Adam-Adami est un nom générique composé, aussi vieux que la langue parlée. La Doctrine Secrète enseigne qu'Ad-i était le nom donné par les Aryens à la première race humaine douée de la parole, dans cette Ronde. De là viennent les noms d'Adonim et d'Adonaï (l'ancien pluriel du mot Adon), que les Juifs donnèrent à leur Jéhovah et à leurs Anges, qui n'étaient que les premiers fils spirituels et éthérés de la Terre et de là vient aussi le nom du Dieu Adonis qui, dans ses nombreuses variations représentait le "Premier Seigneur". Adam vient du mot sanscrit Ada-Nath, qui veut dire aussi le Premier Seigneur, comme Ad-Isvara ou tout préfixe Ad (le Premier) placé devant un adjectif ou un substantif. La raison de ceci, c'est que ces vérités constituaient un héritage commun. C'était une révélation reçue par la première humanité, avant l'époque à laquelle on donne, dans le langage biblique, le nom de "période d'une seule lèvre et d'un seul mot", ou période d'une seule langue ; le savoir se développa plus tard par suite de la propre intuition, de l'homme et plus tard encore fut mis à l'abri de toute profanation, grâce à un symbolisme approprié.
Si nos modernes philosophes – précédés par les savants du Moyen-âge – sont arrivés à s'assimiler plus d'une des vérités fondamentales de l'antiquité, les Théologiens ont édifié leur Dieu et ses Archanges, leur Satan et ses Anges, en même temps que le Logos et son état-major, en se basant entièrement sur les dramatis personae des antiques Panthéons païens. Ils eussent été les bienvenus, s'ils n'avaient pas habilement déformé les personnages originaux, perverti le sens philosophique et, abusant de l'ignorance de la Chrétienté – résultat de longs siècles d'assoupissement mental, durant lesquels l'humanité n'était autorisée à penser que par l'intermédiaire de mandataires – plongé tous les symboles dans la confusion la plus inextricable. Leur action la plus coupable dans ce genre, fut la transformation de l'Alter Ego divin, pour en faire le grotesque Satan de leur Théologie.
Nous savons, grâce aux archives juives, que l'Arche renfermait une table de pierre ; et si l'on peut démontrer que cette pierre était phallique et cependant identique au nom sacré de Jéhovah ou Yéhovah, qui, écrit en Hébreu sans points, au moyen de quatre lettres, est J-E-V-E ou J-H-V-H (l'H n'étant qu'une aspirée semblable à E). Ce procédé nous laisse deux lettres I et V (ou sous une autre de ses formes U) ; si nous plaçons alors l'I dans l'U nous avons le "Saint des Saints" ; nous avons aussi le Linga, le Yoni et l'Argha des Hindous, l'Ishwara (Ishyara) ou "Suprême Seigneur" et nous avons ici tout le secret de sa signification mystique et céleste, confirmée en elle-même comme étant identique au Linyoni (?) de l'Arche de l'Alliance.
D'où vient l'idée chrétienne que Dieu avait maudit le Diable ? Le Dieu des Juifs, quel qu'il fût, défendait de maudire Satan. Philon le Juif et Josèphe exposent tous deux que la Loi (le Pentateuque et le Talmud) défend constamment de maudire l'Adversaire, ainsi que les Dieux des Gentils. "Tu n'outrageras pas les Dieux", dit le Dieu de Moïse, car c'est Dieu qui "les a répartis entre toutes les nations" et ceux qui parlent mal des "Dignités" (Dieux) sont appelés des "rêveurs corrompus" par Jude.
Voyez toutefois la description admirablement claire qu'en donne Isaac Myer dans sa Qabbalah. Il ne mentionne que quatre Adams, sans doute à cause des Rois d'Edom et ajoute :
Le quatrième Adam... était revêtu de peau, de chair, de nerfs, etc. Ceci répond à l'union du Néphesh Inférieur et du Gouph, c'est-à-dire du corps. Il possédait la faculté animale de reproduction et de continuation de l'espèce.
C'est la Race-Mère humaine.
Conférence Madame Blavatsky - partie 6