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Citations sur Vie de ma voisine (51)

Parfois, on peut avoir le sentiment que cette histoire si proche n’a existé que dans les nombreux films qui mettent le nom passé en costumes, le recouvrant d’un vernis d’irréalité. Mais aucun réalisateur n’aurait l’imagination méthodique des rédacteurs de prescriptions antisémites. (p. 85)
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Certaines choses ayant été vécues, on ne peut plus avoir peur de rien. (p. 15)
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Et puis, mieux vaut ne pas y croire
À ces histoires de revenants
Plus jamais vous ne dormirez
Si jamais vous les croyez
Ces spectres revenants
Ces revenants qui reviennent
Sans pouvoir même
Expliquer comment. (p. 14)
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En redescendant, j’ai affiché sur le mur un de ses poèmes.
Il dit:
Vous qui passez, habillés de tous vos muscles,
je vous en supplie: faites quelque chose,
apprenez un pas, une danse,
quelque chose qui vous justifie,
qui vous donne le droit d’être habillé de votre
peau, de votre poil.
Apprenez à marcher, et à rire,
parce que ce serait trop bête à la fin que tant
soient morts
et que vous viviez sans rien faire de votre vie. (p. 13)
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Charlotte Delbo m’envoie des signaux. Je devine qu’il va me falloir du temps pour les interpréter. Je me souviens qu’elle écrivait: chaque jour un peu plus je remeurs, je reviens d’un autre monde, dites-moi: suis-je revenue de l’autre monde ? Pour moi, je suis encore là-bas et je meurs là-bas, chaque jour un peu plus. (p. 12)
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J'ai adoré cette vie, rêve Jenny.
Une vie où l'on agit conformément à ce que l'on croit. Où l'on pense en agissant. (p.128)
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Faire soi-même sa valise pour monter dans le train, se déshabiller, déshabiller son enfant, soutenir un vieux parent, l'aider à avancer vers sa mort, marcher nue vers la chambre à gaz, de son propre chef. Quelle économie de moyens admirable.
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Parfois, on peut avoir le sentiment que cette histoire si proche n'a existé que dans les nombreux films qui mettent le passé en costumes, le recouvrant d'un vernis d'irréalité. Mais aucun réalisateur n'aurait l'imagination méthodique des rédacteurs de prescriptions antisémites.
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Les étiquettes sont une drôle de chose. Juifs, polonais, athées. A chaque syllabe, ici, le monde rétrécit et se fige. La violence et les malentendus grondent.
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p.85 et 86 Il faut aller chercher les morceaux de tissu imprimés de couleur jaune dans les commissariats et les échanger contre un ticket de vêtements. Le jaune, qui est traditionnellement la couleur des traîtres et des fous. Contrairement à l'or, dont il se rapproche tant.
...
Faire en sorte que ce soit les personnes elles-mêmes qui accomplissent les gestes de leur humiliation, de leur destruction, est une dimension du totalitarisme.
Faire soi-même sa valise pour monter dans le train, se déshabiller, déshabiller son enfant, soutenir un vieux parent, l'aider à s'avancer vers sa mort, marcher nue vers la chambre à gaz, de son propre chef. Quelle économie de moyens admirable.
Les victimes doivent coudre elles-mêmes les étoiles. Le fait même qu'on les nomme étoiles, et non crochets, clous, ou pancartes, soulève le cœur.
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