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EAN : 9782203161917
192 pages
Casterman (26/08/2020)
4.13/5   1458 notes
Résumé :
Début des années 1930. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l'angoisse de sa vie d'épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s'est inventé, depuis l'enfance, une échappatoire : son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d'explorer la complexité de ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (261) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 1458 notes
Après avoir passé trois ans à Paris, Anaïs Nin et son mari, Hugo, viennent d'emménager à Louveciennes. Il est peu de dire que la vie new-yorkaise manque à la jeune femme. Mais elle est surtout triste pour son mari de le voir dépenser toute son énergie dans la banque, laissant ainsi tomber sa poésie. Alors, elle sera artiste pour deux, ne cessant d'écrire. Mais elle désespère de n'écrire que son journal. Ce qu'elle voudrait, c'est publier un roman. D'autant que la jeune femme étouffe dans sa propre vie, son journal et son double l'aidant et la soutenant au quotidien. Plusieurs femmes sont en effet en elle, l'une d'elles s'étant révélée dans la danse espagnole. Sa rencontre avec Henry Miller va encore la bouleverser...

Quel magnifique portrait que nous offre Léonie Bischoff... Sur le fond, l'on découvre la vie d'Anaïs Nin, une jeune écrivaine et diariste. de son installation en région parisienne à l'enfant qu'elle portera en passant par toutes les rencontres qui l'auront marquées (son mari, Hugo, son professeur de danse, Henry Miller et sa femme, Otto Rank, son père qu'elle a retrouvé...). Femme complexe qui se cherche, un brin torturée parfois, plus que jamais sensuelle, libérée, talentueuse, Anaïs Nin, à la fois forte et fragile, envoûte, séduit et surprend. Sur la forme, l'auteure nous offre de magnifiques planches aux crayons. Délicat, original, doux, voluptueux, son dessin est de toute beauté, notamment ses pleines pages fascinantes.
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Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m'intéresse pas.
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Ce tome contient une biographie d'Anaïs Nin (1903-1977) qui ne nécessite pas de connaissance préalable de l'artiste ou de son oeuvre. Elle a été réalisée par Léonie Bischoff, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comprend 184 pages de bandes dessinées. Sa publication initiale date de 2020. Elle a bénéficié d'une édition grand format en 2022, complétée par un cahier graphique de quatorze pages.

Des nuages d'orage au-dessus d'un océan déchainé. Des vagues puissantes et arrondies, pleines d'écume, avec un minuscule navire au sommet de l'une d'elle. Les vagues redoublent d'intensité, et projettent le navire sur un récif. Dans les débris, une forme humaine allongée, recroquevillée sur elle-même. Dans la même position, Anaïs Nin se tient le visage dans les mains, avec des feuilles éparpillées autour d'elle. Elle se redresse sur son séant, sèche ses larmes et rassemble les feuilles. le soir, elle rejoint son époux Hugo Guiler, un banquier, dans une réception mondaine. Il la présente à Mme & M. Bordin, à Mme & M. Moris, Richard Osborne. Ils vont s'installer à l'une des tables. La conversation porte sur les occupations de Mme Nin : M. Guiler leur a dit qu'elle est une artiste. A-t-elle des enfants ? Depuis combien de temps sont-ils à Paris ? Hugo Guiler répond : cela fait trois ans maintenant, mais ils viennent de déménager à Louveciennes. Est-ce que New York lui manque ? Quel est ce drôle d'accent ? Elle explique que sa mère est Danoise et Cubaine, son père Espagnol et Cubain, et elle a grandi entre la France et New York. Elle a dû inventer son propre langage. Au retour, dans la voiture, son mari lui assure qu'elle les a tous charmés. Il s'inquiète pour elle : elle semble de nouveau fragile, nerveuse. Elle lui répond que le banquier en lui est en train d'asphyxier le poète. Une fois rentrés, ils s'installent dans le salon : elle écrit, il s'exerce à la guitare.

