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EAN : 9782379163265
Editions Maïa (21/04/2020)
3.38/5   17 notes
Résumé :
Les Esquimaux croient en l’existence d’amants fantasmatiques. Le narrateur l’apprend de son cousin historien du Canada, dont il est discrètement épris, quelque temps après leur arrivée dans une maison isolée entre lande et forêt bretonnes, où tous deux se sont retirés pour travailler.
Mais le séjour prend bientôt une tournure inattendue, avec d’hallucinantes flambées de désir, entre Finistère et étendues arctiques.
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Quel livre étrange, beau et intrigant ! J'ai commencé sa lecture hier soir et l'ai lu d'une traite, d'un côté parce qu'il n'est pas très volumineux, de l'autre – et surtout – parce que je me suis retrouvé complètement happé par le texte, entre conte onirique, découverte de soi, enquête criminelle et récit sensuel. En revanche, je sens que vais avoir beaucoup de mal à résumer l'intrigue sans trop dévoiler… Mais essayons.

Années 80, été. le narrateur, qui raconte l'histoire à la première personne et n'est jamais nommé, se retrouve dans une petite cabane isolée quelque part en Bretagne, près d'une forêt et entourée de landes. Jeune étudiant en histoire, il est censé travailler sur un projet quelque peu flou avec son cousin Jean, qui est historien. Pour conjurer le trouble provoqué par la contigüité des lieux et donc de la proximité permanente de ce bel homme séduisant, le narrateur fixe ses pensées, ses émotions, ses aventures, ses rêves dans un journal intime. En effet, il se sent tout de suite attiré par Jean, qui semble ne pas remarquer dans quelles affres de désir il plonge son jeune parent et se comporte de façon très désinvolte (on lui devine un petit côté naturiste, voire exhibitionniste). Les deux passent leurs journées entre travail intellectuel acharné, promenades, discussions et jeux de cartes. Souvent, le narrateur s'éclipse dans la forêt toute proche pour faire retomber la tension interne par une séance de masturbation.

Lors d'une virée dans la ville la plus proche, il rencontre un jeune et séduisant serveur, qu'il semble ne pas laisser indifférent. Les deux se retrouveront par ailleurs à plusieurs reprises dans cette forêt devenue si chère au narrateur. D'autres rencontres érotiques – avec un jeune homme faisant son service militaire auprès de la gendarmerie locale, avec un prêtre sans scrupule – parsèment ce séjour. Mais surtout, le narrateur vit de plus en plus d'épisodes où il semble entrer dans une espèce de monde parallèle, un univers onirique peuplé d'incarnations de son désiré Jean. Déjà que le cousin prend une place importante dans les rêves que le narrateur relate au fil des pages, la question se pose (alors que lui ne se la pose pas trop) : rêves éveillés, signes d'un trouble psychiatrique (disons les choses comme elles sont), manifestations d'un monde fantasmatique dont on ne soupçonne pas l'existence ? (Je le dis tout de suite : pendant que je lisais, je me demandais de plus en plus souvent si une réponse quelconque y serait donnée dans le livre…) À cette trame principale s'ajoute aussi une petite intrigue criminelle : un chef scout disparaît et est retrouvé assassiné au bout d'une semaine dans un lac tout proche.

Apparemment, ceci est le premier livre de fiction écrit par l'auteur. Très étonnant tellement l'intrigue est bien construite, les chapitres bien découpés, les scènes semblant couler d'elles-mêmes. Aucun signe de ce balbutiement, de cette petite maladresse, de ce tâtonnement que l'on trouve souvent dans un premier livre. L'auteur, c'est évident, sait écrire, il prend plaisir, et du coup, le lecteur prend plaisir aussi. L'écriture est soignée et très belle, le vocabulaire riche, même les scènes « charnelles » se trouvent dépourvues de toute vulgarité. Les descriptions de l'environnement – la Bretagne profonde, loin des plages et ports les plus touristiques – m'a vraiment saisi. Techniquement aussi, le mélange de rêves relatés en tant que tels et de scènes de la vie quotidienne du narrateur dans cet isolement breton s'avère fort efficace. Toute l'intrigue n'est vue que par le prisme de ce personnage principal, qui peut paraître parfois froid, passif, sans trop de curiosité sur ce qui se cache derrière ce qu'il voit et vit. Mais ça contribue au côté féerique de l'histoire. Comme le narrateur ne porte pas de nom, on se demande même à un moment si lui est tout à fait réel.

