— Ils se nomment les... les “Black Vipers”. Auparavant, ils étaient les “Black Hot Vipers”, mais ils ont changé lorsque l’intellectuel de la bande s’est aperçu que les initiales faisaient fortement penser à une chaîne de magasins de bricolage. Voilà des années que l’on s’échine à les coincer, mais...
— Ils sont spécialisés dans quoi ?
— Vous seriez plus inspiré de me demander dans quoi ils ne trempent pas ! Prostitution, racket, recel de marchandises volées, vente de drogues... Il n’y a que le bonneteau, le mille-bornes et l’hypoglouton qu’ils n’ont pas essayés. Et encore, je ne peux vous garantir que mes fiches soient à jour.
Adossé contre l’angle du mur, curieux, je suis des yeux le vol du missel sol-sol. La donzelle n’est pas venue seule, elle rejoint deux copines de la même congrégation et d’une moyenne d’âge de cimetière. Je la regarde tracer vers elles, sandales en action, sa paluche droite brandissant l’étui à havanes. De joie, les deux autres hirondelles tapent dans leurs mains, sautillant sur place aussi haut que leur permettent leurs cuisses de grenouilles de bénitier. Je m’engouffre à mon tour dans la rue, m’approchant d’une démarche innocente. Il est certaines questions existentielles qui se doivent de recevoir une réponse.