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4,08

sur 373 notes
Ce roman s'appuie sur une triste réalité qui s'est déroulée dans les années 60 à La Réunion. le gouvernement français n'a pas hésité à arracher des centaines d'enfants à leur famille en prétendant leur offrir une meilleure éducation et à les envoyer dans des départements français souffrant de désertification comme la Creuse pour être, dans le meilleur des cas, adoptés par des familles, ou malheureusement pour servir d'esclave dans des fermes où on les faisait travailler dans des conditions épouvantables.
Pauline fait partie de ces enfants que l'administration française, dans sa grande bonté (sic), a envoyés dans la métropole. On l'a enlevée avec sa petite soeur mais arrivées en France, on les a séparées brutalement puis Pauline s'est retrouvée dans une ferme délabrée ou presque où le couple qui l'a accueillie maltraite un autre enfant comme elle. Quand enfin, quelqu'un se rend compte des faits, Pauline est enlevée à cette famille pour être donnée à une autre sans que jamais on ne s'intéresse à elle. le traumatisme de son enfance à fait naître une femme qui refuse de penser à son passé, c'est sa fille Caroline qui se chargera de la réconcilier avec celui-ci.
Le roman est intéressant, parfois déchirant mais je l'ai trouvé trop court. Sur un sujet aussi grave, une fiction me semble trop simple : on a quand même enlevé des enfants à leurs parents, on a menti à ces mêmes parents en leur promettant qu'ils reviendraient, on s'est permis de juger ces gens incapables d'élever leurs enfants, de nier leurs droits parentaux et tout cela en étant persuadés d'agir comme il fallait, au nom de la grandeur de la France… Affligeant ! A lire mais si on veut en savoir plus sur ce sujet, il faudrait un autre ouvrage.
Challenge Multi-défis 2020
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L'île aux enfants Ariane Bois chez Belfond mars 2019.

Tout d'abord un très grand merci aux éditions Belfond et à Babelio , j'ai vraiment hâte de rencontrer Ariane Bois afin de pouvoir échanger autour de ce roman- récit réalité.
Fréquentant régulièrement les terres de la Creuse depuis de nombreuses années, je m'étais fait la réflexion "tiens il y a des locaux à peau foncée". Il m'aura fallu attendre juin 1998 pour entendre ce communiqué à la radio :"entre 1963 et 1982 plus de mille six cents enfants ont été arrachés à leur île, La Réunion..."
Alors bien sur quand j'ai su qu'Ariane Bois abordait ce sujet dans une version romancée, je n'ai pas hésité un seul instant. Grand bien m'en a pris. Non seulement j'ai enfin appris les tenants et aboutissants , eu les réponses à mes questions restées sans réponse et découvert une auteure de talent .
Alors je vous le dis sincèrement si cela n'est pas déjà fait ouvrez ce roman , ouvrez les yeux et que plus jamais ça!
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Pauline, Clémence, et les autres…

Ariane Bois nous montre qu'un arbre généalogique peut receler bien des arrangements avec la vérité. Caroline, qui enquête sur les origines de sa grand-mère, va retrouver L'île aux enfants. Émouvant et révoltant!

