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4,15

sur 259 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lire Bobin c'est toujours pénétrer dans une étrange clarté, flirter avec le monde à le survoler dans la légèreté d'un nuage ou y descendre dans la fraîcheur d'un flocon de neige. C'est toujours flotter. Flotter entre deux quelques choses, entre ciel et terre, entre rêve et réel, entre émerveillement et silence, entre odeurs et parfums, entre soie et lin, entre soi et l'autre, entre soi et soi.
C'est toujours être « à l'affleure » de quelque chose, de l'enfance ré-approchée, de l'âme ré-insufflée, d'un rien illuminé par un rien de plume éclairante.

Bobin : une lumière de lune dans la nuit du monde.

Lire Bobin, c'est passer par la petite porte, dans l'entrebâillement d'une vie, d'un personnage ou d'un coquelicot, en diffracter les couleurs pour nous en offrir tout l'arc-en-ciel.
C'est toujours par-dessus son épaule, épurés, qu'on lit la transparence évidente du jour.
Spectateur silencieux du monde, celui des petites choses, il sait dire le simple magnifié, l'immobile animé, la nudité sublimée.
C'est un magicien de l'instant, une fourmillante solitude.

« Geai » n'échappe pas à cette lumière.

Tout y commence par un sourire. Un sourire dans une robe de coton rouge, sourire noyé, prisonnier des eaux gelées d'un lac. C'est le sourire de Geai, morte depuis 2342 jours. C'est la puissance de ce sourire qui va transpercer, et la glace, et les yeux, et le coeur d'Albain, jeune enfant de 8 ans …
« Geai », c'est la rencontre de deux sourires.

Je n'aime pas raconter l'histoire d'un livre, j'ai l'impression alors d'enlever une partie du plaisir, d'entacher le charme d'une future lecture …
Je préfère en donner le ton ou le ressenti. Suggérer plutôt que raconter.

Ici, d'ailleurs, plus qu'une histoire, c'est une série de petits tableaux qui nous sont offerts, petits fragments de la vie d'Albain éclatés de rêveries, de contemplations, d'émerveillements, de « solitude » quasiment extatique, mais aussi de drôleries et d'excentricités.
Bobin, ce n'est pas la « guimauve », la mièvrerie ou la léthargie dont l'affublent certains critiques (pour sur, il ne faut pas s'attendre à un thriller …). Son éditeur dit de lui qu' « il fait entrer une sorte d'innocence et de candeur dans un monde où le cynisme a du succès ».
C'est exactement ça : Bobin c'est un coup de fraîcheur !
Et tout reste question de regards : « le simple », aussi, peut être source d'évasion, « le tranquille », riche, surprenant, touchant, passionnant et même comique !

« Geai », c'est ce doux mélange bariolé qui a coloré mon moment de lecture.
Je l'aurai souhaité un peu plus long …
Sans doute pour y prolonger mon propre sourire.
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Un petit bijou ! Un livre court, très vite lu et pourtant si riche. Une magnifique réflexion sur la vie et la mort, sur le regard et donc inévitablement le jugement que les autres portent sur nous, sur le rêve et l'évasion, sur l'incompréhension du monde alentour dès qu'une personne se place en marge de la société et sur bien d'autres choses encore. Albain est de ceux-ci, une personne qui n'est justement pas comme les autres. Doux rêveur, un peu trop au goût de ses parents, paresseux il est vrai mais aussi extrêmement sensible à tout ce qui l'entoure...une sensibilité et une imagination débordantes à tel point qu'il est qualifié "d'idiot" par les gens de son village. Il est vrai qu'Albain est le seul à voir Geai, la dame en rouge dans le lac de Saint-Sixte, prisonnière des glaces. Celle-ci commence par lui sourire, puis ce seront des paroles qui s'ensuivront et enfin une véritable cohabitation. Elle l'accompagnera partout où il va et lorsqu'Albain lui parlera, beaucoup, le voyant parler seul, se conforteront dans leur idée qu'Albain n'est qu'un fou. Désespéré de ne pas le voir travailler, ses parents l'enverront tout d'abord accompagner un marchand qui se déplace chez les gens afin de vendre des casseroles mais lui non plus ne l'a pas compris. Albain trouvera enfin sa vocation chez un vieil antiquaire chez lequel il est chargé d'assurer la surveillance du magasin et de réparer les vieilles choses cassées. C'est dans cette boutique que sa vie, et celle de Geai, ou devrais-je plutôt dire sa mort car, pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore compris, Geai n'est qu'une apparition, une âme errante et pourtant tellement vrai aux yeux d'Albain, vont basculer.

