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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans son roman (autofiction ?) l'acceptation, Solange Bied-Charreton, nous raconte une histoire d'amour. D'abord une rencontre, puis un bout de chemin ensemble, et enfin une rupture. Banal me direz-vous ? Pas ici.

Avec grâce, et un sens de la formule proche du réel, l'autrice nous dresse le portrait de deux individus très différents, venant de deux pays très éloignés dans leur conception de la vie. D'un côté le monde scandinave, nature, froid, de l'autre la France en déclin, les manifestations, les attentats, la présence policière. Ce roman nous fait voyager de Paris à Reykjavik, puis aux confins de l'Islande.

Gestur, islandais, est un homme pragmatique, programmateur, imperméable à tout, même aux sentiments. Il est archéologue et fouille le sol de son pays à la recherche de tombes vikings. Il aime le silence, les grands espaces, la nature, la solitude. Aurore quant-à elle est française, parisienne, vive, vivante, aimante. Ils auront un fils, Erling, mais rien ne va déjà plus. Ces deux-là se sont aimés pour de mauvaises raisons, cela ne pouvait pas durer. Après avoir gouter à l'exotisme, le quotidien prend le dessus, la vie courante est destructrice, l'érosion de cet amour fragile commence. On assiste impuissant à la naissance de l'amour, au délitement puis au désamour, passant de l'illusion à la désillusion. Leur amour se gangrène comme leurs deux pays sur lesquels Solange Bied-Charreton pose un regard désabusé et acéré.

La plume de l'autrice est belle, intimiste, prenante. On ressent parfaitement les différentes étapes, les sentiments partagés, l'amour pudique, les semblants et faux-semblants, la peine, les pleurs, la solitude ressentie, l'écoute qui se perd, l'amour qui s'en va, la rupture inévitable. Ce roman est simple mais remarquablement bien écrit.

A découvrir.

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Solange BIED-CHARRETON. L'acceptation.

Nous sommes dans les années 2015-2016. Aurore assiste à la conférence d'une autrice dans une librairie parisienne, dans la quartier de Belleville.. Elle remarque une homme qui furète entre les rayonnages. Ce dernier bouscule, accidentellement, une pile de livres. Elle va à sa rencontre. Gestur Sigmundsson est un anthropologue islandais, spécialiste des Vikings. Aurore tombe amoureuse de cet homme. Elle entretient une liaison avec cet homme et a un enfant, Erling.

Gestur est un homme très indépendant : il mène une vie de routard. Il réside une semaine à Paris, deux mois en Islande, séjour entrecoupé par des voyages à travers le monde au cours desquels il donne des conférences. Cette vie ne convient pas à Aurore. Après l'amour, c'est le désamour, la séparation, la reconstruction. Il faut assurer un cadre de vie stable au petit Erling… Aurore analyse avec justesse son ressenti face à cet amour et elle accepte de faire face à cette séparation. Elle renonce à ces miettes d'amour, les passages rapides de son amant… Il lui faut penser à élever ce petit être né d'un amour fugace. Il lui faut faire preuve d'abnégation et accepter de bon gré ou non cette séparation. Il en va de la survie du couple mère-fils. c'est l'avenir et tourner le dos au passé.

Ce roman intimiste fait alterner la vie en France, dans les années 2015, les attentats, les manifestations des gilets jaunes, la décadence subie par notre pays et les paysages solitaires, désertiques de l'Islande. Nous vivons au rythme des islandais, suivons ces rudes routes glacées quasi en permanence, connaissons les longues nuits de ce pays, écarquillons nos yeux à la féerie des nuits boréales. Mais chaque être ne veut vivre qu'à son tempo. de la poésie, de la sensibilité, de l'amour et même de l'espoir traversent ce récit. Avec beaucoup de pudeur, l'autrice nous dépeint ce couple qui, après s'être aimé doit se séparer. Une bonne analyse psychologique des caractères bien trempés de nos deux héros.
( 11/07/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Que dire.

Résumons à ma façon, trois livres en un.
- La France, l'Islande et un peu de Dijon.
- La France des années attentats de Nice du Bataclan et les Gilets jaunes.
- la relation Gestur-Aurore.

- la France et l'Islande.

A moins que je n'ai mal compris il y a un peu de comparaison ce qui ne me convient pas. Comment comparer une ville Paris de 2 millions d'habitants, une Région Ile de France de 11 millions d'habitants à une île loin de tout de 100 à 200 000 habitants.
Je me souviens d'un voyage à Malte, 4 îles. Je ne vais pas comparer l'Islande à l'une des îles peuplées de 3 habitants ou une autre île Gozo, un seul feu rouge, que nous eûmes au rouge lorsque notre car arriva.
Bref, des aperçus de France, de Paris de Dijon, de Belleville, d'Islande dont je ne vous recopie pas les noms, pourquoi ces aperçus là pourquoi pas d'autres et quelles conclusions en tirer à part on aime ou on n'aime pas.

