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EAN : 9782344007877
352 pages
Glénat (09/05/2018)
3.99/5   34 notes
Résumé :
L’odyssée Terra Australis n’était qu’un début…

Ils étaient militaires, bagnards, forçats, condamnés... le rebut de l’Angleterre. Ils n’avaient pas d’avenir, on leur en a offert un de force : une vie sur les lointains et hostiles territoires de la « Terra Australis. » Aujourd’hui, plusieurs années ont passé. Des colonies se sont établies, mais l’équilibre y est plus que précaire. Les agressions sont nombreuses, les pendaisons fréquentes, la maladie et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après « Terra Australis », imposant roman graphique retraçant la colonisation de l'Australie par les Anglais, le Bollée et Philippe Nicloux nous reviennent avec un deuxième volume venu compléter leur premier récit : « Terra Doloris ». On y retrouve nos bagnards condamnés à l'exil sur cette île du bout du monde où se met peu à peu en place une véritable colonie. Si l'Angleterre a tout à gagner de l'opération, elle est toutefois bien la seule, l'implantation britannique dans la région ne réjouissant ni les prisonniers, forcés à vivre loin de chez eux dans des conditions difficiles, ni surtout les autochtones, victimes eux aussi de l'impérialisme anglais. Comme son prédécesseur, l'ouvrage se divise en plusieurs parties bien distinctes : un prologue visant à rappeler le contexte de l'arrivée des premiers colons ; un premier livre intitulé « La liberté du martyr » ; un interlude consacré aux relations entre les Aborigènes et les Anglais ; un second livre intitulé « Le martyr de la liberté », et enfin un épilogue qui permet de découvrir ce que sont devenus les personnages de ces différents récits. de longueur et d'intérêt variables, ces chapitres traitent tous, de manière plus ou moins développée, des conditions d'installation des premiers colons anglais. Les deux plus conséquents s'attardent ainsi sur le sort de deux prisonniers dont le parcours est historiquement avéré et qui vont tous deux tout tenter pour fuir cette prison à ciel ouvert. le plus grand mérite de l'ouvrage tient incontestablement à la qualité de sa documentation et de sa reconstitution du XVIIIe. Un siècle dur, violent, et qui se montre particulièrement cruel à l'égard de tous ceux n'ayant pas eu la chance de naître homme, blanc et riche. Si les protagonistes mis en avant ici font sans aucun doute partie de la catégorie des victimes, les auteurs s'attachent aussi à mettre en scène leurs bourreaux, membres du gouvernement ou capitaines de navire, tous deux garants de l'ordre établi et impitoyables envers ceux y contrevenant. En filigrane, le roman graphique dépeint aussi quelques uns des grands événements qui agitèrent l'Europe de l'époque : la Révolution française, bien sûr, mais aussi la révolte des marins du Bounty, le siège de Cadix par des vaisseaux anglais… Outre l'intérêt historique, se sont également les graphismes que l'on retient, tous en noir et blanc. Les visages des personnages sont aussi réussis et détaillés que les paysages anglais ou australiens, et les scènes en mer sont remarquablement dépeintes, qu'il s'agisse des tempêtes ou des affrontements entre deux navires.

