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3,44

sur 1285 notes
Une dystopie qui inverse le sens de l'histoire. Et si c'étaient les Incas qui envahissaient l'Europe ? Récit amusant, parfois un peu tiré par les cheveux, mais qui repose sur un fond historique solide et bien documenté. J'était très curieux de découvrir ce livre et je n'ai pas été déçu. C'est un monde parallèle plein de surprises qu'on découvre avec plaisir. J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit, mais finalement j'ai apprécié ma lecture.
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Et si les Indiens du Nouveau Monde avaient connu les armes à feu, les chevaux et les virus des Européens avant que ceux-ci ne débarquent en 1492? Quelle tournure aurait pris l'Histoire de monde ? C'est à cette question que se propose de répondre" Civilizations", une uchronie dans laquelle l'auteur imagine une inversion des rôles.
Déjà visitée par une princesse viking, l'Amérique réussit à se défaire de Christophe Colomb et ses hommes. Non seulement l'Espagne ne colonisera pas ces terres, mais cet échec conduira l'empereur inca Atahualpa, en guerre contre son frère Huascar, vers l'Europe lui ouvrant ainsi les portes d'un Nouveau Monde et d'un nouvel empire. Il y découvre un territoire en proie aux guerres, au morcellage religieux où l'Inquisition, la misère et l'intolérance règnent soulevant les indignations.
Dans ce "roman" nous découvrons tous les mécanismes de la conquête et de la domination politique et religieuse. L'auteur s'appuie sur des faits et des personnages réels pour réecrire leur histoire sous le joug inca. Tractations politiques, conflits religieux profitables, accords financiers, trahisons, convoitise mais aussi mariages mixtes, amitiés, compréhension de l'Autre... "Civilizations" imagine l'Europe en proie au même sort que l'Amérique et j'ai bien aimé l'idée. Je trouve intéressante cette inversion des rôles car elle permet de mieux se figurer, dans un contexte plus connu, des événements historiques dont on ne mesure pas toujours la portée humaine.
J'ai mis roman entre guillemets car je trouve que la narration manque de "romancé", on a plus l'impression de lire une chronique historique. le style est simple, factuel.
A l'exception du dernier chapitre qui m'a semblé totalement déconnecté du reste et sans grand intérêt, j'ai bien aimé ma lecture. C'était original et assez fluide. Je pense qu'il faut toutefois bien connaître l'Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique pour suivre. La lecture peut s'avérer laborieuse dans le cas contraire, nécessitant des recherches fréquentes.
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l'idée de départ m'a séduite, mais j'ai abandonné la lecture tant le style est rébarbatif. J'ai assez apprécié la première partie en Scandinavie, ai commencé à souffrir en Amérique du Sud et ai déclaré forfait en Espagne. Ce livre acclamé par les immortels n'est pas à la portée de la pauvre mortelle que je suis. Il ne faut pas oublier que la lecture doit rester un plaisir et non devenir une corvée
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Dans cette uchronie, on s'imagine un monde dans lequel ce sont les Incas qui ont envahi l'Espagne (puis l'Europe) et non l'inverse.

L'expérience est amusante, bien documentée et... Étonnamment plausible.

La plume est par contre un peu froide et les personnages manquent quelque peu de profondeur.
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J'ai découvert ce roman dans une conférence d'histoire, et j'ai sauté sur l'occasion pour téléchargé sa version audio. Et franchement ça a été une belle découverte. On découvre au fil de ce livre un univers, une uchronie qui n'a pas son pareil. Si on sait que les viking avaient découvert l'Amérique aux alentours du Xe siècle, que se serait-il passé, s'il y étaient resté et avaient colonisé ce territoire ? Eh bien ce livre répondra à toutes vos questions ! Et croyez moi, ça change pas mal de choses…

L'Histoire en est donc complètement chamboulée et ça nous permet de découvrir l'existence de personnages que l'on connait plus ou moins bien, parce que l'on suit des personnes très connues, telles que Christophe Colomb, mais également d'autres beaucoup moins connues (dont je ne suis d'ailleurs pas certaine de l'existence réelle). Ainsi, on découvre un nouveau déroulement de l'Histoire, complètement chamboulée. le lecteur va alors de surprises en surprises, ce qui rythme grandement sa lecture.

