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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le dernier amour de George Sand" est une biographie rédigée par la française Evelyne Bloch-Dano, chroniqueuse au Magazine littéraire et auteure d'autres biographies telles que "Madame Proust" ou "Madame Zola".
L'auteure, qui semble volontiers s'intéresser aux parcours de femmes, s'est penchée sur 15 années de la vie de George Sand.

Décembre 1849. Alors âgée de 45 ans, George Sand traverse une période sombre nourrie par une succession de déceptions. Abattue par la violence des événements survenus en juin 1848, inconsolable depuis la mort de son ancien amant Frédéric Chopin et la perte de nombreux amis, brouillée avec sa fille Solange dont elle ne cautionne pas la vie dissolue, elle déserte l'agitation parisienne pour rejoindre son fils Maurice et quelques amis à Châteauroux.
A l'abri dans cette campagne qu'elle affectionne tant pour la beauté de ses hivers, elle fait la connaissance d'Alexandre Manceau, graveur de 13 ans son cadet avec lequel elle connaîtra une relation paisible durant 15 ans.
Si cette période marqua un tournant dans la vie de la femme, elle s'avéra également extrêmement féconde pour l'écrivain qui, entre 1850 et 1865, publia pas moins de 50 livres dont 26 romans.

Si je connaissais surtout George Sand pour sa fantaisie vestimentaire et sa vie amoureuse tumultueuse avec ses célèbres amants que furent Alfred de Musset et Frédéric Chopin, je ne savais pas grand chose de la vie de l'auteure.
Aussi, quand j'ai reçu cette biographie des éditions Grasset, je craignais de me retrouver parachutée au beau milieu d'une tranche de vie sans en connaître les antécédents et d'ainsi voir mon ignorance m'empêcher d'apprécier pleinement ce livre.
De plus, comme je l'ai déjà mentionné ici, j'ai généralement tendance à fuir les biographies pour leur préférer les correspondances, selon moi plus authentiques.
Ne jamais dire "fontaine...". C'est bien la leçon que je tirerai de cette lecture que j'ai trouvé passionnante à plusieurs égards.

"Mon coeur est un cimetière". Ce premier chapitre revient sur les événements phares ayant contribué à obscurcir l'état d'esprit d'une femme qui, en ce mois de décembre 1849, apparaît dépitée et loin de soupçonner que sa vie n'est assurément pas terminée.
Au fil des chapitres s'esquisse le portrait d'une personnalité aux multiples facettes.

Epistolière (environ 45 000 lettres à son actif) et travailleuse acharnée, elle ne cesse d'engranger de nouvelles oeuvres pour des raisons monétaires mais aussi parce que l'écriture lui permet d'échapper à la tristesse notamment liée au décès prématuré de sa petite-fille Jeanne "Nini" comme aux nombreux tracas que lui causent ses enfants.
Entre Solange, la mal-aimée, avec laquelle elle entretient une relation houleuse (qui trouve d'ailleurs écho dans sa propre histoire familiale), cette fille à qui elle ne pardonne pas sa part de responsabilité dans sa rupture avec Frédéric Chopin et dont elle fustige la paresse et la frivolité, et Maurice le fils chéri auquel elle passe tout y compris l'absence de réussite, la mère ne sait plus où donner de la tête.

Heureusement, il y a Manceau, ce compagnon de tous les instants avec lequel elle connaît une union salvatrice et équilibrée. Un changement radical pour cette éternelle passionnée n'ayant jusque là connu que des hommes-enfants qu'il lui fallait constamment materner.

La femme, régulièrement sujette à la mélancolie et volontiers entourée d'amis par peur de la solitude, peut enfin se reposer sur les épaules d'un homme aux petits soins qui canalise ses humeurs, partage son goût pour le théâtre et fait montre d'un dévouement sans faille frisant l'abnégation.
Secrétaire puis diariste, infirmier, "bouffon de la reine", premier lecteur, amant et confident, il sera présent sur tous les fronts et rédigera avec elle ses "Agendas".

Comme on peut s'y attendre, la fréquentation de cet homme plus jeune et d'un rang social moins élevé suscite bien des médisances de la part de son cercle d'amis qui qualifie le jeune graveur d'arriviste et attise la jalousie de Maurice, qui craint de se voir délaissé par sa mère.
Mais George Sand n'aura de cesse que de défendre bec et ongles cet amour si cher qui sera son dernier...

Mais plus qu'une saga familiale ou le simple récit d'une relation amoureuse, cette biographie est aussi l'occasion d'aborder le contexte politico-social de la France du 19ème siècle et ses figures de proue auxquelles George Sand appartient.
Anticléricale et progressiste sans être militante, elle offre son aide au plus grand nombre dans la mesure de ses modestes moyens et lutte pour faire valoir les droits civils en sollicitant régulièrement le pouvoir en place en vue d'obtenir la libération de nombreux prisonniers et déportés. Une position qui ne fit pas que des heureux...

Femme de lettres, femme passionnée, femme engagée, femme de nature aussi que la vie ne cessera de ramener à Nohant, domaine qui lui inspira de nombreuses pièces champêtres et abrita autant de représentations théâtrales.
Un lieu enchanteur au sein duquel elle trouva la sérénité et le repos éternel en 1876.

Pour illustrer les considérations de l'auteure, de nombreux extraits issus de la correspondance personnelle de George Sand, de son autobiographie "Histoire de ma vie" ainsi que de témoignages de personnalités proches de l'auteure jalonnent cette biographie.
Bien sûr, j'ai parfois retrouvé ce qui me gêne dans les biographies : des détails d'ordre vestimentaire ou médical, des notices généalogiques de personnages secondaires, des éléments qui font surtout selon moi l'intérêt des vrais passionnés.
Une déception des plus mineures car j'ai vraiment aimé découvrir ces moments de la vie de George Sand et leur résonance sur ses oeuvres et j'ai apprécié que l'auteure fasse usage de l'hypothèse lorsque subsistait une zone d'ombre et opte pour un ouvrage à tiroirs qui autorise ainsi la compréhension de certains événements antérieurs.
Je salue également la liberté de ton utilisée par l'auteure ainsi que le recours à l'indicatif présent qui tendent à rapprocher la femme-écrivain du lecteur comme à souligner la grande modernité dont George Sand sut faire preuve en regard de son époque.

Vous l'aurez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette biographie qui m'a d'ailleurs donné envie de goûter à la prose de George Sand !
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Noël 1849. Parmi les hôtes qui se pressent à Nohant, Alexandre Manceau, un ami de Maurice, le fils de George Sand. George a 45 ans, elle est au faîte de sa gloire. Alexandre a 32 ans, il est graveur et inconnu. C'est lui – dont elle dira : « Il est ma force et ma vie » - qui fut son dernier compagnon. Un amour qui dura quinze ans et qui s'acheva avec la mort du tendre et dévoué Manceau. Et c'est quinze ans de la vie passionnée de George que nous fait revivre Evelyne Bloch-Dano dans cette biographie foisonnante. de la maison de Nohant à l'agitation parisienne, de la brouille avec sa fille Solange au mariage de Maurice, de l'amitié avec les plus grands artistes de son temps à la mort de sa petite-fille, du coup d'Etat de Napoléon III au combat pour l'amnistie des prisonniers politiques, des spectacles joués dans l'intimité aux pièces créées à l'Odéon, ce sont des jours et des nuits de travail, de bonheur, de tristesse aussi.
Lien : http://www.litteratureaudio...
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