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3,79

sur 544 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai lu une première fois le livre, j'ai abandonné au premier tiers, j'ai lu une seconde fois le livre, j'ai abandonné au second tiers, j'ai lu une troisième fois le livre...mais jamais je n'ai été embarquée dans la semaine éternelle de l'histoire. J'ai persévéré, j'ai gravi la colline péniblement, je voulais quand même découvrir cette fameuse invention. C'est fait. Mais je n'ai pas été éblouie par les rouages de cette étrange machine littéraire. La fascination de ce pauvre fugitif pour l'image de Faustine m'a semblé totalement grotesque et pathétique. Ces personnages en carton pâte qui se bercent d'illusions, qui désirent l'illusion du désir, l'illusion de l'immortalité me dépriment.
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Cet auto-récit d'un narrateur-héros (ou anti-héros) qui écrit ses aventures de justiciable craintif, psychologiquement fragile et comme naturellement prédisposé à l'amour courtois, exige d'abord passablement de patience et d'endurance de son lecteur, bien que le livre soit très court.
Les remarques de « l'éditeur » dans les notes, qui expriment des doutes par rapport au narrateur, ou des suppressions de passages, faute de place, de même que certaines réflexions surréalistes du narrateur allègent un tant soi peu la lourdeur morose des premières pages et m'ont aidé à me rendre au moment où l'ensemble s'éclaire pour le narrateur et commence à être intéressant pour le lecteur.
L'ensemble constitue indubitablement une réussite littéraire, mais aurait, à mon avis, gagné à ne pas être servi de manière aussi visqueuse et glauque.
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Roman fantastique, symbolique, métaphysique?
C'est en tout cas une histoire qui déroute et intrigue. le narrateur, fuyant la justice, s'isole sur une île où ont été bâtis, puis abandonnés, un musée et une villa immense avec piscine et d'étranges machines.
Pourtant, l'île ne reste pas longtemps déserte puisque le narrateur peut observer l'étrange manège d'un groupe de personnes habillés à la mode des années 20 - 20 ans plus tôt que l'année où se déroule le récit - se promenant, dansant et se baignant qu'importe le temps qui sévit sur l'île.
Etrange manège: oui, car bientôt les actes, les dialogues et les situations se répètent, mot pour mot...

Tout au long du récit, on observe le narrateur émettre des hypothèses très vite balayées par d'autres tout aussi fausses: pourquoi Faustine, cette femme dont il est tombé amoureux, l'ignore-t-elle avec une telle ostentation lorsqu'il prend le risque de se montrer à elle? Quelle est sa relation avec Morel, l'organisateur de cette escapade sur l'île? Quel est l'objet des conspirations qui règnent dans le groupe?

Petit-à-petit et à tâtons, la vérité se dévoilera, mais je ne vous en dit pas plus, à vous de tenter cette courte lecture.
Il est clair qu'elle est tout-à-fait originale et intrigante! seul bémol, je n'ai pas pris un grand plaisir à la lecture elle-même car je ne me suis pas attachée à ce narrateur souvent puéril et trop réfléchi.
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Un roman très déstabilisant qui évoque un monde parallèle inventé par un certain Morel, et qui est lié à l'utilisation de l'image filmée. On ne sait rien du narrateur, sauf qu'il s'est réfugié sur une île pour fuir la police. On ne sait rien non plus de l'époque précise à laquelle se déroule l'action... le lecteur découvre simplement en même temps que le narrateur que l'île n'est pas si déserte qu'il y paraît et que des personnages toujours les mêmes s'y promènent régulièrement. Sont-ils réels, sont-ils fictifs?...
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« Je jouais une partie de croquet, lorsque j'ai su tout à coup que l'action de mon jeu était en train de tuer un homme. Puis, l'homme, c'était moi irrémissiblement ». Dès le premier rêve du narrateur, l'intrigue est posée : il se joue quelque chose et la fin de partie pourrait être fatale.
Le narrateur est un fugitif qui trouve le repos sur une île qu'il croît inhabitée. Mais au bout de quelques jours passés à organiser sa survie, il surprend une femme, tournée vers la mer. de plus en plus de gens apparaissent. Tous ne jurent que par un certain Morel, qui les a conviés à une fête, aussi extraordinaire qu'éphémère.
Le narrateur est déboussolé. Les visiteurs semblent insaisissables. Des fantômes ? Les acteurs d'une farce organisée pour le capturer ? À moins qu'il soit victime d'hallucinations ? Il finira par trouver la solution. Avec cet extrait, je vous donne un indice. « Par hasard je me rappelai que l'horreur que certains peuples éprouvent à être représentés en image repose sur la croyance selon laquelle, lorsque l'image d'une personne se forme, son âme passe dans l'image, et la personne meurt ».
Livre étonnant, à la prose un peu vieillie, qui m'a rappelé tant de souvenirs de lecture tels que l'île mystérieuse, Robinson Crusoë et d'autres ouvrages, encore plus intrigants, dont je ne peux révéler le titre sous peine de vous révéler le secret de Morel.
Bilan : 🌹

