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Citations sur Le vide et le plein : Carnets du Japon 1964-1970 (58)

L'agrément qu'il y a à dormir sur le tatami, c'est d'avoir ainsi le dos collé au sol, de faire corps avec la terre et – quand le calme et le silence de la nuit le permettent – de se sentir et de partager la vaste rotation dans laquelle elle vous entraîne. Les couvertures tirées jusqu'au menton, les mains à plat le long du corps on fend l'espace comme un boulet chauffé au rouge. On pense aux autres corps céleste, aux orbites qui s'infléchissent et qui divergent, aux attractions, aux répulsions, aux lentes figures qui se tracent à des vitesses inconcevables. Dans cette salle de bal obscur qu'est devenue la nuit, la natte, la maison, le quartier et les douze millions de dormeurs qui l'entourent pivotent avec un ensemble admirable pendant que je me pose la question de ma place à moi là-dedans, qui reste à débattre. Le sommeil vient avant la réponse.
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Lorsqu'on a vraiment un but, les jours ne se ressemblent pas. Il n'y a plus de quotidien, plus rien qu'une immense trajectoire tendue. Ainsi sont les saints. Et la notion même du quotidien, dans cette perspective, au lieu d'évoquer la vie machinale, n'exprime plus que la périodicité de vastes rotations qui font progresser dans une direction choisie, de la même façon que le temps cyclique des saisons se combine au sens linéaire de la vie.
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Il en va souvent ainsi des gens qui "font les mystérieux": c'est leur néant qu'ils dissimulent, ou l'espoir, qu'après tout on ne peut blâmer, que derrière ce néant dont ils souffrent se cache quelque chose qu'ils ne connaissent pas encore.
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Ce n'est jamais la vie qui décline, mais seulement l'idée qu'on parvient à s'en faire.
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"Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme."
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"Cette politesse, et tous ces salamalecs qui sont comme des sacs qu'on entasse devant la porte en vous laissant dehors, tout ça n'est pas pour moi. Mais alors, me direz-vous, l'étranger et le Japonais ne se rencontrent-ils jamais ? Cela arrive, mais c'est rare : il faut l'ambiance (kimochi), des assurances, des go-between, des cornacs et des circonstances aussi exceptionnelles que celles qu'il faut pour que les éléphants se reproduisent dans les zoos."
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"Re-Japon. Une compréhension méthodique, rationnelle : on voudrait bien ! et que de temps gagné ! Mais le pays ne s'y prête guère. Il joue avec nos nerfs, peu faits à sa musique, nous impose son rythme qui est rompu et nous fait passer plusieurs fois par jour de l'aigreur chagrine à la gratitude sans mélange. nous autres Occidentaux avons été formés, dans l'intelligence progressive des choses, à une méthode qui ne vaut rien ici. Il faut s'assouplir et attendre. Amasser des notes et attendre. Travailler et attendre une éclaircie, ou plutôt une clairière d'où l'on puisse voir la forêt."
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Ici, si vous voulez honorer un homme ou un objet, donnez-lui de l'espace.
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Il en va souvent ainsi des gens qui "font les mystérieux" : c'est leur néant qu'ils dissimulent, ou l'espoir, qu'après tout on ne peut blâmer, que derrière ce néant dont ils souffrent se cache quelque chose qu'ils ne connaissent pas encore.
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Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thé amer et de ces grosses flutes de bambou dans lesquelles on engouffre l'air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d'une mélancolie qui en dit long sur le pays.
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