On veut toujours être le numéro un, comme si l'ambition était le moteur de toute existence. Alors qu'il y a des femmes et des hommes dans l'ombre qui portent, soutiennent et aiment des numéros 1.
Et puis la gloire est somme toute factice, futile et sadique. Et il est évident qu'avec la sur-médiatisation du tout et du n'importe quoi, la gloire n'est plus qu'une question de mode et cette dernière se balaye très vite, le vide appelant le vide.
Regardez
George Sand ! Savez-vous qu'elle a écrit plus de 70 romans. Non, plus personne ne la lit. Elle n'est connue que pour ses amours avec
Alfred de Musset (2 ans de sa vie) et avec Frédéric Chopin (9 ans de sa vie), amours plus maternelles avec ce dernier.
Et pour ses nombreuses liaisons avec d'autres hommes comme
Jules Sandeau.
Alors que cette femme eut une importance capitale lors de la révolution de 1848, qu'on lui proposa la présidence de la Deuxième République, que ses avis étaient écoutés même par
Napoléon III.
Qu'elle fut une vraie figure de son temps et le reflet des moeurs de ce siècle.
Qu'elle remporta nombre succès littéraires mais aussi théâtraux.
La postérité, inépuisable garce, n'a retenu que la bagatelle !
Toujours est-il queLe dernier amour de
George Sand réhabilite le compagnon de l'ombre pendant 15 ans :
Alexandre Manceau, graveur de son état.
Il faut dire que Maurice, le fils de
George Sand, s'arrangea pour faire disparaître toute trace de Manceau, une fois sa mère morte.
C'est pour cela que cette biographie, élégamment troussée par
Evelyne Bloch-Dano est très intéressante, elle remet à leur place nombre d'idées préconçues et stupides qui ont traversé les siècles et qu'on nous a bêtement enseignées.
Le ton est vif et enlevé, il faut dire qu'on ne s'ennuyait pas aux cotés de
George Sand, qui était un tourbillon, tourbillon qui oblitérait la dépression.
Voici donc
Alexandre Manceau, amant et surtout factotum de Sand, c'est-à-dire intendant à Nohant, copiste et critique, metteur en scène, père de substitution et complice. Un véritable compagnon dans toute sa force et son acceptation.
Voici donc éclairé pour notre plus grand plaisir et instruction, un hommede l'ombre, qui a permis à
George Sand d'écrire une bonnepart de son oeuvre et qui n'en a reçu aucune gratification, sauf celle d'avoir aimé un génie.
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