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EAN : 9782382844069
Editions des Equateurs (11/01/2023)
4.26/5   27 notes
Résumé :
Il y a d'abord Julia. Mère de deux enfants, Lucie et Antoine, devenus des adolescents de plus en plus distants et bien peu loquaces. Le jour, elle préfère se tenir loin du tumulte du quotidien, plongée dans les vies et manuscrits des autres qu'elle tente de faire obéir aux règles et contraintes grammaticales. La nuit, elle s'inquiète, incorrigible, pour les siens. Pourtant, pour eux, « tout roule », comme dirait Lucie, l'école, les amis et même « l'après » déjà tout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Maman de deux ados ordinaires, elle n'est pas vraiment une femme au foyer, cette femme de l'ombre qui nous fait entrer dans son décor .

« Je corrige des manuscrits. Je me vois comme la maquilleuse qui se jette sur la présentatrice vedette du journal pour la prévenir qu'elle a quelque chose entre les dents. Je suis la femme de l'ombre qui évite des humiliations aux auteurs ».

Et pourtant elle avoue :

« Je me suis fait complètement avoir par la maternité. Je me racontais pour tenir que je voulais qu'ils me laissant enfin vivre, et ils sont devenus ma vie »

Et ces petits êtres qui ont commencé par ruiner ses nuits sont devenus des mutants à décoder avec une remise en cause des connaissances de sa propre langue au quotidien. Elle y parvient cependant fort bien, au point de déceler rapidement une nuance dans le comportement de Lucie, quinze ans. Et la nuance qui a à peine la taille d'un grain de riz, pourrait modifier le destin de la jeune fille pour des années…

C'est bien la maternité qui est au coeur de ce récit, une analyse des sentiments et des mutations induites par une vie de couple et sa logique traditionnelle.
Ce qui arrive à l'adolescente crée une connivence profonde entre mère et fille, en toute confiance, en excluant au passage le père tenu à l'écart. Un véritable dialogue, sans reproche a posteriori, sans moralisation, tout en posant les bonnes questions. Une sorte de couple mère-fille idéal.

C'est un roman d'une grande sérénité, malgré la gravité de la situation. Pas d'éclats, pas de passage à l'acte, (peut-être qu'après la dernière page tournée, le médecin généraliste pro-vie en prendra t-il pour son grade…)

Roman apprécié comme toujours pour les romans de Coralie Bru, que je remercie pour sa confiance.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Chronique d'un avortement

Le premier roman de Coralie Bru met en scène une adolescente qui se retrouve enceinte et demande l'aide de sa mère pour avorter. Un acte médical qui est tout sauf anodin et qui va transformer en profondeur la relation mère-fille.

