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EAN : 9782253086468
448 pages
Le Livre de Poche (26/09/2018)
3.97/5   861 notes
Résumé :
Au pied du Puy-Violent dans le cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir pour la guerre. Les dernières consignes sont données aux femmes et aux enfants: même si on pense revenir avant l'automne, les travaux des champs ne patienteront pas. Chez les Landry, le père est mobilisé, ne reste que Joseph tout juste quinze ans, en tête à tête avec sa mère et qui ne peut compter que sur Léonard, le vieux voisin. Dans une ferme voisine, c'est Eugène... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (216) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 861 notes
Chantegril, au pied du puy Violent, août 1914. Victor, comme tant d'autres mobilisés, doit quitter son Cantal et laisser derrière lui femme et enfant. Avant de grimper sur son cheval, quelques recommandations à l'oreille de son fils, Joseph, 15 ans, devenu maintenant l'homme de la famille pour un moment. Un moment qui, tous l'espèrent au fond d'eux, ne s'éternisera pas. L'adolescent, entouré de sa mère, Mathilde, et de sa grand-mère, Marie, va s'acquitter des tâches inhérentes à la ferme sous l'oeil avisé du vieux Léonard, ami et soutien de la famille. Non loin de là, dans la ferme voisine, les Valette, un couple aigri et brut, lui dont la main atrophiée l'empêche d'accomplir son devoir et elle qui pleure son fils parti au front, recueillent chez eux leur belle-soeur et leur nièce, le père étant lui aussi parti à la guerre...

C'est dans ce contexte tragique que Franck Bouysse plante le décor de son roman. C'est dans ces campagnes vidées de ses hommes valides que vont se jouer des drames, au coeur de cette nature sauvage. L'on fait la connaissance de Joseph, un adolescent, entouré de sa mère et de sa grand-mère, qui va peu à peu prendre conscience du monde qui l'entoure. Un monde empli de rancoeurs, de violence, d'aigreur, d'amertume, de souffrance mais aussi d'espoir et d'amour. L'auteur dépeint avec force et âpreté des êtres taiseux parfois meurtris, aigris, généreux ou encore insouciants. Au loin, la guerre gronde et l'orage, au puy Violent, n'est jamais bien loin. Franck Bouysse nous offre un roman fort, puissant, parfois étouffant. Une fresque poétique, initiatique et sociale servie par une narration ciselée et une plume lyrique, riche et d'une grande justesse.
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Que j'aime cet auteur !
J'ai lu mon Franck Bouysse dans le désordre.
D'abord son premier roman, mon premier, Grossir le ciel, une révélation comme je n'en avais pas eu depuis longtemps en littérature.
Puis son deuxième, mon deuxième, Plateau, bon, très bon sans atteindre les mêmes sommets, une confirmation tout de même.
Puis Né d'aucune femme, son quatrième, mon troisième, un choc qui résonne encore, LE coup de coeur de mes lectures 2019.
Et enfin, celui-ci, son troisième, mon quatrième donc.

Si j'avais lu dans l'ordre bien gentiment, juste après Plateau, je pense que je l'aurais trouvé absolument formidable. Là, après Né d'aucune femme, je le trouve excellent et le vois comme une montée en puissance qui annonce la suite.

Les premières pages sont saisissantes. On est en août 1914, la veille du départ du père pour la guerre. La vieille Marie, sa mère, est accrochée à un mystérieux coffret métallique, terrifiée par l'orage qui gronde violemment.

«  Marie était prisonnière de funestes pensées qui se propageaient dans sa tête comme un coulée de boue glacée. Si Victor ne devait pas revenir de la guerre, elle perdrait tout, s'affaisserait à la manière d'une herbe cisaillée par la faux, et rien n'y ferait contre une telle douleur, pas même la présence de ce petit-fils qui lui ressemblait tant, qu'elle chérissait sans honte, à croire que ce genre de manifestation sautait les générations. Elle pensa aussi à Mathilde, si effacée, si fragile. Marie ne la sentait pas armée pour faire face à la place vide dans le lit, ce désespoir qui saisirait sa bru, ce désespoir dont elle savait tout. L'expression tangible de sa peur n'avait rien voir un vide quelconque, mais plutôt avec son propre effondrement de mère. Une paralysie intérieure dont elle ne voulait surtout rien montrer et qu'i l'avait prise depuis que les cloches De Saint-Paul s'étaient mises à sonner à contretemps. Marie se sentait vieille. Bien trop vieille pour se suffire du labeur. Son coeur et son corps fatigués auraient eu besoin d'être ménagés, mais elle haïssait le repos et le haïrait infiniment plus lorsqu'on son fils serait parti pour la guerre. Elle savait ce qu'une femme peut finir par accepter. Une mère, jamais. »

Dans ce roman, toute la patte Bouysse s'exprime à plein : un monde rural dans lequel couve une tragédie nourrie de la découverte de l'amour , de rancoeurs cuites, de fatalisme paysan ; une écriture lyrique qui emporte le lecteur sans souci de mesure ; de la rudesse âpre à chaque page. Toutes les émotions sont exacerbées par le contexte guerrier qui dérègle le monde traditionnel et semble ouvrir des brèches à la folie des hommes. La tension monte très vite et s'éteint jamais. On sent que le drame couve, on sent de quelle direction il va venir, mais on n'a ni l'heure ni le lieu, ni la modalité ultime.

