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EAN : 9782910867560
136 pages
Tartamudo (14/09/2017)
4.25/5   12 notes
Résumé :
Beaucoup connaissent le personnage sulfureux d'Amedeo Modigliani, certains connaissent son oeuvre, peu ont entendu parler de Jeanne Hébuterne, sa dernière compagne.
Jeanne Hébuterne... Celle qui a silencieusement glissé ses 19 ans dans le fond de la scène, en arrière plan, comme pour s'excuser d'être là... Combien d'entre nous savons ce que Jeanne a vécu réellement aux côtés de ce peintre singulier ?
Jeanne est une artiste, elle aussi. Son oeuvre, aux... >Voir plus
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Chagall en Russie, tome 1  par Sfar

Chagall en Russie

Joann Sfar

3.06★ (268)

2 tomes

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Jeanne et Amédéo , ce fut une belle histoire d'amour, passionnante, passionnée, mais qui finit mal.
Cette histoire, je la connaissais, mais là, mise en image elle est magnifiée.
Les dessins sont superbes. le texte très beau et poétique.
Je ne suis pas spécialiste de BD, mais là, j'en redemande.
Tout est parfaitement bien rendu. L'ambiance, la vie d'artiste, les sentiments, le drame……..
Adorant depuis toujours Modigliani, je me demandais ce que pouvait donner ce livre, et bien c'est une superbe réussite.
Un grand bravo à Nadine van der Straeten.
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Le 26 janvier 1920, dans la nuit, Jeanne Hébuterne prend son envol. Elle va rejoindre son amour, Amedeo Modigliani, mort un peu plus tôt, épuisé par la tuberculose et l'alcool.
Car oui, cette histoire est une tragédie et on en connaît d'emblée la fin.
L'art m'intéresse beaucoup et j'aime lire des oeuvres qui me permettent d'en apprendre davantage sur les peintres.
Si peu de gens connaissent Jeanne Hébuterne, ce n'est pas mon cas. J'ai déjà découvert quelques ouvrages qui parlaient de cette jeune artiste, surtout le beau roman d'Olivia Elkaïm. Mais celui-ci met en scène une vision assez différente de celle qu'en donne Nadine van der Straeten. Jeanne est ici la narratrice d'une histoire centrée sur la passion qui la lie à Modigliani. Et qui dit passion dit souffrance. En effet, les scènes de disputes ne sont pas rares, car « Modi » boit plus que de raison et est un révolté jamais satisfait.
Nous découvrons d'abord une Jeanne élève à l'académie Colarossi et modèle de Fujita. Un soir, à la Rotonde, fait irruption un homme que tous semblent connaître : Amedeo Modigliani. Chana Orloff, l'amie de Jeanne, les présente. C'est le début d'une relation houleuse, car non seulement Jeanne n'a que dix-huit ans, mais elle est issue d'un milieu bourgeois qui voit d'un assez mauvais oeil cette liaison avec un juif alcoolique et sans le sou, qui a presque le double de son âge. Toutefois, l'auteur parle assez peu du point de vue des parents. Elle met l'accent sur le milieu des artistes dont les portraits sont d'une fidélité quasi photographique (Fujita, Renoir, Soutine...) et la vie des deux amoureux. Il y a de bons moments : ils travaillent ensemble et entament une bataille de pinceaux comme deux enfants facétieux, ils se baladent dans Paris ou fréquentent des fêtes. Hélas, les heures sombres et violentes sont beaucoup plus nombreuses : Jeanne, qui tente d'empêcher Amedeo de sortir pour s'enivrer, se fait rudoyer, les deux artistes se querellent quant à leur conception de la peinture, Jeanne doit aider Modigliani ivre-mort et inconscient à regagner ses pénates.
L'album est en noir et blanc et les dessins sont d'un esthétisme fabuleux. Jeanne est représentée avec des yeux félins très étirés, tels ceux que lui attribue son amant dans ses portraits.
Le lettrage fait comprendre en un clin d'oeil la tonalité de la scène : lettres blanches sur fond noir : passage triste. Épaisses et gigantesques : cris, discorde, indignation. Minuscules : chuchotis ou bruit de fond peu intéressant.
Beaucoup de citations de poètes, notamment Lautréamont, dont j'ai lu que Modigliani l'idolâtrait et conservait toujours sur lui un opuscule des « Chants de Maldoror », dont il connaissait des passages par coeur, ou Baudelaire, grand connaisseur et critique d'art.
En bas de page, des notes précisent qui sont les personnages croisés par les protagonistes (Utrillo, Léopold Zborowski, Jean Agélou...) et, tout au long du récit, angoissant, le bruit de la toux de Modigliani.
Les dessins sont réalistes et magnifiques. Chacun mérite qu'on s'y attarde. Beaucoup d'oeuvres des deux peintres sont représentées magistralement par Nadine van der Straeten.
A la fin du volume, quelques pages nous offrent un carnet de croquis et des notes explicatives présentant la genèse de l'album ou un aperçu de la vie des personnages.
J'ai seulement été étonnée de ne découvrir, dans la bibliographie qui a servi de documentation à l'auteur, que des ouvrages consacrés à Modigliani et aucun à Jeanne.
J'ai adoré ce roman graphique. Cinq étoiles ne sont pas suffisantes pour traduire mon enthousiasme. Je le place dans mon top 10 des bandes dessinées et le tiens pour un véritable chef d'oeuvre
Je suis donc particulièrement reconnaissante à l'opération Masse critique et aux éditions Tartamudo de me l'avoir offert.
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ATTENTION ! Pour ceux qui ne connaissent pas la vie d'Amedeo Modigliani ou de Jeanne Hébuterne, et préfèrent la découvrir autrement, ne pas lire cette critique.