En dépit de la qualité historique et graphique de l'oeuvre, je ne peux cependant m'empêcher d'être un peu déçue par ce second tome, et ce pour plusieurs raisons. Les choses commençaient pourtant plutôt bien avec l'histoire de Mary Bryant, une jeune anglaise déportée pour vol et désormais établie dans une bicoque australienne pitoyable en compagnie d'un autre prisonnier et de leurs deux enfants. Lorsque son compagnon lui propose de tenter une évasion en compagnie d'un petit groupe d'hommes avides de liberté, Mary n'hésite pas longtemps, et se retrouve entraînée dans un voyage encore plus périlleux que celui qui l'avait amené en Australie la première fois. le récit est bien construit et le personnage attachant : difficile de ne pas être ému par le parcours de cette femme courageuse a qui la vie n'aura rien épargné et qui laisse peu de place à l'espoir. le deuxième livre est en revanche beaucoup moins réussi, et ce en raison de la personnalité de son protagoniste (un homme, cette fois) : le libre penseur Thomas Muir. Arrêté pour avoir véhiculé des idées séditieuses (il s'oppose au système monarchique et se fait le défenseur du peuple), le jeune homme est lui aussi déporté en Australie d'où il cherche également très vite à s'échapper afin de regagner son pays natal : l'Écosse. Son parcours sera évidemment semé d'embûches et l'entraînera du Canada à la France, en passant par l'Amérique du Sud ou encore l'Espagne. Son histoire est intéressante, aucun doute là dessus, mais le personnage est malheureusement assez antipathique. Thomas Muir passe en effet son temps à se plaindre et à s'apitoyer sur son sort, alors même que sa position en Australie est loin d'être catastrophique (l'homme est certes exilé mais il dispose d'une grande et belle maison et conserve sa liberté de mouvement sur l'île : quel autre prisonnier pouvait en dire autant ?). Ses jérémiades passent d'autant plus mal que tous ceux qu'il rencontre ne cessent de se mettre en quatre pour lui venir en aide et que, comparés à la tragédie vécue par l'héroïne dans le livre précédent, ses soucis paraissent franchement dérisoirs. Au nombre des regrets, on peut également mentionner le peu de place accordé aux Aborigènes, pourtant les principales victimes de l'implantation anglaise dans la région, et dont il n'est fait mention qu'à l'occasion d'un monologue de quelques pages consacré au sort tragique de l'un d'entre eux. Il est d'ailleurs dommage que l'Australie en générale soit reléguée au second plan, ne constituant plus qu'un décor ou une simple escale pour les personnages, et non plus le sujet central.

On retrouve dans cette suite de « Terra Australis » la plupart des éléments qui avait déjà fait le succès du précédent volume, à commencer par une documentation et une reconstitution impeccables, ainsi que des graphismes particulièrement soignés. On peut malgré tout regretter ici quelques petites maladresses au niveau des choix scénaristiques opérés et desquels résultent hélas une mise à distance de ce pays pourtant supposé être au coeur du récit : l'Australie.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Après Terra Australis, qui était une fresque phénoménale de plus de 500 pages relatant la déportation de milliers de prisonniers anglais vers l'Australie à la fin du 18e siècle, voici Terra Doloris qui relate les vies de Mary Bryant et de Thomas Muir, deux forçats envoyés en Australie pour y purger leur peine, et qui se sont évadés afin de rejoindre leur pays d'origine.
Leur retour fut loin d'être facile, et à leur façon, ils sont tous les deux devenus des symboles de l'injustice et de la liberté à tout prix.
Mary Bryant était une jeune anglaise d'une vingtaine d'années condamnée pour vol et Thomas Muir, quant à lui, était un avocat écossais et un opposant politique.
Bien que d'origines différentes, ces deux personnages bien réels ont permis de faire connaître les conditions de détention dans les colonies pénitentiaires et de mettre en avant le fait qu'une fois leur peine achevée, les prisonniers étaient de toute façon condamnés à rester au Australie, faute d'argent pour financer leur retour.
Ces deux être auront tous les deux des vies emplies de douleurs, faites de renoncements et de pertes.
Mary perdra son mari et ses enfants, Thomas perdra tout espoir de redevenir avocat et de rentrer en Ecosse.
Les vies de plusieurs capitaines de navire seront aussi évoquées, et les conflits politiques sont assez détaillés.
Et que dire des aborigènes qui apparaissent en filigrane tout au long de la bande dessinée ?
Leur destin est connu : décimés par les maladies, exterminés, enfants enlevés à leurs familles, bref, l'arrivée des anglais sur leur terre n'a rien eu de positif non plus.
Terra Doloris porte malheureusement bien son nom, une terre de douleur, de souffrance, de chagrin.
Dommage que la bande dessinée soit entièrement en noir et blanc, ça m'a semblé un peu fatiguant à lire le soir.
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Cette bande dessinée est une suite de [book:Terra Australis|18813472] qui racontait la fondation de la colonie pénitentiaire venue de Grande-Bretagne et installée dans la baie de Sydney en Australie au XVIII° siècle.