Pauline et Clémence sont chez leur grand-mère à La Réunion, attendant de pouvoir retrouver leur mère hospitalisée. Elles sont bien loin de se douter qu'elles ne la reverront plus jamais. En ce jour funeste de 1963 une voiture rouge déboule, des hommes en sortent qui ceinturent les deux filles de 6 et 4 ans et les conduisent dans un pensionnat où elles vont passer quelques jours avant de prendre un avion pour la France.
Après un voyage en car les deux soeurs sont séparées et confiées à différentes familles. Pauline se retrouve chez un couple d'agriculteurs du côté de Guéret. Dans son malheur, elle trouve un peu de réconfort auprès de Gaëtan, un autre enfant déplacé et traité comme un esclave. Mais son séjour ne sera que de courte durée car l'assistante sociale choisit ses «nouveaux parents», Martine et Jean-Paul Gervais ainsi que son «nouveau frère», Aymeric, neuf ans. Une famille qu'elle a failli ne pas connaître puisqu'elle est hospitalisée dès son arrivée pour une encéphalite qui manque de l'emporter. Mais elle va s'en sortir et s'adapter sans vraiment comprendre, devenant Isabelle, la bonne élève victime de quolibets racistes.
Les années passent, paisibles jusqu'à ce jour de 1974 où elle trouve les papiers d'adoption et cette vérité qu'on lui avait soigneusement cachée. À la colère va succéder la dépression. Puis la fuite.
Ariane Bois confie la suite de l'histoire à Caroline, la fille d'Isabelle, désormais installée à Clermont-Ferrand où, après des études en journalisme, elle est stagiaire à La Montagne. Cette nouvelle narratrice veut en savoir davantage sur sa famille et sur ses grands-parents biologiques, intriguée par une l'émission de radio qui raconte qu' «Entre 1963 et 1982, plus de mille six cents enfants ont été arrachés à leur île, La Réunion, à leurs familles, à leurs racines. Ces mineurs, dont certains n'étaient que des bébés, furent transférés dans notre région, la Creuse. Devenus adultes, certains s'interrogent aujourd'hui sur ce qui a pu motiver un tel exil forcé.»
Commence alors une enquête difficile pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, pour retrouver cette histoire soigneusement cachée. Une exploration où se mêle incompréhension, indignation et culpabilité, à la fois pour la fille et la mère: «En grattant la couche de passé, n'ai-je pas ouvert un gouffre où nous allons glisser toutes les deux?»
Ariane Bois, que je découvre avec ce roman, conduit son récit de manière dynamique, sans temps morts. Elle reste au plus près de ses personnages, sans fioritures et sans verser dans le larmoyant. Les faits, rien que les faits, qui sont déjà tellement forts pour qu'il ne faille pas en rajouter. En creusant cette histoire familiale, elle met à jour des pratiques que l'on imaginait d'un autre temps. Son roman entre fortement en résonnance avec le mouvement black lives matter et nous rappelle que la discrimination entre citoyens d'un même pays – notamment du fait de leur couleur de peau – n'est pas l'apanage des Américains. Malheureusement!


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Décidément, Ariane Bois est une auteure dont les récits me touchent profondément. Déjà, lors de la lecture de son roman "Et le jour pour eux sera comme la nuit", j'avais fini en larmes et voilà qu'elle réitère l'exploit avec "L'île aux enfants". Un petit aparté juste pour dire que je trouve les titres de ses deux ouvrages magnifiquement bien choisis.

Avec ce livre, je découvre, médusée, le fait réel qui a inspiré Ariane Bois pour l'écrire. Entre 1963 et 1982, au moins deux mille enfants réunionnais ont été déracinés pour venir repeupler certains départements de métropole qui souffraient de l'exode rural, sous la houlette de Michel Debré, alors député de l'île... Parfois orphelins, mais souvent déclarés pupilles de l'état après avoir été soustraits à des familles pauvres et ignorantes, sous des prétextes fallacieux, ils ont été confiés au mieux à des parents en mal d'adoption ou au pire à des employeurs recherchant une main d'oeuvre gratuite et manipulable, sans bien sûr un quelconque espoir du retour promis.
Et c'est là que commence le roman avec l'histoire de Pauline, six ans et de sa petite soeur Clémence, purement et simplement enlevées à leurs parents démunis et embarquées pour la Creuse. Séparées dès leur arrivée, l'aînée, après une expérience malheureuse chez un agriculteur, est adoptée par une famille aimante. Une encéphalite lui fera tout oublier de son passé et ses parents adoptifs lui cacheront le secret de ses origines, qu'elle découvrira par hasard à l'adolescence.
Dans une deuxième partie, le lecteur fait connaissance avec Catherine, la fille de Pauline, qui en 1998, après avoir entendu une émission radio sur cette affaire d'état enfin mise à jour, décide de mener l'enquête, bravant l'hostilité et le mutisme de sa mère sur ses origines. La jeune fille se rend donc sur la terre de ses ancêtres potentiels contre l'avis de cette dernière.

