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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier violon de Menuhin est un joli roman découvert grâce à Net Galley et aux éditions Belfond, que je remercie chaudement.
Rodolphe Meyer a été un célèbre violoniste. C'est un homme tourmenté, qui estime que son enfance a été volée par un père ambitieux, persuadé que son fils deviendra un violoniste de génie. Suite au décès de son aïeule Emilie, il reçoit en héritage une ferme isolée, en Aveyron. Il se retrouve avec lui même, avec ses souvenirs...
Sur ce roman plane l'ombre du célèbre violoniste Yehudi Menuhin, car Rodolphe Meyer possède le prestigieux Lord Wilton, qui fut jadis le violon de Menuhin. Il a beaucoup d'admiration pour lui, et le violoniste est un peu le fil rouge de ce roman. Il est présent tout du long, mais ce n'est pas pour autant un roman sur lui, je dirais que c'est un bel hommage :)
J'ai apprécié ce livre, de la première à la dernière page. Il est rempli de poésie, est bien écrit, et m'a charmé.
Sans être un gros coup de coeur, j'ai trouvé le violon de Menuhin charmant, j'ai aimé l'ambiance, le personnage de Rodolphe, et je trouve qu'il mérite 4 étoiles :)
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Au rythme du violon de son personnage Rodolphe Meyer, Xavier-Marie Bonnot propose un roman poétique et lyrique sans toutefois quelques notes d'étranges. Plus qu'un récit sur l'envoûtement de la musique, du musicien en proie aux doutes, l'auteur nous entraîne d'abord dans la folie douce puis dans une folie sombre, de plus en plus poreuse. Avec une sensibilité toute particulière, l'écriture tantôt calme tantôt fiévreuse quant aux souvenirs abordés du protagoniste charme de par sa richesse. A sa lecture, une curieuse pensée du Horla de Maupassant m'a envahi pour mon plus grand plaisir!

Rodolphe Meyer violoniste au succès retentissant n'est plus que l'ombre de lui-même. Alcoolique, il ressasse la perte de son amour parti dans les bras d'un autre. Unique héritier de la ferme de sa grand-mère Emilie, le mélomane part donc sur la terre familiale armé de Lord Wilton le célèbre violon ayant jadis appartenu au grand Yehudi Menuhin. Alors qu'il ne devait rester qu'une journée, Rodolphe est de plus en plus tourmenté par ses souvenirs. Alors que la campagne se referme sur lui, il aperçoit à l'orée de la forêt avoisinante celui que la région nomme "l'enfant" qui n'est que le double de lui-même. Existe-il réellement? le violoniste se lance alors à sa poursuite quitte à se perdre lui-même...

Ce portrait d'un homme tourmenté est premièrement celui d'un enfant. Un enfant privé d'enfance, torturé par un père exigeant dans le seul but d'accomplir ce qu'il n'a pu faire. Cet enfant devient donc un homme sacrifié à l'art, qui lui-même l'a perdu comme le reste de sa vie. La succession de souvenirs de cette vie flamboyante s'entremêle au récit de sa fuite en campagne et tisse le fil de sa vie pour en faire le bilan désastreux.

A la solitude du protagoniste qui rend fou se mêle une nature indomptée comme une métaphore de l'esprit torturé de Meyer. Mais qui peut bien être "l'Autre" qui alimente ses conversations? Sa conscience, son imagination, l'alcool? La descente aux enfers et la mélancolie de Rodolphe s'exprime par une folie qui reconstitue sa célébrité au détriment de sa vie. Que sa vie tourne autour de la musique est un fait mais son bonheur ne réside pas dans le seul but de jouer, mais jouer de l'instrument qui puisse exprimer toutes ses émotions, son être, son âme: le Lord Wilton de Yehudi Menuhin

D'une écriture douce et rêveuse puis âpre et folle, Xavier-Marie Bonnot par de courts chapitres, apporte beaucoup de références musicales mais aussi une connaissance accrue du milieu pour une forme réussi mais un fond remarquable. Si vous aimez l'art, l'étrangeté et le vertige je ne peux que vous conseiller ce roman tout comme un café brésilien (qui contient du Grand Marnier et de la liqueur de café pour bien coller au personnage...) et un clafouti. Bonne lecture!

