Des saisons et une rose

Ce livre n'est pas un roman banal. En effet on y retrouve ici 4 romans de l'auteur. Tout d'abord je tenais à vous parler de la préface de @francoisbusnel que je trouve remarquablement juste et réel ! Pour une fois qu'une préface est tranchante de vérité je voulais le signaler !

On retrouve donc 4 romans que j'ai apprécié. J'en connaissais deux : le plateau et Né d'aucune femme. J'ai donc découvert : Grossir le ciel et Glaise.

Bouysse grâce à son écriture remarquable sait faire ressortir la noirceur humaine avec poésie ! Je pense que peu d'auteurs en sont capables ! C'est pour moi un leader dans la littérature contemporaine.

L'auteur nous balade entre différentes émotions tout au long de ses récits : colère, terreur, dégoût. Mais aussi : amour, tendresse, empathie et bienveillance.

Les personnages au caractère bien ficelé sont rapidement attachants malgré leurs côtés obscurs. Des personnages féminins réaliste et fiable criant de vérité.

En bref pas de bémol à souligner ! C'est un excellent livre pour tous ceux qui souhaitent découvrir les ouvrages de Fanck Bouysse !

Petit plus : coup de coeur pour Né d'aucune femme !

Sacré morceau que ce recueil de 4 romans... Un véritable monde en lui-même, qui prend les lecteurs aux tripes, si poisseux et profond qu'il l'englue et lui rend difficile de s'extraire complètement de son emprise.

4 histoires différentes, mais toujours le même monde imprégné d'une nature rude, âpre et hostile, de personnages taiseux, violents et pourtant tendres, de destins torturés et tortueux, esclaves d'un labeur dont il semble impossible de se soustraire. Un monde dans lequel les hommes forcent et peinent à survivre, sans qu'il ne leur soit pourtant offert le réel espoir d'un calme paradis à atteindre.

Économe d'actions et de dialogues, le récit impeccablement écrit porte toute sa force dans la description brute, aussi pesante que subtile, de la nature du monde - tant sous sa forme végétale que sociale. Un style hyperréaliste, résolument moderne, qui m'a fait penser à des auteurs anglophones comme Gabriel Tallent ou Jean Hegland.

On accroche, ou on déteste ce style abrupt, noir et sans concession - mais il est chargé d'une poésie sourde ne laisse pas indifférent, et il suffit en lui-même à tenir le lecteur en haleine, sur des intrigues aux abords pourtant simples, voire minimalistes.

Des milliers de pages plus tard, on se surprend à avoir plusieurs fois frôlé le malaise, confronté la colère, l'injustice, l'horreur, mais d'être tout de même resté profondément accroché à sa lecture - et d'en garder pour longtemps des traces en soi, comme des racines que la nature profonde a fait pousser en nous.