C'est un album en noir et blanc, comme pour souligner l'effacement de celle qui servit de modèle à des peintres entrés depuis dans le panthéon de l'Art : Fujita et, bien sûr, Modigliani dont Jeanne Hébuterne fut la compagne. Les dessins ressemblent à des gravures, ce qui donne une indéniable patine à cette histoire vieille d'un siècle. Les planches sont clairsemées de citations, notamment des vers de Baudelaire.
« Ne me peignez pas plus belle que je ne suis. Je n'aime pas ça ! Peignez ce que vous voyez…Je suis une personne, pas un vase antique », demande Jeanne à Fujita, chez qui elle vient donc poser, tout en étudiant le dessin à l'académie Colarossi.
Apparaît alors Modigliani. Page 18, il avance sur un fond noir, l'allure aussi légère que grave, pris dans les tourments de sa création, sans doute…Et puis c'est la rencontre avec Jeanne, tandis que çà et là l'actualité du moment plane comme une ombre malfaisante : la Première Guerre mondiale. Ainsi, en même temps qu'on fête le Nouvel An à Paris, on meurt à Verdun. Mais les heures chaudes de Montparnasse battent leur plein, et l'on croise Picasso, Cocteau, Satie, etc., autant de noms devenus célèbres.
Bientôt, Modigliani confie à Jeanne ceci : « Grâce à moi votre visage se jouera de la mort. » S'ensuit un amour-passion, comme un songe ténébreux, car le peintre emporte tout sur son passage, lui qui « descend dans les abysses de ses démons familiers. »
Quelquefois, une case se détache du récit, se suffisant à elle-même : page 54, c'est Jeanne juchée, pieds nus, sur un tabouret et en train de dessiner, dans un clair-obscur. Page 83, nue et enceinte, elle se dessine devant un miroir. Exquises visions.
Mais le mal de Modigliani dévore Jeanne, laquelle n'avance plus qu'au « rythme lent d'un cygne blessé ». Un temps ils se séparent, tandis qu'elle habite le Sud où elle a cette phrase si symbolique : « J'attendais que ma vie se dessine. » Dès lors, on comprend bien qu'il ne s'agit pas de raconter Modigliani à travers les yeux de Jeanne mais de la raconter elle, de la saisir dans tout son désarroi face à l'invivable génie du peintre pour qui elle confesse une admiration sans borne : « Toi tu explores l'absolu d'un visage. Tu épures, tu scrutes ce qu'il a d'éternel et d'universel. » Ceux qui connaissent un peu l'oeuvre de Modigliani le savent.
Jeanne met au monde une fille, qu'elle ne peut garder auprès d'elle, étant donné l'insalubrité de l'atelier parisien, où elle est revenue vivre. C'est dur, mais le principal n'est pas là : « L'abnégation d'Amedeo face à sa peinture, sa mauvaise santé, ses démons tyranniques, ma souffrance à moi…J'étais exaltée. Je vivais cet amour comme une oeuvre d'art. » Tout est dit…
Impossible, donc, de fuir cette attraction aussi irrésistible que mortifère. Elle se l'avoue secrètement : « Je veux appartenir à ton génie. » Cette plongée dans les profondeurs s'illustre parfaitement page 116 : Jeanne et Amedeo se mêlent de dos en une tache noire, sous la véranda de l'atelier derrière laquelle tombe la neige froide.
Soudain, les planches s'obscurcissent. Pour paraphraser Bossuet, Modigliani se meurt, Modigliani est mort. Des feuilles de dessin s'envolent de la tête de Jeanne : elles déroulent sa courte existence. Et puis…c'est le 26 janvier 1920. D'outre-tombe, Jeanne nous a conté sa vie : « un souffle éphémère », précise le sous-titre.
Un petit carnet de croquis en fin de volume démontre, s'il en était besoin, la maîtrise du dessin par Nadine van der Straeten. En note, elle explique cette « envie de camper un personnage féminin qui passe de l'ordinaire à l'impalpable ». le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est parvenue à restituer cette évanescence de Jeanne qu'on retrouve dans les portraits peints par Modigliani. Félicitations !
(Merci aux éditions Tartamudo et, bien entendu, à Babelio !)
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Modigliani a été un célèbre peintre qui vivait à Montmartre dans le quartier bohème. Sa fin de vie a été assez tragique. Il faut savoir qu'il a abusé d'alcool et de drogues comme tout artiste qui se respecte. C'est la norme. Etre sain dans son corps et dans son esprit fait figure d'exception. Après, on pourra tous sans doute pleurer à la disparition d'un peintre de génie âgé de seulement 35 ans.

