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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zone 4. Un nom qui évoque nostalgie et décadence à tous les amoureux de l'Afrique. Lieu des plaisirs nocturnes, du bruit et de la musique, des femmes – des jeunes filles – aux seins lourds et au cul bien ferme.

Zone 4. Une chaleur torride sur le dancefloor. Devant moi, des culs qui frétillent, des seins qui sautent et jonglent sous des tee-shirts mouillés de sueur et d'émoi, des sourires qui éblouissent, des jambes longues et noires luisant sous les stroboscopes... et des shorts mini mini mini.

La Zone 4, c'est un quartier d'Abidjan, bien connu des expatriés français qui s'abandonnent... Là-bas, la famille est mise entre parenthèse, oubliée même, le temps de boire chaque soir, jusqu'au bout de la nuit, des dizaines de Flag. Ô putain, ce que ce bouquin m'a donné soif d'une Flag, combien d'années n'en ai-je pas bu... Aaaahhh, cette Zone 4 se sont des souvenirs qui me reviennent en flash-back. J'étais jeune, j'avais un pompon sur la tête et je buvais des bières dans un de ces fauteuils confortables où il fait bon s'assoupir en attendant la fin de la nuit, le début du jour... Mais c'était aussi un autre temps, une époque où le couvre-feu n'existait pas encore, où les français « dérangeaient » un peu moins...

« - N'aie pas peur, petit blanc ! Je vais bien te faire l'amour. »

Zone 4 est un roman, premier roman même d'Eric Bohème – j'en profite donc pour le remercier chaleureusement de m'avoir proposé d'en faire sa chronique à ma façon – qui m'a fait un bien fou. Cela pourrait être un roman glauque et qui dérange. Mais non. Il dérange certes, avec ces expat' grisonnant qui baisent des filles du même âge que les leurs... mais il est aussi mélancolie et tendresse. Très réaliste de la situation, l'auteur connaît son affaire, partageant sa vie entre la France et la Côte d'Ivoire – il est notamment membre de l'AECI (Association des Écrivains de Côte d'Ivoire). Entre coups d'état et coup d'éclats, moment de bohème et de luxure, beauté noire et bière rafraîchissante, je perçois la sensualité chaude de ces sorties nocturnes, j'aime cette sueur aigre qui coule entre les seins, j'écarte ces cuisses qui s'ouvrent uniquement pour mon plaisir lubrique de petit blanc, le sexe épilé qui brille presque dans la pénombre de cette chambre d'hôtel. Plaisir avoué et inavouable.

Zone 4, c'est mon Afrique, mon Abidjan, mon plaisir, mon abandon, ma soif...
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Un roman déroutant, surprenant… Jusqu'au bout je me suis demandé comment noter ce livre qui m'a faite passer par tous les états : colère et amusement, dégoût et attendrissement. Beaucoup de choses insupportables tout de même pour mes principes et convictions… C'est donc une ambivalence de sentiments qui m'ont chahutée, voire trompée sur ce roman. Et au final, c'est en tournant la dernière page que tout s'est éclairci.
« Zone 4 » nous met en présence du journal de Jean-Christophe Durin, ingénieur chez France Télécom, qui se voit proposer en 2002 un poste de consultant diagnostic chez une filiale de la grande entreprise française, à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Laissant femme et enfants dans la grisaille de la métropole, il arrive au moment où la crise politico-militaire ivoirienne débute. Jean-Christophe est alors souvent consigné très tôt dans sa chambre d'hôtel dès le couvre-feu lancé. Pour combler le temps et pallier à l'ennui, il décide donc de tenir un journal où il va nous relater des anecdotes de sa vie à Abidjan et notamment dans la zone 4, quartier chaud très fréquenté par les expatriés français… mâles forcément. C'est avec une bande de joyeux drilles, qu'il surnomme le Club des Rats, qu'il va découvrir la sensualité et les opportunités de ce creuset du vice, devenu un véritable terrain de chasse pour tout bon mâle blanc qui se respecte à Abidjan.
La zone 4, c'est le paradis du phallus blanc.
Il existe des paradis fiscaux pour les riches, il existe des paradis du sexe pour les hommes blancs expatriés. le récit de Durin, de courts chapitres qui s'enchaînent comme là-bas on enchaîne les aventures d'une nuit ou plus, nous fait découvrir dans un style très simple mêlant français et vocabulaire local , dans un ton léger et souvent drôle, les aventures sexuelles (et amoureuses?) de cet ingénieur lambda, entraîné par sa bande de copains à écumer tous les bars et boîtes de nuit de la zone 4. Il a l'air sympa Jean-Cri, un brin timoré à son arrivée, osant à peine regarder les barmaids aux tenues très légères. Et puis, tout cela va très vite changer. A ce qu'il nous raconte, il n'a pas d'autre choix que de se plier aux coutumes locales… Tromper sa femme, coucher avec une fille qui l'âge de la sienne, changer de partenaire selon les opportunités… tout cela ne semble guère les déranger, lui et ses amis. C'est ainsi que cela se passe à Abidjan..
En plus de leurs virées fêtardes, c'est également une vraie histoire d'amitié qui lie cette bande des Rats qui adorent picoler jusqu'à plus soif ; c'est plein d'étoiles dans les yeux quand ces bonhommes bedonnants, la quarantaine passée, même pas beaux mais Blancs, bavent sur les seins et glissent leurs mains avides sur les croupes de ces jeunes filles. C'est du sexe à profusion, tous les soirs, comme on veut, sans contrainte… Sans contrainte ? Attention « toubab », tu dois payer !
Et là, bien sûr, ce que Jean-Cri nous décrit comme des histoires sexy souvent drôlatiques, c'est tout simplement de la prostitution, du tourisme sexuel, de l'érotisme colonial traditionnel : masculin, élitaire, blanc. C'est l'histoire de jeunes Africaines, toutes très pittoresques, qui ne voient dans le fric des vieux Blancs qu'un moyen de sortir de leur misère sociale. Même s'il nous les décrit avec une affection teintée de paternalisme, Jean-Cri nous parle « d'abonnements » (tout un programme pour un mec qui bosse dans la téléphonie) , de filles vénales, toujours à l'affût d'argent et jamais pourtant il ne pense au mot prostitution quand cela le concerne. Ce ne sont pourtant pas des bonbons qu'il offre à sa dulcinée. Et ce ne sont pas non plus ses beaux yeux de myope qui ont séduit la petite Angie, 17 ans, l'âge de sa fille aînée. Et bien, il faut croire que pour Jean-Cri, si. Voilà, c'est la désinvolture et la fausse naïveté du narrateur, sa culpabilité sous-jacente mais jamais assumée, son foutage de gueule vis à vis de sa femme, qui m'ont tentée plusieurs fois de jeter ce livre. Je n'en pouvais plus de cette hypocrisie, de ces aventures de plus en plus glauques et de ces histoires de bites qui mènent le monde… à Abidjan.
Et puis, parfois, de petites parenthèses pas assez nombreuses à mon goût où Durin relate des anecdotes liées à la situation politique chaotique du pays, des péripéties totalement invraisemblables, une ville où l'on a plus peur de la police que des voyous, des filles qui meurent du Sida et de la tuberculose faute de moyens.
Tout n'est pas sea, sex and sun à Abidjan.
J'ai donc tenu jusqu'au bout car j'étais vraiment intriguée par la conclusion qu'allait apporter l'auteur à cette histoire où en fin de compte, il décrit malheureusement une réalité. Pas facile à avaler mais une réalité quand même.
Et j'ai bien fait, car dans les cinquante dernières pages, il a sauvé son bouquin à mes yeux. Comme quoi, on ne peut vraiment juger d'un livre qu'en tournant la dernière page.

