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4,1

sur 552 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hasard de mes lectures de mes semaines passées, j'ai lu, coup sur coup, deux oeuvres littéraires qui traitaient du même sujet, et sous un angle un peu similaire, à savoir le récit du monde politique, vu des coulisses,

Dans l'un des cas , il s'agit d'une BD, qui se déroule à l'intérieur d'un ministère, celui des affaires étrangères. Je veux bien entendu parler du tome 2 de Quai d'Orsay; la BD de Christophe Blain et Abel Lanzac qui a beaucoup fait parler d'elle.

Dans l'autre cas, il s'agit d'un roman, un des évènements de la dernière rentrée littéraire de septembre, je fais référence au récit de campagne des présidentiels de notre président François Hollande par Laurent Binet, "Rien ne se passe comme prévu".

Même si la forme et le support varie, il y a quelques similitudes dans ces approches, et notamment le fait que ce soit une pièce rapportée, un élément extérieur à ce milieu si particulier, portant souvent un regard plein de candeur, qui nous donne la température de ce milieu si particulier, toujours aussi passionnant à découvrir.

Aujourd'hui, je ne parlerais que de ma première lecture, à savoir le tome 2 de Quai D'Orsay, publié en septembre 2012 chez Dargaud.

Comme je l'avais dit fin 2011 après avoir dévoré le tome 1, j'attendais avec impatience le second épisode de ces aventures passionnantes et hilarantes de ce regard plein d'a propos sur les cabinets ministériels vus de l'intérieur. Cet album avait en effet connu un bien beau succès (plus de 100.000 exemplaires vendus !), avec notamment une adaptation au cinéma par le réalisateur Bertrand ­Tavernier qui devrait sortir bientot sur nos écrans (on en parle même à Cannes) avec Thierry Lhermitte et Raphaël ­Personnaz.

Et ce tome 2 de ce Quai d'Orsay a connu un triomphe encore plus immense que son premier volet, puisque en plus d'un très beau succès en librairie, il obtenu, il y a quelques semaines, le Fauve d'Or et le Prix du meilleur album lors du 40e festival d'Angoulême.

Et dans la foulée de cette récompense, on a continué à parler de cette BD puisque, lors de la cérémonie de clôture du 40e festival d'Angoulême, au moment de la remise du prix, Abel Lanzac est monté sur scène, en compagnie du dessinateur Christophe Blain. L'heureux scénariste mystère en a alors profité pour révéler sa véritable identité: Antonin Baudry, ancien conseiller de Dominique de Villepin ( ce que personne ne pouvait ignorer, vu les similitudes énormes qui existent entre de Villepin et son personnage de BD) , et qui dirige actuellement le service culturel de l'ambassade de France à New York.

Pour toutes ces raisons, j'avais donc plus que hâte de lire cette bande dessinée, ce que jai pu faire grâce à l'opération "La BD fait son festival" organisé par le site Priceminister,et , même si l'effet de surprise joue forcément un peu moins que dans le premier volet, je n'ai pas du tout boudé mon plaisir devant cette formidable satire politique qui n'oublie jamais de camper des personnages et des situations crédibles.

On rit et on vibre dans le même temps devant les affres de cet Arthur Vlaminck, jeune plume engagée au cabinet, qui devra aider le ministre à préparer le discours à l'ONU contre une intervention militaire au Lousdem, pays imaginaire soupçonné de détenir des armes de destruction massive. L'affaire rappelle bien entendu celle de la crise en Irak ayant entraîné le discours à l'ONU de Dominique de Villepin il ya dix ans.

Le discours de Dominique de Villepin devant l'O.N.U. destiné à endiguer l'entrée en Irak des Américains fut l'un des sommets de la diplomatie française, l'un de ces moments pas si fréquents où le se sentait fiers d'être français

Cette bande dessinée réussit donc la prouesse, à la fois à démystifier l'évènement (quel chaos, combien d'incohérences... pour en arriver là, presque par miracle...!!) et à en retranscrire l'émouvante portée symbolique : la justesse de la chronique, écrite par quelqu'un qui a vécu au premier plan les événements, et l'élégance des dessins de Blain (que j'avais déjà salué il y a un an avec sa BD sur le chef Alain Passard) font de "Quai d'Orsay" une réussite éclatante.

On se surprend à passer de l'envie à la pitié pour tous ces personnages un peu trop bourrés d'orgueil mais en fin de compte tellement humains et qui travaillent comme des forcenés, pour des réunions en pleine nuit , dans un petit bureau, afin de tenter de gérer des crises à répétition.

