Un frère et une soeur ne s'entende pas du tout, ils sont bien trop différents l'un de l'autre. Lui aime jouer dehors, au foot avec ses copains, elle est solitaire et aime lire tranquillement à l'intérieur. Agaçée de leurs chamailleries, leur mère les envoie tous deux jouer ensemble dehors « et essayez de bien vous entendre, pour une fois » (ça me rappelle des souvenirs…).
Ils sortent donc, en ronchonnant. Intrépide comme il l'est toujours, le garçon décide d'explorer un tunnel. Plus prudente, sa soeur lui conseille de ne rien en faire, et ne le suit pas, au début. Mais laissée seule à l'entrée, elle attend, elle s'inquiète et est finalement obligée de s'engouffrer à son tour dans
le tunnel. Telle Alice la voilà qui s'enfonce dans ce monde souterrain. Et ce monde est angoissant, peuplé de ses précédents visiteurs encastré dans des arbres effrayants (ours, sanglier, loup, serpent, gorille…). La forêt semble avoir aspiré ces personnages. Et c'est ce qui arrive au frère : il est changé en statue au milieu d'une clairière. La forêt s'étendrait donc grâce aux égarés atteignant l'orée du bois.
L'esthétique est tout droit sortie de la fin des années 80. Normal, l'album date de 1989. Les pulls que portent les enfants rappelleront des souvenirs à certains ! Tout comme le terrain vague tagé avec ses encombrants abandonnés, décors classique des films de l'époque. La forêt peuplée de contes sera un univers que Browne reprendra plus tard dans «
Dans la forêt profonde ».
Ici se sont les relations fraternelles qui sont l'objet de cet album. Les parents sont totalement absents (à l'exclusion d'une main et d'une seule phrase prononcée). le frère et la soeur sont différents et en conflit, comme la majorité des frères et soeurs. Mais Jack et Rose s'aiment aussi et sont là l'un pour l'autre, comme la majorité des frères et soeurs également.