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Un livre introspectif où, suite au décès de sa grand-mère Émilie, Rodolphe Meyer, grand violoniste virtuose qui n'est plus que l'ombre de lui-même, retourne dans la ferme où il a passé son enfance, au coeur de l'Aveyron rurale. Commence alors une sorte de dialogue entre Rodolphe et l'Enfant Sauvage, Victor, légende ou être bien vivant..? Et Rodolphe se retrouve à se rappeler des faits de son passé, sa mère, son soutien, son frère, mort prématurément, son père, qu'il ne pouvait supporter, Émilie elle-même et son Amour. Rodolphe se bat avec Victor pour montrer qu'il n'est pas celui que l'on croit... En fil rouge, il y a Menuhin, le maître, et son violon, Lord Winston.
C'est une ode à la musique, au violon et en même temps, un roman de la terre, avec des descriptions magnifiques, qui emmènent le lecteur en Aveyron sauvage. Un roman vivant, fort, très bien écrit.
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Un violon sur la couverture et l'immense Yehudi Menuhin dans le titre : ce roman était fait pour moi, il m'a littéralement appelée. Alors je remercie profondément les éditions Belfond et NetGalley pour ce beau roman que j'ai lu d'une traite.
Nous suivons donc le violoniste Rodolphe Meyer dans la douloureuse épreuve du deuil : après son père, sa mère et son frère, c'est sa grand-mère qu'il enterre aujourd'hui. Il se rend alors dans la dernière demeure d'Emilie qui lui appartient désormais, et y restera bien plus de temps qu'il ne l'avait prévu. Peu à peu, au fil de ses mots, on découvre des fragments de sa vie. La vie d'un homme qui n'a pas eu le temps d'être un enfant parce qu'il fallait s'entraîner encore et toujours. La vie d'un petit génie jeté dans le milieu impitoyable de l'Excellence. Alors oui il est doué, du moins il a été très doué, mais au moment de faire le bilan de sa vie, quelle grisaille il nous livre… Regrets, colère, rancune, rien en lui n'est tranquille et apaisé. Ça bouillonne en silence. Ça s'agite jusqu'à la douleur.
Ce qui m'a vraiment frappée dans ce roman, c'est l'extrême solitude de Meyer. Une solitude terrible, poisseuse, qui agrippe le lecteur et l'asphyxie. On sent une détresse muette, une errance infinie. On est englué dans cette solitude, on la ressent, on la respire, on l'entend même, puisque son violon – son seul véritable compagnon – lui chante douleur et nostalgie des temps qui ne reviendront plus. Mais bientôt apparaît Victor, « l'Enfant sauvage », personnage énigmatique et obscur, qui vient fêler sa solitude et le plonger dans de profondes angoisses qui le révèleront à lui-même…
Malgré cette solitude, Rodolphe Meyer n'est pas parvenu à m'émouvoir tout à fait. Trop d'arrogance, trop d'orgueil parfois, trop d'amertume vaine. Sa déroute m'a touchée, ses regrets m'ont touchée, mais l'homme en lui-même ne m'a pas émue. C'est sans doute à mes yeux le seul défaut du livre. Car l'écriture est ravissante, mêlant métaphores lyriques et phrases plus rugueuses. Les souvenirs de Meyer s'emmêlent au récit et nous font voyager dans des recoins inédits, éclairant certaines parts sombres de l'homme et en pardonnant d'autres. J'ai trouvé cette plume très sonore et mélodieuse – mais peut-être mon amour pour le violon a-t-il joué ici – et au fil des pages j'entendais les partitas de Bach s'agiter dans ma tête, j'entendais le concerto de Mendelssohn, j'entendais la fougue de Beethoven.
Ce roman est un bonheur pour les mélomanes. On évoque Paganini, Sibelius ou le célèbre Karajan, on touche un Stradivarius pour la première fois, on croise le chef d'orchestre roumain Celibidache et surtout, surtout, on parle Menuhin. le Maître. le chef inégalé. Et l'ombre de ce virtuose pèse sur tout le roman comme il pèse sur la silhouette fatiguée de Meyer. « le son de ce génie, son beau visage, fier et noble, empreint de gravité… L'Ave Maria est facile, mais le jouer comme Menuhin est impossible. » Xavier-Marie Bonnot évoque ce poids du génie de l'autre qui nous demeure inaccessible. Les efforts acharnés pour tenter d'effleurer un fragment de ce génie mais peine perdue, le dieu est trop haut et il a volé la perfection pour se l'attribuer.
Mais si Menuhin appuie beaucoup sur l'existence de Meyer, ce n'est pourtant pas un roman sur le violoniste génial. C'est plus que ça : c'est un grave et rude questionnement sur la mort, son aberration, sa cruauté. Une réflexion sur ce qu'on laisse, ce qu'on aurait dû, ce qu'on aurait pu, aussi. Un dernier regard un peu nostalgique sur toutes ces décennies passées, parfois dorées, parfois plus ombreuses. C'est surtout à mes yeux un roman sur ce lien très étroit qui enlace le génie à la folie. Et ce beau et douloureux questionnement est embrassé par la grâce du Lord Wilton, un Guarneri del Gesù, « le dernier violon de Menuhin », qui sonne comme s'il pleurait, qui pleure comme s'il priait.
C'est surprenant, c'est poétique, c'est tout simplement beau : « je disais tous les mots inexprimables en un long coup d'archet, si long qu'il semblait monter au ciel. Il faut en avoir, des paroles tues, des bribes volées, des accents brisés, pour les mettre sur le fil de votre coeur. Nous, les virtuoses, sommes tous des névrosés, des orphelins de l'enfance. » Et même s'il m'a manqué une vibration, une brillance qui aurait rendu ce livre peut-être plus fort et plus prenant, j'en garde de belles émotions en refermant la dernière page et je suivrai cet auteur que je ne connaissais pas. Sur ce, je m'en vais prendre mon violon.
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" Émilie est morte. Je quitte Paris pour la Province. Au pays de l'enfant sauvage. À bientôt. "