Bon, d'accord, je n'ai pas vraiment aimé la fin. Mais les auteurs ne sont pas obligés de me faire plaisir avec une fin attendue et facile, et celle-ci a le mérite d'être surprenante. Enfin, «« surprenante« »… j'avoue que je pressentais où la force, le flux, l'inéluctable dynamisme du récit allaient m'emporter contre mon gré (inutile de se rebeller – dans un livre, la fin est vraiment déjà écrite, pas comme dans la vraie vie). Donc pas si surprenante que ça, la fin, mais elle n'est pas celle à laquelle on penserait au cours de la lecture. Au risque de me répéter, livre étrange, en effet. Mais l'écriture fluide est tellement belle qu'à un moment, je ne me suis plus posé de questions ; je me suis juste laissé entraîner – avec grand plaisir – sans chercher à démêler le vrai du faux. C'est un livre sur la force du désir et de l'imagination… J'espère que l'auteur n'en restera pas là et nous régalera bientôt d'un nouvel ouvrage – s'il devait s'avérer de la même trempe, je serai preneur.
Lien : http://livresgay.fr/lamant-f..
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« Écrits du soir, tard » L'incipit donne la gamme d'un récit épistolaire mais pas que. On entend les vagues se heurter contre les rochers. Kerbihan se dévoile dans l'orée d'une histoire très belle, intime et troublante. Jean est brillant. Ethnologue, chercheur, il se trouve avec le narrateur plus jeune, dans un antre isolé, de faible espace, en promiscuité, éloigné d'un conventionnel placé au plus juste du raisonnable. C'est ici la beauté de ce récit. Ils vont travailler ensemble, rassembler les recherches de Jean. Fusionner dans ce temps hautement intellectuel, discuter apprendre de l'autre. Jean est calme, aérien, posé. le narrateur glisse dans ses désirs les plus profonds, inavouables. Il écrit en rythme pavlovien les jours qui passent, ses ressentis, lames de fond, bruit du vent, ce qui s'élève dans ces jours où l'attirance pour son lointain cousin le rend fébrile, maladroit et frustré. Jean lui explique que les Esquimaux savent l'existence d'amants fantasmatiques. Jusque-là tout va bien. Sauf que ces derniers répondent aux champs des paraboles, aux fantasmes, aux désirs qui peuvent par les images seules s'avérer plausibles. Dans cet habitacle autorisé le narrateur va jouer sa carte salvatrice. Chercher l'issue et s'autoriser aux extrêmes pulsions. On ressent à contrario une douceur de ton, mais une lourde ambiance oppressante pour le narrateur, empreinte de psychologie, de sexualité éclatée, verre qui va se briser au sol en mille morceaux. Jean est mystérieux, pragmatique, beau comme un dieu, gracile et attirant. le narrateur l'admire, et pourtant chacun de ses gestes est fantasmé, il n'ose pas. Si les Esquimaux savent et comprennent l'enjeu fantasmatique pourquoi pas notre narrateur ? Ce dernier plonge dans ses torpeurs, le journal devient un exutoire. Il cherche dans le labyrinthe de ses attirances, la somme du fantasme. Il va faire un pas de côté entre l'Arctique démystifié et le Finistère. Rencontrer des hommes jusqu'à plus soif dans un Kerbihan étrange, entre ombres et chimères. A l'instar d'un assouvissement sexuel, avide et passionnel. le mystique, le criant affirment le fantasme réalisé. Tout change soudain dans ce récit entrecroisé, bleu-nuit puissamment viril. Chevelures masculines s'agrippant à la Lande austère, observatrice et de délivrance vêtue. On ressent l'écriture de Guy Bordin comme un souffle dans un enjeu d'une narration qui bouscule tout diktat, toute retenue mentale. L'histoire est mousse, gestuelle, vivifiante, malgré ce crissant des frustrations pour le narrateur. On est dans ce sombre qui interpelle, on boit un café noir très serré. On pressent ce quelque chose qui va remonter à la surface après la bataille du filigrane sur le journal du narrateur. La trame est digne, capable et masculine. On aime plus que tout cette maturité, symbiose d'un livre superbement volontaire. Les garçons prennent vie dans les lignes. La puissance des désirs, les idéologies qui se torturent parce qu'elles n'osent pas. C'est aussi cela la formidable teneur de ce récit, la liberté d'être soi-même. Renouer avec ses fantasmes et croire en cette capacité sexuelle et assouvie. Les Esquimaux sont les guides ici. Dans cet épistolaire qui devient comme une Lande sauvage et rebelle. Une farandole d'hommes encerclés entre rêves et insoumissions. La folie serait de ne pas bouger, de feindre. Où le narrateur va-t-il emmener le lecteur ? « L'amant fantasmatique Journal de Kerbihan » est dans cette littérature affirmée, capable et résistante. La rencontre est surprenante et osée. Elle bouscule tout et frappe de plein fouet tel le vent les persiennes des impossibilités. On pénètre le coeur de l'homme, chacune des perles de sueur, chacun des fantasmes dans cette magnificence d'un lâcher-prise hors pair. le risque prend la fuite dans cette Lande sauvage, aux abois. le narrateur pénètre subrepticement, irrévocablement son propre huis-clos. Ne rien dire de plus ! « L'Amant fantasmatique » est dans cet entre monde mené d'une main de maître. Captivante, superbement masculine cette histoire encercle les fantasmes à l'instar des aurores boréales. « Quantum Scandola » Publié par les Éditions Maïa.
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En ouvrant L𠆚mant fantasmatique de Guy Bordin, j𠆚i commis une erreur : celle de penser qu’il s𠆚gissait d’un ouvrage exclusivement érotique. Ayant tout juste achevé la lecture du livre, je me repentis : c’était bien plus que cela !