Jeanne Hebuterne a été la dernière compagne de Modigliani parmi ses nombreuses conquêtes. Mise à part sa passion pour la peinture puisqu'elle étudie l'art dans une école, c'est surtout sa beauté qui la distingue. L'histoire a retenue surtout le suicide tragique de cette jeune femme enceinte de 9 mois le surlendemain de la mort de l'artiste. La dépendance peut être également assez tragique.

La bd se concentre sur les trois dernières années de la vie de ce couple mythique. La relation est à la fois amoureuse et artistique dans un tumulte de sentiments. Je n'ai pas trop apprécié le noir et blanc de cette oeuvre car l'absence de couleur ne met pas en perspective les différents tableaux. La couleur fait cruellement défaut. C'est très austère malgré le fait que le trait demeure vif et dynamique.

Après, il y a une narration assez pesante qui se veut mi-poétique. Je n'ai pas été captivé par cet univers bien singulier. Cela reste tout de même assez intéressant de découvrir la muse qui a été pendant bien longtemps dans l'ombre avec une histoire d'amour sombre et passionnée.
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Je ne lis pas souvent des BD ou pas assez à mon goût. Ce roman graphique est une petite merveille de par le texte mais aussi par la réussite du graphisme.
Je connaissais de nom l'auteure pour ses albums jeunesse dont la poésie était très présente, ici avec ce sujet au combien intéressant mais également complexe à traiter ; l'histoire est connue, elle a été maintes fois racontée, filmée et il y a un mythe Modigliani.
Mais qui sait vraiment le drame de cette femme qui perd tout en perdant Modigliani, quitte à se perdre elle même en se défenestrant enceinte de son second enfant. Cette complainte est traitée avec grand talent par l'auteure. C'est une ode à la poésie qui est continuellement présente dans la BD. Poèmes de Baudelaire, Lautréamont, Musset et chansons de l'époque, présence des artistes du début du XXème, Soutine, Utrillo, Fujita, Picasso, Matisse, Derain, etc.
Lentement mais sûrement Modigliani entame sa descente entraînant avec lui sa compagne, qui, bien trop effacée dans l'ombre du génie, se fane telle une fleur chère à Ronsard.

Le dessin est gigantesque de sûreté, le trait remarquable de précision, les personnages sont tels que peints par Modigliani ou par Hébuterne elle même. Nadine van der Straeten réussit la gageure de faire coïncider ses dessins aux traits de Modigliani. On reconnaît dans le graphisme des personnages la façon dont le peintre aurait pu les dessiner. Ça et là on trouve des reproductions d'oeuvres de Modigliani dessinées par l'auteure. le dessin de van der Staeten est d'un dépouillement modiglianesque.
C'est beau, c'est très beau.
Un grand coup de coeur.
A lire sans modération.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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critiques presse (3)
Bedeo
07 février 2018
Les trois dernières années de la vie du peintre Amedeo Modigliani à travers les yeux de Jeanne Hébuterne.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BulledEncre
22 septembre 2017
136 Pages de Noir et Blanc maîtrisés, pour une histoire qui ne le fut pas, d’un peintre qui lui même peignait en bleu les yeux de la belle Jeanne pourtant verts mais surtout le récit d’une femme d’Exception et de ses tourments qui glisse dans les méandres d’une vie.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
18 septembre 2017
Nadine Van Der Straeten évoque dans cet émouvant ouvrage l’histoire de celle qui a lié son destin à celui de son compagnon.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La peinture est une poésie muette et la poésie une peinture parlante.
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Videos de Nadine Brass-Van der Straeten (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadine Brass-Van der Straeten
Nadine van der Straeten présente son nouveau roman graphique "When you' smiling "
Editeur de bande dessinée depuis 1999 ! Pour plus d'informations : http://www.tartamudo.com
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