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EAN : 9782253189817
1280 pages
Le Livre de Poche (02/11/2022)
4.06/5   16 notes
Résumé :
Grossir le ciel compose le premier récit de ce quatuor des saisons. Un roman noir fulgurant, qui a imposé Franck Bouysse parmi les incontournables de la littérature française contemporaine. Paraît ensuite Plateau, un texte dont la beauté incandescente a marqué la carrière de l’auteur. Prenant pour cadre ce territoire où la sauvagerie de la nature fait écho à l’âpreté des hommes, il nous livre une œuvre ciselée comme un joyau noir. Roman d’amour et de fureur, Glaise ... >Voir plus
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Ce pavé de 1280 pages est une compilation de quatre romans de Franck Bouysse. Des romans au coeur de la campagne profonde, où la nature oscille en féérie et hostilité. Où l'homme s'abrutit dans ses tentatives de dompter pour survivre. Où les silences retentissent et masquent l'indicible, qui pourtant finit toujours par resurgir pour le plus grand malheur de ceux qui auront voulu savoir.

La guerre (Glaise), la misère culturelle (Né d'aucune femme), la filiation occulte (Grossir le ciel) la violence (Plateau), sont les grands thèmes de ces quatre romans qui ont pour fil rouge un décor abrupte et indifférent aux états d'âmes de ceux qui le foule.

De la sobriété des dialogues qui claquent, qui disent les mots avares des taiseux, à la description subtile et sublime de la campagne au gré des saisons, on reconnaît une patte, un style. On pense alors aux auteurs de nature writing à l'américaine, mais aussi à Giono, à Zola. Sans toutefois tomber dans l'écueil d'une littérature désuète.

Une excellente façon de découvrir ou de relire les romans de Franck Bouysse, le chantre de la noirceur de l'âme humaine.

1280 pages le Livre de poche 2 novembre 2022
#DesSaisonsetuneRose #NetGalleyFrance
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Ce volumineux opus (environ 1 200 pages quand même) regroupe en fait 4 romans de Franck Bouysse et nous emmène dans des endroits reculés de la campagne, entre les Doges dans les Cévennes pour « Grossir le ciel », puis direction la Corrèze, avec le plateau de Millevaches, pour découvrir « Plateau », pour nous perdre ensuite le Cantal, avec « Glaise » et enfin on file dans le XIXe siècle avec le sublime « Né d'aucune femme ».

J'ai choisi ce pavé, alors que j'avais déjà lu et aimé « Grossir le ciel » https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/10/11/grossir-le-ciel-de-franck-bouysse/

et « Né d'aucune femme », https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/10/17/ne-daucune-femme-de-franck-bouysse/

en pensant lire seulement les deux romans que je ne connaissais pas, et en fait, je les ai lu tous les quatre ! Je vais donc parler davantage de ces deux derniers :

Dans « Plateau », on quitte les Cévennes pour investir la Corrèze notamment le Plateau de Millevaches tout aussi abrupt quoique différent. Un couple Virgile et Judith, son épouse malade qui ont élevé leur neveu George qui vit dans une caravane. Pas loin on trouve Karl, boxeur débordé par ses pulsions sexuelles entrecoupées de préoccupations religieuses, qui fait passer sa violence dans la boxe tandis que rode un mystérieux chasseur. Tout ce petit monde vit dans ce monde étrange de labeur lorsque surgit Cory, femme battue qui a fui celui qu'elle surnomme son homme-torture. Mais la jeune femme est belle et cela va venir mettre en danger la tranquillité relative rythmée par les rythmes d'une nature ancestrale. L'auteur aborde ici le thème de la violence, intérieure avec une conscience hantée par les démons, ou physique avec les coups,

Avec « Glaise », direction le Cantal, en 1914, où l'on fait la connaissance de Joseph, âgé de quinze ans qui aide sa mère pour tenir la ferme, aidé par un voisin âgé Léonard, tandis que dans une ferme voisine, vit Valette, qui n'a pas pu être mobilisé du fait de sa main atrophié ce qui le rend odieux avec tout le monde. Et lorsque son frère avec lequel il n'a pas gardé de relation (c'est un intello parisien !) lui envoie sa femme et sa fille pour les mettre à l'abri, il va se défouler sur elles, les faisant trimer. On entre dans la première guerre mondiale, avec les hommes valides qui partent au combat, laissant les fermes entre les mains des femmes et des enfants. Sur fond de journées rythmées par un travail harassant, ici encore, l'arrivée de personnes n'appartenant pas au décor immuable va tout remettre en question, révélant le bon comme le pire chez les êtres.

Quatre histoires, quatre thèmes évoqués : les secrets de famille via la filiation, la guerre, la violence, et la misère des pauvres qui ne sont rien pour les riches qui pensent avoir tous les droits sur eux.