Les personnages par contre s'il sont bien différents de ce que l'on attend, pour peu que l'on ait une attente de ce point de vue là, sont un peu creux. Cet état de fait vient surtout de la méthode de narration. En effet, puisque l'on suit une chronique historique, le point de vue externe transmet mal les émotions des personnages qui ressemblent alors à une coquille vide. Néanmoins, on nous donne clairement un aperçu des relations qui auraient pu être, et ça apporte un vrai plus au récit.

Je dois dire que la plume de l'auteur est également interessante, et il fait la saluer. Car le vrai coup de maitre, en plus d'avoir imaginé à quoi ressemblerai le monde si…, c'est surtout son style de récit, qui se rapproche parfaitement des chroniques historiques que l'on retrouve d'une exactitude presque choquante. de plus, parce que j'ai pu le découvrir en Audiobook, j'ai trouvé la voix du narrateur spéciale, mais très adaptée. Il pose parfaitement sa voix, ce qui donne un tournant dramatique au récit d'une manière vraiment agréable pour celui qui écoute. Je conseille ce format vivement !

Une uchronie très réussie, avec des détails qui rendent le récit plausible et presque réaliste.
Lien : https://lecturesdunedevoreus..
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Cet auteur sort vraiment de l'ordinaire. Ici, nous avons une uchronie d'un genre particulier.

Je tiens à rester fidèle à mon principe de ne rien dévoiler de l'histoire mais je vais devoir lever des fragments de rideau pour être clair.

Pour résumé brièvement, là, le nouveau monde est l'ancien et vice versa. du coup, les conquistadores viennent de l'ancien monde, celui qui, pour nous, est le nouveau. C'est clair ?

C'est bien une uchronie vu que l'ensemble repose sur des SI et qu'avec ces SI, on a une réécriture de l'histoire.

Mais en même temps, on croise des visages connus comme Michel Ange, le Titien, Cervantes ou encore Montaigne et d'autres qui tous sont ceux que nous connaissons (sculpteur, peintre, écrivain, magistrat, philosophe etc.) dans un univers différent et donc avec des modes de pensées adaptés à la situation imaginée. C'est parfois un peu déroutant et oblige à opérer quelques retours en arrière. D'autres personnages tout aussi connus ont moins de chance et ne peuvent que disparaitre car ils constituent des obstacles trop grands.

Un autre aspect passionnant est l'approche "politique". le mode de gouvernance devient totalement différent. Celui mis en oeuvre par les nouveaux, venus de l'ancien monde, celui qui est notre nouveau, n'est pas sans rappeler une forme de communisme, plus exactement de marxisme.

Côté moeurs, il n'y a pas vraiment de différence. Ce que les uns appellent épouses secondaires, les autres les nomment maitresses. Même s'il y a de rares exceptions dans les deux camps, c'est bien le patriarcat qui domine tous les camps.

Enfin, il y a toute une réflexion autour des religions qui, a bien y regarder, sont toutes monothéistes (un être suprême et des seconds, le nom varie pour les seconds mais ils sont toujours présents).

On peux reprocher à l'auteur des formulations un peu ampoulées. A trop vouloir coller à l'époque, le langage devient parfois sibyllin.

et on peu soupçonner l'auteur d'avoir un égo un peu surdimensionné.

L'ensemble étant écrit comme une certitude, il n'y a pas vraiment de vulgarisation et quelques recherches annexes facilitent la compréhension. Quelques éléments, en avant-propos ou en postface auraient été utile.

Hors ces petites réserves, c'est un bon ouvrage qui se lit aisément.
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J'ai été attirée par l'idée du roman, pleine de promesses, mais déçue par sa réalisation. le récit, qui se déploie du point de vue de différentes figures historiques, n'est qu'une succession d'aventures traitées de façon superficielle. La profondeur des questionnements et enjeux que soulève le choc des civilisations européennes et américaines n'est pas véritablement explorée.
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CIVILIZATIONS de Laurent Binet,

livre dans lequel l'auteur se lance dans l'uchronie. Pas dans la version SF de cette façon de réécrire l'histoire, mais bien sous un regard historique.

