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sur 423 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2021. Ma seconde rencontre avec l'auteure.
Une histoire assez triste, certes, mais un récit introspectif pertinent, qui fait réfléchir à propos de ce qu'on appelle la charge mentale et sur les traumatismes affectifs (plus ou moins inconscients) qui engendrent la frustration, la colère, la solitude et la violence, voire la folie... L'écriture à la fois épurée et percutante de Nina Bouraoui avait encore fait mouche, même si je garde une préférence pour "Beaux rivages".
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Une femme de 50 ans dérape, un soir, et prend en otage son patron durant toute une nuit.
Apparemment c'est une femme normale, mère de 2 enfants, divorcée, qui trime pour s'en sortir à la Cagex, entreprise de caoutchouc.
Pourtant, elle cache un secret, enfoui au fond d'elle, qui resurgit à ce moment et lui fait commettre cette faute punissable en justice, et qui la fait passer pour folle.
Car qui fait une chose pareille de nos jours ?

Nina Bouraoui nous dépend le portrait d'une femme meurtrie dans son adolescence et qui traine cela toute sa vie. Dans sa vie de femme d'abord, puisque dès le jour de son mariage une tâche de cerise sur sa robe blanche lui fait présager le pire. Aussi ne saura-t-elle pas déçue, ni surprise lorsque son mari la quittera et l'abandonnera avec ses 2 garçons. Dans son travail ensuite, où elle se fera dominer par un patron tyrannique, oppressant et manipulateur.

Dans « Otages », Nina Bouraoui ne nous fait pas vivre une descente aux enfers, mais nous relate avec des mots simples et un phrasé fluide, sans mots durs ni fioritures, que ce dérapage et ses conséquences sera finalement un soulagement pour Sylvie Meyer, une façon d'exorciser son mal être depuis ce qui lui était arrivé à 15 ans. Elle se départit de cela, de sa famille, de son rôle de mère, et trouve ainsi l'apaisement dans le fait d'être prise en charge et de ne plus avoir à s'occuper d'elle, des enfants, de son boulot, de la maison. Elle prend enfin du temps pour elle, et parvient même à écrire une première lettre explicative à son ex-mari qui traduit tous les non-dits de leur histoire. Et surtout elle ne regrette pas sa « faille », au contraire. Bel éloge de la rédemption et des violences sourdes et sournoises faites aux femmes. Il faut savoir que certaines se rebiffent, pour leur bien d'abord, et celui des autres femmes ensuite.

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Sylvie Meyer est une femme de cinquante-trois ans, mère de deux adolescents. Après 25 ans de vie commune, son mari la quitte. Comme toujours, elle encaisse sans rien dire et poursuit sa vie. « Je ne suis jamais tombée, jamais, même quand mon mari est parti. Je suis forte, les femmes sont fortes, davantage que les hommes, elles intègrent la souffrance. C'est normal de souffrir. C'est dans notre histoire ; notre histoire de femmes. » Mais la douleur qu'elle s'interdit d'éprouver va en réveiller une autre qu'elle s'est évertuée à enfouir au plus profond d'elle-même pendant toutes ces années.
Elle se raccroche alors à son poste auquel elle tient tant, qui lui offre de nouvelles responsabilités. Son patron, manipulateur, va la flatter pour lui faire faire un sale boulot. C'est l'humiliation de trop qui va la faire basculer vers le passage à l'acte.
Nina Bouraoui décrit la condition des femmes avec lucidité et pertinence. le titre « otages » est écrit au pluriel. Sommes-nous toutes otages ? La réponse semble être oui. Otage de sa féminité, otage du regard des hommes, otage de la violence sociale, otage de l'injonction à réussir dans tous les domaines.
Combien de fois, au cours de ma lecture, me suis-je sentie proche de cette femme.
On suit Sylvie, je dirais même on l'écoute comme le ferait un psychanalyste avec sa patiente. Toutes les pièces du puzzle sont en place pour refaire le parcours depuis l'enfance à ce moment de bascule.
C'est une fois en prison qu'elle se sent libre. Libre d'être enfin elle-même.
Nina Bouraoui nous livre un roman puissant dont l'écriture très moderne nous donne des uppercuts. Elle va à l'essentiel comme une urgence à dire.
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Toute la force de ce livre tiens à son écriture. le roman se lit d'un seul souffle, comme si la narratrice se libérait de son histoire, et qu'il nous était impossible de l'interrompre.
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📰 « Je m'appelle Sylvie Meyer. J'ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon marie depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n'ai aucun antécédent judiciaire. »

📖 C'est avec ces phrases que j'ai débuté ce récit, et un récit très percutant!

👩🏻 Ce roman dresse le portrait d'une femme ordinaire, marié, mère, travailleuse cadre à temps plein. Une femme qui se retrouve au pied du mur, étriquée dans sa vie et commet un acte condamnable. ⛓

🕯J'ai beaucoup aimé ce récit, il dresse les différentes émotions qu'une femme peut traverser et ressentir lorsqu'elle se sent submergée.

🌗 Ce livre parle aussi de la condition de la femme, de la maternité. Elle dénonce la société patriarcale, la solitude qui peut être celle de chacun d'entre nous, qui peut mène au point de non retour.

🌸 La plume de l'auteure est poétique. Des phrases courtes dynamique et percutante, qui me donne envie de découvrir ces autres romans.
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Sylvie est tiraillée entre être une bonne employée, une bonne mère, une bonne épouse. C'est quelqu'un qui fait ce qu'elle a à faire. Sa tête travaille pendant que s'exécutent des gestes mécaniques. Son mari la quitte, elle encaisse en silence. Alors quand son patron lui demande de l'aide pour faire un peu de ménage parmi les employés, elle a un mouvement de recul, puis accepte. C'est une bonne employée. Mais cette fois-ci elle flanche. Ou plutôt elle s'affirme et affirme que la violence de ce monde capitaliste n'est pas pour elle. Ce livre est l'histoire d'une femme comme toutes celles dont on entend résonner les petits talons dans les halls d'entreprise qui se dirigent vers leur bureau comme une armée de fourmis jusqu'au moment où l'une d'elle arrête de marcher. Oui, il faudra de nouveau se soumettre à cette insupportable mécanique mais pendant quelques secondes, quelques minutes, le pouvoir est à elle.
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J'ai rapidement été embarquée dans l'histoire de Sylvie, un personnage qui a de nombreuses choses à dire sur sa vie et sa condition de femme, épouse, mère et travailleuse.
Je l'ai lu en un jour car je voulais tout savoir de l'histoire.
Cependant, j'ai trouvé le début plus ''intéressant'' que la deuxième partie. Il y a comme une sorte de déséquilibre, à mon sens, ce qui m'a déstabilisée dans ma lecture.
Mais curieuse 😜, je vais poursuivre ma découverte de cette auteure.

Précision: il s'agit d'une pièce de théâtre qu'elle a réécrit pour en faire un roman.
Lien : https://www.instagram.com/ju..
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Personnellement, Sylvie m'a attristé, pris par les tripes un peu. Sans doute que c'est une scénario classique pour un bon nombre d'entre nous... J'ai aimé partager son puit...
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