Je ne vous en dirai pas plus car sinon, cela vous gâcherait le plaisir de découvrir ce qu'il va advenir de ces deux personnages, hors-normes (et ce n'est pas un vain mot). Prenez un peu de temps pour découvrir ce petit livre qui pourtant est rempli de merveilles...un petit livre qui dit tellement de choses essentielles sur la vie que l'on a trop tendance à oublier et en les oubliant, on oublie de vivre tout simplement. Savoir apprécier les plaisirs les plus simples, voilà l'une des grandes forces de cet ouvrage. A découvrir !
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Albain est un contemplatif. Il jouit du moment présent. Pour lui, les détails sont des trésors, les choses inutiles de l'or. Il aime réparer les choses cassées, imaginer le passé des objets. Son regard est agile, il va droit au coeur. Il aime la paresse et l'ivresse de la vie. Il n'a besoin de rien, il a déjà tout. Il lui suffit d'ouvrir les yeux, sur un marronnier, un vieux lavoir, un coquelicot, un nuage, un sourire. Il flotte sur la vie, entre deux portes, aimant la vie, sans y trouver sa place. Il n'aime pas les fermetures, les cases, les boîtes d'allumettes géantes avec des étiquettes. Sa soif d'infini le porte au-delà de la vie, au-delà des barrières et des jugements. Conteur, violoniste, réparateur de jouets, vendeur de bonheur, philosophe frivole, il croque la vie comme une friandise.

On le traite de fou, d'idiot. Il fait peur car il ne fait rien comme tout le monde. Il ne pense pas à l'avenir, à « l'avoir ». Il n'a pas de craintes. Rien ne finit, tout recommence. Chaque jour est une nouvelle aventure. Albain est un sage qui prend tout avec légèreté et cela le rend heureux.

C'est le premier roman que je lis de cet auteur et je ne m'arrêterai pas en si bon chemin. Un petit livre qui en dit long, nous émerveille, nous emmène sur un nuage et nous raconte que le bonheur c'est simple finalement. Être soi, ici et maintenant.


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Je poursuis la découverte de Christian Bobin par la lecture de « Geai ». Je n'avais pas vraiment d'idées de ce qui m'attendait dans ce petit livre d'une centaine de pages que je tenais dans les mains.
Le titre me laissait penser à une obscurité. Cette profondeur sombre me donnait envie de sonder ce qui s'y cachait.
Ma surprise a été de taille, je me suis laissée mener par la main, la main de Geai, le sourire de Geai.
L'histoire est celle d'Albain, jeune garçon en retrait, solitaire, rêveur. Il vit avec ses parents et ses deux soeurs, il va en classe comme tous les autres enfants. Il est pourtant différent, doté d'une imagination et d'un espace intérieur qui font sa richesse. Aux yeux des autres, il semble paresseux voire idiot.
L'image perçue par son entourage n'est certes pas très glorieuse, néanmoins il grandit avec un secret, une vision, celle de Geai, de son sourire, de sa joie rassurante.
Ce récit nous invite à réfléchir sur la place que nous occupons au sein de nos semblables, de la société, la perception de l'autre ainsi que son jugement.
Albain n'a que faire de ce jugement, il est heureux, jamais seul puisqu'habité par cette vision, cette présence jusqu'au jour où …
J'ai vraiment aimé lire ce petit conte en dehors de tout, vecteur de messages d'espoir et de positivité.
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Albain, huit ans, est un doux rêveur qui contemple la nature, la vie. Il prend le temps pour tout observer même ce qui semble le plus banal. Et un jour, il voit un sourire au travers du lac gelé Saint-Sixte. Ce sourire dévoile un visage et une femme, une femme vêtue d'une belle robe rouge. Depuis ce jour Albain vient la voir tous les jours et ils se sourient, puis finissent par se parler. Elle s'appelle Geai et, elle est là, morte sous une couche de glace. Il est le seul à la voir. Geai n'est pas son vrai prénom, c'est celui qu'elle a donné quand il lui a demandé – Je trouve qu'il résume parfaitement cette histoire et son sens. Geai c'est un oiseau, l'oiseau est synonyme d'envol, de liberté -. Un père qui ne parle pas, dur, une mère aimante mais parfois absente, deux soeurs qui chahutent. Albain est dans son monde et il s'y sent bien. Geai est toujours là avec lui, elle a quitté le lac et le suit, le soutien tout le long de son enfance, il l'aime, elle l'aime.

