Peau de serpent.
Nouveau tome dans l'univers de Maléfices, où n'importe lequel de ces tomes semblent une bonne porte d'entrée pour le découvrir.
En effet, pas besoin ici d'avoir lu le tome précédent, d'autant que ce tome 2 est en fait un prequel plutôt qu'une suite, dont la toute fin raccorde avec le premier tome, invitant à se lancer dedans.
Mais l'envie est-elle là à la fin de ma lecture ?
Princesse démone sans pouvoir (elle est bien la seule de son peuple à ne pas en avoir encore développé un), morose et solitaire, l'adolescente Gorgona va sa lancer dans une aventure inattendue en quête de ses origines et d'elle-même.
Comme toujours avec Sanoe, la partie graphique est de toute beauté pour peu qu'on soit sensible à sa patte. du chara-design virevoltant des personnages très variés aux décors et paysages fantasy qui ont souvent quelque chose d'oniriques, agrémenté de couleurs très douces en harmonie avec les dessins, l'histoire se veut ainsi très agréable à l'oeil.
D'autant qu'elle est renfermée dans un très bel écrin, à l'objet-livre soigné.
Seules quelques postures, surtout vers le début, paraissent rigides, figées, manquant de fluidité, de mouvement et de dynamisme sur quelques cases.
Côté scénario, alors que d'habitude j'apprécie beaucoup les écrits d'
Elsa Bordier, j'ai été cette fois-ci assez déçu.
Malgré des thématiques intéressantes qui traversent souvent les oeuvres de la scénariste (le poids de l'héritage familial et de ses responsabilités, la quête de ses origines et de sa liberté, les rencontres qui permettent de grandir et évoluer, la diversité du monde...), ici elles sont trop survolées pour me faire un quelconque effet.
Peut-être que le récit nécessitait plus de pages, plus d'espace pour pouvoir vraiment se développer, mais ici tout va trop vite, avec des ellipses bien trop abruptes.
Sans compter quelques facilités et simplicités, que ce soit dans les amitiés et amours qui se forment, dans les péripéties et leurs résolutions, les pouvoirs qui se développent sans explications ni surprises pour la principale intéressée et qui tombent un peu trop bien...
On n'a d'ailleurs pas le temps de s'attacher aux personnages, qui m'ont laissé malheureusement indifférent malgré du potentiel. Ni l'univers à peine esquissé ni les personnages monolithiques n'y sont développés, me privant ainsi d'accroche et d'émerveillement.
Pas sûr que je poursuive donc l'aventure avec les Contes d'Alombrar, mais je reste tout de même pressé de découvrir les prochaines productions des deux artistes, ensemble ou chacune de leur côté.