Puisque, dans ce genre, les évènements de notre monde sont revisités, l'écrivain part du principe que les Vikings sont allés en Amérique du Sud, que Christophe Colomb n'est pas revenu de son voyage aux Amériques. Partant de là, l'empire Inca n'a pas été colonisé. Mieux, il a maitrisé certaines techniques lui ayant permis de traverser l'océan et d'arriver en Europe, devenu le Nouveau-Monde.

Ce livre, au début, mélange les époques, tout au long mêle les effets de narration et les styles. On lit alors du récit de voyage, du journal de bord, du témoignage, de l'échange de lettres rédigés par des narrateurs variés.
On peut s'y perdre. Mais on s'y retrouve très vite au moment où Atahualpa débarque au Portugal, pour ce qui constitue la meilleure et la plus grande partie du roman.

J'ai beaucoup aimé le récit, la façon de le raconter. Ce parallèle historique entre l'invasion réelle des conquistadors en Amérique du Sud et celle, inventée, inversée, décrite ici, des Incas en Europe. D'ailleurs, l'auteur, rencontré récemment, disait qu'il s'était fortement documenté pour être dans un effet miroir crédible.

On croise, au gré de l'histoire, des personnages de l'Histoire, dans un contexte différent, du coup, ceux qui ont marqué le XVIè siècle européen, tellement riche et complexe.

Et, chose non négligeable à mes yeux, cela donne un peu d'humilité à notre vision européenne du monde, très centrée sur nous-même. Cela fait du bien.
Finalement, il aurait suffit de peu pour que le récit du monde change et pour que les occidentaux (d'ailleurs appelés levantins dans le livre), "maitres" du monde de l'époque, puissent ne pas l'avoir été.
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Le résumé de ce roman le rend très attractif mais je n'ai pas du tout compris les éloges qu'il a reçues.

L'entrée en matière est assez rude, on se noie dans une multitude de noms sur un arbre généalogique à rallonge qui ne serviront plus 40 pages plus tard. C'est très descriptif, il m'a manqué un peu d'émotion et de profondeur pour m'attacher aux personnages.

J'ai eu l'impression de lire une liste d'événements (ou un plan de dissertation qui ne demande qu'à être rédigée), même les dialogues ne m'ont pas intéressés car ils sont présentés ainsi :
[extraits de la page 108]
La princesse lui dit qu'elle ...
La reine demanda s'ils ...
La princesse lui dit qu'Atahualpa ...
Atahualpa sut qu'on ...
Joao semblait comprendre mais ...
La reine dit qu'elle ...
Il y a autant de vocabulaire que dans un album jeunesse, j'aurais préféré d'autres verbes que "dire". C'est un roman primé, je m'attendais à autre chose.

Malheureusement, je n'ai pas non plus réussi à m'attacher au duo Atahualpa / Higuénamota, pourtant j'ai essayé, mais le côté description de fresque historique ne m'a vraiment pas plu. Quelques événements intéressants, par exemple les articles de la paysannerie avec la nouvelle organisation de la société ou encore la 4ème partie, ne sont pas assez exploités à mon goût.

C'est peut être une prouesse d'écrire ce genre de roman mais ce n'est pas pour moi.
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Ce livre m'a été prêté accompagné de louanges enthousiastes et dithyrambiques.
L'idée d'imaginer une conquête à l'envers, d'imaginer ce qu'il serait arrivé si Christophe Colomb n'avait pas « découvert » le continent américain est assez plaisante et peut susciter l'enthousiasme.
Le récit commence donc par l'arrivée des peuples nordiques en Amérique, peuples qui au lieu d'anéantir les populations rencontrées vont plutôt leur laisser chevaux et armes.
Par la suite , Christophe Colomb meurt dans les Caraïbes et les Incas, se faisant la guerre entre eux remontent vers le nord et arrivent là où les caravelles espagnoles s'étaient arrêtées.
A partir de là, l'auteur construit la conquête à l'envers, les incas débarquant dans une Europe ravagée par la pauvreté, les guerres intestines et les catastrophes naturelles.
Je me suis arrêtée là dans la lecture.
L'idée est vraiment intéressante mais la manière de la traiter trop ampoulée et beaucoup trop en miroir. Tant qu'à faire, le monde aurait vraiment pu être différent. Sans guerres. Sans combats. Sans volonté de soumission de l'autre.

Déception donc, même si le livre permet de se dire que rien n'est acquis d'avance et qu'une minuscule poussière peut changer le cours du monde.
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