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EAN : 9782265116733
288 pages
Fleuve Editions (24/08/2017)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Cambridge, 1963.

Une chambre à soi. Du temps pour peindre. Tel est le rêve de Charlotte après la naissance de ses deux filles. Son mari Henry, lui, ne supporte plus le climat anglais pluvieux et brumeux, et rêve d’un pays aride et ensoleillé comme l’Inde de son enfance. Une brochure, glissée dans la boîte aux lettres, semble apporter la solution : « L’Australie réveille le meilleur en vous. » Henry y croit.

Charlotte, en dépit de ses ré... >Voir plus
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Ne supportant plus le climat pluvieux de l'Angleterre, Henry aspire à un endroit ensoleillé au climat rutilant comme celui de son enfance dont il garde secrètement le souvenir radieux de ses jeunes années . En dépit de quelques réticenses, sa femme Charlotte, artiste peintre, affaiblie par les naissances rapprochées de leurs deux filles, Lucie et la petite dernière May, accepte bon an, mal an, ce nouveau départ. Malgré bien des efforts, leur nouvelle vie ne se présente cependant pas sous les meilleurs auspices. Au fil du temps, le couple si soudé qu'ils formaient se délie peu à peu. Tandis que son mari se noie dans son travail, Charlotte se sentant abandonnée, lassée des journées trop longues à s'occuper de l'entretien du ménage, accaparée par les plaintes incessantes de ses filles, décide de prendre son destin en main. Mais à quel prix ? Et si de l'autre côté du monde n'était qu'un leurre ?

Si Stéphanie Bishop signe là son premier roman, autant dire qu'il s'agit d'une belle réussite. Elle aborde avec justesse les temps forts d'un couple, leurs espoirs, leurs désillusions face aux aléas de leur vie respective. L'auteure dépeint superbement la crise existentielle que traverse Henry et Charlotte.
Dans ce roman, l'émotion m'a tellement submergée que j'ai ressenti la douleur écrasante de cette mère perdue dans une réalité qui la dépasse. J'ai eu mal pour elle face au terrible choix qu'elle entreprend, lorsque les relations maternelles dans la vie d'une femme interviennent.
Si le début m'a paru un peu laborieux, la deuxième partie m'a fichu une sacrée claque émotionnelle, je peux vous l'assurer.
Une lecture poignante au possible sur le mariage, les liens maternels, tout ce qui unit et désunit un couple dès lors où le sentiment d'appartenance n'a plus lieu d'être. Une écriture sensible et tragique à la fois. En deux mots : Juste magnifique !
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Charlotte est artiste-peintre mais depuis son mariage avec Henry, leur installation à Cambridge et la naissance de ses deux petites filles, elle n'a plus de temps à elle pour s'installer devant une toile et peindre.

Son mari, Anglo-indien, bien que vivant depuis longtemps en Angleterre ne supporte plus le ciel bas, l'humidité, le froid. Il rêve de soleil et de chaleur et veut partir s'installer en Australie. Nous sommes en 1963 et à cette époque, le gouvernement australien payait les frais de traversée et d'installation à toute famille désireuse de venir s'installer au pays des kangourous.

Si Charlotte est réfractaire à cette idée et s'y oppose, elle finira par céder, Henry ayant trouvé un poste à l'université de Perth. Et c'est sous une écrasante chaleur que la famille va s'installer dans une maison dont le jardin ressemble au désert.

Henry est confiant dans l'avenir, ou tout au moins veut se persuader que tout va bien se passer même si rien ne correspond à ce qu'on lui avait promis : ni son poste à l'université, ni la maison.

Charlotte, au début, tente elle aussi de s'acclimater mais elle s'ennuie, souffre de solitude. Les choses vont aller de mal en pis.

