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3,78

sur 551 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un homme se retrouve sur une île où tout semble étrange, une ambiance de mystère s'impose. Il observe une femme Faustine à laquelle il s'attache sans lui parler, puis un certain Morel dont il semble jaloux. L'homme observe les gens sur l'île mais a peur d'être attrapé, cependant avec le temps il observe un curieux phénomène qui se répète et se décide à faire face à ses peurs. L'homme est comme nous dans le brouillard qu'il essaie de dissiper en faisant face à la machine de Morel.
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Un livre qui, loin de m'avoir déplu, m'a néanmoins laissée tiède. Voilà un fugitif dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il survit sur une île déserte. du moins déserte jusqu'à ce que Morel et sa bande arrivent: des gens bizarres, pas très liants, peu intéressés à ce qui les entourent... Lu au premier degré, ça passe, ça peut même capter ta curiosité et te pousser à aller au bout de l'histoire. Mais j'ai bien senti qu'il y avait une sous-couche plus profonde, plus intello, plus intéressante, quelque chose touchant à une réflexion sur l'immortalité, la mort, la solitude aussi. Force est de constater que je n'avais pas ma pelle sur moi et que j'ai bien conscience de ne pas avoir réussi à creuser assez profond.
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J'ai lu une première fois le livre, j'ai abandonné au premier tiers, j'ai lu une seconde fois le livre, j'ai abandonné au second tiers, j'ai lu une troisième fois le livre...mais jamais je n'ai été embarquée dans la semaine éternelle de l'histoire. J'ai persévéré, j'ai gravi la colline péniblement, je voulais quand même découvrir cette fameuse invention. C'est fait. Mais je n'ai pas été éblouie par les rouages de cette étrange machine littéraire. La fascination de ce pauvre fugitif pour l'image de Faustine m'a semblé totalement grotesque et pathétique. Ces personnages en carton pâte qui se bercent d'illusions, qui désirent l'illusion du désir, l'illusion de l'immortalité me dépriment.
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Le truc, c'est que j'ai mis un certain temps avant de comprendre où Bioy Casares essayait de m'emmener.

J'ai même eu du mal à comprendre le récit, un récit à la limite du fantastique mais dans lequel nos repères sont uniquement basés sur ce que nous transmet le narrateur.

J'ai lu très peu de romans argentins (peut-être quatre), mais celui-ci diffère énormément de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent. On dirait un mauvais trip sobre sous acide, sobre mais complexe dans la langue, dans la richesse de la langue, dans les possibilités qui existent. Un cauchemar sans fièvre aux allures de paradis inquiétant.

Est-ce que le narrateur a des visions ? Est-ce qu'il est au purgatoire ? Comment les éléments naturels, météorologiques, les espaces géographiques de l'île peuvent-ils se confondre autant ? Comment les personnes qui semblent peupler l'île peuvent-elles se conduire sans logique aucune ?

La réponse n'arrivant qu'aux 3/4 du roman, il faut accepter de se faire malmener, d'être dans un inconfort éternel semblable à celui qu'est en train de vivre l'homme.

Bioy Casares aborde l'immortalité, le suicide, le perpétuel recommencement. On dirait un subtil mélange entre la série Lost et Seul au monde, avec cette ambiance toujours prompte à tordre une réalité, cette réalité qu'on a du mal à laisser de côté.

Et, je serais donc bien infoutu de vous dire si j'ai aimé ou pas. Par contre c'est une très bonne expérience de lecteur, vraiment, pour son originalité et sa façon de dérouter !

À vous d'voir !