Rodolphe Meyer se rends dans l'Aveyron, sa grand-mère, Émilie vient de décéder.

" J'adore la route. Pour cette patience qu'elle impose. Et pour laisser l'esprit filer au bout de la perspective infinie."

Elle lui a laissé en héritage une vieille ferme, isolée et assez délabrée, hantée par Victor l'enfant sauvage. Une mort qui va réveiller ses souvenirs, les bons comme les mauvais, mais aussi les regrets et les manques.

" La mort fait ce qu'elle veut. Elle perquisitionne la pensée et rouvre les vieux dossiers. Et puis elle juge...Elle soupèse votre deuil... C'est la correctionnelle du descendant. "

Rodolphe était un célèbre violoniste adulé du public. Mais l'alcool a eu raison de son succès. C'est accompagné de son violon qu'il arrive dans la propriété ancestrale.


" - On n'achète pas un tel instrument. On se prête à lui. Rien de plus. Ce fut pour moi une obsession, je n'avais pas d'autre solution que de passer le reste de ma vie avec le dernier violon de Menuhin. Même si je ne jouais presque plus en public, il me suffisait de sentir sa présence, de vivre avec lui, pour être heureux. et je crois que je l'ai été. "

Son arrivée ne va pas passer inaperçue. Certains signes vont le perturber et précipiter son destin d'une manière plutôt étrange. Il va faire connaissance avec sa part sauvage et devra la détruire s'il ne veut pas perdre son âme.

"L'enfant devine chacune de mes intentions... Nos pensées sont reliés par je ne sais quel fil invisible. "

À travers ce roman je découvre la plume de Xavier-Marie Bonnot. Un style noir et poétique qui m'a enchanté et captivé dés les premières lignes.

Je me suis aventurée au côté de Rodolphe, dans le monde passionnant d'un violoniste. Un artiste qui dés son plus jeune âge fut subjugué par cet instrument en écoutant l'Ave Maria joué par Menuhin.



Le violon lui parlait le langage du coeur et de l'âme. Même si cette passion l'a privé des plaisirs de la jeunesse, une enfance volée par un père ambitieux. Lorsqu'il jouait pas de place pour l'amusement. de là naquit un virtuose.



Un homme qui sera constamment habité par la musique, chaque souvenir, chaque pensée le ramèneront à un morceau de choix.

Un roman magnifique, qui nous plonge dans la vie d'un violoniste, un homme tourmenté malgré sa passion. Mais aussi un regard aussi réaliste que sarcastique sur la vie et la mort. Une histoire bouleversante, brillamment contée. Un roman intimiste au coeur de la solitude des hommes après la gloire.

" - C'est drôle, vous ressemblez à ...

(...)

- Je sais. On me dit souvent que je ressemble à quelqu'un que tout le monde connaît mais dont tout le monde a oublié le nom. Et vous savez quoi ? C'est vrai que tout le monde ou presque me connaît... mais personne ne se souvient plus de mon nom."



Pour ma part, je me souviendrai longtemps de Rodolphe Meyer et du dernier violon de Menuhin, et je suivrai l'écriture de Xavier-Marie Bonnot un virtuose de la plume.



Je remercie les Éditions Belfond pour cette lecture musicale sans fausses notes.