Les personnages sont tous formidablement campés, on les voit, on comprend leur ressort à défaut de les aimer tous et de les comprendre tous. J'ai particulièrement apprécié celui de l'épouse de l'affreux Valette, taiseuse, qui va précipiter l'action lorsqu'elle bascule dans une folie inattendue.

Bien sûr c'est très sombre même si la noirceur de ce roman est éclairée par une très belle histoire d'amour naissant, d'une délicatesse dingue, ainsi que par la relation quasi filiale qui unit le jeune Joseph au vieux Léonard, celui qui transmet et réconforte alors que le vrai père est loin, au front.

Que j'aime cet auteur, donc !

Merci à cette belle maison d'édition, La Manufacture de livres, de le soutenir depuis le début !
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Lecteur, c'est pas un métier facile....
Enfin, lire ça va, mais c'est l'après qui se complique, quand il faut parler de ce qu'on vient de lire. Facile me direz-vous, surtout si l'on a aimé.
Et bien non, moi je vous le dis, quand on a adoré, quand on a été enthousiaste à une lecture, quand, le livre refermé, vos pensées sont encore dans ses paysages et décors, quand ses personnages continuent de vous hanter, quand vous avez envie de crier à la gloire de l'auteur et de son oeuvre, quand on pourrait vous juger fou d'un tel excès, rien n'est simple.
Glaise est un coup de coeur,  oui, un vrai, il ne sera pas le seul de mon année littéraire, mais voilà quoi, il est ...enfin....comment dire.... vous voyez, quoi.... Mais si ! Ce bouquin que tout lecteur espère,  celui qui remue les tripes, celui dans lequel il y a de l'amour, des larmes, des cris, des morts, celui qui contient la vie, les vies. Ce livre qui raconte, un temps, des saisons, des gens, une terre.
Glaise c'est 1914, mobilisation générale. Dans un coin du Cantal, Saint-Paul de Salers, là où coule la Maronne, toutes les familles voient partir leurs hommes. Ne restent, pour s'occuper des fermes que les femmes, les enfants, les vieillards et les invalides. Joseph, 15 ans et de ceux-là, de ceux qui grandieront et relèveront le défi de continuer le travail de leurs aînés. Loin du bruit des canons, de ce conflit qu'on préfère taire et là où l'on évite de parler des absents. En cette période perturbée, c'est la vie de ces quelques exploitations regroupées dans un hameau de cette commune auvergnate, que nous retrace la plume incroyable de Franck Bouysse.
Il y a quelques semaines déjà,  j'ai croisé l'écriture d'un auteur sur un roman assez proche, par certains côtés, de celui-ci, j'avais d'ailleurs fait part, là aussi de mon admiration. Alors moi, je le dis haut et fort, si je trouve la lampe d'Aladin, j'ai un souhait, qu'on me donne le talent de tels écrivains. Je ne sais pas quel genre de plaisir procure l'écriture de tels ouvrages, mais si c'est à la hauteur du plaisir de les lire, c'est jouissif, le bonheur total.
Une amie, quelques jours avant sa parution, a attiré mon attention sur une bande annonce dans laquelle l'auteur parlait de son travail. Merci à elle, merci a l'éditeur,  merci Mr Bouysse, merci à cette libraire, dépitée le jour ou j'ai voulu me le procurer puisque ne l'ayant pas encore reçu, et qui m'a encouragé à lire ce livre qu'elle avait adoré. Bon, j'arrête là avec mes merci, on est pas aux Césars tout de même. ..
J'en entends qui râlent. Non, je n'en dirai pas plus, Glaise est un roman noir, brut comme la terre et les gens qu'elle porte, et le reste c'est à vos yeux de le découvrir et à votre coeur de l'apprécier mais bon sang, si vous l'aimez pas celui-là.... comme dirait Sandrine (qui se reconnaîtra)... je mange mon chapeau.
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En ce début de 20e siècle, la vie dans les montagnes du Cantal est rude. Elle le devient bien plus encore lorsque la mobilisation de la Grande Guerre vide les fermes des hommes valides. Au village de Chantegril, ceux qui restent s'organisent tant bien que mal : chez les Lary, Joseph, quinze ans, trime aux côtés de sa mère et de sa grand-mère, avec l'aide d'un vieux voisin. Chez les Valette, le père rage de n'avoir pu partir au front en raison de sa main mutilée : redouté de tous pour sa rancoeur et sa méchanceté, il s'adonne violemment à la boisson et à la persécution de son entourage, soudain élargi par sa belle-soeur et sa nièce débarquées de la ville pour trouver refuge à la ferme.