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« Je jouais une partie de croquet, lorsque j'ai su tout à coup que l'action de mon jeu était en train de tuer un homme. Puis, l'homme, c'était moi irrémissiblement ». Dès le premier rêve du narrateur, l'intrigue est posée : il se joue quelque chose et la fin de partie pourrait être fatale.
Le narrateur est un fugitif qui trouve le repos sur une île qu'il croît inhabitée. Mais au bout de quelques jours passés à organiser sa survie, il surprend une femme, tournée vers la mer. de plus en plus de gens apparaissent. Tous ne jurent que par un certain Morel, qui les a conviés à une fête, aussi extraordinaire qu'éphémère.
Le narrateur est déboussolé. Les visiteurs semblent insaisissables. Des fantômes ? Les acteurs d'une farce organisée pour le capturer ? À moins qu'il soit victime d'hallucinations ? Il finira par trouver la solution. Avec cet extrait, je vous donne un indice. « Par hasard je me rappelai que l'horreur que certains peuples éprouvent à être représentés en image repose sur la croyance selon laquelle, lorsque l'image d'une personne se forme, son âme passe dans l'image, et la personne meurt ».
Livre étonnant, à la prose un peu vieillie, qui m'a rappelé tant de souvenirs de lecture tels que l'île mystérieuse, Robinson Crusoë et d'autres ouvrages, encore plus intrigants, dont je ne peux révéler le titre sous peine de vous révéler le secret de Morel.
Bilan : 🌹

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Condamné par la justice, un homme - sans nom et sans âge - qui s'est évadé de prison, gagne une île déserte au péril de sa vie, pour s'y réfugier. Une île sauvage, abandonnée de tous depuis 1924. Seuls vestiges de son mystérieux passé : un musée, une chapelle et une piscine, laissés à l'abandon. Mais est-il vraiment le seul habitant des lieux ? A quoi servent toutes les machines qu'il a découvertes dans les sous-sols des bâtiments ? Est-ce que l'île sera le sanctuaire qu'il a tant espéré ?

Un texte court et dense, cachant un livre-somme qui interroge sur le sens de la vie, la peur de la mort et de la solitude, la quête éperdue de l'amour et de la liberté, qui confronte le rationnel à l'irrationnel, et qui rappelle que progrès technique ne rime pas toujours avec progrès moral. Autant de thèmes qui font sens au regard de la date à laquelle le texte est paru (ndlr : 1940), et qui continuent à faire sens à ce jour, tant ils sont universels.

Le récit est mené par un héros-narrateur complexe. C'est un personnage littéraire : mi-Candide, mi-héros romantique. Un solitaire, qui souffre psychologiquement, à la recherche de l'unique amour (l'histoire est axée sur l'expression de ses sentiments). C'est aussi un homme perdu, en proie au doute : c'est un être rationnel dans la vie duquel va surgir l'amour et l'irrationnel ; ce qu'il va découvrir sur l'île va balayer à tout jamais ses certitudes. C'est enfin un homme ambivalent : il s'est réfugié sur l'île pour se soustraire aux yeux du monde (il a fui la justice de son pays), tandis qu'il ne désire qu'une chose, que la femme qui l'obsède le regarde enfin.

Le regard semble être la clé de voûte du roman, sous toutes ses formes : le regard amoureux ou la pulsion scopique (du héros), le regard mortifère (du personnage de Morel), l'absence de regard (de la femme idéalisée), l'aveuglement (de tous ?).

Cette oeuvre passionnante est aussi porteuse d'une réflexion forte - à défaut d'être inédite - sur le pouvoir des images.
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Sorte de Robinson, un condamné se réfugie sur une île contaminée par une peste dévastatrice. Sur l'île, une villa abandonnée, pourrie - le musée, une piscine et, le soir, les intrus qui semblent évoluer dans un monde parallèle dans lequel tout est neuf, propre, et identique. Et vivent chaque soir des scènes trop ressemblantes.

L'instant parfait saisi et répété à l'infini, est-ce là le rêve d'éternité réalisé? Fantasme de toujours, la technologie le rend-elle enfin possible? Qu'est-ce qui est reproduisible dans la copie de l'homme? Seulement le corps, ou l'âme aussi?

L'invention de Morel est paru en 1940 - depuis, la technologie a bien évolué et la promesse d'éternité s'est déplacé sur le transhumanisme. Mais le thème lui ne vieillit pas, et encore moins les questions qu'il pose.

