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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les révolutions se sont bien souvent déroulées dans des bains de sang.
La Révolution mexicaine a été particulièrement sanglante et sanguinaire.
Pancho Villa est la figure principale de ce roman de James Carlos Blake, adapté en roman graphique par Léonard Chemineau.
Ce personnage, un hors-la-loi mexicain devenu général de l'armée fédérale lors de la
Révolution, a mené avec ses « amis » la révolution du bas contre les riches et éduqués.
Se sont joint à eux tous les truands, bandits et transfuges mercenaires prêts à en découdre pour le mouvement.

Considérés par les étrangers comme des métis ignorants, ils vont faire régner la terreur multipliant les boucheries et éliminant tous ceux qui osent entraver leur chemin.
Leur lutte désespéré adaptée en bande dessinée, est narrée d'une plume précise et engagée.

Les dessins de Léonard Chemineau possèdent une forte puissance évocatrice et allégorique qui secouent l'imaginaire.
La narration de la folie des boucheries d'une violence extrême, lui donne l'occasion d'illustrer un des symboles du Mexique, les têtes de mort du fameux Dia des muertos.

En bande dessinée la couleur est la bande-son de l'histoire.
Le traitement graphique et le travail très réussi des coloristes est à la croisée des ocres, rouges et bruns, retranscrivant à merveille l'atmosphère poisseuse de sang et de violence abrupte.

L'un des charmes du roman graphique c'est qu'il n'est pas interdit de prendre des libertés avec L Histoire.
Apprendre et s'amuser en lisant : voilà un argument imparable !


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C'est l'adaptation en bande dessinée d'un roman de James Carlos Blake, auteur d'origine mexicaine. Il raconte la révolution et la guerre civile mexicaine de 1910-1920. L'action se situe dans l'entourage de Poncho Villa, chef des révolutionnaires du Nord. le personnage central est Rodolfo Fierro, personnage réel, tueur sans scrupule, cynique et sans coeur, un vrai sadique, mais un des meilleurs lieutenant de Poncho Villa, un personnage plus attiré par l'aventure que par les idéaux. le récit prend quelques libertés avec la réalité, navigant à la limite de l'uchronie puisque ce personnage, mort en 1915, survit dans cette histoire à cette guerre. Mais c'est pour mieux raconter l'état d'esprit qui régnait dans cette époque, Poncho Villa n'était qu'un bandit que les circonstances ont transformé en héros révolutionnaire. L'ambiance est chaude, dure et violente, le graphisme avec ces tons d'ocres et un trait cru et agressif rend bien compte de l'atmosphère, de la chaleur, du sable rouge à perte de vue, de la rudesse où la vie et la mort se confondent, c'est la chaos mexicain. On n'est pas très loin de la vision de Sergio Leone dans “Il était une fois la révolution”. Mais malgré quelques digressions avec la réalité, on reste ici plus proche d'un récit historique. On se situe là où L Histoire réelle côtoie l'aventure, et c'est là que se tiennent l'intérêt et la réussite de cette bande dessinée.
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♪ On oublie tout... sous le soleil de Mexico ♫
Rodolfo Fierro, lui, il n'a rien oublié et c'est avec force détails que le porte-flingue de Pancho Villa nous raconte la révolution mexicaine.
Peut-être le seul grand nom de Revolución Mexicana encore en vie dans Les Amis de Pancho Villa (en réalité, Fierro est mort en 1915, soit 8 ans avant Pancho Villa) c'est un homme au soir de sa vie et perclus de douleurs qui revient sur les grands exploits qui ont fait de Général Villa la légende que l'on connait. L'entrée victorieuse dans Mexico, l'admiration pour Emiliano Zapata, la méfiance envers les gringo,s le refus de céder devant les "federales", la douleur des nombreuses trahisons de ceux qu'il croyait ses compadres et enfin, l'assassinat fourbe et lâche concluant une vie dédiée à la rébellion.

James Carlos Blake, avec ces mémoires apocryphes nous fait proprement vivre la Révolution mexicaine de l'intérieur. Ça fleure bon la poudre, le sang, la sueur et la colère... Qu'est-ce que c'est bon !
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Pour un premier travail dans la bande dessinée, je trouve que c'est tout à fait honorable !
Je n'avais pas eu l'occasion de lire le James Carlos Blake, et c'est vrai que, ayant le format bd sous la main, j'ai sauté sur l'occasion !
Le coup de crayon est agréable, des couleurs chaudes, et le personnage de Fierro bien cerné, de même pour Pancho Villa.
L'intrigue est agréablement menée. Seul bémol: il aurait probablement fallu faire une bande dessinée plus longue afin de pouvoir rajouter plus de détails, parce que parfois, tout va un peu vite.
En clair, une bande dessinée, réussie, et je n'hésiterai du coup absolument pas à aller piocher dans les BD du partenariat Rivages/Casterman !
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Aujourd'hui encore, le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) est le principal parti politique du Mexique, malgré l'ouverture du pluripartisme dans le pays depuis les années 1960. Ce parti fut fondé en 1929, soit presque vingt ans après le début de la révolution mexicaine, qui dura de 1910 à 1920.

