AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782322143139
134 pages
Books on Demand (12/06/2018)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Au malheur de l'identité est un roman qui pose cette question :qu'est-ce qu'un Français ?

Edouard Desprez, jeune journaliste ambitieux , est habité par cette interrogation jusqu'à l'obsession .Durant l'Occupation, il s'engagera dans les rangs de la Collaboration ; ce qui le perdra.
Que lire après Au malheur de l'identitéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mon avis :
La première chose que l'on voit, lorsqu'on ouvre un livre, c'est la mise en forme…
Il est quand même dommage, au sixième roman, que Stéphane Bret n'ait toujours pas trouvé (ou suivi) conseils à propos des règles éditoriales et typographiques ! Chez certains auteurs, la remise en question des règles démontre un esprit vif et un regard acéré, mais chez les auto-édités, c'est plus souvent la preuve d'une méconnaissance de ces règles. Dans un roman, placer l'espace avant le point plutôt qu'après n'apporte pas grand-chose à la littérature et ne provoquera pas chez le lecteur autre chose qu'un léger agacement. L'absence de pagination sera également un bon motif d'exaspération pour le chroniqueur privé de repères.
Pour rester sur la composition, en plus des espaces mal placées (rappel : en typographie, le mot espace est féminin), on trouve également des mots collés ensemble et même un saut de lignes (le pluriel n'est pas une faute de frappe) en plein milieu d'une phrase… ces problèmes ne sont peut-être pas du domaine de la relecture, mais je m'étonne que personne n'ait songé à signaler cela. S'il y a eu relecture, d'ailleurs ! Ce dont je ne suis pas certain, si j'en juge par le nombre d'erreurs grammaticales (Édouard s'était-il appliqué à sa propre conduite ces beaux principes ?) de fautes d'orthographe, ou de frappe (on a exécuté le 22 octobre 1941 à Châteaubriant en Loire Inférieure plusieurs dizaines d'orages…). Quant à la syntaxe, elle n'est pas toujours correcte et certaines phrases en arrivent à dire le contraire de ce qu'elles sont censées signifier. D'autres prêtent à sourire, comme ce moment où « Lorsqu'il prit congé d'elle, il la suivit du regard. » Eh oui, s'il prend congé, c'est lui qui s'en va. Mais peut-être marchait-il à reculons…
Vous l'aurez compris, en ce qui concerne la forme, ce court roman ne m'inspire pas beaucoup de louanges. À vrai dire, rien qu'à la lecture du titre, j'avais commencé à douter. Au malheur de l'identité ! D'entrée, ça sonne comme une cloche fêlée, à mon oreille. Pas musical, cet assemblage de mots ! Bon, au moins, ça annonce le sujet : l'identité.
Le climat social actuel, un peu partout dans le monde, pousse une partie non négligeable de la population à se refermer autour de notions plus ou moins floues, telles que l'appartenance à une nation, une ethnie, ou un groupe communautaire partageant une même culture. Rien d'étonnant, donc, à ce que l'on s'interroge à ce sujet. Stéphane Bret le fait à travers l'histoire d'Édouard Desprez, jeune homme pour qui les origines floues sont matière à doute. Il est dans la vingtaine au moment de la montée du fascisme en Allemagne, et malgré ses doutes, il choisit la collaboration pendant l'Occupation.
Le roman se partage entre la jeunesse d'Édouard Desprez, dans les années trente, puis pendant la guerre, et ses entrevues avec le juge chargé de son cas, en 1945. de ces dernières, on ne retiendra que quelques réflexions du juge, tiraillé entre son devoir et son besoin de comprendre pour ne pas tomber dans sanglante épuration, telle qu'elle a pu se pratiquer dans les premières semaines de la libération. On aurait pu espérer un débat d'idée, mais les deux protagonistes sont finalement bien trop tièdes pour réchauffer les échanges.
Les chapitres où le jeune journaliste se raconte sont marqués par cette même frilosité : Édouard Desprez n'est ni un meneur ni un décideur ! Par rejet d'une ascendance qu'il soupçonne de n'être pas « assez française », il se range du côté de ceux qui rejettent les étrangers en général et les juifs en particulier, et s'imaginent que Hitler détient la clé d'un « monde meilleur ». Cependant, s'il participe à des échanges franco-allemands avant et pendant l'occupation, il ne se met jamais en avant et évite d'aborder de front tout ce qui lui apporte plus d'interrogations que de réponses. Et même si certaines décisions politiques lui paraissent parfois injustes, il préfère regarder ailleurs et entonner les mêmes chants que ses amis plutôt que de les décevoir.
Ce roman est très bien documenté sur ces échanges culturels initiés par le comité France-Allemagne, ce qui lui apporte un intérêt historique qu'apprécieront les amateurs, mais le manque d'épaisseur des personnages l'empêche de véritablement décoller. L'aventure entre Édouard et Hélène, une jeune musicienne, aurait pu apporter un rebondissement dramatique, mais comme pour les auditions chez le juge, on reste sur notre faim. Malgré l'opposition manifeste entre leur perception des événements, rien ne se passe. À aucun moment, Hélène ne tente de l'amener à voir les exactions du troisième Reich, pas plus qu'Édouard ne défend ses idées. Et même si elle finit par rompre avec lui, cela se fait sans heurt.
En fin de compte, les personnages les plus intéressants d'un point de vue scénaristique − ceux qui se sont vraiment engagés selon leur idéologie − sont laissés au second plan. Résultat, l'ensemble du récit souffre d'un déficit de tension. Reste un témoignage plutôt précis sur la quelques échanges culturels entre la France et l'Allemagne, pendant les années trente et durant l'Occupation. Cela suffit-il à en faire un bon livre ? Cela aurait peut-être été le cas s'il nous avait été donné l'opportunité de vivre ses événements, mais Édouard Desprez est journaliste, et c'est d'une façon très « journalistique » que tout cela nous est narré. Et quand je dis journalistique, c'est faire injure aux grands noms de la profession, notre « héros » se contentant d'une relation des faits sans chercher au-delà de la surface. Cette fameuse interrogation sur ses origines, son identité, cette chose qui est censée l'obséder et à laquelle il n'apporte jamais de réponse ne fait finalement que l'empêcher prendre parti. Cela donne le ton au roman, et ce ne sont pas les trop rares emportements du juge qui parviendront à relever un ensemble un peu trop « nouille au beurre ».
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Édouard Desprez put méditer sur les dernières observations du juge Nordmann. Qu’est-ce qu’être Français ? Il s’était posé la question longtemps. Cela prenait parfois trop de places dans sa vie, il le reconnaissait parfois, lorsque cette quête obsédante de l’identité allait jusqu’à mettre en danger son équilibre intérieur. Il s’était interdit l’exploration de certains horizons. Il ne s’était pas égaré hors des sentiers battus, qui lui offraient cette sécurité, cette quiétude à la source de sa conduite …
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Stéphane Bret (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphane Bret
Une présentation de mon roman :"Nuances de nostalgie", paru aux éditions BOD le 4 septembre 2023.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (2) Voir plus




{* *}