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3,76

sur 1015 notes
J'avoue avoir un faible pour les sagas familiales et celle-ci, ancrée au coeur des grands événements du 20ème siècle, entre l'Europe et l'Amérique du Sud, était particulièrement alléchante. J'avais par ailleurs lu des interviews de l'auteur, Miguel Bonnefoy, que j'avais trouvé pétillant et plein d'esprit, ce qui ne s'est pas démenti lors ma lecture.
J'ai apprécié son style, mêlant le romanesque à la narration de faits réels tragiques de l'Histoire, ainsi que la construction du roman : chaque personnage se retrouve confronté à un choix décisif qui se répercutera sur la prochaine génération.

Cependant, bien que le destin de cette famille soit captivant et riche en rebondissements, les personnages ne m'ont pas fait vibrer, à mon grand regret. Ceux-ci sont tellement habités par leurs passions et leurs convictions, qu'ils en deviennent un peu hermétiques aux autres. J'ai eu l'impression qu'ils évoluaient côte à côte, sans véritables interactions, chacun restant dans son monde, à l'écart dans une bulle. Il y a d'ailleurs très peu de dialogues entre les personnages et l'auteur laisse peu de place aux sentiments. Ce parti pris, qui contribue à renforcer leur singularité et à bâtir la légende de ces ancêtres d'exception, me les a rendus peu attachants.

Je suis donc un peu déçue de ne pas avoir eu le coup de coeur attendu pour cette lecture, mais la qualité d'écriture me pousse à persévérer avec cet auteur : je compte lire prochainement Sucre noir.
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Depuis la sortie de Sucre Noir (été 2017), je guettais avec impatience le nouveau roman de Miguel Bonnefoy. C'est donc tout naturellement que je me suis jetée sur Héritage dès que je l'ai vu (sait-on jamais , si quelqu'un le prenait avant moi).

Une fois de plus, retrouver sa plume flamboyante a été un régal et un émerveillement, grâce à ce mélange unique de modernité et réalisme magique. Et le tout écrit parfaitement dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle, ce que je trouve toujours aussi bluffant.

Ce roman est assez différent dans le sens où cette famille franco-chilienne, les Lonsonier fait le lien entre deux continents : l'Europe et l'Amérique latine, et de la Première Guerre mondiale jusqu'à la mise en place de la dictature de Pinochet en septembre 1973. Un bien vaste programme pour un court roman (environ 200 pages).
On sourit et on se désole de voir à quel point l'histoire se répète dans cette petite famille Lonsonier et dans la grande famille du monde.