J'aime la manière dont Franck Bouysse parle de la nature, de ces territoires reculés, beaux mais d'accès difficile qui se méritent et qui forgent le caractère des hommes notamment leur côté taiseux, leur acharnement à faire survivre leur ferme, leur respect immense pour ce que la Terre leur donne et les sacrifices qu'elle exige d'eux. La plume est magnifique, nous saisit, nous émeut. Bref, ce récit multiple m'a littéralement envoûtée, et pourtant je m'y attendais…

J'avais eu un coup de coeur en première lecture pour « Né d'aucune femme » et paradoxalement c'est celui que j'ai eu le plus de mal à terminer, tant la violence m'a sauté à la figure, peut-être est-ce dû au contexte actuel (violences familiales, féminicides). Ce pavé est remarquable, digne de la plume d'un Zola ou d'un Maupassant par exemple.

Par contre, si vous avez quelque peu le blues en ce moment, il vaudrait peut-être mieux remettre cette lecture à plus tard…

Ah j'allais oublier ! ce pavé est préfacé de belle manière par François Busnel !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Livre de Poche qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la belle plume de son auteur.

#DesSaisonsetuneRose #NetGalleyFrance !
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Quatre romans de Franck Bouysse sont réunis dans ce recueil : Grossir le Ciel, Plateau, Glaise et Né d'aucune femme. Les saisons qui rythment la vie, le temps qui passe, impitoyable au coeur d'une nature rude, coriace, et une rose, une poésie, un espoir… Et le prénom du personnage phare d'un de ces quatre romans, peut-être le plus vibrant en effet.

La préface de François Busnel, rend véritablement hommage à l'écriture de Franck Bouysse: « ces romans, écrits sans souci de genre ni envie de plaire, contiennent toutes les nuances de la noirceur humaine« . Ecrire sans souci de genre ni envie de plaire me semble être l'essence même de la véritable littérature. Authentique.

Les personnages de Bouysse sont façonnés par la pierre, la roche et la terre. L'auteur nous offre une galerie de portraits de paysans, de modestes agriculteurs, de petites gens en somme qui vivent dans la campagne profonde, qui survivent loin de toute modernité, à l'ancienne. Qu'en est-il de la place des femmes dans ce monde? de la matrone ou de la femme soumise, de celle qui attend le mari parti à la guerre et de celle qui fait tourner la ferme. Les deux se rejoignent, se confondent lorsqu'il faut faire face à la violence des hommes. C'est de cela qu'il est question dans les romans de Bouysse : de domination physique, d'apreté verbale, de silences violents. Et ô combien peuvent être violents les silences lorsque les secrets intergénérationnels étouffent chaque existence, sans concession aucune. le malheur, la haine, la rancune se transmettent de génération en génération, en douce parfois sans que l'on s'en rende compte. L'enfance de chacun où naissent les traumatismes destructeurs est une des bases de la noirceur humaine dépeinte chez Bouysse.

Dans Grossir le ciel qui le révèle en 2014, Franck Bouysse entraine son lecteur dans un huis-clos rural saisissant de réalisme. Au coeur des Cévennes, entre Alès et Mende, un hameau appelé Les Doges réunit deux fermes éloignées de quelques centaines de mètres. L'une appartient à Gus, un paysan solitaire et taciturne qui vit avec son chien. Dans l'autre vit Abel, avec qui, au fil des ans, il a sympathisé. Mais les temps changent, l'abbé Pierre disparait et cet évènement national semble être le point de départ d'une nouvelle ére aux Doges. Des visites inhabituelles, une présence inexpliquée, une tension qui s'installe peu à peu entre les deux voisins. La montagne pour seul témoin, un climat âpre et rude, de lourds silence et un fusil…

Dans Plateau paru en 2017, Judith et Virgile tiennent une petite ferme dans un hameau, sur le plateau de Millevaches. Ils ont élevé Georges, leur neveu orphelin qui vit désormais dans une caravane sur leur terrain. Leur voisin Karl est un ancien boxeur aux prises avec des pulsions sexuelles débordantes que rien ne peut apaiser par même une fervente croyance en Dieu. Lorsque arrive de la ville Cory, une jeune femme qui vient trouver refuge au hameau tentant d'échapper au joug d'un mari violent, la vie sur le plateau maintenue par un fragile équilibre vole en éclats.

