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Je viens de prendre conscience que je n'avais jamais critiqué ce petit bijou de comic indépendant américain.

La base est simple : Un adolescent en mal de vivre se voit annoncé par un démon, lors d'un délire, qu'il doit tuer une personne par mois, faute de quoi il mourra.

Il passe le premier mois à se dire que ce n'était qu'un rêve, mais plus la date d'échéance approche, plus il doute. Il passe donc à l'acte, mais sur quelqu'un qui le mérite.

Il décide donc, pour les mois qui suivent, de devenir un superhéros. Ou quelque chose du genre. Tant qu'à tuer des gens, il trouvera ceux qui le méritent. Sauf que voilà, contrairement aux comics de superhéros, dans la vraie vie, il n'y a pas de super criminels qui nous sautent dessus en menaçant une centaine d'innocents à chaque coin de rue.

Devrait-il baisser ses critères?

(J'ai lu l'entièreté, ça ne devient que meilleur au fil des tomes, et le finale est surprenante et intéressante.)
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2016, écrits par Ed Brubaker, dessinés et encrés par Sean Phillips, avec une mise en couleurs réalisée par Elizabeth Breitweiser. Ces créateurs sont également les auteurs des extraordinaires séries Fatale, Tome 1 : La mort aux trousses et Fondu au noir.

Au temps présent, Dylan (un jeune homme) est en train d'exterminer de la racaille avec son fusil à pompe. Dans un immeuble, il abat un homme à bout portant dans une salle de bain, puis un deuxième dans le salon. Il tire ensuite froidement et méthodiquement sur 2 autres qui viennent de sortir de l'ascenseur. Pendant ce temps-là, sa voix intérieure semble s'adresser à un interlocuteur invisible, évoquant la facilité avec laquelle il est devenu un tueur, la litanie des crimes grands et petits évoqués tous les jours aux informations, le fait qu'un psychopathe est devenu président et que l'avidité mène le monde. Il se fait prendre par surprise par un agresseur, se défend tout en continuant de penser aux individus qui vivent dans ce monde de manière passive en se gavant de divertissement à la télévision. Mais il se reprend en se disant qu'il n'a pas commencé son histoire par le début, et qu'il lui faut revenir en arrière, peut-être un soir de nouvel an 7 ans plutôt quand des mecs ont importuné sa copine de l'époque dans un bus et qu'il n'avait pas la carrure suffisante pour répondre. Ou alors peut-être le jour où il a fait une tentative de suicide en se jetant depuis le toit de son immeuble, après avoir fait une autre tentative aux médicaments quelques années plutôt.

Dylan finit par se concentrer sur quelques semaines auparavant. Il vit alors en colocation avec Mason. Ce dernier fréquente assidument Kira qui leur rend régulièrement visite et qui passe tout aussi régulièrement la nuit avec Mason dans sa chambre. Elle a également été la meilleure amie de Dylan. Puis un soir, il y a un mois, alors que Mason est sorti chercher des pizzas, Kira est venu s'installer sur les genoux de Dylan et l'a fougueusement embrassé, mais elle s'est séparée de lui dès qu'elle a entendu Mason revenir. C'est ce soir-là que Dylan s'est jeté dans le vide du septième étage, malade de solitude. À peine s'est-il élancé qu'il a regretté son geste. Il a miraculeusement survécu à sa chute. le soir même, il voit l'apparition d'une créature surnaturelle dans sa chambre qui le malmène et qui lui explique que le prix à payer pour sa vie sauve est de tuer une personne par mois.

Après la lecture de Fatale et de The fade out (et avant des séries Cirminal et Incognito), le lecteur est prêt à accorder aveuglément sa confiance à ces auteurs. Il sait qu'ils vont réaliser un nouveau récit qui s'inscrira dans la veine du roman noir, avec certainement des éléments d'un autre genre (superhéros pour Incognito) et des hommages à une époque (les années d'après-guerre à Hollywood pour The fade out). S'il n'a rien lu de tout ça, il est vraisemblable qu'il est venu à cette nouvelle série sur la foi de la renommée des auteurs, ou pour la couverture saisissante.

