1914. Deux fermes dans un pays rude. L'une est celle de Victor et Mathilde. Victor part à la guerre, laissant la maison à Marie, sa mère, Mathilde et Joseph, quinze ans. L'autre est celle de Valette, handicapé de la main, et Irène. le fils Eugène est au front lui aussi. Valette déteste Victor qui a étendu ses possessions par ses bonnes relations avec le vieux Léonard. Valette accueille sa belle-soeur Hélène et sa fille Anna que le mari mobilisé a voulu éloigner des régions du Nord. Joseph et Anna filent bientôt le parfait amour, au grand dam de Valette qui convoite sa nièce. Un camarade d'Eugène vient chez les Valette et confie au père qu'il était l'amant de son fils. Valette le tue. Lui-même fait une chute opportune de son fenil à un moment où Joseph était venu pour le tuer. Joseph meurt dans l'orage qui s'est déclenché quand il rentre chez lui.
Ce roman n'est qu'une enfilade de clichés propres à la littérature pseudo-paysanne. Les personnages sont présentés comme des gens farouches, incapables de prononcer plus de dix mots d'affilée. Deux fermes sont-elles voisines, elles sont évidemment rivales car le paysan est habité d'une convoitise atavique pour la terre de son voisin. Tout y passe, le vieux sage Léonard, les femmes malmenées par des maris mal dégrossis, les bons et le méchant affreusement méchant à savoir Valette, une brute, infirme, concupiscent, zoophile, homophobe, violent, meurtrier (n'en jetez plus), les braves et courageux poilus qui rassurent la famille, le gay de service, la brave mule qui reconnaît son maître comme le chien Argos reconnaît Ulysse, et surtout les amours juvéniles entre Joseph et Anna, deux godelureaux qui se roulent dans la paille en plein hiver, un fantasme de l'auteur peut-être, au mépris de la psychologie la plus élémentaire des adolescents et de la morale de l'époque.
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Oui, ma note est sévère. Mais vraiment, je m'attendais à tellement mieux, d'où une déception encore plus forte.
Rien ne m'a réellement plu là-dedans.
L'histoire ? Bof. Un banal roman de terroir, ni plus ni moins. Une amourette d'ados classique, des mésaventures rurales déjà lues maintes fois, un arrière-plan de guerre absolument pas approfondi. En voyant la ligne éditoriale de la Manufacture de Livres, je pensais lire quelque chose de plus sombre, de plus profond. Mais non. Pas de surprise, tous les événements qui jalonnent le récit sont prévisibles dès les premières lignes, les personnages restent figés dans leurs caractères, aussi immuables que les montagnes qui les entourent (peut-être était-ce le message véhiculé ?)
Le style ? Non. Une avalanche de virgules perdues qui hachent le rythme et font trébucher la lecture ; des tonnes de métaphores et d'images poétiques (dans chaque description, voire en complément de chaque nom commun) qui seraient intéressantes dans un recueil de poèmes mais deviennent trop vite pesantes (oui, on veut attirer l'attention du lecteur sur le fait que tout peut être source de beauté, mais quand ça tombe dix fois par page, c'est trop à mon goût). D'autant plus que des éléments nécessaires à la compréhension du récit (l'âge des personnages, leurs liens) mettent parfois du temps à arriver et m'ont empêché de bien rentrer dans l'histoire. Et derrière ces points qui constituent de gros défauts à mes yeux, rien de bien palpitant.
Le message de fond ? Pas du tout. Pourtant, il y aurait eu de la matière. Mais là, c'est tellement manichéen (le gentil Joseph sans la moindre aspérité contre l'horrible Valette sans une once de lumière) que ça en devient grotesque. Et le cadre comme les personnages sonnent comme des caricatures, ça n'invite pas à s'y plonger vraiment.
Bref, grosse déception pour moi.
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Champ lexical large comme des listes de vocabulaires thématiques, créativité artistique proche de l'indigence.
Seules les 40 premières pages valent d'être lues. Ensuite, c'est la débandade...
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