Glaise, du nom la terre argileuse dans laquelle on peut d'enfoncer et se perdre, se déroule en 1914, dans le Cantal où les hommes vaillants sont réquisitionnés pour la guerre. Ils laissent derrière eux les fermes tenues par les femmes et les enfants. Joseph, quinze ans s'occupe avec sa mère de l'exploitation, avec l'aide de leur vieux voisin Léonard. Dans le domaine voisin, Valette, la main atrophiée est exclu du combat, et se referme sur lui-même dans une rage sournoise. Avec sa femme, ils n'ont d'auttre choix que d'accueillir chez eux sa belle-soeur Hélène et sa fille Anna. Leur présence va semer le trouble et bouleverser la vie au hameau.

Le joyau de Franck Bouysse jusqu'à présent semble être le magnifique Né d'aucune femme. Lu en 2020, je garde pour ce roman une affection particulière, c'était un de mes premiers avis sur ce blog et j'avoue que cette lecture inoubliable m'a profondément marquée. La plume remarquable de l'auteur, fine, ciselée, d'une poésie aérienne transcende un récit d'une rare violence. Nous sommes au 19ème siècle, une jeune fille de quatorze ans, Rose, est vendue par son père à un châtelain nommé Charles, qui vit avec sa mère, la vieille. Tous deux, habités par un ignoble dessein, l'asservissent et lui font connaître l'enfer. Rose trouve toutefois le moyen de relater son calvaire dans un journal intime lu par la suite par un curé de campagne. Grâce à ces mots frénétiques, que l'on croyaient inaccessibles pour une fille de son rang, Rose trouvera le moyen de se libérer de ses bourreaux.

Dans les livres de Bouysse, les dialogues sont brefs, les propos très courts, tout est dit de la façon la plus abrupte qu'il soit. On ne tourne pas autour du pot, pourtant on tait bien des choses, on tire à l'extrême la corde du secret jusqu'à ce qu'inévitablement elle se casse. La nature est exigeante, on lui donne tout et elle prend beaucoup. L'existence rythmée par les travaux des champs, par les saisons, le labeur, le courage, la force ne laissent place à aucune émotion. Cela nous va bien à nous citadin d'aller se vider la tête en montagne ou au fin fond de la campagne, d'oublier nos soucis pour profiter du bon air. Mais lorsque l'on y vit, que l'on y est né et que l'on y meurt, il n'y pas d'alternative possible, « malgré les grands espaces, les gens sont confinés dans leur tête » (F. Busnel). Et dans ce cas, tout tend vers la catastrophe.

Recueil qui me semble être à classer parmi les essentiels de la littérature contemporaine, en tête de fil du roman noir rural. Merci au Livre de Poche via Netgalley pour cette lecture que je conseille aux amoureux du terroir et aux lecteurs désireux de découvrir l'écriture exceptionnelle de Franck Bouysse.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Lorsque je me suis attaquée à ce pavé, compilant quatre romans de l'auteur "Grossir le ciel", "Plateau", "Glaise" et "Né d'aucune femme", dont je n'avais lu que le dernier, je savais que j'allais être attirée dans un monde violent, très noir et ce fut le cas.
Il y a des constantes dans ces 4 romans, qui façonnent un univers propre à l'auteur, reconnaissable dès les premières pages.
* l'intrigue se déroule dans des fermes perdues au milieu de nulle part, dans une nature souvent hostile; c'est un monde voué à disparaître; tout sue l'abandon, l'absence d'espoir et de futur : les outils rouillent, les maisons sont délabrées, les humains sont sans espoir. Par moment, j'ai visualisé des scènes de westerns qui montrent des ranchs perdus, loin de tout, où règne l'abandon.
* les personnages sont des paysans rustres, taiseux, bourrus, amers, violents qui, parfois, laissent affleurer une certaine tendresse ou bonté très vite effacée par la dureté de la vie et des femmes qui subissent la violence des hommes, qui triment autant qu'eux. Les personnages sont, pour la plupart, des êtres fracassés par la vie
* la nature est omniprésente, non pas dans une vision champêtre et idéalisée mais dans sa force brute, sauvage. C'est la nature qui dicte sa loi aux hommes et non l'inverse.
* une tension plane sur tous les romans avec une violence latente, larvée qui ne demande qu'un catalyseur pour éclater; des secrets de famille, des haines ancestrales souvent autour de la terre alimentent cette violence.