Cependant, si j'ai bien lu le roman du début à la fin, j'avoue ne pas l'avoir fait avec le même entrain que pour le roman précédent. Je ne peux pas dire que le roman est mauvais, loin de là, et cela ne rendrais pas justice à l'appréciation que j'ai eu du style de l'auteur, seulement je ne me suis pas attachée aux personnages , à mon grand regret.
Pour nuancer un peu cet avis et rendre justice autant que possible à ce jeune et talentueux romancier , j'aimerais signaler que les 50 dernières pages du roman sont de loin les meilleures car on y sent une implication plus personnelle de Miguel Bonnefoy, et ça fait toute la différence. J'avais eu la chance de le rencontrer en septembre 2017 et lui avait demandé si ces romans à venir seraient plus engagés , il avait répondu par l'affirmative et sur ce point encore on ne peut pas dire que j'ai été déçue !
Incontestablement, un auteur à découvrir si ce n'est pas déjà fait !
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Quel plaisir de lecture que le dernier livre de Miguel Bonnefoy " Héritage " .
Comme dans Sucre Noir Miguel Bonnefoy nous entraîne dans les pas de son histoire et de ses exils.  Sucre Noir nous parlait du monde caribéen. Héritage, lui, nous entraîne sur un siècle de la France au Chili. France et Chili qui seront des terres de vie et d'exil.
Sous la trace de ce roman se peint en filigrane les éxils et immigration de la famille de Miguel Bonnefoy.
En 200 pages d'une rare finesse, d'une écriture ciselée,  poétique  mais aussi pouvant être enlevée et rugueuse, Miguel Bonnefoy nous convie à  une fresque éblouissante auprès de personnages romanesques, engagés et tellement humain.
Personnages liées par les liens familiaux au delà  de l' Atlantique.
Tout commence avec un jurassien bon teint, viticulteur de son état.  Nous sommes dans les années qui suivent la guerre de 1870.
Le philoxera à déjà détruit les vignobles bordelais et du Sud de la France.
Le vignoble du Jura est lui aussi touché.  Notre viticulteur à tout perdu sauf un pied de vigne et un peu de cette terre à l'odeur de noix et de morilles.
Avec 30 francs et ce pied de vigne en poche, il prend le bateau au Havre pour rejoindre la Californie et la Napa Valley.  le canal de Panama n'existant pas , le passage par le Canal de Magellan et le sud austral est une nécessité.  Dans ces parages désolés la fièvre typhoïde se déclara,  le toucha et obligea le bateau à faire escale à Valparaiso.
Notre viticulteur de Lons le Saunier décida en définitive de rester à  Valparaiso au Chili.
Les arcanes de l'immigration fit qu'on lui donna le nom de Lonsonnier.
Il rencontra Delphine Morizet, bordelaise émigrée au Chili.
De  leur rencontre naquit Lazare.
Lazare Lonsonnier...... je pourrai continuer à vous présenter la famille Lonsonnier mais il n'y en a aucune utilité.
A vous de vous laisser porter par le souffle, la poésie et la magie de cet Héritage.
D'événements extraordinaires en événements quotidiens Miguel Bonnefoy tisse une histoire familiale sur le 20eme siècle.
Les oiseaux, les odeurs, les agrumes ajouteront des moments oniriques à ce 20ème siècle barré de deux guerres mondiales.
Bien qu'ancré dans la réalité, Miguel Bonnefoy nous entraîne dans l' imaginaire de cette famille et de sa force et de son souffle épris de liberté. .
Je terminerai en reprenant  les phrases en exergue du livre.
"Ceux qui ne peuvent se rappeler leur passé  sont condamnés à le répéter "
Et le passé  de Miguel Bonnefoy est un bel héritage.
Lien : https://auxventsdesmots.word..
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Très gros coup de coeur pour un roman dont on reparlera sûrement cette année et au delà tant il tresse merveilleusement la saga familiale des Lonsonier avec tout un univers onirico-poétique.
Bien sûr on pense à Garcia- Marqués mais Miguel Bonnefoy est un sorcier des mots et a un style incroyable, bien à lui.
Vous connaissez l'histoire : 2 continents, 2 guerres, une dictature en 200 pages précieuses, épaisses et onctueuses.
De très beaux portraits, surtout de femmes ( mention spéciale à Margot et Thérèse) et une once de sa propre histoire familiale rende cette saga à la fois réaliste ( guerres, tortures) et magique (oiseaux, chaman etc..).
C'est passionnant mais à déguster comme un élixir de lecture romanesque. Tout prend sens petit à petit
Il faudra le relire un peu plus tard en le laissant un peu vieillir comme ces vins jaunes du Jura qui sont au commencement et à la fin du livre.
C'est tellement beau qu'on en frissonne parfois , surpris , interloqué.
Bref, magnifique.
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Lazare Lonsonier est un le fils d'un colon français qui a troqué le Jura pour le Chili après l'épidémie de phylloxéra. Il est Chilien, sans aucun doute, mais quand la guerre éclate en France, il s'engage pour défendre une terre inconnue. « Personne dans la maison ne comprit comment on pouvait se battre pour une région où l'on n'habitait pas. » (p. 19) Il ne meurt pas dans la Marne, mais revient avec un poumon en moins et des terreurs insondables. Son épouse fait entrer des centaines d'oiseaux dans leur demeure. Plus tard, c'est leur fille Margot qui part en Europe pour combattre le nazisme, aux manettes d'un avion. Enfin, Ilario, le dernier des Lonsonier, souffre dans sa chair de la dictature chilienne. Chaque génération est confrontée à un dilemme déchirant qui fait écho aux précédents, dans une forme d'héritage aux accents d'ironie tragique.

Une famille, l'Amérique du Sud, une certaine dose de sorcellerie, et il est impossible de ne pas penser aux Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Cependant, Miguel Bonnefoy dose savamment le réalisme magique dans son récit : il y a certes des morts qui marchent parmi les vivants et le mirage troublant d'un ancêtre perdu, mais les générations ne se confondent pas et les conflits sont concrets. Un siècle passant, c'est Santiago qui change, quittant ses modestes atours de village poussiéreux pour devenir la capitale d'un pays fait d'expatriés et de révoltés.