Julia est correctrice pour une maison d'édition et se voit confier un manuscrit à lire de toute urgence après le décès de son auteur. Il lui fait désormais mettre les bouchées doubles pour que l'ouvrage parte au plus vite chez l'imprimeur. Mais son programme va être totalement bousculé lorsqu'elle comprend l'attitude un peu bizarre de sa fille. Ce que Lucie finit par lui confier, c'est qu'après une relation sexuelle sans préservatif elle se retrouve enceinte.
Encore adolescente, elle ne veut pas avouer son état à son père et espère le soutien de sa mère pour régler l'affaire au plus vite.
Rendez-vous est pris chez le médecin de famille qui entend défendre la vie et refuse de l'aider. Julia se tourne alors vers le planning familial et après avoir la confirmation que la grossesse n'en était qu'aux prémisses, Lucie est prise en charge et avale une première pilule abortive. Tout cela se fait sans que les hommes de la famille ne soient au courant, même si le mensonge met Julia mal à l'aise.
Elles décident de «faire passer la pilule» en se rendant chez Rose, l'amie de Julia. Cette dernière vit seule et les héberge avec toute la bienveillance dont elle est capable. Au fil des jours, elle deviendra la confidente de ses invitées.
Coralie Bru tisse des fils de plus en plus solides entre ces trois femmes de générations différentes. Car leur combat va vite devenir commun. Contre les misogynes de tout poil, contre le patriarcat, contre tous ceux qui refusent encore aujourd'hui de reconnaître aux femmes le droit de disposer de leur corps.
Avec ce roman, Coralie Bru passe avec bonheur de l'autoédition – elle a déjà publié quatre romans chez Librinova – à l'édition. L'occasion aussi de constater combien le travail avec une équipe éditoriale porte ses fruits lorsque l'on compare à l'édition originale. le style est plus fluide, le récit plus resserré. Voici donc un «premier roman» riche de promesses.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Avec Coralie Bru, nous ne nous connaissons pas. Enfin pas en vrai du moins. Je connais sa voix pourtant, franche et fraîche, son petit accent qui chante et son enthousiasme communicatif parmi la belle équipe des @bibliomaniacs_lepodcast . Ses lectures aussi, (très) souvent les mêmes que les miennes, on fait des LC sans le savoir depuis des années, et ça nous a souvent fait rire, nos sensibilités se répondent, et nos vies de lectrices empruntent des sentiers qui convergent.
Ainsi, j'ai pris le chemin de « Nos jours suspendus » avec la plus grande sérénité. J'étais convaincue que je lirai des mots qui sauraient me toucher, me faire réfléchir, et sûrement sourire. J'ai trouvé tout cela évidemment dans les pages de son premier roman. Et bien plus encore.
Ce récit à la première personne a été le mien pendant quelques heures, j'ai vécu ces histoires de femmes, de Julia la mère, de sa fille Lucie, et de celle qui les accueille dans la douceur de sa maison, Rose. Malgré l'urgence et l'importance des questions qui se posent à la jeune adolescente et à sa mère, Coralie Bru parvient à créer de la douceur, du lien et nous invite avec pudeur et sensibilité à entrer dans la vie de ces femmes, de leurs douleurs, de leur amour, de leurs rires aussi, et à nous révolter aussi. Je me suis sentie accueillie dans ces pages, dans la complicité d'une relation mère-fille, dans la protection des paroles d'une amie, dans les mots qui ne jugent jamais les choix de l'enfant (que j'aimerais être aussi mesurée que Julia!!), qui grandit et qui s'émancipe malgré tout. Dans le secret de la tendresse d'une nuit.
Un récit essentiel sur la filiation, sur le corps des femmes et leur liberté, et une écriture qui m'a touchée en plein coeur. A découvrir !
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Julia est une maman débordée et un peu désabusée. Fataliste, elle voit ses ados Antoine et Julia s'éloigner, irrémédiablement, inexorablement. Son fils, en terminale, est un courant d'air et se consacre tout entier à ses études. Sa fille de 16 ans quant à elle s'épanouit dans une relation longue durée, atypique pour son jeune âge. Julia savoure chaque tentative de rapprochement et se rassure les voir épanouis, mais elle est nostalgique de l'époque pas si lointaine où elle connaissait chaque instant de leur vie. Mais quand Lucie réalise qu'elle est enceinte c'est à elle seule qu'elle vient livrer sa détresse et c'est à elle qu'elle demande de l'accompagner pour son avortement. Des jours suspendus entre Julia et Lucie, qui renforceront le lien qui les unit et qui renverront un livre Julia aux blessures de sa propre adolescence.
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Certains livres vous touchent et vous percutent, sans prévenir et sans qu'on s'y attende, et ce livre est de ceux là. Un livre très juste, plein de sensibilité sur un thème délicat et ô combien d'actualité. A partir de cet événement Coralie Bru aborde quantités de sujets qui m'ont profondément touchée: l'adolescence et le tsunami qu'il soulève dans les relations familiales, les relations mères filles, à la fois tendres et explosives, la maltraitance médicale faisant peser sur les seules femmes la culpabilité d'une grossesse non désirée, mais aussi la place des pères, à travers le portrait d'un papa exemplaire ou d'un jeune absent, le deuil aussi ou encore les conflits de génération. Des sujets graves, et pourtant ce qui marque dans ce roman c'est la grande douceur qui s'en dégage. Pas de cris, pas de crises, mais de la bienveillance et une grande sérénité. Beaucoup de réalisme aussi, rien n'est édulcoré, et c'est ce qui le rend juste, percutant et intelligent. Un livre qui m'a touchée en tant que mère et que sans nul doute je vais faire lire à ma fille.


ma fille.
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Une belle histoire de relation mère-fille, de soutien moral lorsqu'il est nécessaire, d'accompagnement sans jugement. D'acceptation du temps qui passe, que la contraception a changé, le droit des femmes aussi et que chacune a le choix.

Lucie, la fille, vit des moments délicats mais elle peut compter sur sa maman, Julia, qui s'adapte tant bien que mal à l'évolution de ses enfants et qui mets un point d'honneur à leur offrir des choix, des perspectives.

Dans un second temps, nous découvrons la profonde amitié qui lie Julia et Rose, son ancienne professeur de français. Par ce récit, nous apprenons le fonctionnement familial de chez Julia et ses parents, les raisons qui l'ont amenée à se rapprocher de Rose.

Enfin, le couple Julia-Sebastien est aussi abordé car comment ignorer ou cacher quelque chose de si important au papa attentif et rempli d'amour pour ses enfants ?