Même si on retrouve ces éléments dans chacun des quatre romans, l'auteur sait nous propulser dans des intrigues chaque fois différentes. La force évocatrice de l'écriture, à condition d'éviter le lyrisme exacerbé et les images absconses de "Plateau", nous immerge dans une atmosphère qui nous étreint, nous laisse abasourdis. L'univers de l'auteur est tellement glauque et noir, souvent violent, montrant rarement la bonté de l'être humain, que j'ai du faire une pause entre chaque roman en lisant quelque chose de différent.
Je continuerai, sans conteste, à suivre cet auteur qui me transporte dans un ailleurs, qui m'extirpe de mon confort littéraire et c'est précisément ce que je recherche dans la lecture.
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Des Saisons et une Rose de Franck Bouysse, le Livre de poche, 2022

J'ai découvert récemment cette édition contenant quatre romans de Franck Bouysse : Grossir le ciel, Plateau, Glaise et Né d'aucune femme…
Dans la préface, François Busnel explique ce projet littéraire par une citation du romancier islandais Jón Kalman Stefánsson : « certaines vies semblent si dénuées d'événements notables qu'il est difficile de les décrire. Tout autant que les poteaux d'une clôture. Et pourtant, ce sont ces poteaux qui soutiennent tout. »

Je ne vais pas reprendre ici l'intégralité de mes quatre chroniques, que vous retrouverez facilement sur Babelio ou sur Facebook. Je viens cependant de les relire et quelques mots reviennent souvent dans mes ressentis : économie de personnages, portraits ciselés, huis-clôts dans des endroits isolés, récits captivants, atmosphère étrange et sulfureuse entre le bien et le mal, intrigues très scénarisées, non-dits et secrets, antagonismes, convoitises, jalousies, désirs fantasmés, violence, sens du devoir, tâches quotidiennes et travaux agricoles, descriptions très visuelles, montée en puissance, enchaînement tragique, incarnation dans la monstruosité, écriture magnifique dont j'ai souvent lu des passages à voix haute…

Même si je suis d'accord avec la citation de la préface, je m'interroge cependant sur le fait de regrouper ces quatre récits (1 280 pages) ; en effet, pour moi, chaque roman de Frank Bouysse est une véritable claque littéraire que j'ai besoin de laisser décanter avant de lire un autre de ses livres…

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Plateau

A la lumière du jour, dans l'air malmené par des coulées de vent, il s'enfonce dans une litière d'atomes. Marche. Être mimétique, intime de la roche, avec la sensation d'en sentir la respiration. Cette roche dressée, dominant la lande noyée, ce corps offert et convoité, les odeurs mélangées qu'il tente de dissocier pour se fabriquer un lexique fidèle à la hauteur de son projet. Les animaux sublimés par la traque, ceux qui déjouent un temps sa ruse et finissent toujours par rendre les armes, face à la science du chasseur. Les humains il les observe habituellement dans la lunette de sa carabine, de loin. Les humains, c'est un autre gibier qu'il n'est pas forcément utile de tuer. Détruire peut suffire. Humilier aussi.
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Plateau

Georges entend la porte de la chambre se refermer. Son regard dérive sur les livres . Une vision rassurante. Il fait le point sur certains noms, « les illustres » comme il les nomme, ceux qui lui ont permis de roire un jour qu'il était possible de regarder le vaste monde d'en haut. Se dirige vers un rayonnage, saisit Hamlet sans la moindre hésitation, le feuillette, s'arrête à une page cornée et lit :
Qui voudrait porter ces fardeaux, gémir et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région ineplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?
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Préface de François Busnel

Et puis ici, il y a des monstres. Parfois, on réussit à les identifier comme tels dès leur apparition, un peu comme dans les contes d'autrefois où ils surgissent en se présentant sans masques, voleurs d'enfants, violeurs de jeunes filles, dévoreurs d'âmes innocentes. Mais il y a les autres, ceux à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, et on se demande si en chaque homme ordinaire ne sommeille pas cet ogre que le hasard se chargera, ou non, de réveiller...
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Glaise

« Nous possédons quelques vieilles histoires que nous nous repassons de bouche en bouche ; nous exhumons de vieilles malles, boîtes et tiroirs des lettres sans formule de politesse ni signature, dans lesquelles des hommes et des femmes qui ont autrefois existé et vécu sont réduits à de simples initiales ou à de petits noms familiers nés de quelque affection maintenant incompréhensible et qui nous paraît du sanscrit ou du choctaw ; nous entrevoyons vaguement des gens, ceux dans le sang et la semence de qui nous êtions nous-mêmes latents et expectants, que la pénombre de ce temps exténué a doués à présent de proportions héroïques, en train d'accomplir leurs actes de simple passion et de simple violence, impénétrables au temps et inexplicables. »

William Faulkner
Absalom, Absalom !
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Plateau

_ J'ai plus qu'à dire merci, alors, dit Karl en tendant la bouteille par le goulot, comme s'il déplaçait une pice au-dessus d'un échiquier.
_ C'était pas la peine.
_ Je sais pas ce qu'il vaut. Ce qui est sûr, c'est u'il est vieu.
_ Faudrait peut-être pas le faire attendre plus.
_ Je voudrais pas abuser.
Virgile humecta l'intérieur de ces lèvres avec sa langue :
_ Une seule bouteille pour deux, on ne peut pas appeler ça abuser.
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