Miguel Bonnefoy manie avec un talent rare les prétéritions, artifice littéraire qui ménage parfois très mal un suspense bancal. Sous sa plume, elles sont la preuve d'un destin implacable et d'une mécanique littéraire parfaitement rodée. Comme avec son premier roman, Sucre noir, l'auteur m'a tout entière conquise dès les premières lignes.
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Lonsonier quitte la France pour l'Amérique au début du 20ème siècle avec en tout et pour tout un pied de vigne rescapé et 30 francs. Par la force des choses, il se retrouve au Chili.
France, Chili, ces 2 pays vont au fil du temps être liés inexorablement pour lui et sa descendance...
Une saga familiale bourrée d'émotion...
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Avec mon planning de lecture surchargé et malgré les bonnes critiques le concernant, j'étais jusqu'à présent passé à côté de Miguel Bonnefoy. Suite à son passage passionnant sur une radio, j'ai eu envie de corriger cette anomalie avec son dernier né.

Les aventures de la famille Lonsonier permettent de parler de destins jusque-là inconnus. On découvre les Français du Chili qui ont joué un rôle important pour leur nation. Alors qu'ils n'ont jamais connu leur pays d'origine, ils n'ont pas hésiter pas à risquer leur vie pour défendre les intérêts de leurs compatriotes. Les acteurs principaux ont un puissant charisme et donc un charme fou. Ce sont des combattants qui vont se donner les moyens de réaliser leurs ambitions. Ils vont vivre des péripéties extraordinaires avec dans leur coeur des croyances héritées de leurs ancêtres.

Cette fresque familiale est captivante et démontre que le passé laisse des traces patriotiques dans la vie des familles, qui se les transmettent de génération en génération. Dans une langue oscillant entre onirisme et réalité, l'auteur nous offre une aventure exaltante, qui nous fait voyager. L'épopée de cette lignée traverse les évènements tragiques de l'Histoire mondiale, pour n'en ressortir que les meilleurs côtés de l'être humain.

Miguel Bonnefoy est un magnifique conteur, capable de narrer un siècle d'Histoire dans seulement 200 pages. La véritable force de ce roman est qu'à aucun moment on ne ressent les raccourcis ou les lacunes. le récit est maîtrisé de bout en bout et on est juste happé par les destins romanesques de ses personnages.

Je suis passé par toutes les émotions durant ma lecture. A peine entamé, j'ai avalé ce livre d'une traite, sans jamais relever les yeux. C'était mon premier de l'auteur et autant vous dire que ne sera pas le dernier. Petit livre par la taille mais grand livre par le talent !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Deuxième livre de cet auteur chilien et vénézuélien, rédigé en français. Après le Voyage d'Octavio qui m'avait séduite, je me suis laissée à nouveau cueillir par cette écriture belle et poétique qui sait enchanter la nature, par ce regard aigu et engagé porté sur la société chilienne de 1970, de l'élection de Salvador Allende au coup d'État de la junte militaire et à la confiscation du pouvoir par Pinochet.

Miguel Bonnefoy fait partie de ces auteurs qui allient brillamment poésie, incursion du fantastique et narration soutenue à la dénonciation d'horreurs perpétrées par un pouvoir autoritaire et inhumain.

Les personnages ici évoqués sont originaux, pour ne pas dire hors-norme. Il s'agit d'une famille de viticulteurs du Jura, émigrés en 1873 vers le Chili en raison de l'épidémie de phylloxera qui frappa la vigne à cette époque. Ayant pour tout viatique un cep de vigne et une poignée de terre de France, le père de Lazare embarque pour la Californie. Las ! Une fièvre typhoïde l'ayant frappé, il débarque à Santiago où il crée sa famille et son entreprise. de ses trois fils partis enthousiastes défendre la France ne reviendra que Lazare, avec un seul poumon, errant sur les terres mapuche.

Des personnages extraordinaires se croisent : Thérèse la dresseuse de rapaces crée une volière extraordinaire pleine de multiples espèces d'oiseaux colorés et criailleurs ; El Maestro venu d'Europe avec des instruments de musique crée un orchestre avec des habitants du village, une gitane, un sorcier, un fantôme de soldat allemand plein d'ardeur amoureuse ; Margot, l'aviatrice qui construit son propre avion et finit par prendre son envol devenant l'une des premières femmes aviatrices pour la RAF.