L'esprit d'Anaïs Nin divague : elle développe un dialogue avec une autre elle-même plus libre, qui lui reproche d'être en train d'étouffer, de jouer les épouses parfaites. La nuit, elle cauchemarde : par la fenêtre elle voit l'épave du trois-mâts sur leur pelouse et elle s'y rend sous une fine pluie, en chemise de nuit. Elle touche le bois de la coque et pénètre dans la cale par une énorme brèche : son double plein d'assurance l'y attend. Elle se réveille, se lève, puis vaque à ses occupations. Elle a l'air tranquille et solide, mais bien peu savent combien de femmes il y a en elle. L'une d'entre elles s'est révélée dans la danse espagnole. Avec d'autres femmes, elle prend des cours avec monsieur Mirales. Ce dernier lui a proposé de monter sur scène et de partir en tournée. Elle refuse une nouvelle fois : la danse est un passe-temps acceptable pour une femme de banquier, mais pas monter sur scène. Plus tard, elle y repense : qu'est-ce au fond qui la retient de monter sur scène ? Ça n'est sûrement pas Hugo, ni la banque. Sa culture catholique, certainement… Une femme qui se montre est une putain. Mais Mirales a raison, la sensualité de la danse espagnole touche au mystique, au sacré.

L'autrice ne donne pas de date exacte au cours de sa narration, toutefois des repères permettent de déterminer la période couverte. Au début, Hugo Guiler indique que cela fait trois ans que le couple est installé en France, ce qui amène en 1927. La biographie se termine après la rencontre avec Lawrence Durrell (1912-1990), c'est-à-dire en 1937. Elle présente la vie de l'écrivaine du point de vue de celle-ci : elle est de toutes les scènes et son flux de pensées est exprimé régulièrement, certainement pour partie extrait de ses journaux. S'il connaît déjà le parcours d'Anaïs Nin, le lecteur se doute que la bédéiste a choisi cette période pour sa fonction charnière dans son développement personnel, et donc dans son écriture. Sinon, il fait connaissance avec une épouse bien sous tout rapport, dépendant financièrement de son mari qui dispose d'un revenu confortable grâce à son métier de banquier. Il est vite touché par l'esthétique des dessins : ils semblent avoir été réalisés au crayon de couleur un peu gras, avec trois teintes majoritaires qui s'entremêlent avec une teinte prenant le dessus sur les autres en fonction de la scène, et souvent des arrière-plans vides. Il serait tentant de voir une sensibilité féminine, dans certaines courbes, la façon de représenter les yeux plus grands que nature, ou encore certaines postures, l'intérêt porté aux tenues vestimentaires, les fleurs. Mais au regard des autres caractéristiques visuelles, cela reflète plutôt le point de vue d'Anaïs Nin elle-même, sa propre sensibilité, sa façon de ressentir le monde. Ces choix graphiques servent à transcrire l'état d'esprit de l'écrivaine, en phase avec son journal et ses romans.

Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement séduit par l'élégance de la narration visuelle. L'artiste sait inclure les éléments nécessaires à la reconstitution historique : les voitures, les décorations intérieures, les tenues vestimentaires, les accessoires comme la machine à écrire. Elle effectue un dosage parfaitement équilibré de la quantité de détails par scène. Cela peut aller d'une représentation détaillée des façades au droit du Moulin Rouge boulevard de Clichy, à juste des personnages sur fond blanc, de la gare de Louveciennes reproduite avec exactitude à la texture du manteau de fourrure de June Miller, en passant par des scènes oniriques ou métaphoriques où l'imaginaire l'emporte. La tempête en ouverture est magnifique avec les éléments déchainés. À la fin de ce premier chapitre, Anaïs Nin marche pied nu dans un désert avec des cactus, et des cristaux sur le sol, vers une silhouette à contre-jour. La première vision qu'elle a de June Miller se fait avec un décor de fleurs. Plus loin, Henry Miller épingle son épouse au mur, comme un papillon, sa robe ouverte donnant l'impression d'aile, et il lui ouvre le ventre pour dérouler ses intestins dans la page suivante dans une vraie vision d'horreur. Quelque temps plus tard, Anaïs s'imagine glissant dans une eau habitée par des plantes aquatiques douces et sensuelles. Indépendamment de l'esthétique choisie, la narration visuelle met en oeuvre des dispositifs variés bien choisis.