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Le truc, c'est que j'ai mis un certain temps avant de comprendre où Bioy Casares essayait de m'emmener.

J'ai même eu du mal à comprendre le récit, un récit à la limite du fantastique mais dans lequel nos repères sont uniquement basés sur ce que nous transmet le narrateur.

J'ai lu très peu de romans argentins (peut-être quatre), mais celui-ci diffère énormément de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent. On dirait un mauvais trip sobre sous acide, sobre mais complexe dans la langue, dans la richesse de la langue, dans les possibilités qui existent. Un cauchemar sans fièvre aux allures de paradis inquiétant.

Est-ce que le narrateur a des visions ? Est-ce qu'il est au purgatoire ? Comment les éléments naturels, météorologiques, les espaces géographiques de l'île peuvent-ils se confondre autant ? Comment les personnes qui semblent peupler l'île peuvent-elles se conduire sans logique aucune ?

La réponse n'arrivant qu'aux 3/4 du roman, il faut accepter de se faire malmener, d'être dans un inconfort éternel semblable à celui qu'est en train de vivre l'homme.

Bioy Casares aborde l'immortalité, le suicide, le perpétuel recommencement. On dirait un subtil mélange entre la série Lost et Seul au monde, avec cette ambiance toujours prompte à tordre une réalité, cette réalité qu'on a du mal à laisser de côté.

Et, je serais donc bien infoutu de vous dire si j'ai aimé ou pas. Par contre c'est une très bonne expérience de lecteur, vraiment, pour son originalité et sa façon de dérouter !

À vous d'voir !

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Un roman fantastique très court , environ 80 pages, mais très long à démarrer. Un homme s'exil sur une île déserte afin d'échapper à la justice de Calcutta. Il va découvrir de mystérieux personnages après de long mois passé sur les lieux. Tout le décors qui au préalable est dans un état d'abandon déplorable se retrouve dans un faste inattendu ..Comment expliquer c'est ces apparitions.
Pour ceux qui connaissent la série très célèbre des années 60, La Quatrième Dimension, j'ai vraiment eut le sentiment de me trouver propulsée dans un épisode en noir et blanc.Vu que le roman a été écrit en 1940, on peut se dire qu'il aurait pu inspirer la série .. L'auteur m'a un peu perdu par moment dans des termes trop techniques ou une description trop longues, et il se penche beaucoup sur le côté psychologie du personnage principal, mais j'avais très envie de connaitre la fin de cette énigme.
J'ai passé un bon moment de lecture..
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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C'est sur une île déserte que le narrateur échoue volontairement. Loin, pense-t-il, de toute présence humaine et de ceux qui, dit-il, le persécutent, il a néanmoins la surprise d'observer bientôt, sur cette île que la présence humaine a marqué d'une chapelle, d'un musée qui est en fait une villa, et d'une piscine, un groupe d'une quinzaine de personnes. Fuyant d'abord ces personnes dont il craint qu'elles ne soient ses persécutrices, le narrateur prend le temps cependant de s'y intéresser. Bientôt, il tombe sous l'emprise amoureuse d'une femme, Faustine. Celle-ci, malgré les efforts du narrateur, ne semble pas le remarquer ; il en va de même pour les autres membres du groupe.