Dans le Voyage d'Octavio, on pouvait remarquer l'omniprésence de l'eau et du bois, vivant, en forêt, ou travaillé dans l 'atelier du menuisier. Ici, c'est l'air qui est évoqué partout : vols d'oiseaux, avions rudimentaires ou avions de guerre, exercices de lévitation, tout est prétexte à quitter le sol. Comme si l'auteur voulait redonner leur place aux cinq éléments des philosophies anciennes.

Dans ce roman atypique, l'onirisme se mêle à la romance, l'essai politique au roman d'aventures, l'évocation poétique d'un paysage à celle de l'Histoire d'un pays.

C'est une réussite, un plaisir de lecture, une source de réflexion et d'enrichissement.
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Quel style ! Lire « Héritage », c'est être frappé, dès les premières pages, par la prose brillante et enlevée de Miguel Bonnefoy. Comment ne pas être happé par l'énergie qu'insuffle l'auteur à son récit et être ému par la merveilleuse galerie de personnages qu'il nous présente ? C'est aussi admirer le talent de l'auteur qui sait mêler l'histoire intime d'une famille chilienne d'origine française et la grande Histoire du XXème siècle, marquée la violence et les guerres.

Le patriarche de la famille Lonsonier, c'est Etienne. En 1887, il quitte son Jura natal et ses vignes malades du phylloxéra pour refaire sa vie en Californie où, espère t-il, le raisin pourra pousser sans entraves. Mais c'est à Valparaiso, une des nombreuses étapes du grand voyage en cargo vers les États-Unis, qu'il est contraint de s'arrêter. C'est donc au Chili, dans ce pays andin à la géographie si particulière, que le destin de ses descendants va s'inscrire. Toutefois, le lien avec la terre d'origine n'est jamais tout à fait rompu, pour le meilleur et pour le pire… C'est l'histoire d'un exil qui nous est contée, le récit de la découverte d'un nouveau monde où tout (climat, croyances, coutumes…) est si différent. le récit d'une adaptation qui se fait au fil des années au gré des rencontres, des amours… Les descendants d'Étienne s'appellent Lazare, Margot, Ilario Da. Leur destin est exceptionnel car l'époque est peu banale : ils traversent deux Guerres Mondiales, un coup d'État et son cortège de violences. L'Histoire ne les épargne pas.

Chacun vit sa vie avec passion : Lazare est musicien, Margot aviatrice, Ilario militant politique… Ils demeurent liés les uns aux autres malgré les années qui passent et les drames qui parsèment leur existence. Miguel Bonnefoy rend palpable l'affection qu'il ressent pour ses personnages et son livre est une déclaration d'amour à cette Amérique latine où le mélange entre les cultures (précolombienne et européenne) est si original. Ses héros sont héritiers de cette histoire millénaire et de ses mystères. Car partir au Chili avec Miguel Bonnefoy, le temps d'un roman, c'est aussi accepter que le récit fasse place à une part de magie et d'irrationnel. Mais est-ce réellement une surprise ?
Lien : https://inthemoodfor.home.bl..
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*** Lecture mitigée ***

Malgré les avis très positifs de ce roman, j'en ressort très mitigée.
Je suis partie dans ma lecture avec un a priori : comment faire une saga familiale sur trois générations et sur 250 pages ... forcément ce sera du "vite vue", et je ne me suis pas trompée.
Tellement vite passé en revue que je ne me suis absolument pas attachée aux personnages ... à aucun en fait !


Grand-père Lonsonnier quitte la France avec trente francs en poche et un pied de vigne pour rejoindre l'Amérique, mais c'est à Valparaiso que s'arrêtera son voyage à cause de la fièvre typhoïde. Ainsi, l'auteur relate trois générations, toutes les trois malmenées par la vie : première guerre mondiale en France où son fils revient avec un poumon en moins et hanté par un fantôme Allemand, sa petite fille passionnée d'aviation, premier vol de l'aéropostal, deuxième guerre mondiale ... Puis, ce que j'ai franchement trouvé ridicule et complètement hors contexte : cette dernière qui attend un enfant de ce fameux fantôme Allemand ! c'est à ce moment que j'ai décroché de l'histoire ayant dû mal à finir la lecture qui n'a plus eu d'intérêt ...


Comment relater une épopée si riche historiquement parlant en 250 pages ? J'en suis sortie complètement frustrée et sur ma faim ...
L'auteur, ne m'a pas fait voyager ni aimer sa famille ... puisque il est la quatrième génération ...

Ce roman est le "best-seller" de la rentrée Littéraire 2020 ... m'ouais .. pas pour moi ... j'ai dû faire bataille pour le finir.
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