De ce scandale d'état resté si longtemps enfoui, Ariane Bois a su tirer un roman bouleversant, raconté cependant avec pudeur et délicatesse. Je n'ai pas ressenti de la rancœur chez les personnages mais simplement le désir d'en finir avec les mensonges et les non-dits qui empoisonnent une existence. On y découvre ainsi toute l'importance de connaître et d'accepter ses origines.
Mis à part ce sujet auquel on ne peut qu'être sensible, Ariane Bois dépeint avec talent toutes les diversités qui font l'unité de la Réunion, cette île qui me tient particulièrement à cœur. J'ai retrouvé dans la poésie du texte et le langage fleuri, les odeurs, les couleurs, la saveur de ce bout de terre si bien nommé "l'île intense" et toutes les émotions qu'elle provoque chez celui qui la découvre.
Un roman coup de poing et coup de cœur auquel je ne peux qu'accorder un 20/20. Ce n'est qu'en février 2014 que les députés français ont reconnu la responsabilité de l'état envers ces pupilles...
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En 1963, à La Réunion, deux soeurs, Pauline et Clémence Rivière, 6 et 4 ans, sont enlevées et conduites en métropole. Elles sont séparées et Pauline va être hébergée dans une famille d'agriculteurs puis, après un drame, adoptée par une famille aisée et aimante. Des années plus tard, alors qu'elle a occulté son passé, sa propre fille, Caroline, découvre ce secret et décide d'enquêter sur les origines de sa mère et de sa famille.

C'est vraiment avec plaisir que j'ai lu ce roman d'Ariane Bois que je connaissais déjà par le gardien de nos frères et le monde d'Hannah. J'ai nettement préféré ce dernier roman dont le thème est très différent des autres et qui a vraiment su capter mon attention.
Je ne connaissais pas du tout cet épisode de notre histoire contemporaine et j'ai été glacée de découvrir la cruauté et la sauvagerie dont les pouvoirs publics ont fait preuve avec ces milliers de kidnappings d'enfants en toute illégalité.
J'ai notamment préféré la première partie du roman quand le personnage principal féminin est logé dans une ferme, c'est vraiment touchant et on a envie d'aider la petite fille et son camarade d'infortune réunionnais. le reste du roman est très intéressant aussi.
Il n'y a pas de temps mort dans ce livre, on passe d'un événement à un autre et il est vraiment palpitant.
De plus, j'ai beaucoup aimé l'exotisme quand l'auteur nous décrit La Réunion ; moi qui n'y suis jamais allée, ma curiosité a été éveillée et cela m'a donné envie de découvrir cette île.
J'ai donc passé un excellent moment avec ce livre que je vous recommande vivement.
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Un bruit de moteur qui se rapproche, la 2cv camionnette, celle dont tout le monde dans l'île sait qu'il ne faut pas s'approcher. On les saisit par les épaules, les pousse à l'intérieur en refermant la portière sur elles. Jamais on ne revoit les enfants capturés par la voiture rouge. Pauline et sa soeur Clémence se retrouvent dans un foyer en attendant de partir pour la France.

Dans ce roman, à travers l'histoire de Pauline, Ariane Bois revient sur le drame des enfants réunionnais exilés dans la Creuse. En 1963 la situation de l'île de la Réunion est explosive, sept enfants en moyenne par famille, un fort chômage, la misère. Sur le continent, les campagnes se dépeuplent, on manque de bras. Alors Michel Debré, député de la Réunion va déporter 1600 enfants. Une minorité de ces enfants étaient orphelins, ils seront cependant tous déclarés pupilles de l'Etat c'est-à-dire que leurs parents n'auront plus aucun droit sur eux. Si certains ont la chance d'être adoptés par des familles aimantes beaucoup vont connaître une vie proche de l'esclavage.

Bonnes à tout faire, travailleurs sans salaire, Les humiliations, les gifles qui pleuvent à la moindre incartade, une main — d'oeuvre gratuite et corvéable à merci, on les prête à des voisins comme de vulgaires outils. Ils oublient leur île, leurs racines, leur langue, leur famille.