L'approche de cette suite est différente : nous suivons deux prisonniers, ou plus précisément une prisonnière et un prisonnier, qui s'évadent de cette colonie pénitentiaire pour retrouver, l'espèrent-ils, leur pays d'origine. Je dois préciser que ces deux évasions sont deux récits distincts, les deux prisonniers ne s'évadent pas ensemble.

A travers le destin de ces deux évadés, et de ceux qu'ils croisent pendant leur périple, cette BD propose une très belle ode à la liberté et à lutte pour la conquérir, malgré des systèmes politiques qui veulent la réprimer et des personnalités qui la combattent.

Le dessin en noir et blanc est très réussi et colle parfaitement au récit. le texte est quant à lui inspirant. L'album fait un peu moins de 250 pages et est une très belle réussite, à conseiller à tous les amoureux d'Histoire et de lutte pour la liberté et les Lumières en général.
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Suite du fabuleux roman graphique Terra Australis et grosse déception.
Ce second album a perdu toute la puissance épique, dramatique, historique du premier volume. En se focalisant sur l'histoire de Mary Bryant et Thomas Muir, deux évadés du bagne de Sydney, les auteurs en ont oublié ce qui faisait le fil rouge de leur roman : l'Australie. Terra Doloris devient un roman graphique ordinaire sans souffle, sans intérêt. le dessin d'ailleurs s'en ressent avec des vignettes, voir des pages complètes ou le trait est à minima, et les images donnent l'impression d'avoir été réalisées à la va vite... Album de commande ? Album de circonstance ou d'opportunisme suite au succès amplement mérité de Terra Australis.
L'insertion en milieu du roman d'un chapitre dédié à un arborigène semble confirmer ce sentiment que les auteurs avaient perdu ce souffle, cette inspiration et se donnent en sorte bonne conscience en ajoutant ce chapitre. C'est très étonnant lorsque l'on relit la préface de LF Bollée qu'il a rédigé pour Terra Australis, où ce dernier dit son amour et sa fascination pour ce magnifique continent l'Australie. Pourquoi les auteurs n'ont pas poursuivi à nous conter l'histoire de la colonisation de cet immense continent avec les drames et les épopées qui s'y sont déroulées ?
Roman graphique sans intérêt en comparaison au premier volume.
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Un dessin époustouflant d'océan Pacifique, de faunes et flores australiennes qui pousse à la rêverie. On attendait le T2 après Terra Australis qui est en rupture de stock, signe d'un vif succès. Une magnifique terre malmenée par la colonisation pénitenciere s'est bâti sur le sang d'irlandais, écossais, anglais.
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critiques presse (3)
BoDoi
23 juillet 2018
L’ensemble est très cohérent, passionnant à suivre, et offre une belle suite à Terra Australis, dans le même esprit de faire vivre la bande dessinée historique par la grande aventure humaine.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDZoom
09 mai 2018
Sous un titre épée de Damoclès n’augurant rien de positif, tous – fugitifs, mutins, couples ou amants – sembleront naviguer dans les eaux noires de la tragédie maritime. Le récit est néanmoins animé par un grand souffle : celui de la vie et de l’aventure.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
03 mai 2018
5 ans après Terra Australis, LF Bollée et Philippe Nicloux donnent une suite tout aussi brillante à leur odyssée historique. Le récit incroyable mais vrai de la création de l’Australie.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C'est une carte de jean Nicholas BUACHE que nos espions à Versailles s'étaient procurés avant la révolution.
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Capitaine Edwards, nous vous désignons pour une mission de capture des révoltés du Bounty !
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Moi ? je ne suis pas prisonnier... Je m'appelle david BURTON... Je suis botaniste...
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