Un roman bouleversant autant pour jeunes que moins jeunes, le pan de vie d'une jeune femme qui a enfin le droit, le choix et que l'on accompagne durant ses quelques jours où tout est en suspens.
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critiques presse (2)
Bibliobs
15 mars 2023
"Très dialogué, ce premier roman intimiste campe trois générations de femmes liées par une profonde complicité. Sur le thème de la filiation, Coralie Bru crée un univers empreint d'une douceur attachante"
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
19 janvier 2023
À bâtons rompus, trois femmes évoquent leur enfance et leur jeunesse, leur vision du couple et de l'amour, la maternité et la paternité.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
L’orage éclaire la cuisine par intermittence. L’évier paraît profond, béant à s’y jeter. Le plan de travail, une longue plaine électrique. Il reste du linge humide dans une bassine à côté de la machine, une moiteur tropicale s’en dégage – il faudra que je range. Les manches blanches stroboscopiques des T-shirts de mes enfants et de mon mari dépassent du tas.
Je me demande s’il pleuvra assez pour nourrir les sols secs depuis des semaines.
C’est ma pause du milieu de l’après-midi, et je me sens encore plus seule que d’habitude.
J’ai un faible pour les orages. Ils ponctuent les choses avec distinction. Je m’imagine discuter avec Lucie et Antoine des éclairs qui zèbrent le ciel au-dessus de la haie. Il n’y a pas grand-chose que j’aime davantage que discuter avec mes enfants, mais ils m’y autorisent de moins en moins. Parfois ils sont des petits commerçants, on doit en passer par la pluie et le beau temps ; enfin surtout par la pluie, et à condition qu’il en tombe beaucoup. Je ne m’étonnerais pas qu’un jour ils me rendent de la monnaie après une de nos conversations.

C’est une préoccupation de faible profondeur dans laquelle je marche souvent, un inconfort supportable mais usant qui pèse dans mes chaussures. Je ne sais pas comment je voudrais que nous parlions. De toute façon, je vois peu mes enfants. Je les croise.
Heureusement, je peux compter sur les trajets en voiture quotidiens pour tenter quelques incursions dans leurs vies si secrètes. Dans cet espace clos, où je les garde ceinturés près de moi, nous parvenons à approcher ce que, les bons jours, j’appelle « des discussions ». Chaque fois, ça m’émeut un peu, j’ai envie de leur faire remarquer c’était bien de se parler comme ça. Mais ma gorge se bloque, ils ne comprendraient pas.
Ce matin, dans la voiture, Lucie m’a semblé bizarre. Je l’ai dit à Sébastien à mon retour. Il a suspendu un instant ce qui le retenait encore dans l’entrée pour en entendre davantage, mais je me suis contentée de hausser les épaules.

Démuni, il m’a demandé si ça allait, comme si je ne lui avais rien dit, une question dont il n’est jamais avare quand il est stressé, comme ce matin. Dans un conciliabule angoissé, il a prétendu avoir perdu tour à tour l’intégralité de ses affaires, avant de retrouver chacune d’elles à sa place habituelle. Il avait rendez-vous avec un gros client, j’ai déjà oublié lequel. La SCOPICEM ou la SOCITEC ? J’ai senti que je devrais savoir. Je n’ai pas osé lui faire répéter.
Je l’ai embrassé en m’efforçant d’ignorer qu’il semblait soulagé de ne pas avoir à en entendre plus sur Lucie, là, tout de suite.
En un nouveau baiser, de nouveaux encouragements automatiques et un claquement de porte, je me suis retrouvée parfaitement seule. Comme tous les matins, je suis allée ranger la table du petit déjeuner. Je l’ai fait plus lentement que d’habitude, sans cesse interrompue par des vagues d’inquiétudes pour Lucie.
Je rejoue notre si courte matinée ensemble pour débusquer des indices. Je revois ses regards, ses gestes, ses déplacements dans la pièce. Je ne trouve rien de solide justifiant mon pressentiment.
Pourtant, je sens errer autour de moi le fantôme familier de ma fille, celui qu’elle laisse chaque matin derrière elle aussitôt franchi le pas de la porte. Je suis inquiète comme on l’est pour l’enfant qu’on a porté, mais sans parvenir à rassembler la moindre preuve, ou même un signe, comme si je l’avais perdue de vue il y a longtemps.
Les vibrations de mon téléphone sur la table de la cuisine me sortent de mes pensées. La foudre est tombée à quelques kilomètres.