Mais pour ce garçon hors norme, il est difficile de trouver sa place dans le monde : « C'est une vieille loi du monde, une loi écrite : celui qui a quelque chose en plus a, dans le même temps, quelque chose en moins. Albain a quelque chose en plus, il voit Geai. (…) le monde est quelque chose qu'Albain a en moins : il n'y trouve pas sa place. Il l'a cherché longtemps jusqu'au jour où il a compris qu'il n'en a jamais eu.« Et il n'a pas plus envie que ça d'en faire partie. Une révélation en regardant Laurel et Hardy a 10 ans : « Il y a le monde, puis le gros et enfin le maigre. le monde fait souffrir le gros qui a son tour fait souffrir le maigre. La vie ressemble à un film de Laurel et Hardy. Une chaîne de douleurs reçues et puis transmises. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse là-dedans ? Rien dans cette histoire ne m'intéresse. Je n'aime pas les gros teigneux ni les maigres geignards. Je préfère le sourire de Geai ou l'étincelle dans les yeux de ma mère quand elle revient de Lyon. Je préfère ce qui n'est pas dans le monde, ce qui flotte légèrement au-dessus, je préfère ne pas entrer dans le monde et rester sur le seuil – regarder, indéfiniment regarder, passionnément regarder, seulement regarder.«

On le prend pour un idiot dans son village lorsqu'il devient adulte, et ses parents, inquiets, le confient alors à un marchand pour qu'il apprenne le métier de vendeur. Contre toutes attentes Albain est un bon vendeur car il sait écouter les gens. Alors que les clients vont acheter au marchand pour le faire partir et avoir la paix, ils achètent à Albain pour le remercier de cette pause dans cette vie qui court toujours, un arrêt dans le temps savoureux, une discussion paisible. Albain refuse même certaines ventes à des gens qui ne roulent pas sur l'or. Il est un amoureux de la vie, et il aime les gens. « le vrai bonheur ce n'est pas la promesse de vente, le contrat signé. le vai bonheur c'est ça : un visage inconnu, et comment la parole peu à peu l'éclaire, le fait devenir familier, proche, magnifique, pur.«

C'est une incursion dans l'enfance, le cheminement vers le monde adulte, et qui nous interroge sur les raisons de notre existence, sur ce qui est essentiel ou non. Ce roman, plutôt un conte, nous raconte ce qu'est d'être hors norme, d'avoir des aspirations différentes et la place qu'on nous donne, ou pas. Il met en exergue la part de rêves et d'imaginaire qui est en nous, la part d'enfance qui nous suit, le choix que nous avons de notre façon d'exister, notre légitimité à l'unicité, à la différence. Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ? Comment et pourquoi ? Avons-nous le choix ?

Je vous laisse le soin de découvrir la suite de cette histoire qui a encore beaucoup à dire, vraiment beaucoup !

Une histoire pleine de douceur, de poésie et de beauté, un large sourire à la vie, je vous le conseille, c'est un coup de coeur pour moi. Les mots de Bobin reste toujours en moi après cette lecture que j'ai déjà terminée depuis plusieurs jours. le message, les messages de cette histoire résonnent en moi, une philosophie de vie, le droit d'être ce que nous sommes.
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Une parenthèse enchantée dans mes lectures.
Je retrouve dans ce livre Monsieur Christian Bobin et sa faculté de m'emmener dans un ailleurs merveilleux.
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J'ai longtemps été persuadée que j'avais fait là un très beau rêve : l'endroit (un lac) était merveilleux, avec des couleurs incroyables, contrastées, dorées, surréalistes. Je tenais dans ma main une minuscule grenouille d'à peine 2 centimètres. J'avais alors une dizaine d'années.
Je savais que rien de tout cela n'avait pu exister que dans mon imaginaire d'enfant.
Et puis j'y suis retournée, une vingtaine d'années plus tard. J'ai tout de suite reconnu ce lieu incroyable, dont le nom lui-même semblait magique : Saint Sixte.
C'est ce mot qui m'a décidée à lire ce roman de Christian Bobin (mon premier Bobin ! Maintenant je le sais : une de mes plus belles rencontres littéraires...).
Son roman s'y déroule (il le décrit comme je l'avais vu alors... "C'est un pays de montagnes. En pays de montagnes, le bleu a une franchise absolue, un netteté blanche. Ce bleu, comment dire : il brûle et il lave").
Et j'ai plongé dans un magnifique univers. Ce roman est un véritable beaume au coeur, un cadeau superbe qui nous offre, en quelques pages, un sublime voyage poétique.
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L'histoire : Albain est un petit garçon de 8 ans lorsqu'il rencontre Geai, qui sourit sous la glace du lac gelé à Saint-Sixte, en Isère. Ensemble, il vont faire un petit bout de chemin, et nous suivrons aussi Albain, de loin en loin, jusqu'à son âge adulte.