Le lecteur découvre des pages très organiques dans leur apparence, avec une mise en couleurs étonnante. Elizabeth Breitweiser utilise une approche essentiellement naturaliste, mais avec un parti pris artistique. Dès la première case, le lecteur peut voir que la coloriste ne se contente pas de rendre compte des couleurs de manière réaliste. Pour cette première case, elle complète aussi le dessin avec un arrière-plan évoquant l'ombre portée de la fenêtre. Sean Phillips s'investit fortement dans les décors, mais quand il estime que la case a plus d'impact sans (à de rares occasions), Breitweiser vient la compléter soit en évoquant le décor, soit en réalisant un camaïeu reflétant l'état d'esprit ou l'émotion des personnages. La complémentarité est si naturelle que le lecteur peut ne pas s'en apercevoir s'il n'y prête pas attention. de même qu'il peut ne pas remarques certaines teintes inattendues, dont un orange vif pour aux moments les plus violents et brutaux. le travail de la coloriste est remarquable en plusieurs points. Elle rehausse le relief des surfaces, mais sans utiliser de lissage dans les dégradés de teinte, plutôt avec des surfaces irrégulières qui évitent une impression d'embellissement de la réalité, ou d'enjolivement. La plupart du temps, elle utilise surtout des teintes ternes et un peu sombres pour rendre compte d'un quotidien pas folichon, sans être morbide ou désespéré pour autant. Par contraste, la luminosité de Kira ressort, comme si son entrain apportait de la lumière dans le quotidien de Dylan. Elle effectue également un travail remarquable pour rendre compte de la luminosité si particulière de la neige. Elle sait utiliser les effets spéciaux de l'infographie à bon escient, en l'occurrence pour apporter une vie surnaturelle aux peintures du père de Dylan.

Il faut que le lecteur fasse un effort pour dissocier les traits encrés de Sean Phillips, de leur mise en couleurs afin de se rendre compte de leurs qualités. L'approche de l'artiste s'inscrit dans une veine réaliste, mais là encore avec une intention consciente de ne pas l'enjoliver. Il mélange dans ses cases des traits fins pour une partie des contours, et des traits plus épais pour rendre compte de l'irrégularité de ces contours, des ombres portées, avec des aplats de noir irréguliers. Ses personnages présentent une morphologie normale, sans excès de muscle, et s'habillent avec des tenues ordinaires, variées, et adaptées à leur occupation et aux conditions climatiques, ainsi qu'à leur position sociale et leurs revenus. Les expressions des visages sont variées et font apparaître des émotions nuancées et des états d'esprit complexes. Elles sont mesurées, ne marquant fortement le visage que lors des moments de stress intense, comme lors des affrontements physiques, des prises de risques ou des mises en danger.

Sean Phillips met en oeuvre la même approche graphique pour rendre compte des différents environnements dans lesquels se déroule le récit. le lecteur peut se projeter sans difficulté aux côtés de Dylan qu'il se trouve dans cet immeuble où il fait un carnage, assis à une table dans une bibliothèque municipale, aux côtés de sa copine dans les rues New York, dans la petite chambre de son appartement, dans les couloirs d'un hôpital en attendant de régler sa note, ou au volant de sa voiture. L'objectif du dessinateur n'est pas d'en mettre plein la vue au lecteur, mais d'inscrire le récit dans un quotidien banal et normal. S'il y est sensible, le lecteur peut quand même remarquer la vue panoramique sur les immeubles depuis le toit, la belle verrière d'une terrasse, le pavillon de banlieue ordinaire où habite la mère de Dylan, l'urbanisme authentique des rues New York sous la neige, la foule dans les couloirs du métro, l'aménagement intérieure d'une rame de métro déserte, etc. L'aspect ordinaire et banal des différents lieux est l'aboutissement d'une réflexion graphique sophistiquée, à l'opposé d'une paresse picturale ou d'un manque de compétence.

S'il se limite à la dimension graphique de la narration, le lecteur peut facilement se laisser tromper par son apparente innocuité. Mais sa lecture lui montre qu'elle n'est pas synonyme de fadeur et encore moins de vacuité. En fait toutes les scènes semblent aller de soi et couler de source, alors que l'intrigue raconte des événements sortant pour le moins de l'ordinaire. Cependant, Ed Brubaker fait preuve de la même adresse narrative, pour présenter son histoire comme allant de soi, n'ayant finalement rien de si extraordinaire que ça. Dylan n'est qu'un jeune individu désabusé comme les tous ceux écoeurés par l'état du monde, scandalisé par les injustices, dégoûtés par l'impunité et le laxisme, déjà résignés à cet ordre des choses inique et indigne. Sa tentative de suicide raté lui fait prendre conscience qu'il n'a aucune envie de mourir, mais aussi que chaque jour compte. Il décide donc de faire quelque chose, de prendre les choses en main, et d'éliminer quelques nuisibles de la société. le scénariste montre comment il se procure une arme à feu qui ne peut pas être tracée (ce n'est pas si compliqué que ça) et comment il choisit ses cibles. Ce dernier point s'avère plus compliqué, car Dylan veut avoir la certitude qu'il ne commet pas d'erreur, qu'il assassine bien des individus nocifs pour la société, coupables de crimes graves. Finalement tout cela est bien logique et légitime.