Si les premières pages du roman m’ont effectivement conforté dans l’idée que le récit serait érotique – et de fait, il l𠆞st ! –, je n𠆚i pas tardé à réaliser qu’il n’était pas question que de ça. L𠆚mant fantasmatique prend la forme d’un journal, ce qui nous donne accès aux pensées les plus intimes du narrateur. Il y couche ses fantasmes, ses rêves, et relate ses pratiques sexuelles, usant de descriptions crues, sans tabou. Malgré cette frivolité apparente, le lecteur dégourdi percevra à travers les lignes un malaise grandissant : quelque chose ne tourne pas rond chez ce narrateur.

Très vite, sa passion secrète pour son cousin s�roit, si bien que ses fantasmes le submergent. Ses désirs prennent le dessus, ses besoins insatiables hantent ses journées autant que ses nuits. À longueur de temps, il rêve d’une sexualité débridée, et ces rêves envahissent tant son quotidien qu’une question se pose : quelle est la part de réel et la part d’imaginaire dans son récit ?

C𠆞st dans cette question que réside, selon moi, l’intérêt du roman. Cette frontière de plus en plus poreuse entre le rêve et la réalité m𠆚 angoissé, dans une certaine mesure. Ce narrateur nourri de fantasmes prend, au fil du récit, des allures inquiétantes qui ont provoqué en moi un malaise. C’était le but de l𠆚uteur, sans aucun doute ! Et c𠆞st réussi.

Le final m𠆚 surpris et laissé songeur. Bien que l’on puisse être frustré de ne pas avoir de conclusion claire et de ne pas tout saisir, c𠆞st souvent ainsi que se terminent les bons livres. Alors, acceptons de ne pas avoir tout compris – le narrateur lui-même comprend-il ce qui lui arrive ? Pas sûr ! – et laissons-nous porter.

L𠆚mant fantasmatique brosse donc un beau portrait psychologique d’un personnage pour le moins particulier. En outre, la langue est belle et tout est bien documenté. Pas de surprise ici, sachant que l𠆚uteur est ethnologue.

Une bonne lecture que je recommande !
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Juillet 198X : le narrateur, jeune étudiant passionné d'histoire, s'apprête à passer quelques semaines dans une petite maison bretonne avec Jean, qui est à la fois son professeur d'Histoire moderne et son cousin qu'il n'a jamais connu. Problème : Jean est particulièrement attirant aux yeux du narrateur, lequel lutte pour réfréner ses sentiments. Un jour, Jean parle à son cousin d'une croyance propre aux Inuits : quand on désire ardemment une personne, il se peut que l'on rencontre dans nos rêves et au-delà, son double fantasmatique. Avec cette information, et aidé par différentes rencontres, le narrateur passera un été différent de ce qu'il prévoyait.

La charge érotique qui traverse la centaine de pages de ce journal fictif est élevée. Avec une écriture joliment travaillée, l'auteur donne corps aux fantasmes de son personnage. Si j'ai pu regretter l'aspect parfois stéréotypé de ces scènes de sexes - on trouve dans L'amant fantasmatique tout le "bestiaire" habituel de l'homoérotisme avec le goût pour l'interdit incestueux, l'uniforme, l'homme de foi et les corps jeunes et "bien faits" -, elles n'en restent pas moins efficaces et l'éveil charnel dont le narrateur est le sujet est particulièrement bien décrit. Les tensions sexuelle et narrative se fondent quasiment parfaitement l'une à l'autre.

J'aurais sans doute préféré, pour éviter cet aspect un peu cliché, que les amants fantasmatiques prennent plus de place, et que le nombre d'amants réels soit diminué (un seul, le serveur du restaurant, m'aurait semblé suffisant). de cette manière, j'ai l'impression que le caractère fantastique de l'histoire aurait gagné en intensité. Même si elle est une composante quasi obligatoire du texte érotique, la facilité d'accès au sexe me semble enlever du sens aux apparitions fantasmatiques, les rendant forcément moins nécessaires.