La deuxième partie du roman donne quelques éléments d'explications : en réalité, ce groupe de personnes n'est que le fruit de l'invention de l'une d'elles, un ingénieur français dénommé Morel. Prenant exemple sur les inventions technologiques qui recréent la voix (téléphone) ou l'image (la photographie), Morel a inventé une machinerie complexe qui enregistre tout ce qui appartient au monde sensible. de la vue à l'ouïe en passant par le toucher, l'odorat et les sensations que peut éprouver le corps (la chaleur, le vent ...), cette machine a capté pour l'éternité la vie de ce groupe d'amis, venu sur l'île pour une semaine. Et, répondant à la vieille crainte de certains peuples d'Afrique ou d'Amérique du sud, l'image ainsi créée a capturé les âmes de ceux qu'elle a enregistrés.

La première partie de ce court roman hérite d'une atmosphère très lourde, où l'absurde rencontre le fantastique. le narrateur explore l'île et ses constructions, suffoque dans les marais où il dort par peur d'être pris par ce mystérieux groupe, tâche de survivre laborieusement. Puis, les explications de Morel arrivant, le roman entre plutôt dans une dimension philosophique, interrogeant les notions de réel, de matérialité, de solitude aussi. Les sens ici se font traîtres et seule l'intelligence, mais aussi le doute, du narrateur, permettent encore de discerner un semblant de réalité. Par réalité, on entendrait ici ce qui est présentement, ce qui a une réalité temporelle.

Malgré cette altération durable des sens, le narrateur ne fait pas le choix de quitter l'île. L'amour qu'il porte à Faustine en est l'une des raisons. C'est là un autre paradoxe que propose le roman. Car, bien qu'absolument seul dans sa temporalité, le narrateur éprouve pourtant un sentiment pour une femme qui a existé et qui, comprend-il, n'existe probablement plus. Son amour est celui de la passion, non celui de la nostalgie des temps passés ou du regret de ce qui aurait pu être.

Enfin, ce roman interroge aussi la dualité entre la mort et la vie éternelle. Certes, l'invention de Morel permet l'éternité, mais elle ne l'offre qu'aux images. Les chairs, elles, sont destinées à la putréfaction (cf. la main du narrateur qui pourrit après que celui-ci l'ait enregistrée avec l'invention). Il y a là une référence au christianisme, dans lequel la mort n'est que le passage vers la vie éternelle. Cette vie éternelle, dans le christianisme comme dans le roman, est associée à la félicité éternelle. Faustine, Morel et les autres sont prisonniers d'une semaine idéale ; le narrateur, lui, consent à se faire prisonnier de l'image de Faustine. En laissant son journal intime au lecteur, il devient définitivement un personnage de fiction.
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C'est un petit livre d'une centaine de pages, qui, paradoxalement, fascine assez vite parce qu'on ne comprend pas grand chose, et qu'on aimerait savoir de quoi il retourne ! Les événements vont "s'éclairer" petit à petit, c'est à dire que dans l'esprit du lecteur des hypothèses vont apparaître qui pourraient expliquer ce qu'il lit ; il peut s'agir d'un rêve, des pensées d'un fou, d'une hallucination ou d'une allégorie. On lit le journal d'un homme qui s'est réfugié sur une île: il semble qu'il ait été pourchassé - il aurait été condamné pour un crime dont il se dit innocent - et se retrouve dans ce lieu qu'il croit désertique. Mais très vite des hommes et des femmes vont apparaître, qui parlent français entre eux et semblent ne pas le voir ni l'entendre. Lui, tombe amoureux de la belle Faustine, mais il y a un autre homme près d'elle, un certain Morel, celui qui a invité ses amis à passer une semaine sur l'île; île qui semble maudite, ceux qui y accoste mourant rapidement. L'imagination fantastique de l'écrivain a trouvé une autre solution au mystère, l'intrigue est bien menée et l'écriture fluide et efficace. Une découverte intéressante de la littérature argentine.
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Un livre qui, loin de m'avoir déplu, m'a néanmoins laissée tiède. Voilà un fugitif dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il survit sur une île déserte. du moins déserte jusqu'à ce que Morel et sa bande arrivent: des gens bizarres, pas très liants, peu intéressés à ce qui les entourent... Lu au premier degré, ça passe, ça peut même capter ta curiosité et te pousser à aller au bout de l'histoire. Mais j'ai bien senti qu'il y avait une sous-couche plus profonde, plus intello, plus intéressante, quelque chose touchant à une réflexion sur l'immortalité, la mort, la solitude aussi. Force est de constater que je n'avais pas ma pelle sur moi et que j'ai bien conscience de ne pas avoir réussi à creuser assez profond.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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