Le décor est planté pour la mise en place d'un drame dont la tension ne va faire que s'amplifier au fil des pages. Bien peu de choses se passent en réalité : les jours se succèdent selon l'immuable rythme des travaux agricoles, dans une atmosphère pesante et orageuse. Hommes et femmes s'épuisent dans un labeur incessant et une succession d'épreuves qui usent les caractères ou les transforment en bêtes enragées. Les douleurs font d'autant plus de ravages qu'elles s'enfouissent dans le silence de ces êtres rudes et taiseux, impitoyablement endurcis par la vie. Les drames, lorsqu'ils explosent, en sont d'autant plus meurtriers.


Ambiances et caractères sont criants de vérité : chaque geste, chaque mot sont restitués avec une précision cinématographique et une justesse d'observation qui leur confèrent un réalisme absolu. Impossible de ne pas se sentir transporté sur cette terre, dont la beauté n'a d'égale que son âpreté, et qui ne pouvait engendrer que des êtres forts, courageux et obstinés, aussi durs et cassants que des cailloux sous le gel.


Servie par une langue ciselée d'une remarquable beauté, cette fresque rurale noire immerge le lecteur dans un récit tellurique oppressant, qui écrase peu à peu ses personnages sous le poids d'une vie misérable où s'usent peu à peu tous les espoirs : rien d'autre que des drames engendrés par l'ordinaire et vécus dans le silence, restitués ici avec un réalisme et une justesse qui forcent l'admiration. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je n'ai jamais été très généreux envers Franck Bouysse au niveau des étoiles octroyées, mais je reviens quand même vers lui car, au-delà des imperfections de ses textes, il a du style et je le trouve particulièrement bien déployé dans cette glaise cantalaise.

Alors quatre étoiles -- j'ai failli succomber à la cinquième -- car ce roman noir est incontestablement très beau, structuré, empli d'images de la nature, des odeurs des fermes, du travail de la terre, avec en toile de fond la Grande Guerre qui fauche les vies, écrivant déjà sur de futurs monuments aux morts tant de noms d'êtres arrachés à leur terre, à leur vie pour succomber dans des combats dont ils ne pouvaient comprendre l'absence de sens.

Les personnages sont très travaillés par Franck Bouysse, avec, du côté des hommes, le jeune héros, Joseph, intègre, docile, amoureux, très attachant, mais aussi les autres tels que Léonard, père de remplacement plein de connaissances et de compréhension, et enfin le "méchant", Valette dont les traits dessinés par Bouysse me rappellent certains fermiers intransigeants que j'ai pu connaître encore qu'ils n'aient pas sombré dans l'ignominie de Valette.

Les femmes sont aussi de grandes figures de ce roman, depuis la grand-mère, Marie, prête à affronter le grand passage qu'elle sent venir et qu'elle accepte malgré la peur de mourir dans la nuit, Mathilde, la mère que Bouysse a voulu peut-être insignifiante pour compenser avec l'épouse de Valette, Irène, pas gentille, mais brisée par les malheurs et par son mari, jusqu'à Anna, la jeune fleur arrivée de la ville avec laquelle Joseph partagera des émois que j'ai trouvés très beaux. Certains pensent qu'en 1914 les jeunes ne franchissaient pas aussi abruptement les pas qui vont de l'amour naissant au plaisir délirant des corps. Ceux-là n'ont pas bien regardé ce qu'étaient la vie et l'amour de tous temps, même si morale civique, religion ou quelque autre contrainte condamnaient par principe ou concupiscence.

Dieu est un autre grand présent de ce roman vécu dans les campagnes du Cantal où la foi se partageait entre crainte, sincérité ou tout simplement évidence. J'ai bien aimé le commentaire à propos de la grand-mère qui "continuait de croire au bon Dieu mais plus beaucoup aux curés".

Alors, il faut évoquer la fin, toute dans le style de Bouysse, je ne dirais pas qu'elle est bâclée comme je l'ai ressenti dans d'autres de ses romans, et s'il lui manque certaines précisions, l'interprétation est offerte au lecteur et les trois dernières pages évoquant un berger restant auprès de ses "bêtes impassibles" plutôt qu'aller annoncer une ultime découverte m'ont vraiment séduit.