« de l'autre côté du monde » parle avec sensibilité et justesse de la quête d'identité et de la tentative d'appropriation, d'intégration que tout individu vivant dans un pays étranger ressentira : « Il comprend qu'il sera toujours en marge, que le pays où il habite ne sera jamais celui d'où il vient. Pendant longtemps, il s'est dit que l'habitude aidant, il s'adapterait, soutenu par les coutumes auxquelles il se pliait. Au début, il était convaincu que ces choses-là finiraient à la longue par ne plus avoir d'importance. Mais il se trompait, elles en ont, elles en auront toujours. »

Mais aussi de la quête d'une femme pour aller au delà de son rôle de mère de famille et vivre sa passion malgré les tiraillements qui la font souffrir : « Ces oscillations extrêmes de son humeur l'épuisent : voilà à quoi ressemble la vie quand on a des enfants, elle le sait maintenant. Elle pense à la journée qu'elle a devant elle et se sent fatiguée, encore plus fatiguée, les bras et les jambes lourds. Il ne faut jamais relâcher sa vigilance : May est capable de mettre dans sa bouche n'importe quoi, un cafard mort, une coquille d'escargot, et les questions de Lucie exigent des réponses. Sans cesse il faut surveiller, sans cesse il faut expliquer. »

J'ai aussi particulièrement apprécié les descriptions de paysage qui mettent si bien en exergue les différences entre l'Angleterre et l'Australie. Excellent moment de lecture.




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Le roman débute en 1966 à Cambridge, ensuite nous nous retrouvons en 1963, nous suivons Charlotte et Henry.
Henry est chargé de cours sur les poètes anglais tandis que Charlotte avant la naissance de ses filles était artiste peintre.
Depuis la naissance de Lucie, Charlotte vit, d'après ce que je comprends, mais qui a cette époque n'était pas pris en compte du tout, une dépression post-partum.
Elle oublie des choses, est triste, se sent mauvaise mère.
Henry pour le bien de sa famille décide d'émigrer en Australie, pays de toutes les promesses pour les Anglais.
Charlotte finit par accepter, mais un soir où elle était particulièrement épuisée.
Pour Henry, quitter l'Angleterre n'est pas un problème, il est déjà émigré, ses parents, indiens, l'ont envoyé en Angleterre en 1945 alors que la colonie britannique commence son indépendance, pour Charlotte il n'est pas de même, toutes ses racines sont en Angleterre, elle aime son climat même s'il est difficile.
Elle suit malgré tout son mari.

L'arrivée en Australie ne se fera pas sans difficulté pour l'un comme pour l'autre. Charlotte se retrouve dans un pays qu'elle ne connaît pas, toujours avec ses filles, seule la journée pendant qu'Henry est à l'université.
Henry lui souffre des préjugés racistes, il a beau être anglais sur ses pièces d'identité, il n'a pas la bonne couleur de peau.

Stephanie Bishop raconte l'histoire de ses grand-parents, ce n'est pas un livre d'action, mais un livre axé sur la psychologie des 2 protagonistes.
On lit, l'on ressent la peine et le désespoir de Charlotte, elle aime ses filles, elle aime Henry, mais entre eux beaucoup de non-dits ternissent leur relation.
Lui, cache ses difficultés au travail, elle, ses angoisses à la maison.
Lui, lui envie son sentiment d'appartenance à un pays, il ne sent à sa place nulle part, elle ne comprend pas comment il a pu si facilement partir et emmener sa famille dans un pays au climat rude et sans contact.

Charlotte va essayer de s'adapter, elle va essayer de se remettre à la peinture, mais on lit sa profonde détresse, on la sent par plusieurs fois sur le point de partir et de les laisser.
Elle étouffe tout en les aimant.

Elle dit « son coeur est semblable à une caverne noire où un oiseau affolé bat des ailes. Il y a bien une lueur qui pointe au loin, mais l'oiseau ne la voit pas. »

Henry ne se rend pas compte de la profonde dépression de sa femme.
On sent l'amour que les personnages se portent, mais l'amour fait-il tout dans une relation ? Les habitudes du couple étouffent Charlotte, ils sont ancrés tous les 2 dans le train-train quotidien sans plus de surprises, ce qui, a un moment leur faisait plaisir devient normal, à la limite de l'agacement. Si seulement ils se parlaient... .

La fin m'a déchiré le coeur, j'ai été profondément attachée à Charlotte et aux gamines : Lucie et May. J'ai ressenti le mal-être de la mère, j'ai compris son manque de sommeil que toute maman connaît à un moment ou un autre, tout comme les craintes qui l'habitent.