Mon avis : j'ai adoré ce tout petit livre ! Une écriture en prose d'une poésie qu'on pourrait presque dire en apesanteur tant elle est légère, douce, aérienne, contemplative. En suspension. Je me suis laissée emportée complètement et avec délice dans le monde un peu à part d'Albain (déjà rien que ce prénom... ♥ ), sa façon bien à lui d'observer le monde, d'en être sans y être vraiment, d'y laisser flotter son regard à lui, unique, bienveillant, et d'agir à sa manière, parfois amorale pourrait-on dire, mais toujours cohérente avec ce qu'il est.
Un livre vraiment intéressant, hors classe, une petite lecture insolite dont je me suis régalée.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Franchement, je vous le demande : un livre qui s'ouvre par la phrase "Geai était morte depuis deux mille trois cent quarante-deux jours quand elle commença à sourire" peut-il être mauvais ??

Ouvrir "Geai", soulever la couverture austère de la collection blanche comme l'on franchit une arche de pierre froide donnant sur un jardin ensoleillé, c'est entrer dans la lumière si particulière de Christian Bobin, pour moi, sans conteste, l'un des plus grands prosateurs contemporains. Je ne sais plus qui a dit "Ce n'est pas assez simple, je recommence !", mais ce pourrait être la devise de Bobin et de son travail d'écriture, qui cherche dans le dénuement à serrer au plus près la simplicité des choses et des êtres. Parfois, cette recherche quasi obsessionnelle et ascétique de la poésie du moment présent, du plein de l'instant (il y a quelque chose de fondamentalement bouddhiste chez Bobin, au-delà de sa chrétienté affirmée) peuvent le mener à délaisser quelque peu la trame du récit, l'épaisseur de l'histoire. Ce n'est pas le cas dans Geai où narration et écriture se conjuguent et se magnifient mutuellement. Un livre incontournable, et qui vous laissera à coup sûr un sourire au coeur.
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Eloge de la décélération

Sur un lac gelé Albain, un enfant solitaire, rencontre Geai qui lui fait un large sourire dessous la glace. Elle devient son amie et l'accompagne pendant qu'il grandit tout doucement, trop doucement pour sa famille. Cette dernière le met sur la route en le confiant à un représentant de commerce qui doit lui apprendre le métier. Seulement Albain est un contemplatif, seulement Albain écoute les gens, seulement Albain n'est pas un gagnant qui veut faire péter les objectifs. Malgré tout Albain plaît aux acheteurs parce qu'il les écoute et s'intéresse à eux alors il vend quand même, juste de quoi vivre, juste de quoi avoir le temps de contempler la vie, les gens, les objets, juste de quoi avoir le temps de rêver et de jouer.

Geai évoque l'enfance, ce moment de liberté où tout est nouveau et où tout semble possible. L'enfant se construit peu à peu à l'aide des histoires qu'il se raconte, qu'il met en scène ou qu'il lit. L'enfant vit, un peu, hors du temps. Pour lui le temps ne compte pas, il est extensible au gré de ses histoires, de ses rêveries et de ses espoirs. Pour l'enfant qui cultive son imagination, tout objet devient le support d'un jeu ou d'un conte.

Il y a aussi dans Geai, le parfum des vacances, de tous les temps libres, de ces moments ou nous vivons en marge du rythme laborieux du quotidien: trajet, travail, dormir avec des zestes de sports, de loisirs et de trop rapides repas entre amis. C'est étonnant comme ces parenthèses tendent à se raréfier au profit d'une vie utilitaire dans laquelle tout doit être rentable y compris les loisirs. le temps mort fait peur. Il est trop mort. le temps libre fait peur. Il est trop libre. La femme ou l'homme qui ne fait rien, qui contemple le monde, qui lit devient dangereux et suspect...

Geai est un roman initiatique où un enfant trop rêveur entre avec lenteur et douceur dans le monde des adultes, où naît un adulte qui vit en marge de la frénésie du monde tout en s'ouvrant à l'amour et en gardant son âme d'enfant.

Le style de Christian Bobin est un murmure de mots doux qui nous emporte délicatement dans les pensées et dans l'univers de l'enfance et qui sait magnifier les petits riens du quotidien.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
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