Donc, un beau roman, torturé, travaillé, très abouti.
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critiques presse (2)
Actualitte
06 juin 2019
C'est un magnifique récit qui tient son lecteur en haleine, suspendu à ce qui l'attend à chaque fois qu'il tourne une nouvelle page sans que l'intensité ne faiblisse jamais.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
20 octobre 2017
Dans « Glaise », drame rural de la Grande Guerre mais loin de son tumulte, l’écrivain corrézien creuse au plus profond de ce rude Massif central qui l’inspire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (213) Voir plus Ajouter une citation
" le balancier d'une pendule repandait du temps en un lieu qui ne savait apparemment qu'en faire "
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Joseph tenta de se raisonner, se demandant comment ce qui n'existait pas avant pouvait se mettre à compter autant du jour au lendemain. Il ne s'agissait pas simplement d'Anna, mais aussi de l'empreinte qu'elle avait abandonnée, comme une trace figée dans les neiges éternelles, ce baiser qui avait chamboulé les géographies de Joseph. Il ne trouvait pas de mots pour qualifier cette sensation vorace, de toute façon, il lui aurait fallu en inventer de nouveaux et il n'était pas dans l'invention. Des mots, il n'en possédait pas tant que ça, en tout cas pas qui auraient pu convenir pour rendre grâce à ce sentiment, la conscience surnaturelle que ce baiser n'était pas une pierre posée au hasard, mais qu'il s'agissait d'une construction grandiose s'élevant bien au-delà des montagnes. Reconnaître et nommer l'odeur de l'acacia en fleur, du chèvrefeuille, les oiseaux à leur chant, la plupart des animaux embusqués dans ce grand cirque, les arbres, tout cela était en son pouvoir. Et voilà que cette grande encyclopédie devenait obsolète, mise respectueusement à distance par de nouvelles vérités, une présence importée, une forme magistrale de chair, l'expression d'un miracle.
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"Joseph tenta de se raisonner, se demandant comment ce qui n'existait pas avant pouvait se mettre à compter autant du jour au lendemain. Il ne s'agissait pas simplement d'Anna, mais aussi de l'empreinte qu'elle avait abandonnée, comme une trace figée dans les neiges éternelles, ce baiser qui avait chamboulé les géographies de Joseph. Il ne trouvait pas de mots pour qualifier cette sensation vorace, de toute façon, il lui aurait fallu en inventer de nouveaux et il n'était pas dans l'invention. Des mots, il n'en possédait pas tant que ça, en tout cas pas qui auraient pu convenir pour rendre grâce à ce sentiment, la conscience surnaturelle que ce baiser n'était pas une pierre posée au hasard, mais qu'il s'agissait d'une construction grandiose s'élevant bien au-delà des montagnes. Reconnaître et nommer l'odeur de l'acacia en fleur, du chèvrefeuille, les oiseaux à leur chant, la plupart des animaux embusqués dans ce grand cirque, les arbres, tout cela était en son pouvoir. Et voilà que cette grande encyclopédie devenait obsolète, mise respectueusement à distance par de nouvelles vérités, une présence importée, une forme magistrale de chair, l'expression d'un miracle. "
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Tout comme les femmes, les hommes sortaient eux aussi du ventre d'une mère en gémissant, mais ils se prenaient pourtant à se croire plus grands que des hommes dès qu'ils avaient quelques muscles à fourbir contre plus faible, tellement puissants quand ils frottaient leur sexe bandé contre des cuisses pour y enfouir leur éternelle gloire, la révélation dans une simple giclée de foutre cheminant à contre-courant du mystère inoubliable des femmes. Les hommes, qui avaient besoin de boire entre deux ruts pour échapper à leur propre pesanteur, se donner du courage, si pesants, même dans leur sommeil. Ces hommes, qui ne portaient pas les enfants, qui ne les porteraient jamais.
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La terre n'avait pas créé les obstacles pour que les hommes les surmontent et se rapprochent ainsi du Ciel, elle les avait créés pour rien, simplement parce que çà lui chantait. Et elle mentait alors, avec aplomb et majesté, sans volonté de mentir, acoquinée aux saisons, se gardant bien de convaincre la souche et le cadavre. La terre n'aimait pas, ne haïssait pas, ne pensait ni au mal, ni au bien. Ne pensait pas. Les hommes dessus, misérables colons dans leur habit de sueur, avec ce besoin de tout nommer, de ramener la terre à une compréhension factice. Les hommes, qui avaient tant besoin de trouver des explications à ce qui ne demandait rien, quand il aurait fallu écouter, regarder la terre se pencher, aimanter toutes les formes de vie, la moindre particule minérale, et même les oiseaux finissaient toujours par se poser et les poussières par retomber. Mère de tout, qui ne se souciait aucunement de son innombrable marmaille occupée à une conquête illusoire. La terre, et le vaste ciel au-dessus, muet lui aussi, que l'on interrogeait pourtant, à qui l'on faisait dire ce qu'on avait envie d'entendre.
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