- les mauvaises années.

Idem, attentats, gilets jaunes etc. chacun ses points de vue et ses analyses. Nous avons celles de l'auteur, assénées avec vigueur ce qui ne leur donne pas plus de poids, j'ai dépassé le temps où celui qui parlait le plus fort avait forcément raison.
Donc une photographie d'une France de ce temps et qui est déjà passée à autre chose même si rien n'est gagné et qu'il faut rester vigilant.

Gestur- Aurore.

Peut être inspiré d'un passage de vie de Solange Bied-Charreton. L'auteur imprimant ses choix j'en profite pour exprimer un peu les miens ici.
Passé le vernis culturel, les gens ne sont ils pas les mêmes partout avec plus ou moins les mêmes proportions d'obsessionnels, paranos, anxiophobiques caractériels et autres plutôt solides ou à contrario très fragiles.
Pourquoi cela ne marche t il pas entre Gestur et Aurore. Trop de différences culturelles ? Que non, p 148 petit Gestur était déjà asocial et plus proche des chats que des humains. Je vous épargne la chasse au dragon Fafnir et sa quête d'une carapace protectrice. Siegfrid et Achille.
P 251 nomade fondamental et toujours en partance.
Comment vivre avec qui n'est jamais là ou est déjà parti ?

L'acceptation. Une cohérence d'ensemble qui m'échappe. Une belle écriture plus proche des paysages nordiques que parisiens. Des points de vue à partager ou pas. Une histoire où il n'aurait pas fallu entrer mais c'est comme cela. Et un enfant à la clé.

Dernier chapitre que je relis plusieurs fois car j'ai du mal à le comprendre. Une phrase : les pieds sur la terre ferme, sur la terre consolante, j'ai senti se craqueler l'enveloppe des précautions.
Ah bon.
La dernière phrase comme j'aime à les citer. Je serai seulement venue là pour me laver les yeux, réparer mon regard ; par la suite, je pourrai regarder de nouveau.
Commentaire, accepter pour pouvoir passer à autre chose, mais prendre le temps avant de se lancer dans les choses.
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En plus de faire un bilan de ce qu'est devenue notre société, notre civilisation, attaquée sur tous les fronts, Solange Bied Charreton, avec ce roman, d'une écriture orageuse, tendre et poétique, nous raconte une histoire d'amour qui invite à regarder, là aussi, les choses en face. Son héroïne, Aurore, dans sa relation amoureuse avec Gestur, oscille entre déni et peur, mélancolie et joie , chacun se faisant une idée de son pays, de sa place et de l'amour qui ne correspond malheureusement pas forcément à celle de l'autre.
Avec ce roman, nous traversons une période qui fût marquée par les attentats du 13 novembre 2015, celui du 14 juillet à Nice et l'assassinat du père Jacques Hamel le 26 juillet 2016 à Saint Etienne du Rouvray. Aurore voit son pays sombrer dans la violence, offrant comme riposte à son adversaire des marches pacifistes et des dépôts bouquets sur les lieux des massacres. Quant à Gestur, venant d'un pays sans armée, sans violence et même sans juron , il ne comprend pas l'assaut des black blocs en marge des manifestations, les actes de déprédations des champs Elysées, il ne sait pas distinguer les soldats des autres individus quand il arrive à Roissy malgré l'uniforme et les fusils.
Il faut savoir que Gestur est un archéologue Islandais qu'Aurore a rencontré dans une librairie. Commence alors leur étrange relation faite des longues absences de Gestur qui passe la moitié de son temps à creuser la terre aride et désertique de son pays à la recherche de vestiges vikings et à donner des conférences de par le monde.
Même si la première partie raconte la rencontre et les prémices de cette histoire d'amour particulière, la langue est râpeuse et aride comme les paysages islandais, elle est également meurtrie et désabusée en se frottant aux tristes évènements des années 2015 et 2016.
En seconde partie , la naissance du petit Erling ne modifie pas le mode de vie de Gestur, très lucidement Aurore le décrit comme un voyageur pour lequel, elle et son fils ne sont qu'une escale durant laquelle il ne s'investit pas . Plus aucune exaltation n'étreint leurs échanges dont les mots sont devenus vides. Aurore se rend compte qu'elle ne fut qu'une échappatoire, qu'un sujet de fuite. Elle mettra du temps, celui de l'acceptation, avant de comprendre qu'elle avait servi à quelque chose avant d'être quelqu'un.
Ce roman, qui est une profonde réflexion sur le couple, parle avec lucidité et finesse de la relation improbable entre un homme fuyant et une femme dans le déni . Viendra ensuite l'acceptation quand cette dernière comprendra le rôle qu'il lui avait attribué et qu'elle avait inconsciemment joué auprès de lui.

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