L'auteure à travers ses 2 personnages et les 4 parties du roman nous fait voyager entre Cambridge, Perth et New Delhi quand Henry part au chevet de sa mère malade.
Les descriptions des environnements et du climat sont très justes et vous font ressentir la chaleur du bush australien, la mousson en Inde, le froid en Angleterre.

Un roman sur l'amour, sur la maternité, sur le racisme, sur la difficulté d'intégration dans un pays, le déracinement, sur la quête d'identité à travers le personnage de Henry.
Il ne plaira pas à tous les lecteurs, car c'est un livre où la narration est très peu présente, on lit tour à tour les pensées de Henry et de Charlotte.
Des passages douloureux et de jolis moments familiaux avec les 2 petites filles et leurs mots d'enfants.

Une lecture que j'ai aimé, mais pas adoré, je suis restée très éloignée d'Henry qui pourtant est bien décrit, je trouve un peu dommage que l'auteure n'explique pas mieux l'indépendance de la colonie britannique, une bonne partie de la psychologie d'Henry est basée dessus, ce sentiment d'être citoyen britannique mais de n'être pas accepté en tant que tel.
J'ai ressenti beaucoup d'émotion en tant que maman pour Charlotte.
Stéphanie Bishop a une très belle écriture, la tristesse, les doutes sont écrits avec beaucoup de justesse et de sensibilité.


Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Dans l'Angleterre du début des années soixante, Charlotte et Henry Blackwood mènent une existence rangée .Lui est Professeur de lettres à l'Université de Cambridge, elle rêve pour sa part de se consacrer davantage à la peinture, art qu'elle chérit par-dessus tout .Henry a passé sa prime enfance en Inde, et en garde une nostalgie du climat , des odeurs de son pays d'origine .Il se considère comme un Britannique à part entière et ne supporte plus guère le climat du pays, trop pluvieux, trop brumeux et rêve de soleil, de grands espaces, d'un nouvel avenir .

Non sans mal, il parvient à persuader son épouse et ses filles, Lucie et May d'émigrer en Australie, à Perth, une ville accablée par la chaleur .Le thème de ce roman, croit-on, va s'articuler autour de l'émigration, du départ, douloureux et déchirant. C'est un peu le cas lorsque Charlotte fait un constat terrible : « Elle sait désormais que le pire n'est pas le fait de quitter un endroit ; c'est, une fois arrivée à destination, de devoir vivre comme si son pays d'origine avait disparu. » Henry, lui aussi, est en proie durant le récit à de lancinantes interrogations : est-il Indien ? Anglais ? Où se sent-il « chez lui, d'ici » ?

Henry perçoit peu à peu les vraies causes de son départ de l'Angleterre : une reconfiguration du sentiment d'appartenance, une reformulation de ce qu'on nommerait en termes plus actuels son identité : « Elle songe à la tension grandissante entre Henry et elle, ni l'un ni l'autre ne croyant à l'histoire de l'autre, à sa version de la vérité historique, la raison qui les poussés à migrer, pourquoi ils doivent ou ne doivent pas rester ;pour qui ils ont migré(…) Pourtant, ils ont tous les deux la nostalgie de la même chose :une belle vie, ou du moins un fantasme de belle vie. » On ne dévoilera pas le dénouement de ce bon roman, qui n'est pas édifiant, ni surprenant .On en retiendra avant tout une pertinente observation sur la maternité, le mariage, et une véritable radio graphie du sentiment d'appartenance à une nation, une culture, un pays, des us et coutumes .

Ce n'est pas le moindre mérite de Stephanie Bishop de nous faire découvrir la complexité des sources de l'identité , et surtout de mettre en évidence que le « chez-soi » et c'est le cas des personnages de ce roman , peut participer de la culture de plusieurs pays et de plusieurs continents .
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J'ai été attiré par l'histoire de Charlotte, cette jeune femme devenue mère qui ne se retrouve pas dans ce grand chamboulement qu'est la maternité. le roman se déroule en Angleterre dans les années 60. Charlotte, artiste peintre, est en couple avec Henry, un émigré d'origine indienne. Ce pays qui nous est décrit comme froid, humide et venteux va être le témoin de leurs meilleures années de mariage avec notamment l'emménagement dans leur petit cottage et leurs nombreuses balades dans les champs. Comme bons nombres de couples à l'époque, deux enfants vont venir agrandir la famille. Henry, sous couvert de vouloir offrir à ses filles un meilleur cadre de vie, va tout faire pour persuader Charlotte d'émigrer en Australie, l'eldorado de l'époque. Seulement, tout ne se passera pas comme prévu…