Mais que cela a été long ! Comme cette critique :)
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Mieux vaut abandonner la morale occidentale pour aborder ce livre , on est loin - très loin du fameux "me too" !

Le narrateur Jean-Christophe relate la vie d'un groupe d'expats français d' Abidjan pendant les évènements qui ont déstabilisé le pays .

Et quelle vie ! La bite à la main, la tête dans les brumes de l'alcool, les billets dans la poche, ils chassent, en meute, la viande fraîche et féminine du pays. Des gamines, parfois même pas majeures, qui ont l'âge de leurs filles et qui ont besoin de l'argent des toubabs.

Sur fond de pauvreté, l'homme blanc, plus ou moins chauve, ventru, vieillissant, à la virilité en berne se refait une jeunesse en s'excitant sur de jeunes corps noirs, qu'il pense faits pour lui.

C'est d'une tristesse affligeante pour ces jeunes filles, qui meurent plus que de raison du sida, de la tuberculose ou d'autre chose, et tout autant pour ces hommes qui, tel notre héros, glissent dans quelque chose que je ne saurais définir mais qui les lobotomise un peu, la moiteur africaine peut-être , déjà évoquée dans d'autres romans...

Pour autant , ce roman est captivant, écrit sous la forme d'un journal , les chapitres sont très courts, le rythme est sec et rapide. On n'a qu'une vue partielle d'Abidjan, les quartiers blancs et la zone 4, mais on perçoit les soubresauts politiques et les liens qui relient les Ivoiriens entre eux, une image loin d'un prospectus touristique mais un éclairage cruel sur une réalité.

Merci aux éditions de la Lagune et à Babelio pour la réception de ce roman dans le cadre de masse critique.

PS: Quand les hommes apprendront-ils que la vraie virilité c'est d'avoir du désir pour sa partenaire tout au long de la relation, dure-t-elle toute une vie et non pas de tenir une comptabilité serrée de ses conquêtes ou seule l'excitation fait la bandaison ...
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Je commencerai ma petite critique par un petit proverbe qui résume bien ce livre =)

"Le Blanc qui croit avoir compris l'Afrique, c'est qu'on lui a mal expliqué"

La vie tumultueuse de la Zone 4 d'Abidjan est donc décrite dans ce livre. Un groupe de blancs qui se surnomment "Les Rats" vont expérimenter bon nombre de couleurs d'une palette africaine bien colorée.

Nourriture, Disparité, Guerre, Sexe, Société, Culture et Coutume... j'ai beaucoup apprécié la plume de Eric Bohème qui n'est jamais vulgaire et qui nous donne, il me semble, un bon aperçu d'un des côtés de l'Afrique Noire.
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J'ai lu "Zone 4" avec la curiosité empressée d'une adolescente qui aurait poussé la porte d'un monde d'autant plus attirant qu'il serait "interdit"
J'en garde au coeur un sentiment de délicieuse permissive liberté mais aussi celui de n'avoir pas "vécu".
Cette peinture sociale d'un milieu quelque peu en marge laisse néanmoins l'amère saveur d'une quête éperdue d'amour.
J'ai aimé l'écriture de Eric Bohème, une écriture au regard aiguisé sur ses semblables, parfois acide, parfois drôle, parfois touchant et toujours juste.
Un regard sur la complexité de l'humain dans ses fragilités et ses attentes...

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Bars, boîtes et restaurants de la Zone 4 pour questionner Abidjan, le lien Europe-Afrique, et bien d'autres choses.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/10/23/note-de-lecture-zone-4-eric-boheme/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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