1999, l'année qui marque la fin du millénaire, poussant devant elle tous les doutes qui vont avec cette fin de siècle, ceux d'une génération qui se cherche, prête à basculer dans l'inconnu de l'an 2000. Antoine, Manu, Valentine, Giulia et les autres n'échappent à aucune des règles qui régissent la vie des humains. Chacun doit apprendre à se connaitre, à s'accepter comme il est, avec ses doutes et ses secrets. Parfois aussi avec ses mensonges, ses erreurs. L'auteur joue habilement de ces destins qui se croisent, s'entrechoquent parfois dans le chaos, et nous fait rentrer dans l'intimité des ces êtres si banals, auxquels nous pourrions tous nous identifier. Giulia est l'incarnation de la douleur, Valentine celle de la jeunesse, avec sa rage et ses excès. ET c'est là la grande force de l'auteur. Il exprime les sentiments de ses personnages avec une finesse de ton bluffante. L'écriture de Cédric est courte, incisive. Chaque mot est à sa place. Les émotions sont retranscrites avec justesse, sans tomber dans le pathétique. Et l'impact sur le lecteur est immédiat. J'ai souffert avec Giulia dès les premières pages, regardant les poils de mes bras se dresser à l'évocation de l'horreur. Ce chapitre, jeté à ma figure dès le début, m'a même forcé à faire une pause, tant il m'avait mis mal à l'aise. J'ai eu envie de secouer Antoine lorsqu'il se laissait sombrer, par fainéantise, tel un connard désabusé. Bref, j'ai vécu ce livre avec intensité. Je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture. Car vous l'aurait compris, j'ai adoré.
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