L'amant fantasmatique n'est pas qu'une longue initiation à la sexualité entre hommes. Aux désirs du narrateur, s'ajoute une part de mystère qui émane certes des forêts bretonnes, mais qui vient également de la disparition d'un chef scout qui va préoccuper les esprits des gens du coin. Une intrigue presque policière qui est la bienvenue mais qui aurait gagné, une fois de plus, à bénéficier d'une plus grande importance. Même si je dois reconnaître que le jeune gendarme qui séduit le narrateur ne me laisse pas forcément insensible, leur liaison donne en réalité lieu à des épisodes qui déforcent quelque peu la vraisemblance du récit. Si cette double intrigue permet à l'auteur de mettre en lien la sexualité et la mort, les fameux Eros et Thanatos, quasiment toujours présents quand il s'agit de littérature homosexuelle, cela manque légèrement à mon sens de profondeur.

C'est donc une lecture très plaisante que celle de L'amant fantasmatique, qui est une belle entrée en littérature pour Guy Bordin, malgré les quelques bémols que j'ai pu évoquer. Un texte sensuel qui se déguste, non sans plaisir.
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Nous faisons connaissance d'un jeune apprenti historien qui fait la connaissance de Jean, cousin lointain découvert par hasard, lors d'un cours donné à la faculté. Jean est maître de conférences en histoire moderne spécialisée dans l'exploration et la colonisation française du Canada. Des histoires de famille ont fait qu'ils ne se connaissaient pas jusqu'alors. Notre jeune narrateur va alors se voir proposer d'aider son cousin pour sa thèse sur la vie en Nouvelle-France.

Tout est retranscrit sous forme de journal de bord où le narrateur retranscrit ces quatre semaines en vase clos avec celui pour qui il se découvre cette attirance inexplicable. Dans ce vase clos, le narrateur se retrouve spectateur impuissant de cet homme qu'il désire. le fantasme se transforme peu à peu en obsession.

Tout au long de cette lecture, nous ressentons un réel inconfort de ce jeune homme face aux sentiments et pulsions qui le poussent vers ce cousin, ce sentiment de gêne vis-à-vis de ce parent et cette envie d'échappatoire tout en désirant profondément aller jusqu'au bout de son fantasme. Il est clairement tiraillé entre ce qu'il ressent jour après jour et qui ne fait que s'accentuer.

Entre le réel et le fantasme, la frontière est infime. L'auteur retranscrit avec brio ces sentiments de perdition et d'angoisses qui en découlent.

Les descriptions des ressentiments du personnage principal renforcent ce sentiment de vase clos, cet inconfort que nous ressentons, en même temps que le narrateur au fur et à mesure ce désir montant et pourtant insatisfait. Notre lecture devient alors à l'image de notre personnage anxiogène. Puis tout s'emballe. On ne sait plus distinguer le rêve et la réalité. le doute s'immisce chez le lecteur.

À l'image de ces croyances d'Esquimaux, la métaphore d'amant fantasmagorique est attrayante, mais au final, elle entraîne indéniablement à la folie. On se referme sur soi-même, on s'isole du monde réel… Accepter l'inavouable, composer avec la réalité… Voilà ce à quoi notre narrateur se voit confronté.

Le titre prend alors tout son sens. Et l'on devient à notre tour spectateur silencieux de cette pièce de théâtre où désirs et toxicité se mêlent. l'onirique se mêle à la réalité au point que le fantasme onirique devient horrifique.
Cela donne à réfléchir sur la dimension et la place du fantasme, qui peut tourner à l'obsession, jusqu'à isoler une personne. C'est autour de cette croyance que tourne l'histoire. le tout est habilement mené par l'auteur.

Je peux vous dire que c'était sacré découverte, une lecture qui m'a sorti de ma zone de confort. Ce n'est pas mon genre de lecture de prédilection, je l'avoue, mais ma curiosité m'a poussé à lire, sans savoir quoi penser de ce jeune homme. Sans le vouloir, nous nous retrouvons entraînés dans quelque chose d'incontrôlable… notre lecture devient mystique.

Comme me l'a confié Guy, il préfère laisser parler la liberté de l'imagination. Il navigue aux frontières entre le réel tangible et tout le reste! Et je peux vous garantir que c'est un pari réussi pour ma part !

Préparez-vous à lire quelque chose de hors-norme, mais au combien fascinant… une lecture dont vous ne ressortirez pas indemne.
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