiment, cachés à l'arrière d'une Rolls vont gripper la machine répressive jusqu'au soulèvement populaire. Et on sentira l'esprit de Frédéric Dard planer sur cette fable de politique fiction débridée.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je découvre à travers la masse critique de Babelio l'écriture de Laurence Biberfeld. « Écoute les cloches » n'à rien voir avec le dimanche de Pâques ou un quelconque appel à la messe. Les cloches, c'est le vocable sous lequel on désigne les clochards et les SDF, que l'on trouve de plus en plus nombreux dans les rues de nos grandes villes.
Gillian von Stich, ancien mercenaire, à la tête d'un des services les plus discrets de l'Etat, organise, par l'entremise de clochards, de petits loubards et de petites frappes, organisés en groupes dénommés les ZUS, le désordre et les émeutes dans les rues de la capitale.
Son but est de réprimer durement ces émeutes et rétablir ainsi l'ordre républicain, pour influer sur le vote des citoyens aux prochaines élections.
« - Ca ne marchera jamais, dit celui qu'il surnommait en son for intérieur le Gros-bouffi.
GVS sourit. Ce tas de gélatine faisait preuve d'un certain courage, motivé par une loyauté envers lui qui semblait indéfectible. Un bon élément, qui aurait été parfait s'il avait mieux surveillé son alimentation.
- Nous faisons ça tous les jours en Afrique, badine-t-il.
- En Afrique peut-être, mais pas ici, contredit le gros d'une voix mal assurée.
- En êtes-vous si sûr ? Souvenez-vous-en. Les Français sont des veaux disait le Général. La France est un pays de veaux. »
Pour financer les différentes cellules de cette organisation, von Stich a prévu une enveloppe de neuf millions d'Euros, venant de fonds secrets. L'homme qui devait réceptionner les fonds, pris d'une soudaine envie d'indépendance, va subtiliser la valise de billets, et s'évanouir dans la nature. Suite à diverses péripéties, cet argent va bientôt se trouver entre les mains des cloches.
Nous suivons à travers ce roman les aventures de ces clochards et marginaux, dont l'application à semer le désordre avec une sorte de plaisir enfantin va bientôt dépasser les attentes des instigateurs du projet, et semer une indescriptible pagaille dans la capitale, une véritable révolte des miséreux dans des scènes qui nous évoquent la Commune de Paris.
Pour interpréter ce roman, Laurence Biberfeld nous gratifie d'une galerie pléthorique de personnages hauts en couleurs aux noms évocateurs, tels Bois-pourri, La Salpêtrière, Léon-la-science, La Marquise ou Cucu-paillettes.
Des histoires d'amour, de fric, de pouvoir, de haine et de vengeance sur fond d'une insurrection populaire.
Ça part dans tous les sens, c'est débridé dans l'action, le style et le langage, mais en gardant toujours en toile de fond du roman, la vulnérabilité des peuples à la manipulation politique.
Certains passages du roman comportent des descriptions béruréennes que n'aurait point désavouées le Frédéric Dard de la période San Antoniesque.
« Il y avait la queue de Léon, un monument de style nouille qui ne pouvait aller qu'au corps de Léon. Qui avait les nuances alcooliques de la trogne de Léon, une palette de mauves épidermiques. le débit capricieux de la parole de Léon. Qui était hirsute jusqu'au col roulé, une particularité d'autant plus piquante que son propriétaire en concevait des complexes et la rasait méticuleusement. »
Tous ces personnages avec leur histoire, leurs qualités et leurs défauts, ont en commun une certaine humanité. Ils sont solidaires les uns des autres et ont le sens de l'entraide au sein de leur collectivité.
Située quelque part entre le thriller, le polar et le pamphlet social, c'est à une lecture un peu inhabituelle que m'a convié la Masse critique de Babelio, l'occasion d'un bon moment de lecture, hors des sentiers battus du polar traditionnel.
Éditions Au-delà du raisonnable, 2017
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j'ai reçu ce livre dans le cadre de masse critique. Je remercie Babélio et les éditions "Au-delà du raisonnable " de me l'avoir adressé.