« Julia ! » s’écrie la voix quand je réponds.
Je reconnais cette façon de lancer mon prénom comme une bouée de sauvetage. C’est Marie, mon éditrice, qui, très occupée, oublie souvent de dire bonjour et au revoir.
« Tu as entendu ?
— Non.
— Xavier est mort. Cette nuit.
— Ah.
— Ça ne m’arrange pas du tout. »

Je retiens un petit rire, sans aucun lien avec mon estime pour Xavier Lapierrade, que j’avais pu rencontrer en quelques occasions mondaines destinées à me rappeler la valeur profonde de mon métier de correctrice et ce faisant à maintenir mon salaire suffisamment bas.
« Le livre est urgent maintenant. Beaucoup plus urgent », conclut-elle.
Certains opposeraient qu’il ne l’est plus du tout, mais c’est pour cela que nous ne faisons pas le même métier.
« Les gens croyaient déjà que Xavier était mort. Si on attend trop, on va perdre de l’impact. Ils ne se seront rendu compte de rien. C’est l’effet Giscard d’Estaing. »
En tournant la tête vers mon bureau, je vois vaciller les lettres du titre, éclairées par la lumière pâlotte de mon ordinateur : « ÉVA, MA SŒUR – NON CORRIGÉ ». Même le tapuscrit a l’air malade.
Au bout du fil, Marie répète « Ça ne m’arrange pas du tout du tout du tout », comme pour me laisser le temps de m’installer.
« On va devoir accélérer la sortie. Tu t’en sens capable ?
— Quand ?
— Il faudrait qu’il soit livré à l’imprimeur mardi prochain. »
Je regarde le plafond.
« Il est mort comment ?
— Juste mort. Crise cardiaque. »
Comme je ne réponds pas, elle me lance :
« Ça fait une différence pour toi, pour mardi ? Cancer ou crise cardiaque ?
— Ah non. Non. C’est court mais je ferai au mieux.
— C’est plus important maintenant, vraiment, les gens risquent de le lire.
— Tu sais comment valoriser mon travail. »
Je l’entends sourire de connivence, elle s’apprête à raccrocher mais se ravise.
« C’est dingue quand même, je lui ai parlé hier.
— Oui.
— Je n’ai pas vraiment réalisé encore. Je serai triste après la sortie, pas le temps maintenant », dit-elle.
Essaie-t-elle de me rassurer ? Ou de se rassurer elle-même ?
« Oui, c’est normal », dis-je, dans le doute.
Elle a dû manœuvrer avec beaucoup de diplomatie pour suggérer quelques changements à Xavier Lapierrade sans le vexer mais a fini par céder sur des points cruciaux à ses yeux.
« Mais tu ne trouves pas, toi, que c’est plein de redites ? Je trouve qu’il en reste. »
Je laisse passer deux secondes, pour évaluer si elle cherche la vérité ou une caresse. J’élude.
« De toute façon, la sortie est pour dans très bientôt, maintenant. »
Elle bondit.
« Ça veut dire qu’il y a des redites ça ! Ça m’énerve. Ça me saute aux yeux, je te l’ai dit en te l’envoyant. Je les entends déjà les souligner. »
Les, ce sont les journalistes. Sous leur poids, sa voix cède avant de se ressaisir.
« Enfin oui comme tu dis, ça sort très bientôt. Et ils n’oseront sans doute pas dire grand-chose maintenant. »
Je ne dis rien. Je ne connais aucun journaliste.
J’entends des gens parler derrière elle, son attention se dissipe quelques secondes puis elle reprend le ton grave du début de notre conversation.
« Écoute, l’essentiel c’est de tenir la date. Tu m’envoies la première partie dès que tu l’as.
— Oui.
— Merci, vraiment. »
Juste avant de raccrocher : « Mais ça va, toi ?
— Oui, oui. Et toi ?
— Oui. »
Le silence de mon bureau s’est épaissi.
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La pression me fait mijoter à petit feu. Antoine a souri, ne dit plus rien, mange en silence. C’est tout ce que je souhaite, du silence. Pour une fois je veux que nous ne parlions de rien. Sébastien et Antoine guettent une intervention de ma part, moi d’habitude si prompte à éviter à tout prix les blancs, soucieuse de toujours maintenir un dialogue de clan entre nous. Si je ne fais pas le job, le dialogue n’a pas lieu, je le sais, mais aujourd’hui je m’accroche à mon silence, comme si on risquait de me le voler.
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Je le ressens sans encore en mesurer toute l'ampleur. Notre médecin de famille a mal reçu ma fille pour un acte tout à fait légal. Mais ce n'est pas ma fille que j'ai à côté de moi. Apparemment, c'est une meute, toutes les filles. Lucie mène une manifestation invisible dans le village, elle se sent mentalement accompagnée par celles déjà victimes de la même offense. Je me sens minuscule à côté d'elles, je ne partage pas leur fardeau ni leur bourreau, mais elle me tire vers le groupe en commençant à marcher.
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Moi, j'ai toujours évité de travailler dans un bureau. Comme ces grosses pinces qui viennent mordre les gravats après la chute d'un immeuble, j'ai pris soin de délicatement placer dans une autre vie que la mienne mes collègues, de laisser tomber dans la benne la grosse machine à café, les gobelets avec leurs touillettes, les plantes vertes, les ascenseurs, les interminables réunions.
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