Et il est passionnant de voir à quel ces hommes de l'ombre se prennent évidemment à leur propre jeu : celui qui sera le plus proche du prince, celui qui aura un petit sourire après 2 jours de boulot non-stop ou qui pourra "pisser" avec le ministre. Fascination, courtisanerie, pression psychologique, asservissement…le petit théâtre de ces hauts fonctionnaires et de leur ministre est à la fois cruel et jubilatoire, un peu comme dans l'exercice de l'état, dans un versant ici plus léger.

Mais évidemment, et comme dans le premier tome, les dialogues et principalement les envolées du ministre, Alexandre Taillard de Vorms, constituent les pages de bravoure de l'ouvrage, et en tout cas sont celles qui nous provoquent les plus grands fous rire, notamment lorsqu'en pleine vacances au club med, il appelle 50 fois par jour ses conseillers , car il a eu des idées neuves en échangeant avec des vacanciers, ou lorsqu'il inclut dans ses discours des phrases auxquelles il tient particulièrement alors que personne n'y comprend un traitre mot.

Il paraitrait que de Villepin a beaucoup ri, et n'a en tout cas jamais crié au scandale et à la calomnie.

Bref, cette BD, loin de la caricature est donc un beau bijou à conseiller à un large public, et pas forcément aux initiés à la BD et... à la politique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comment faire pour pondre un second numéro encore plus drôle et plus vrai que le premier opus. Vraiment, Alexandre Taillard de Vorms - un ministre qui resemble tellement à Dominique de Villepin - est impayable. Ce deuxième épisode (je ne dis pas second, car j'en espère bien un troisième, et même une série) retrace la genèse du fameux discours à l'ONU, heure de gloire absolue du ministre des Affaires étrangères français.
Comme dans la première livraison, la vie de cabinet est décrite avec brio, c'est exactement comme ça que cela se passe (je regrette de ne pas détenir les clés des personnages, mais ceux qui savent doivent véritablement se gondoler...), avec la vie complètement déstructurée des conseillers, bousculée sans répit par la disctature de l'actualité internationale magnifée par les médias.
Bref, un nouveau morceau de bravoure, qui sonne juste, drôle et pitoyable à la fois. du grand art....
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C'est une suite réussie : on rit encore plus que dans le premier tome. La visite à l'ONU est amusante, notamment l'importance des chaussures qui brillent (pour l'honneur).
On retrouve les dilemmes des personnages, entre leur travail et leur vie privée, mais aussi sur les solutions à apporter pour contrer les velléités belliqueuses des Américains via des détails dans des résolutions du Conseil de Sécurité.
Bref, une bonne lecture, rafraîchissante et pleine de bonne humeur malgré la gravité des thèmes évoqués.
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Et ce second tome confirme que la série est réellement excellente. Nous avons droit aux coulisses de la mise en oeuvre de la guerre en Irak et de l'opposition courageuse du Quai d'Orsay de l'époque à travers son fameux ministre. Là encore, les noms ont été trafiqués mais personne ne sera dupe. le Lousdem est ainsi accusé de fabriquer des armes de destruction massive. Les USA souhaitent avoir la bénédiction des Nations-Unis pour entrer en guerre.

La lecture de ce nouvel opus sera drôle et jubilatoire à la fois. Je pense que c'est certainement l'association d'auteurs la plus réussie du moment. Les arcanes du pouvoir fascinent. 120.000 exemplaires du 1er tome sont déjà partis à ce jour. Bref, une réussite totale ! Et puis enfin la consécration pour le second tome en remportant le grand prix à Angoulême en 2013: c'était mérité !

Note Dessin: 4/5 - Note scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
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Suite des aventures d'Arthur, jeune diplomate écrivant les textes du charismatique Alexandre, ministre des affaires étrangères françaises. Cette fois-ci nous sommes plongés à l'aube de l'un des évènements majeurs de la fin du XXème siècle, à savoir la menace de l'intervention américaine dans l'Iraq de Saddam Hussein sous le prétexte de la présence d'armes de destruction massive. Nous découvrons ainsi l'envers du décor de la gestion de cette grave crise internationale, et c'est vraiment passionnant : le poids de chaque mot utilisé, les alliances entre les pays (enfin surtout entre leurs représentants), pour aboutir à ce discours magistral de Dominique de Villepin à l'ONU en février 2003. C'est drôle, fin, intelligent, critique, bref, un tome 2 largement au dessus du premier, qui était déjà très bien !
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Ce tome 2, intitulé Chroniques diplomatiques porte bien son nom. Après un premier album consacré à l'humour et ce que l'on peut qualifier d'annonce, nous allons avoir force chose à lire ici.