Ce livre déborde tellement de personnages et d' événements qu'il est pratiquement impossible de le résumer !

Gillian von Strich (GVS), responsable d'un service très secret de l'État est chargé de fomenter des émeutes qui seront réprimées avant les élections présidentielles, conduisant le peuple à "bien" voter.
Il est secondé par des personnes dont le code est ZUS suivi d'un numéro.
Deux clochards, la Salpêtrière et Bois-Pourri, sont surpris par un gardien de parking - en fait un ZUS - en train de faire l'amour dans une rolls, propriété d'un sous-secrétaire d'état. Ce fait- divers sera à l'origine de la révolution des clodos bouleversant ainsi l'organisation de GVS.
Les "clodos" sont également remontés contre les brigades d'intervention sociale qui ont pour mission de les "prendre en charge" pour les envoyer dans des "établissements médicaux sociaux d'insertion..........."
Il y aura bien des manifestations mais elles seront organisées non par les services très secrets mais par les clodos eux-mêmes, aidés par les punks et leurs chiens.

Au cours de la lecture on s'attache à certains personnages comme Nielsen, Bébert, Taddéo , on s'amuse des nom fleuris des autres : La souris-verte, jolie-jolie, Dédé-la-maffre, cul-de-mouche, Faubert-le manche...on découvre une histoire de France revue et corrigée par Léon-la- science !

Dans cet ouvrage, avec une écriture très personnelle, l'auteure nous parle d'amour, de liberté, de révolution, de violence, de vie et de mort, de détournement de fond.....

Je ne sais pas dans quelle catégorie classer ce livre, mais je sais que sa lecture non seulement ne m'a pas ennuyée, bien au contraire elle m'a amusée souvent, fait rire quelque fois,et même parfois attristée.





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RÉSUMÉ:
"Les services très secrets de L'État fomentent des émeutes dans le but d'organiser l'occasion en or de les réprimer et de faire régner l'ordre, le vrai. Celui qui permettra au peuple d'aller voter calmement aux présidentielles toutes proches. Deux clodos qui s'aiment, cachés à l'arrière d'une Rolls vont gripper la machine répressive jusqu'au soulèvement populaire. Et on sentira l'esprit de Frédéric Dard planer sur cette fable de politique fiction débridée."

Avec ce livre nous entrons dans des mondes qui nous sont, pour la plupart d'entre nous, étrangers.Celui des dessous secrets de l'état, qui manipule les foules, et celui des SDF, les sans abris, les clochards quoi ! Deux mondes qui tout oppose et qui pourtant à la faveur de la plume mordante de Laurence Biberfeld, vont se rencontrer, se percuter même. Et ça va faire très mal!

Nous sommes emplis d'empathie pour ces clodos aux noms fleuris tel que Bois pourri, la Salpêtrière, Viandox, Léon-la-science,Cucu-paillettes, qui vont semer la pagaille dans Paris, suivi par les sans papiers, les chômeurs, tous les laisser pour compte d'un système qui les rejette ou les exploite sans état d'âme. Et nous haïssons ces hommes tapis dans l'ombre, dirigés par un GVS ( initiales d'un homme au passé parsemé de sang et de morts) obsédé par le pouvoir, sans scrupule et à la folie meurtrière dévastatrice.

On assiste à une véritable tentative déterminée, solidaire et finalement désespérée,de tous les va nu pieds de Paris et d'ailleurs de faire entendre leurs voix. C'est réjouissant et on y croirait presque. le peuple français sera-t-il à l'écoute? L'état pliera-t-il fasse à la populace déchaînée?
Quel sera le prix à payer de part et d'autre?