En page 17, le lecteur découvre que les deux tiers inférieurs de la page sont occupés par une dizaine de silhouettes juste détourées, d'une femme en train de danser le flamenco pour un résultat très parlant. En page 37, les feuilles de papier volètent autour d'Henry Miller et Anaïs Nin assis à une table de jardin, comme emportées par le vent, mais aussi animées par l'esprit de création des deux auteurs. En pages 92 & 93, Léonie Bischoff raconte uniquement avec les images, sans aucun mot, avec une disposition de page originale : deux colonnes de quatre cases de part et d'autre de la page, et une image de la hauteur de la page qui les sépare : un voyage en train avec une arrivée le matin, et un départ le soir pour évoquer le mouvement de va-et-vient dans la relation entre Henry et elle. Dans le chapitre quatre, Anaïs enfant voit apparaître un homme en costume descendant du ciel entre les immeubles, avec un soleil à la place de la tête, une métaphore qui prend tous ses sens par la suite. Avec toutes ces qualités de mise en scène en tête, le lecteur se dit que le choix d'avoir régulièrement des personnages en train de dialoguer avec un fond de case vide relève lui aussi d'une mise en scène conceptuelle : des personnages sur une scène de théâtre, une focalisation sur le langage corporel et sur les phrases, les mots, une évidence pour la biographie d'une écrivaine. Il prête alors une égale attention aux dessins en tête de chaque chapitre et au sens qu'ils revêtent par rapport au développement de la personnalité d'Anaïs Nin : un papillon aux ailes repliées, un éventail ouvert, des nuages masquant le soleil, un papillon aux ailes déployées, un soleil radieux à la fin de la pluie, un labyrinthe, des fleurs écloses.

Anaïs Nin étant le point focal de chaque scène, majoritairement accompagné de ses pensées, le lecteur adopte tout naturellement son point de vue. Elle n'en devient pas une héroïne, mais le personnage principal. Il ressent son expérience de la vie par son point de vue, au travers de ses émotions. D'une certaine manière, l'autrice la présente comme l'héroïne de sa propre vie, ce qui induit que le lecteur prenne parti pour elle, même si son système de valeurs diffère, même s'il conserve un regard critique sur le comportement de cette jeune femme. Léonie Bischoff a choisi de montrer la transformation de l'écrivaine, d'épouse modèle, en une femme épanouie. Elle découvre progressivement son attachement aux plaisirs des sens, la volupté de la sensualité, ses besoins en la matière et le fonctionnement de son système psychique. L'autrice en brosse un tableau d'une finesse remarquable, incorporant la pression et les attendus sociaux de l'époque, l'enfance et l'éducation d'Anaïs Nin, ses traumatismes, son effet inconscient sur les hommes, ses appétits sensuels, sa vocation d'écrivaine, ses doutes, sa façon de s'adapter aux attentes des hommes. Cette femme dispose d'une sécurité économique assurée par son époux Hugh Parker Guiler (1898-1985), et recherche une âme soeur en littérature qu'elle trouve en la personne d'Henry Miller (1891-1980) qui a séjourné à Paris de 1930 à 1939. Elle rencontre ainsi son épouse June Miller (1902-1979), une femme beaucoup plus libre qu'elle. Par la suite, le lecteur découvre sa relation avec son cousin Eduardo Sanchez, avec le psychiatre Docteur René Allendy (1889-1942), avec son deuxième psychiatre Otto Rank, et d'autres. L'autrice le laisse libre de porter son propre jugement valeur sur la dynamique de ces relations, sur la personnalité d'Anaïs Nin et ses choix de vie. Il ne s'attend pas aux deux traumatismes survenant en fin de récit. Il découvre sa relation avec son père Joaquín Nin, puis son avortement. Ces deux séquences le laissent sans voix, en train de chercher sa respiration, tellement il en fait l'expérience comme s'il était lui-même ou elle-même Anaïs Nin, deux moments de bande dessinée exceptionnels.

Raconter la vie d'une écrivaine ayant fait date dans l'histoire de la littérature présente plusieurs défis : celui des faits biographiques, celui d'une ligne directrice, et celui de respecter son oeuvre, voire d'en intégrer l'essence. Léonie Bischoff parvient à combler tous ces enjeux de l'horizon d'attente du lecteur, avec une élégance tout en douceur, y compris dans les pires moments, une sensibilité en phase parfaite avec celle de son sujet, un point de vue qui fait corps avec celui d'Anaïs Nin, et une narration visuelle enchanteresse. Chef d'oeuvre.
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Anaïs Nin a définitivement changé la vision très masculine que la société avait des écrivains en étant une des romancières pionnières dans le genre.
La publication de ses journaux intimes et de ses nouvelles érotiques un peu scandaleuses pour l'époque, qui offraient une vision profonde de sa vie privée tourmentée et de ses relations mouvementées et libérées a provoqué un véritable raz-de-marée dans le monde de l'édition.
La version non censurée de ses journaux n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari.

Léonie Bischoff exprime merveilleusement les mouvements de vie intérieure d'Anaïs Nin à travers la force de narration de ses dessins, directe et silencieuse. Elle a parfaitement capté comment illustrer son univers particulier où rêve, fantasmes et réalité se mélangent. C'est sombre et complexe, parfois choquant, plein d'ombres et de lumière.