L'approfondissement de l'intrigue étonne. le côté bon enfant et pluriel est abandonné au profit d'une intrigue recentrée. Intrigue diplomatique d'une part, ou devrait-on plutôt écrire, guerre diplomatique entre pays plus au moins alliés. A cet égard, le lecteur va pouvoir constater que le Ministre sait également quand il doit monter au créneau. Intrigue de cour d'autre part, car sévit dans ce scénario, plus que précédemment d'ailleurs, une guerre feutré de courtisans sous les ors du Quai.
Les personnages évoluent également, certains du moins. Ainsi Arthur est de plus en plus surmené et semble décidément avoir bien du mal à s'adapter. le voilà qui devra même composer avec une disgrâce ! Claude Maupas étonne aussi, son comportement est de plus en plus étrange, insaisissable et franchement très chef de cabinet. Cahut se pose en archétype du conseiller surbooké... chacune de ses apparitions est un vrai régal. Taillard de Worms reste à l'égal de lui-même bien qu'il se fasse voler la vedette... par un chat !
Autre fait notable la politique, l'ancrage dans le contexte et les personnages réels prennent plus d'importance que par le passé. de même l'intrigue se recentre autour du Lousdem (comprendre l'Irak).

Toutes ces évolutions, étonnent à première vue mais sont tout à fait agréables. Elles permettent de donner une consistance d'autant plus bienvenue que les sujets évoqués sont sérieux ! L'humour est certes moins présent (ou moins omniprésent) mais réserve de très bons moments. Assurément une réussite !
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Raconter la vie de cabinet de conseil d'un ministère.

Dans ce second tome, Arthur Vlaminck toujours porte plume au Quai d'Orsay, ministère des Affaires Etrangères, se retrouve
au milieu de la crise du Lousdem (inspiré de l'Irak) où les américains risque de déclencher un guerre.

Ce second tome s'inspire des faits amenant à la guerre d'Irak avec la fameuse résolution 1483 du conseil de sécurité des nations unis et toutes les discussions en amont dont le célèbre discours de Dominique de Villepin.

Passer l'effet de surprise du premier tome, ce second opus se concentre plus sur le conflit avec les américain sur la crise du Lousdem et offre une vision peu connue de ces crises diplomatiques.
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Au ministère des Affaires Etrangères, on retrouve le ministre Taillard de Worms et son autoritarisme envers sa cour, en pleine crise du Lousdem et dans la perspective d'un bras de fer avec les Etats-Unis. Car le prochain discours de l'ONU se prépare notemment avec le conseiller Arthur Vlaminck, le narrateur qui est fraîchement arrivé dans le cabinet du ministre.

Comme avec le tome 1, c'est une immersion inhabituelle au sein du cabinet du Ministre des Affaires Etrangères. le Taillard de Worms ressemble toujours autant à Dominique de Villepin, et fait preuve chaque jour d'un peu plus d'autorité, de cynisme, d'impatience. Car précisément, pour lui, l'heure de gloire arrive peut-être, avec ce discours pour l'ONU qu'il faut préparer (travailler les fameux éléments de langage) pour espérer peut-être faire rayonner la France par une position ferme contre la guerre au Lousdem (Irak ?). D'un côté il y a le travail d'écriture, de concertation, de formulation, de relecture, et de l'autre il y a la diplomatie à assurer, tenter de rallier les autres puissances sur la même ligne en enchaînant les coups de fil, par des jeux de stratèges et d'influence.
(.....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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On y retrouve le jeune Arthur Vlaminck qui commence à comprendre comment fonctionne l'équipe de cabinet du ministre Alexandre Taillard de Worms. Tout le monde débarque à New York pour une importante conférence...
Dans ce livre vont être un peu plus développés les thèmes suivants : la difficulté de mener une vie personnelle dans ces conditions, les coups en douce des diplomates qui cherchent à prendre le dessus les uns sur les autres. J'y ai retrouvé avec plaisir le personnage de Claude Maupas au rôle primordial... et découvert son chat ! Il y a aussi l'amitié qui se noue entre Arthur et son collègue Sylvain avec lequel il partage des goûts musicaux « seek and destroy ».
Une très bonne suite qui nous mène jusqu'à un discours décisif.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Dans la continuité du premier opus, tout aussi bien construit et amusant que le premier. En fait le film est la synthèse des deux livres. Vraiment un très bon moment de passé. Un gros plus pour les pensés de Vlaminck qui sont vraiment très Pop Culture :)
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