Une mystérieuse statuette, un amour perdu, un vieux manuscrit hongrois, une quête d'immortalité et une mort troublante... Des recettes simples et efficaces pour des
nouvelles fantastiques qui nous transportent aux frontières de la réalité.
Adolfo Bioy Casares nous offre en 1948 ce recueil de six nouvelles : autant d'énigmes extraordinaires surgis du quotidien le plus banal de l'Argentine du milieu du siècle dernier qu'il propose au lecteur. Si le fantastique est bel et bien le genre principal de
la trame céleste, on y retrouve aussi des thèmes chers à la science fiction.
L'écriture de
Bioy Casares est très agréable : l'auteur argentin confirme au travers ces nouvelles son don déjà remarquablement démontré dans
L'invention de Morel pour installer une ambiance particulière et adaptée à chacun de ses récits. Il joue également avec la subjectivité de ses personnages et des différents narrateurs tout en parsemant ses pages d'indices qui permettent au lecteur de s'approcher par lui même de la vérité.
Le livre a cependant quelques points faibles : certaines nouvelles (je pense en particulier à l'avant dernière : L'autre labyrinthe qui s'étire sur une bonne cinquantaine de pages) trainent en longueur et auraient sans doute été meilleures raccourcies. Quant au suspense, il tombe malheureusement à plat sur certains récits car les éléments d'explications qui auraient peut-être surpris le lecteur en 1950 sont devenus des ressorts communs aujourd'hui.
Sans être mémorable,
La trame céleste est donc un recueil plaisant de l'auteur argentin. Il vous fera passer un bon moment de lecture mais pour qui veut le découvrir au sommet de son talent, mieux vaut auparavant passer par ses courts romans comme
L'invention de Morel ou
Plan d'évasion.