Livre dense et assez compliqué à lire, certes, mais quelle thèse d'Histoire ne le serait pas. Sauf qu'au-delà des rigueurs académiques et des longueurs de phrase parfois extraordinaires, on découvre un portrait du Brésil, et de Rio en particulier tout à fait séduisant peut-être parce qu'inattendu.
Pour nous, Rio, c'est la samba, le foot, les plages, et la douceur de vivre. Branle bas de combat ! Ici l'auteur aborde sa ville à travers le prisme de la peur : de sa propre immensité, des pirates français et hollandais, d'un métissage inévitable, et de la toute-puissance portugaise.
On découvre le Brésil fragilisé par sa grandeur, par sa position hautement stratégique en Amérique latine. Tout est bon pour titiller les Castillans. On croirait presque que ça les amuse. Mais comme l'auteur est une carioca jusqu'au fond de son âme, impossible de conclure sur soumission fatale aux éléments et à l'envahisseur / colonisateur européen.
Certes le Brésil a eu peur, mais il a su réagir, se protéger, et contre-attaquer. Grandir. SE libérer peu à peu du joug portugais. Cela donne des scènes de piraterie ou de manoeuvres militaires savoureuses, et ça devient délicieux si par chance, même avec trois siècles d'écart, on a visité un jour l'état de Rio.
Alors, oui, c'est vrai, il y a de longues lettres dans le vocabulaire d'époque, des descriptions d'urbanisme et d'administration dans des termes qui n'existent plus ou qui ne nous évoquent rien (exotique !), mais il y a des pirates et surtout, surtout, il y a le Brésil.
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