Extraordinaire histoire d'un jeune auvergnat dans la superbe collection terre humaine.
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En dehors de sa vie propre, le village a besoin pour subsister de la prairie qui lui fournit le foin pour la nourriture des bêtes, de la forêt qui lui fournit le bois de chauffage, du torrent pour l'irrigation des prairies....et la pêche la truite, enfin de la montagne gazonnée pour l'estive des bêtes. Ces quatre aspects de la nature ont chacun leur existence particulière et, comme les humains, leurs sourires et leurs colères. J'ai suivi sur le vif les traits les plus saillants de leur caractère.
Avant-propos
Henriette, la fille aînée, une délicieuse blonde de seize printemps que l'existence au grand air paraît d'une fraîcheur exquise, surveillait le troupeau de vaches et de brebis dans la forêt. Son chien fidèle, un gros berger à poils longs, doué d'intelligence presque humaine, empêchait l'évasion des bêtes vers les lointaines prairies qu'elles flairaient avec un sentiment infaillible.
Les Robinsons de la Truyère
Une haine implacable, à l'épreuve du temps, animait l'une contre l'autre deux honorables familles du village de Leybros : les Courbebaysse et les Tanavel. elle faisait pour ainsi dire partie intégrante de l'héritage et se transmettait fidèlement de père en fils. À vrai dire, les antagonistes actuels auraient été bien en peine d'en expliquer l'origine exacte, mais tout le monde au village savait qu'elle avait pris naissance et s'alimentait...à une source qui jaillissait à flanc de côté, juste au_dessus de deux près fertiles appartenant, l'un aux Courbebaysse, l'autre aux Tanavel. ce capricieux filet d'eau naissait dans le communal et les exploitants des deux prés en contrebas pouvaient également en revendiquer la propriété.
La prairie
La source
D'où venait ce vieillard ? Nul n'aurait pu le dire. Il avait la majesté d'un grand seigneur sous les haillons d'un manant. Ses mains noueuses et décharnées écartaient les arbustes et les broussailles avec une force singulière. il avait parcouru maintes provinces et affronté maints périls pour venir se prosterner, au soir de sa vie, sur la tombe de sainte Foy. Sans doute avait-il accompli en son jeune temps des prouesses merveilleuses, car ses prunelles gardaient comme un reflet de prodige. Les oiseaux des bois chantaient sur son passage; les biches farouches ne fuyaient pas à son approche ; une sorte d'accord tacite semblait exister entre lui et la nature.
Le pèlerin de Conques
Les reliques du passé conservent l'empreinte de la splendeur ou de l'obscurité des peuples disparus. Comme les inégalités sociales, les inégalités de civilisation ne s'arrêtent pas au seuil obscur du tombeau et se perpétuent à travers les âges. L'histoire gauloise et l'histoire romaine offrent le même contraste qu'une hutte et un palais.
Mais la hutte abrita peut-être plus de vertu, de courage ou de grandeur d'âme que les somptueux temples à peine entamés par les ans...De quel droit l'orgueil éclipserait-il la modestie après deux mille ans d'obscurité commune ?
Les légendes du passé