Même si l'histoire de ces deux soeurs séparées ne m'a pas vraiment émue, le mérite de ce livre est donc de mettre en lumière cette déportation assez méconnue, le traumatisme subit par ces enfants, le préjudice inestimable pour les parents.
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Ce roman raconte un scandale d'État ; des milliers d'enfants réunionnais arrachés à leur famille pour être déportés en Métropole.
L'auteure dénonce cette ignominie par le biais d'une fiction. L'intérêt est d'incarner toute cette désolation en suivant Pauline 6 ans et sa petite soeur Clémence.
Il est aussi question de non-dits, de secrets, de jugement d'une administration qui décide que des parents trop pauvres sont incapables d'élever leurs enfants.
Malgré un style simpliste, je suis entrée dans l'histoire et fus émue lors de ma lecture même si je me serais bien passée de l'histoire fleur bleue un peu nunuche en toile de fond.
Tout cela est bien désolant et l'État a mis bien trop de temps à reconnaitre sa responsabilité ; ce roman à le mérite de dénoncer ce scandale, les souffrances de ces enfants, de leurs parents ainsi que les conséquences sur les générations suivantes.
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Des années 1960 à 1980 (oui oui !!! au XXème siècle), plus de 2000 enfants sont arrachés de leur île natale, La Réunion, puis envoyés en France pour repeupler les zones rurales désertées. Un scandale d'Etat méconnu !!! et pourtant bien réel !!!

En 1963, Pauline Rivière, six ans et sa petite soeur sont kidnappées à la Réunion et emmenées de force à Guéret dans la Creuse où elles sont séparées. Après un rude hiver dans une ferme isolée, Pauline est adoptée par un couple aimant installé en ville. Elle change de nom et devient alors Isabelle Gervais !!!

Des questionnements, des doutes, les réflexions sur sa couleur de peau assaillent Pauline/Isabelle qui ne trouvent pas les réponses.

En 1998, quelques phrases à la radio rouvrent les vieilles blessures de Pauline/Isabelle. Sa fille Caroline jeune journaliste, décide d'enquêter et découvre alors un mensonge d'Etat.

Un roman - document coup de poing !!!
Une histoire poignante à lire sans hésiter, histoire qui m'a particulièrement touchée, ma mère étant réunionnaise.
Très documenté, ce roman bien construit en deux parties ne laissera pas indemne. Toute la magie de la plume d'Ariane Bois.

Merci à Babelio pour la rencontre organisée avec @Ariane Bois
Merci aux @Editions Belfond
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voici donc une réalité qui avait été trop longtemps dissimulée, la lumière fut et cette infamie quel que peu réparée. Il était temps ! Mais hélas combien d'enfants arrachés à leur famille et placés comme des objets, traités souvent comme des esclaves par des paysans peu scrupuleux de tirer profit d'une main d'oeuvre gratuite. Honte à eux ! Même si au départ ce sont nos politiques d'alors qu'il faut incriminer, c'est bien ces familles qui ont largement profité de ces pauvres mômes qu'il convient de condamner. Heureusement bien d'autres familles ont adopté ces enfants avec amour et considérés comme tels.
C'est un récit déchirant, émouvant, qui permet de révéler sans pathos ce drame de l'époque.
J'ai beaucoup aimé la plume et les personnages, la construction du récit.
Je ne savais rien de cette histoire et certainement comme beaucoup de français à qui on cache la vérité ou on la déguise de façon à ne pas soulever le voile du mensonge et du scandale.

Hélas combien de drames se sont joués sans qu'on le sache ni même qu'on le soupçonne ! Maquillés par des faux espoirs, des vaines promesses d'un avenir meilleur. Tout ça par l'orgueil des hommes de vouloir ou croire faire mieux, laisser son nom quelque part sur une plaque rutilante de vanité, gonfler des chiffres, redresser une économie, peuplée des régions désertiques mais au nom quel droit ont ils pu clamer cette fourberie ? Certainement pas celui des droits de l'homme !