C'est toute la force de la narration du scénariste que de rendre plausible et normal le comportement de son personnage principal. Il apparaît dès le début qu'il se livre à une étude de caractère. Toutes les séquences mettent en scène Dylan et la moitié comporte les commentaires de sa voix intérieure, soit sous forme de cellule de texte, soit sous la forme de courts paragraphes dans une colonne, les dessins occupant l'autre moitié de la page également dans une colonne. La scène d'ouverture alpague tout de suite le lecteur avec cette tuerie méthodique de sang-froid, avec sa violence et sa brutalité. L'intrigue est mise sur les rails avec un individu qui va prendre la loi entre ses mains pour éliminer les éléments nocifs de la société. le lecteur tombe toutefois sur des éléments inattendus comme la tentative de suicide, ou un conte extrait de Les mille et une nuits, ou encore une référence à Frantz Kafka et une autre à Vladimir Nabokov. Il est pris à contre-pied quand le surnaturel fait irruption, à la fois sous la forme d'un spectre se manifestant directement et seulement à Dylan, à la fois par les peintures du père de Dylan. Ed Brubaker maintient l'incertitude quant à la réalité de cet élément surnaturel, laissant le lecteur choisir s'il doit le prendre au premier degré (il y a déjà eu des éléments surnaturels dans les séries précédentes du duo Brubaker & Phillips) ou s'il s'agit d'une métaphore du désordre mental de Dylan (au vu de ses actes, ce ne serait pas si étonnant).

De séquence en séquence, les auteurs dessinent le portrait d'un jeune homme avec un vision égocentrique du monde, absorbé par ses propres réflexions, convaincu de son inutilité, cherchant un but. Mais il est également possible d'y voir une histoire d'amour, un récit cathartique (un gentil jeune homme normal éliminant les immondes criminels), un questionnement sur l'absurdité de l'existence et ses étranges bizarreries, à ce titre l'adolescence de Kira confrontée aux pratiques échangistes de sa mère décroche le pompon. Sous des dehors de thriller et de justice expéditive, Ed Brubaler regarde la vie d'un drôle d'air, son personnage faisant bon usage de sa propension à l'introspection.

Décidément, le lecteur en vient à se demander si le duo Ed Brubaker & Sean Phillips peut rater une histoire. Ils continuer d'évoluer dans le genre du polar, avec une touche de surnaturel (peut-être) utilisant les conventions du genre pour servir leur récit, jouant avec la violence, à la fois pour ce qu'elle a de cathartique, mais sans édulcorer sa brutalité écoeurante, emmenant le lecteur dans la logique d'un jeune homme bien parti.
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Bon sang, que c'est bon, une vraie bouffée d'air frais dans le paysage du comics ! Laissez de côté les culottes et capes en tous genres et embarquez avec le duo survitaminé, je nomme, Brubaker au scénario (dont la réputation n'est plus à faire et qui ici est en grande forme) et Phillips aux dessins. Les deux compères ayant déjà collaboré sur l'éminente série Criminal, ils remettent ici le couvert avec un run rondement mené grâce à un rythme soutenu et des protagonistes diablement bien écrits, le tout dans une ambiance crasseuse comme on les aime.

Oubliez donc les Marvel édulcorés un instant et plongez dans cette spirale infernale, véritable chute libre dans les viles abysses de cette société déshumanisée où chacun est écorché par cette diatribe sous acide. Vous l'aurez compris, la noirceur est au rendez-vous, mais jamais de manière gratuite, bien au contraire. Les bas-fonds et travers de notre société moderne aliénée par la violence sont subtilement mis en exergue et même, ironie ou pas allez savoir, sublimés le plus souvent par les mirifiques colorisations édulcorées de Breitweiser.