Laurence Birberfeld, comme à son habitude, ne mâche pas ses mots et nous les recrache tel quel, bruts et puissants, pour encore une fois titiller nos consciences endormies. Cette auteure engagée a un don certain pour nous ouvrir les yeux, toujours avec beaucoup d'humour, mais aussi d'amour. Et on apprécie.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il lui pétrit le ventre, le nez enfoui dans ses seins, et elle se tortilla, ouvrant et relevant les cuisses. Elle lui téta l'aisselle, s'immergeant dans une garrigue d'odeurs piquantes. La pénétration leur arracha le même soupir, le même tressaillement. Ils se mirent à tanguer lentement, les yeux presque clos, continuant leurs caresses et leurs jeux de langue. La limousine sous l'impulsion de leurs mouvements, se mit à osciller. Il s'arquait, elle se creusait, des rigoles de sueur formaient sur leurs corps confondus des arborescences miroitantes que les veilleuses du parking illuminaient parfois.
C'était trop bon, trop bon pour durer longtemps, mais ils s'efforçaient de le faire durer. Elle ouvrit la bouche et il y versa sa langue et ses dents. Ils enfoncèrent leurs doigts dans les plis et les terriers ruisselants de leur viande épanouie. Peaux et cuir faisaient en se frottant des bruits de baisers goulus. Il tressauta en elle et des fontaines nerveuses se débattirent au fond de son ventre. Malgré l'hiver et leurs vêtements arrachés, ils étaient bouillants et dilatés. De nouveau ils poussèrent le même soupir, un gémissement en point d'interrogation. Puis rirent et se bécotèrent longuement, sans se décoller l'un de l'autre.
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- oui, s'enflamma Léon-la-Science, comme en mai 1968, lors du coût d'état manqué de Cohn-Bendit et Alain Madelin. Le général Salan avait alors déployé quelques unités blindées dans le quartier latin, où des hordes d'archéologues cherchaient les restes d'une flottille de quinze barques vikings, et surtout celle de Bjorn, aux cris de "sous les pavés , l'épave".
p.114
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Elle chercha des documents retraçant les exploits de ce remuant barbouze, maintes fois utilisé par les services français sur les théâtres d'opérations clandestines en terre africaine. Soros était considéré comme supérieurement efficace, mais peu fiable et dangereux. Il avait le talent de se constituer des réseaux par la pratique de la terreur et du chantage. Les préventions précoces de ses supérieurs ne l'avaient pas empêché de rentrer dans l'armée, où il avait dirigé un régiment de parachutistes avant de devenir un informateur privilégié de la DPSD. Les culottes de peau soulignaient toutefois son penchant, à l'instar de Vidocq, à créer des soulèvements afin de mieux les prévoir puis les contrer, de façon généralement sanglante.
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L'aréopage de gradés réunis au QG de crise de la rue de Brienne formait autour de l'écran géant un arc de cercle kaki. Les ganaches semblaient profondément préoccupées, mais davantage par quelles alliances pouvaient se dessiner au sein de leur panier de crabes que par la guerre civile, qui apparaissait à tous dérisoire. Certes il y avait eu des tirs de roquettes ça et là, un hélicoptère abattu, quelques policiers et un certain nombre de troufions molestés par la populace. Mais pour le moment, on ne pouvait pas parler d'affrontements sérieux. Au moment où la troupe tirerait à balles réelles dans ce tas d'abrutis, il ne resterait plus rien de la Résistance.
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Une vingtaine de visages furieux se tournèrent vers les flics.
- On est de la Police sociale ! crut bon d'argumenter le plus frêle.
-Elle est bonne Anatole ! railla la Salpêtrière. Et se tournant vers les manifestants : Z'avez vu, c'est des SS bio ! Y nous foutent en zonzon d'rédemption par l'travail ! Toute la rue va y passer ! Les clodos comme vous et moi, les p'tits frères et les grands frères, les putes, les sans pap's, 'font pas dans l'détail ces fils de tulle, ah y nous ratissent avec leurs fourgons, des vraies Marie-salopes. Allez rhan ! Au charbon ! Déjà on a cinq poteaux qu'ont été raflés ! On sait même pas si y sont vivants !
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Vidéo de Laurence Biberfeld
Avec la participation des autrices Laurence Biberfeld, Rachel Corenblit, Catherine Dabadie et de l'autrice-illustratrice Cécile Dupuis.
Et la classe de 3èmeB du collège Gustave Courbet, Romainville (93). Un grand merci à la professeure Émilie Restoueix.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Henning Wagenbreth, L'Univers à l'envers, trad. de l'allemand Clément Bénech, Les Grandes Personnes Avec le soutien du Goethe-Institut Paris.
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