C'est bien de mettre en avant par un roman de tels drames pour savoir et ne plus laisser dans l'ombre la vérité.

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Pas de printemps tous les jours, pas de gloubiboulga et pas davantage de monstre-gentil-oui-c'est-un-paradis dans l'île aux enfants dont nous parle Ariane Bois.

À partir de 1963, les monstres-pas-gentils ont une camionnette rouge, qui sillonne l'île de la Réunion pour enlever les enfants aux familles pauvres avec la bénédiction de l'État français et l'aide active de ses services, DDASS en tête.
L'idée étant de repeupler les départements de métropole plus que vieillissants, la Creuse par exemple, les moufflets sont débarqués quelques jours, semaines, mois plus tard avec un petit bagage fourni par l'administration, et confiés à des familles en mal d'enfants ou de main d'oeuvre, c'est selon.

Pas assez de gamins dans les riantes contrées nichées au coeur de l'Hexagone, mais bien trop dans ces îles que la République Française garde sous sa bienveillante coupe.
Qu'à cela ne tienne, se dit Michel Debré, député de la Réunion quand il n'est pas ministre de 1963 à 1988, un déplacement de population remédiera au problème !
Enfants ou portées de chatons à placer, l'ancien premier ministre de De Gaulle ne semble pas faire la différence, et mène tambour battant ce projet effarant, sous couvert d'offrir une vie forcément meilleure en métropole aux petits déracinés.

L'arrogance et la bonne conscience portées à ces hauteurs, c'est vertigineux…

Comme toujours avec les décisions de ce genre, la France a tardé à admettre sa responsabilité dans ces "déplacements" et dans les conséquences qu'elles ont eues, qu'elles ont encore, pour la vie d'au moins 2150 enfants de la Réunion et de leurs familles.

Une résolution frileuse de l'Assemblée Nationale en 2014 semble avoir ouvert vraiment les portes de cette mémoire, accompagnée d'une Commission d'information en 2016 dont le rapport définitif ne sera rendu que deux ans plus tard.
Un tel délai en dit long sur l'ampleur du sujet.

Mais il faut encore bien tendre l'oreille pour entendre ces voix d'enfants, leurs questions sans réponse, leur détresse, leur incompréhension, leur sentiment d'abandon forcément, leur isolement longtemps.

Afin de leur donner vie, Ariane Bois nous raconte Pauline et Clémence Rivière, 6 et 4 ans, raflées au bord de la route ce 3 novembre 1963 alors qu'elles reviennent de la corvée d'eau, et jetées dans "loto rouz", cette camionnette qui vole les enfants.
Dix jours plus tard, les voilà embarquées pour la métropole, encore quelques jours et elles seront séparées, puisqu'il ne faut pas garder les fratries ensemble pour "réussir l'intégration".

Pour Pauline, quelques mois dans une ferme, puis une famille l'accueille à Guéret avant de l'adopter. Les non-dits, un changement de nom, le choc d'un mode de vie inconnu, le racisme, les violences vues et/ou vécues, et une encéphalite limbique vont façonner sa personnalité comme une armure dans laquelle se cache une gamine de 6 ans à la mémoire perdue.

Pour Clémence, le silence. La petite disparaît des pages de L'île aux enfants comme elle s'efface des souvenirs de sa soeur…

En 1998, Caroline, la fille de Pauline devenue Isabelle, va se colleter avec la gamine à la mémoire perdue blottie sous les dehors polis-policés de sa maman, après avoir surpris une réaction très violente de cette dernière à l'écoute d'un flash radio évoquant ces enfants de la Creuse.

En suivant Pauline/Isabelle et Caroline, Ariane Bois rend compte des années d'arrivée et de vie en métropole, des années de silence et des années d'efforts nécessaires à ces vies morcelées pour se retrouver, se reconstruire, découvrir leur histoire et redécouvrir parfois leur île natale.

Merci à elle et aux éditions Belfond, et merci à Babelio pour la rencontre organisée qui a permis d'entendre d'importants témoignages et de belles réflexions sur le devoir de mémoire, le droit à la mémoire en fait...
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