La création artistique atypique de la romancière est retranscrite avec beaucoup de sensibilité. La plume est très précise dans les gestes et les expressions, les émotions sont scénarisées et communiquent par leur gestuelle.

Les couleurs et la palette des crayons magiques aux mines multicolores où les couleurs primaires s'associent, s'embrouillent et se complètent, créent un univers onirique et fantasque, traduisant les fantasmes et pouvant choquer par leur réalisme et leur naturel.

Léonie Bischoff réussit un tour de force original et envoûtant !


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Pour lire cet album d'Anaïs Nin, il m'a fallu beaucoup de patience au niveau de son prêt auprès d'une médiathèque. Il peut arriver parfois que vous attendiez de longs mois de réservation mais que le lecteur qui vous précède ne rende finalement pas l'ouvrage en question. Il me semble qu'on n'envoie pas d'huissier pour cela. Au bout du compte, il m'a fallu passer par une autre médiathèque. Voilà pour la petite histoire.

Ce titre a plutôt été plébiscité par le public des lecteurs. Cela a tout de suite attiré mon attention. Alors, est-ce que l'attente valait le coup ?

On fait la connaissance d'une charmante jeune femme tiraillée entre plusieurs cultures et qui s'invente un nouveau langage au milieu des années 30 dans un Paris ouvert sur le monde artistique.

Elle souhaite devenir écrivain comme une échappatoire à une société fortement masculine. Son journal intime va devenir sa drogue et son compagnon. Il faut dire qu'elle n'est pas très heureuse avec son mari banquier qui a renoncé à ses rêves d'artiste ce qui ne l'enchante guère.

Elle refuse de monter sur scène alors qu'elle maîtrise totalement la danse du flamenco. Une femme qui se montre est une putain. Elle se mets des interdits à sa propre liberté, à sa propre expressivité. Puis, elle se libère enfin de ses carcans et c'est un véritable voyage érotique d'homme en homme qui va la faire grandir. Il y a tout un cheminement pour mener à l'éclosion artistique ou à la recherche de sa propre personnalité.

J'ai trouvé le dessin d'une grande sensualité dans les traits avec des personnages vraiment expressifs comme je les aime. J'aime le mouvement et non la rigidité des traits fixes. Cet album m'a littéralement comblé sur le plan graphique.

Sur le fond, j'ai beaucoup aimé cette biographie qui est totalement différent de ce que j'ai pu déjà lire dans la démarche ce qui constitue une réelle originalité qui distingue cette BD de toutes les autres. C'est à la fois passionnant et intime.

Je mets un gros bémol cependant sur la scène incestueuse avec le père dont elle tombe pourtant amoureuse avant de se raviser. On ne saura jamais s'il s'agit de la réalité ou d'un mensonge de plus dans sa vision fantasmée des hommes. Cependant, c'est le choix artistique de l'auteur qu'il nous faut respecter.

En tous les cas, un beau portrait de femme sensuelle certainement en avance sur son temps en terme de poly-amour mais dénué parfois de toute moralité. C'est entre une grande fragilité mais également une parfaite maîtrise de la sensualité. Oui, c'est réellement une femme libérée sans vouloir rechanter le refrain de « la reine des neiges » pour vous épargner.

Au final, une vision totalement magnifiée d'Anaïs Nin, qu'on acceptera ou pas selon ses convictions profondes. Cela ne laissera personne indifférent. Une lecture plaisante et construite avec qualité.
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Je ne connaissais Anaïs Nin que de nom et de réputation, et c'est une autrice et poétesse que je voulais découvrir depuis de nombreuses années... Mais je dois avouer qu'elle m'intimidait un peu.

Alors cette biographie en bande dessinée de Léonie Bischoff était la parfaite occasion de découvrir le personnage qu'était Anaïs Nin. Ainsi, j'ai connu ces histoires d'amour et de sexe, sa manière d'écrire, de se questionner sur elle-même, l'importance la psychanalyse dans sa vie...

Ce livre, c'est aussi un véritable objet graphique, aux couleurs et aux illustrations magnifiques. Léonie Bischoff apporte un côté onirique à l'histoire, à travers son coup de crayon... C'est vraiment cela qui m'a charmée, plus que ce qui était raconté !

