« le syndrome du patron de gauche » est un livre bien mal nommé, sauf à accepter que les patrons de gauche constituent une population homogène, chacun présentant les mêmes travers.
On regrette que cette uniformité soit un peu le postulat d'
Arthur Brault-Moreau dont l'approche est d'une pauvreté désolante : généralisation, approximation, affirmation, contradiction…
L'explication vient peut-être de cet aveu de l'auteur d'avoir d'abord envisagé cette enquête comme une vengeance. Il en résulte un profond déséquilibre dans l'analyse qui se traduit par un entre-soi à charge, où les patrons sont peu écoutés tandis que les employés se lamentent, qui d'une absence de structure, qui – à l'inverse – d'une structure trop pesante.
C'est un livre complaisant et très incomplet qui pointe tout de même la difficulté, au sein d'une même entité, de lier l'engagement militant et le travail salarié. On aurait aimé que l'auteur prolonge le regard et nous éclaire sur la façon dont les acteurs vivent cette dualité dans des organisations qui ne seraient pas labellisées « de gauche ».
Au final, nous retiendrons malgré tout de cet ouvrage la succession de témoignages de salariés en souffrance qui invite tout patron attentif à faire son auto-critique.
C'est bien peu et ça n'en fait pas un livre indispensable.