Parfois un peu long - surtout dans la répétition de théories que le lecteur, surtout le lecteur moderne, connaît déjà bien et a compris dès la première explication, l'invention de Morel reste une curiosité intéressante qui laisse songeur.
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Un roman très déstabilisant qui évoque un monde parallèle inventé par un certain Morel, et qui est lié à l'utilisation de l'image filmée. On ne sait rien du narrateur, sauf qu'il s'est réfugié sur une île pour fuir la police. On ne sait rien non plus de l'époque précise à laquelle se déroule l'action... le lecteur découvre simplement en même temps que le narrateur que l'île n'est pas si déserte qu'il y paraît et que des personnages toujours les mêmes s'y promènent régulièrement. Sont-ils réels, sont-ils fictifs?...
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Déconcertant. Je m'attendais à des rebondissements inouïs, la réputation de ce texte étant ce qu'elle est. Et dès le départ, il m'a paru évident d'avoir affaire à une sorte de projection holographique. Comment dans ces conditions ne pas juger inutiles les premières approches de son narrateur. Ceci dit le style est impeccable et le flou suffisamment entretenu pour continuer la lecture malgré tout. Et au final, s'il laisse un impression de "fabriqué", ce court roman se laisse lire avec intérêt.
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C'est sur une île déserte que le narrateur échoue volontairement. Loin, pense-t-il, de toute présence humaine et de ceux qui, dit-il, le persécutent, il a néanmoins la surprise d'observer bientôt, sur cette île que la présence humaine a marqué d'une chapelle, d'un musée qui est en fait une villa, et d'une piscine, un groupe d'une quinzaine de personnes. Fuyant d'abord ces personnes dont il craint qu'elles ne soient ses persécutrices, le narrateur prend le temps cependant de s'y intéresser. Bientôt, il tombe sous l'emprise amoureuse d'une femme, Faustine. Celle-ci, malgré les efforts du narrateur, ne semble pas le remarquer ; il en va de même pour les autres membres du groupe.

La deuxième partie du roman donne quelques éléments d'explications : en réalité, ce groupe de personnes n'est que le fruit de l'invention de l'une d'elles, un ingénieur français dénommé Morel. Prenant exemple sur les inventions technologiques qui recréent la voix (téléphone) ou l'image (la photographie), Morel a inventé une machinerie complexe qui enregistre tout ce qui appartient au monde sensible. de la vue à l'ouïe en passant par le toucher, l'odorat et les sensations que peut éprouver le corps (la chaleur, le vent ...), cette machine a capté pour l'éternité la vie de ce groupe d'amis, venu sur l'île pour une semaine. Et, répondant à la vieille crainte de certains peuples d'Afrique ou d'Amérique du sud, l'image ainsi créée a capturé les âmes de ceux qu'elle a enregistrés.

La première partie de ce court roman hérite d'une atmosphère très lourde, où l'absurde rencontre le fantastique. le narrateur explore l'île et ses constructions, suffoque dans les marais où il dort par peur d'être pris par ce mystérieux groupe, tâche de survivre laborieusement. Puis, les explications de Morel arrivant, le roman entre plutôt dans une dimension philosophique, interrogeant les notions de réel, de matérialité, de solitude aussi. Les sens ici se font traîtres et seule l'intelligence, mais aussi le doute, du narrateur, permettent encore de discerner un semblant de réalité. Par réalité, on entendrait ici ce qui est présentement, ce qui a une réalité temporelle.

Malgré cette altération durable des sens, le narrateur ne fait pas le choix de quitter l'île. L'amour qu'il porte à Faustine en est l'une des raisons. C'est là un autre paradoxe que propose le roman. Car, bien qu'absolument seul dans sa temporalité, le narrateur éprouve pourtant un sentiment pour une femme qui a existé et qui, comprend-il, n'existe probablement plus. Son amour est celui de la passion, non celui de la nostalgie des temps passés ou du regret de ce qui aurait pu être.

Enfin, ce roman interroge aussi la dualité entre la mort et la vie éternelle. Certes, l'invention de Morel permet l'éternité, mais elle ne l'offre qu'aux images. Les chairs, elles, sont destinées à la putréfaction (cf. la main du narrateur qui pourrit après que celui-ci l'ait enregistrée avec l'invention). Il y a là une référence au christianisme, dans lequel la mort n'est que le passage vers la vie éternelle. Cette vie éternelle, dans le christianisme comme dans le roman, est associée à la félicité éternelle. Faustine, Morel et les autres sont prisonniers d'une semaine idéale ; le narrateur, lui, consent à se faire prisonnier de l'image de Faustine. En laissant son journal intime au lecteur, il devient définitivement un personnage de fiction.
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