Le roman de James Carlos Blake se focalise sur cet événement, dans lequel émergea une figure à l'aura légendaire : Pancho Villa. Ancien bandit devenu chef de guerre, il mena la lutte armée à travers des coups de main, des batailles et des prises de villes avant d'être obligé, privé d'hommes et de soutiens politiques, de renoncer à la guerre puis d'être assassiné dans une rue de Parral. Pour suivre le périple de cet homme, Blake choisit comme personnage principal une autre figure historique, Rodolfo Fierro, surnommé le Boucher pour sa capacité à tuer. Ce personnage, pour lequel il est difficile de ne pas éprouver de sympathie, fut l'un des plus proches compagnons de Pancho Villa, son homme de main impitoyable ainsi qu'un seigneur de guerre de confiance. Blake s'arrange avec la vérité historique : mort en 1915, Fierro continue de vivre dans le roman afin de suivre, jusqu'au bout, le parcours de Villa.

Épopée brutale et héroïque, le roman invite à interroger le sens du combat révolutionnaire. Quelle est donc cette révolution dont parlent les Villa, les Carranza, les Huerta, les Zapata ? S'agit-il de prendre la place des anciens maîtres et de jouir des mêmes privilèges ? S'agit-il de passer par les armes hommes, femmes et enfants et collectionner les massacres ? S'agit-il de légitimer la cruauté et l'horreur par la nécessaire redistribution des terres aux paysans ?

Les révolutionnaires seraient épris d'égalité et de liberté. Mais, comme l'indique Fierro, on ne combat pas pour devenir libre : on combat parce que l'on est libre. L'exercice de la violence devient alors l'indicateur du degré de liberté. A ce titre, Pancho Villa et sa troupe sont on ne peut plus libres. D'ailleurs, comment les qualifier ? Armée révolutionnaire ou cartel de bandits et de criminels ? Ils méconnaissent les absurdes lois de la guerre et exécutent les prisonniers, se vengent des traîtres en assassinant leurs familles, se terrent comme des bêtes aux heures les plus sombres.

Et pourtant, on comprend ces hommes, leur exaltation à être ainsi libres, à être ainsi redoutés, à mettre en jeu leur vie jour après jour. Qu'elle soit réalisée au nom d'idéaux ou non, cette aventure est celle d'une époque révolue où l'on galopait à travers les déserts, où l'on festoyait avec force enchiladas et mezcal, où l'on dégaine à vive allure pour faire respecter le nom et le chef.

Les amis de Pancho Villa tâche de retrouver l'esprit de ces années où la folie et l'idéal étaient intimement liés. Blake, avec une écriture posée et bien structurée, rend compréhensible cette période et tisse les liens et les ruptures politiques et personnels qui unissent ou déchirent tous ces hommes aux carrures dignes de l'Etat. le roman est fort, dense, grisant à certains égards et donne un (trop court) aperçu de la riche histoire du Mexique.
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Après avoir lu l'excellent Red grass river, j'ai opté pour ce tome parlant de la révolution mexicaine et de Pancho Villa. James Carlos Blake a choisi de raconter sa vie par les yeux de Rodolfo Fierro dit "El carnicero", le boucher, son bras droit et garde du corps sans pitié. Si l'auteur s'affranchit de la "réalité" historique en faisant survivre le révolutionnaire qui serait décédé en 1915 (et Villa en 1923), j'ai apprécié son style une fois de plus et découvert cette rébellion mexicaine qui m'était vraiment inconnue. Et au long de ces lignes où meurent énormément de personnes, j'ai revu le sublime film de Sergion Leone "Il était une fois la révolution".
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Voilà l'occasion pour James Carlos de revisiter toute la révolution mexicaine à travers les yeux de l'un de ses plus ardents défenseurs, un type violent et sans aucune pitié nommé Rodolfo Fierro qui est aussi, accessoirement, le bras droit de Pancho Villa. C'est donc une vision particulièrement sauvage et sanglante qui est donnée ici. Une formidable illustration de cette sauvagerie ambiante nous est donnée par cette réflexion de Fierro, qui vient juste d'écouter Villa lui confier un rêve de paix et d'épanouissement familial (chapitre 18, 3e page) :

"J'arrivais difficilement à croire qu'il avait eu la naïveté de penser qu'on combattait pour les pauvres. de tous les motifs pour lesquels un homme meurt dans ce monde, mourir pour une cause est la chose la plus bête, et les pauvres sont la cause la plus bête de toutes. Jamais je n'ai combattu pour les pauvres. J'ai combattu contre les riches – ce qui n'est bien entendu pas du tout la même chose. En tout cas, c'est combattre qui est essentiel. On ne combat pas pour devenir libre – combattre c'est être libre."

