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Citations sur La claire Italie (19)

Pour moi, elles ne sont que de beaux décors. Je les ai visitées, toutes les trois, l'Isola Belle, l'Isola Madre et l'île des Pêcheurs, après avoir passé la Maloja et avant de rentrer en France par le Simplon. Cependant elles exercent sur moi une sorte de fascination parce qu'elles appartiennent en quelque manière à un ami que j'ai perdu, à René Boylesve. Il en avait respiré et capté le parfum dans le beau livre qui porte son nom. Il me semble que sur ces bords doucement menacés par l'automne je rencontrerai son fantôme et reprendrai avec lui l'une ou l'autre de ces conversations sur l'amour, sur les femmes, sur les multiples formes de sentir qu'il aimait tant et qui furent interrompues par la mort.
(Le parfum des îles Borromées).
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Tandis que tel savant, tel écrivain, tel artiste de réputation bien authentique sont oubliés dans la distribution des récompenses, un triste bonhomme politique, dépourvu de toute valeur réelle, mais qui, par ses promesses, ses courbettes et ses services, a trouvé moyen de rester en place un certain nombre d'années, d'occuper une mairie ou un siège au Parlement, est pris à grand fracas pour parrain. Tout ce fracas, d'ailleurs, est peine perdue. On ne ressuscite pas des morts aussi complètement rongés, pourris et mangés des vers. Il n'en reste rien, et personne, au bout de peu d'années, ne peut plus citer d'eux un trait, une phrase, un fait de grandeur ou de bienfaisance susceptible de maintenir leur mémoire. Ils n'évoquent plus qu'une odeur de cuisine électorale, quand ils ne sentent pas le néant.
Leurs partisans mêmes se souviennent de leurs petites habiletés qu'ils tâchent d'imiter à leur tour, mais ils sont incapables de leur découvrir le moindre de ces signes qui assurent la durée.
Chose pire : il arrive même que, dans la ferveur d'une fausse dévotion, ces partisans, complètement stupides et dépourvus d'un jugement qui remette au point les choses, aient élevé un monument ou commandé un buste en l'honneur du défunt.
Ainsi voit-on quelquefois, sur l'une ou l'autre place publique de petite ville, ou reléguée heureusement dans un coin obscur, lorsque la municipalité veut faire preuve de quelque sagesse, l'affreuse effigie, exécutée au rabais, du vieux député, du vieux sénateur, du vieux maire qu'on a tenté, par ce moyen, de sauver de l'oubli.
L'oubli est venu tout de même, sous cette formule lapidaire du touriste inquiet de son ignorance : Qui est-ce ?
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Il ne sert de rien de nier un fait ou de s'irriter contre lui. Le mot attribué à l'un de nos plus fameux orateurs politiques sur le "César de carnaval" revêt aujourd'hui un caractère comique qui n'est pas précisément celui que cherchait son auteur.
Quel est donc le personnage qui avait été mis en présence de Napoléon et qui, interrogé sur son audience, répondit : " Napoléon ? Eh bien, un petit gros."
Certes, Mussolini n'est pas Bonaparte. Mais les résultats sont là. Voir n'est pas donné à tous ceux qui ont des yeux, ni entendre à tous ceux qui ont des oreilles. Et pourtant, un voyage en Italie, même de quelques semaines, ne permet plus au visiteur d'ignorer l'importance de l'oeuvre accomplie par le gouvernement de Mussolini. Car cette Italie nouvelle apparaît, je l'ai dit, toute tendue vers l'ordre et vers le travail.
(L'Italie nouvelle au travail - 31 décembre 1927).
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Racine ne dut-il pas à ses conversations avec M. de Nantouillet, notre ambassadeur à Constantinople, une part de l'attrait oriental si sensible dans Bajazet ?
(A Turin - Décembre 1927).
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Or on n'aime pas la montagne sans y être monté. Aimer d'en bas la montagne, c'est comme si l'on croyait avoir aimé une femme "simplement pour avoir chanté sous ses fenêtres une sérénade".
( Au club alpin de Milan).
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L'Allemagne doit renoncer à une hégémonie militaire qu'elle a perdue et dont elle a le tort de ne pas vouloir se consoler ; les générations nouvelles qu'elle élève ne doivent pas être éduquées dans un sens de lutte et de revanche. Pas plus que nos générations à nous ne doivent être élevées par des instituteurs communistes. L'air de Locarno est donc salubre à respirer.
(L'Esprit de Locarno - Octobre 1928).
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Comment ne pas s'attacher aux lieux où notre coeur s'est exalté, même vainement ?
( Pèlerinage Piémontais - Turin, septembre 1904).
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Ce verger aux arbres en fer de lance, c'est le parc du souvenir. Les disparus de la guerre, ceux qu'on n'a pas retrouvés et que leur familles pleurent sans avoir pu ramener leurs dépouilles à ces caveaux si spécialement ornés et vénérés dans les Campo-Santo d'Italie, ou sans pouvoir rendre sur la place où ils sont tombés des visites funéraires, sont rassemblés ici même. Une pensée touchante, une commune piété les a réunis. Chacun de ces arbres, pareils à des jeunes gens pour leur élancement et leur beau départ, porte le souvenir spécial d'un mort. Le nom est inscrit sur une plaque. Il reçoit des soins familiaux. Près de cet if qui croîtra, et plus tard à son ombre, un père, une mère, une sœur, une fiancée, parfois même une femme accompagnée d'orphelins, viendront méditer, se souvenir, s'inspirer. Car l'exemple des morts est encore susceptible de stimuler ou retenir les vivants, selon qu'il importe de secouer leur apathie et leur mollesse, ou de mettre un frein à leur désordres. Le parc de la remembrance deviendra un jardin sacré.
( Le parc du souvenir à Florence - Florence, décembre 1927).
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Rien n'est plus faux que d'imaginer qu'un homme prend la place d'un autre homme et le peut toujours suppléer. Au contraire, toute oeuvre est l'oeuvre d'un homme et l'art de gouverner est de mettre les hommes à leur place. Mesurera-t-on jamais assez ce que nous a coûté le remplacement en Syrie du général Weygand par le général Sarrail ?

(Réflexions sur une phrase de Mussolini).
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Plus tard, au cours de la guerre, Barrès lui rendit visite à Venise où il gisait à l'hôpital après sa chute d'avion. Comme on craignait pour ses yeux, il était étendu sur un lit dans une chambre obscure où fut introduit Barrès. Dans une pièce voisine, une amie lui jouait des sonates de Beethoven. C'est alors que Barrès s'engagea à lui dédier le roman, le poème qu'il devait appeler "La Musique de perdition".
- Je suis, achève d'Annunzio, le seul, ou l'un des seuls à avoir connu la douceur barrésienne.

(Il vittoriale).
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