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C'est un curieux objet littéraire que nous avons dans les mains. Il est question de Yehudi Menuhin, oui, mais pas seulement. Il est présent, en filigrane, dans l'oeuvre, sans jamais être un prétexte pour évoquer le sujet principal du livre.
Et quel est-il, d'ailleurs ? La musique, l'amour de la musique ? La difficulté à jouer, jour après jour, à rester au sommet, à interpréter des oeuvres que des génies ont sublimé avant vous ? Rodolphe est un violoniste qui a lâché prise. Dernier membre vivant de sa famille, il revient dans l'Aveyron pour enterrer sa grand-mère Emilie, qui lui a légué une vaste bâtisse, et quelques secrets aussi. Il se rend compte qu'il l'a négligé, qu'il ne sais presque rien, finalement, de la manière dont sa propre mère, disparue elle aussi, a grandi dans cet endroit. A la recherche des souvenirs, de son passé ? Ou aussi, et de cet amour maternelle qu'il devait partager avec son frère aîné, mort de ses addictions, de cette part d'ombre, de sauvagerie, qui l'a dévoré.
Les relations mère/fils sont au coeur de ce roman, ainsi que les relations père/fils. le père apparaît tout puissant, ambitieux, accomplissant ses rêves à travers son fils. Sa mère, ayant abandonné ses études contre l'avis de ses parents, est une simple femme au foyer qui ne s'oppose pas à son mari. Et Rodolphe de découvrir que sa mère était plus proche de sa propre mère (Emilie donc) qu'il ne le pensait, et que cette dernière pensait très souvent à son unique petit fils survivant, bien que celui-ci ait bien d'autres choses à faire que de venir au fin fond de l'Aveyron.
Puis vient l'irruption du fantastique - réussi, je dois le dire, s'appuie sur la légende de Victor, l'enfant sauvage. Victor, ce prénom se répercute dans le roman, passant d'un enfant mort-né en 1797 au frère d'Emilie, porté disparu pendant la première guerre mondiale, sans oublier cet enfant sauvage dessiné par Jean-Etienne, frère aîné de Rodolphe. Victor, encore, qui vient hanter Rodolphe dans l'Aveyron et s'avère presque son double, sa part de sauvagerie. Ce basculement dans une autre dimension, oscillant entre réel et étrange, assure une montée en puissance dans l'écriture du roman, après la dimension plus intimiste du début du roman.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je remercie les éditions Belfond pour cette nouvelle lecture. J'ai adoré les romans de Xavier-Marie Bonnot que j'ai eu l'occasion de lire (La dame de Pierre et La vallée des ombres) J'aime son style, sa façon de décrire le monde et les descriptions qui prennent une part importante de l'histoire. Les sentiments sont aussi très présents et toujours très juste.

C'est donc avec un grand plaisir que je me suis lancée dans son dernier roman. le sujet du livre me tenait particulièrement à coeur moi qui est aussi joué du violon. Ce livre est une ode à la musique et à Menuhin.

Rodolphe est un violoniste célèbre qui a tout gâché en s'enfonçant dans l'alcool. Il est passé de statut de "superstar" à quelqu'un de quasiment peu connu, c'est tout du moins ce qu'il pense. Sa grand-mère vient de décéder et il est l'unique héritier de la propriété de l'Aveyron.
Il se rend donc aux funérailles et décide de rester quelques jours dans la demeure.

Mais son passé et ses démons vont resurgir. Son double maléfique va venir le hanter sous la forme de Victor. Il va donc nous raconter différentes parties de sa vie d'avant (son enfance, les liens qu'il entretenait avec sa famille, le violon, son enfance volée, la rencontre avec le grand Menuhin....)

Ce livre est merveilleusement écrit. La musique est tellement présente qu'on a l'impression d'entendre les différentes symphonies décrites par l'auteur. C'est un roman intime et noir, sur les états d'âme d'un artiste sur le déclin qui souhaite quand même s'en sortir.

J'ai passé un agréable moment à lire ce livre. J'aurai eu le temps j'aurai pu le lire en une journée mais finalement je suis contente d'avoir pris le temps de le lire et de le savourer à sa juste valeur.
Encore une fois, Xavier Marie Bonnot nous démontre qu'il n'a plus rien à prouver dans son talent d'auteur, de conteur de belles paroles et qui sait se renouveler.
J'aurai envie de le relire en écoutant toutes musiques décrites dans ce roman. Je pense que je ne peux que vous conseiller de le faire.
Lien : http://livresaddictblog.blog..
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