James Carlos Blake aborde la plupart des événements marquants de la période, en collant au plus près à la réalité historique ; il s'amuse tout de même en mettant en scène, à la fin du chapitre 5, la mort brutale d'Ambrose Bierce, sans le nommer (le célèbre écrivain ayant disparu mystérieusement au soir de sa vie en voulant rejoindre les troupes de Pancho Villa, sans laisser aucun indice sur son itinéraire). A noter également (chapitre 21) une évocation de la malédiction du gitan, ce sort qui fait d'un homme l'esclave inconditionnel de la femme objet de son amour, malédiction qui donne son titre à l'incroyable chef d'oeuvre de Harry Crews (que je ne rate pas une occasion de recommander !).

On peut encore, comme je l'ai fait à la suite de cette éprouvante et instructive lecture, faire un tour sur la toile pour voir les photos des personnages dont on vient de suivre les faits et méfaits, avec quelques risques de déconvenue... car bien souvent l'imagination magnifie la réalité.
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Découverte en boîte à livres, cette biographie graphique de Fierro Les Amis de Pancho Villa de Leonard Chemineau et James Carlos Blake chez @editionsrivages @casterman_bd .
#lesamisdepanchovilla
Une plongée dans la révolution mexicaine violente, désespérée, idéaliste.
Ici la muerte est l'héroïne de cet univers de sang, de sueur, de vie et de mort. Une touche de western, une once de fantastique anime et colore cette oeuvre graphique efficace.
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Comme avec Handsome Harry, c'est le bras droit du personnage principal qui narrate l'histoire, selon son point de vue. Cette fois, c'est Rodolfo Fierro, « le boucher », qui raconte l'histoire de Pancho Villa, à l'heure des premiers balbutiements de la révolution mexicaine.

Toujours avec son don pour conter une histoire, qui fait partie de l'Histoire, JCB nous instruit sur la révolution mexicaine tout en nous induisant en erreur. Mais où s'arrête la vérité et où commence la fiction?
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Mexique, 1910. Alors que la guerre civile fait rage, un tueur du nom de Rodolfo Fierro sort de prison. C'est en rencontrant l'un des lieutenants du général Pancho Villa qu'il se découvre une véritable vocation pour la révolution. Très vite surnommé « le Boucher », il deviendra le plus fidèle bras droit de Villa et le suivra fidèlement dans tous ses combats… jusqu'à la mort !

Remarqué au concours Jeunes Talents du festival d'Angoulême 2009, Léonard Chemineau signe ici son premier album en adaptant un roman du Mexicain James Carlos Blake. Si cette collection Rivages/Casterman/Noir, née de l'association des éditions Rivages et Casterman, est normalement entièrement dédiée à l'adaptation de polars noirs par des auteurs de bandes dessinées, force est de constater que ce one-shot se rapproche plus de la biographie historique que du véritable polar.

Portée par des personnages aux caractères bien trempés, ce tome s'attaque en effet à la Révolution mexicaine du début du XXème siècle. C'est en suivant « El Carnicero », le plus fidèle des compagnons d'armes de Pancho Villa, que le lecteur se retrouve plongé au coeur de cette guerre impitoyable qui mit le Mexique à feu et à sang. Entraîné dans une épopée faite de massacres et de pillages en tous genres, il emprunte ce chemin de la révolution où souffle un vent de liberté, mais qui laisse derrière lui une traînée de poudre et de sang. Tutoyant la mort au sein d'un récit parsemé de victimes, les amis de Pancho Villa permettent de côtoyer les grands acteurs de cette page historique du Mexique (Emiliano Zapata, Carranza, Huerta) et de découvrir toute l'atrocité et les dessous pas toujours reluisants de ce conflit.

Le fait de vivre cette aventure humaine à travers le prisme d'un homme brutal et sans idéal, qui n'a pas pour but de délivrer le peuple de sa misère, mais qui cherche surtout à s'extirper de sa propre condition en optant pour une vie de révolutionnaire, faite de nombreux dangers, mais sans véritable contrainte, est également très intéressant. Visuellement, il faut absolument saluer le travail de Léonard Chemineau et de ses deux coloristes. Pour une première réalisation, le jeune auteur livre un dessin déjà très abouti, parfaitement rehaussé par la colorisation experte de Sophie Dumas et Scarlett Smulkowski. Proposant des protagonistes hauts en couleur au sein de décors particulièrement lumineux, ils restituent à merveille l'ambiance poussiéreuse et suffocante de ce pays en proie au chaos. Chapeau (ou sombrero si vous préférez) !

¡ Viva la Revolución !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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