J'ai aimé la base de l'histoire, je voulais connaître le point de vue de Charlotte sur la maternité et j'ai trouvé intéressant que l'auteur montre déjà qu'à cette époque, les femmes pouvaient être tiraillées entre ce que l'on attendait d'elles (femme au foyer parfaite, maman exemplaire etc.) et leur envie profonde d'exister pour elle-même. Pour Charlotte en l'occurrence c'était de se retrouver au travers de la peinture et d'une certaine solitude.

Ce qui m'a plût également c'est toute cette problématique autour de l'immigration : Henry émigré des Indes, qui va finalement reproduire le même schéma avec sa femme. Cette incompréhension de chacun sur les envies et les sentiments des autres.

Par contre la plume de Stéphanie Bishop m'a un peu dérangé : trop de descriptions qui se voulaient poétiques mais qui selon moi alourdissaient le texte. J'avais parfois envie de sauter certains passages, je trouvais le rythme trop lent. La fin m'a également laissé perplexe et je l'ai trouvé fidèle à l'impression de ma lecture : pas si évidente que ça.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle songe à la tension grandissante entre Henry et elle, ni l’un ni l’autre ne croyant à l’histoire de l’autre, à sa version de la vérité historique, la raison qui les poussés à migrer, pourquoi ils doivent ou ne doivent pas rester ;pour qui ils ont migré(…) Pourtant, ils ont tous les deux la nostalgie de la même chose :une belle vie, ou du moins un fantasme de belle vie.
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Pour lui, l’Angleterre a toujours été le pays des contes de fées : un album d’images, des dessins de petits enfants pâles et grassouillets mangeant des petites brioches aux raisins secs. Un pays de fées et de sorcières, de haies touffues et de jardins secrets, de gobelins et de bois enchantés. À son arrivée, il avait été étonné de voir combien tout était conforme à ce qu’il y avait dans les livres. Les arbres, les prairies, les maisons de brique. Ce n’était pas un pays mais une illustration animée. Chaque matin, il se réveillait dans un univers imaginaire. En dépit de la solidité de ce qui l’entourait, du froid et de l’inconfort, il n’avait pas l’impression que c’était un vrai pays, formé du même magma en fusion que sa terre natale. Aujourd’hui encore l’Angleterre lui semble une entité secondaire, un dérivé, une désillusion. Ce qui explique peut-être pourquoi il lui est si facile de partir.
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Charlotte ne les aime pas – les horloges en général, et celles qu’on leur a offertes en particulier – et si elles ont été incluses dans le déménagement, c’est uniquement parce qu’une singulière superstition voudrait que se débarrasser de ses cadeaux de mariage non seulement soit mal élevé, mais surtout porte malheur. Après tout, ils leur ont été offerts pour célébrer la longévité de leur amour.
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Les « bonjour » et les « comment ça va » ont le chic pour lui faire perdre le fil de sa réflexion. En plus, cela le rend nerveux de parcourir le boyau vert du couloir en passant devant toutes ces portes entrouvertes. Doit-il saluer ? Sa politesse les agacerait peut-être ? D’un autre côté, serait-il considéré comme un malotru s’il ne disait rien ? Jusqu’ici personne ne s’est montré très amical. Il a reçu un accueil aimable, tout au plus. Rien à voir avec ce que promettaient les brochures : barbecues au jardin, voisins débarquant à l’improviste avec un plat préparé pour le dîner.
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Il ne regrette rien. Il s’en félicite, au contraire, la plupart du temps, et même s’ils ne se sont pas encore fait d’amis, même si parfois la chaleur lui est pénible, il est immensément soulagé d’avoir laissé derrière lui ce climat froid. C’est si bon d’avoir chaud. Cela n’a l’air de rien, mais cela compte pour lui, ne plus souffrir du froid et de l’humidité jour et nuit. Un retour est inenvisageable. Elle doit le savoir. C’est injuste de sa part d’exiger de lui quelque chose qu’elle sait parfaitement qu’il ne peut pas lui donner.
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