Ainsi, cette bande dessinée m'a vraiment donné envie de lire les récits et poèmes d'Anaïs Nin, ce que je ferais sans nul doute un jour !
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critiques presse (4)
Sceneario
27 octobre 2020
Une biographie superbement réalisée par une artiste complète, à lire absolument pour sa féminité ambiante et ses accents de liberté.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
29 septembre 2020
Esthétiquement original, délicieusement amoral, pudique malgré le sujet traité, Anaïs Nin – Sur la mer des mensonges est à la hauteur de son ambition.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
22 septembre 2020
De son éclosion artistique à son “consentement sans limite”, la dessinatrice suisse s’est attachée à retracer l’itinéraire de cette précurseuse du polyamour.
Lire la critique sur le site : Telerama
LigneClaire
16 septembre 2020
Erotique, passionnée, amoureuse, amie et plus encore du couple Miller Arthur et June, Anaïs Nin est la figure de proue d’une époque singulière et méritait cet ouvrage documenté, chaleureux et charmeur que lui consacre Léonie Bischoff.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Ma morale n'existe que lorsque je suis confrontée à la peine de quelqu'un d'autre


Les gens souffrent de leur folie parce qu'ils ne savent qu'en faire.
Les artistes y plongent, s'en parent comme d'un costume, y découvrent d'autres vies.
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Une fois de plus, je suis paralysée par l’écriture de mon roman. Ce qui, hier encore, vibrait et palpitait semble mort aujourd’hui. Artificiel. Un collage maladroit. Suis-je réellement incapable d’écrire autre chose que mon journal ? Incapable d’opérer l’alchimie qui transformerait cette matière brute en un récit révélateur ? J’ai rendez-vous avec un éditeur qui semble intéressé par mon essai sur Lawrence. Mais je me sens faible et fragile et aujourd’hui. Mes nerfs ne me laissent pas en paix. Je voudrais disparaître. Quand je le repousse en lui disant que, pour moi, ça ne peut être sans amour, il ne me croit pas. Il dit qu’avec mon visage sophistiqué et ma défense de Lawrence, je ne peux être si innocente. Aucun homme ne croit jamais à mon innocence. Il est vrai que j’avais accepté son baiser. Om me fait asseoir sur le canapé et présente son sexe à ma bouche. Je me relève comme si on m’avait giflée et il rit de moi. Il maîtrise la technique du baiser mieux qu’aucun homme que j’aie connu. J’ai pitié du désir que j’ai provoqué et je le laisse se soulager en se frottant à mes cuisses. Je lui devais bien ça. Je ne dis pas tout à Hugo. J’ai séparé mon journal en deux… L’un d’eux devra rester secret ! Et pourtant, je me sens innocente… Je continuerai donc à tenir deux journaux. Le faux dans lequel j’écris ce que je présente à Hugo comme des fantaisies, un exutoire à mon imagination trop féconde. Je ne le laisse pas pour autant le lire. Et le vrai dont je lui lis des passages comme je l’ai toujours fait, et qui maintient mon idéal de pureté, même si j’y laisse paraître mes questionnements.
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Avec quelle facilité je me glisse d'un personnage à l'autre ! Je me sens innocente. Mes mensonges et mes costumes sont ma liberté. Si je ne me crée pas un monde pour moi-même, je mourrai étouffée par celui que d'autres définissent pour moi. Je n'ai plus peur des mensonges. Ma morale n'existe que lorsque je suis confrontée à la peine de quelqu'un d'autre.
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Si je ne me crée pas un monde par moi-même et pour moi-même, je mourrai étouffée par celui que d’autres définissent pour moi.
Je n’ai plus peur des mensonges
Ma morale n’existe que lorsque je suis confrontée à la peine de quelqu’un d’autre.
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Je suis à nouveau hantée par l’intuition qu’il existe un érotisme auquel je n’ai pas accès. L’acte me laisse toujours insatisfaite, malgré l’amour et le désir que j’ai pour Hugo. Peut-être est-il trop sensible, trop féminin ? Ou trop pudique pour oser lui-même explorer sa sensualité ? Je suis lasse de son manque d’expérience, mais je me révolte contre les pulsions bestiales que d’autres hommes m’ont témoignées, et j’aime son innocence. J’aime Hugo, cet homme parfait, et je veux lui être fidèle… Et pourtant… Mes désirs sont trop puissants pour être ceux d’une bonne épouse. Si j’avais été un homme…. Parfois, je rêve d’orgies, ou des baisers d’une femme. Je veux un embrasement complet des corps et des esprits. Le feu couve en moi, mais j’ai peur de le laisser affleurer.
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Vidéo de Léonie Bischoff
À l'occasion de la 51e édition du Festival d'Angoulême, Leonie Bischoff vous présente son ouvrage "La longue marche des dindes" aux éditions Rue de Sèvres.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2644731/leonie-bischoff-la-longue-marche-des-dindes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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