Une fois ce premier tome dévoré une seule pensée occupera votre esprit : vite, la suite.
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Rare sont les comics où je mets 4 étoiles. Il faut vraiment que cela me plaise. Je suis tombé sous le charme malsain de cette oeuvre assez introspective qui met en avant un jeune homme mal dans sa peau qui bascule dans l'horreur du métier de tueur. Il croit faire un pacte avec le diable suite à une tentative de suicide avortée. Est-ce seulement la réalité ? La fin de ce premier tome sera assez glaçante.

Oui, je mets 4 étoiles quand une oeuvre le mérite. Je n'ai pas eu besoin de me forcer pour le lire. J'ai éprouvé du plaisir à la lecture car c'est très bien réalisé dans un genre polar sombre. Il y a toute une immersion qui se fait et qui est progressive. Bref, il y a une intelligence dans la mise en oeuvre de ce scénario.

En conclusion, une vraie tuerie.
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Si le début du comics nous montre une personne sûre d'elle, qui enchaîne sans problème apparent les meurtres, on repart rapidement en arrière pour savoir comment on en est arrivé là et on fait la connaissance de Dylan, toujours étudiant malgré son âge, qui vit en colocation avec un pote à lui qui sort avec sa meilleure amie dont il est clairement amoureux et qui se rend compte que sa vie est quand même plutôt ratée.
C'est au moment où il rate son suicide qu'il se rend compte qu'il n'a finalement plus envie de mourir et c'est aussi le moment où un démon lui apparaît pour lui dire que s'il ne tue pas quelqu'un, lui-même va mourir.

On vit donc avec lui ses hésitations, son incrédulité et je dois dire que, malgré tous ses défauts, c'est un personnage très crédible que j'ai beaucoup apprécié.
A ses côtés, sa meilleure amie Kira est aussi quelqu'un que j'ai bien aimée, bien que son comportement puisse paraître par moment détestable.

On est dans un univers sombre, avec un personnage déprimé et suicidaire qui traîne autour de lui des questionnements pertinents sur la justice et la méchanceté.
En contraste, la luminosité de Kira est presque agressive et les couleurs du comics le rendent particulièrement bien.
On peut aussi se poser la question de la réalité de ce que traverse Dylan, si la mission que lui donne le démon n'est finalement pas une excuse pour qu'il puisse enfin se sortir de son quotidien dans lequel il se trouve enfermé.
C'est un très bon premier tome, qui intrigue et qui interroge, et le fait que la série soit finie en quatre tomes donne envie de s'impliquer pour découvrir le fin mot de cette histoire.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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Jusqu'à lire Fondu au Noir (The Fade Out) il y a peu, je n'avais jamais véritablement accroché à la plume de Brubaker. Et puis est venu Fondu au Noir et la grosse impression alors laissée. 2 mois plus tard, je vois passer un post Insta du super compte la_galaxy_du_comics et je ne me retiens pas de lui demander quel est son comics préféré du duo Brubaker/Phillips. La question est vite répondue: Kill or be Killed (sans oublier Criminal). Parfait, c'est noté !

Et que vois-je peu après dans les rayons de ma bibliothèque favorite (le Sapin Vert à Bischheim si jamais il y a des Alsaciens par ici) ? Les 4 tomes de Kill or be Killed natürlich !

Cela raconté, on peut passer à la phase présentation de l'oeuvre. Juste après The Fade Out, KobK (chez Image Comics) est sorti aux US sur une base mensuelle entre 2016 et 2018. le tout pour 20 épisodes. En France, Delcourt les a sorti en 4 tomes, sur l'année 2018 et début 2019.

Bon, on sent un peu le côté comics mensuel avec l'effet "que va-t-il se passer après ?" mais ça reste fin et pas abusé comme on peut souvent le voir. Mais ces sorties mensuelles ont par contre un effet que j'ai moins apprécié, à savoir de légères redondances dans la narration. Mais bon, il est facile dépasser ça pour se concentrer sur tout ce qui fait la force de ce comics : la profondeur des personnages, de leurs histoires personnelles, une romance très attachante et réaliste, ou encore la violence très réelle et sans le côté cliché ou même glamour qu'on peut voir parfois.

Sinon, c'est toujours assez fascinant les histoires de self-made justicier (car oui on est là-dessus). Ici, pas d'histoire classique de vengeance à la Punisher, mais quelque chose de plus complexe avec l'exploration de thèmes autour du mal-être sociétal ou des blessures familiales. le tout accompagné d'une puissance narrative intéressante et d'une jolie profondeur scénaristique.

Malgré ça, je pense que ce comics aurait eu plus de force et d'impact s'il avait été conçu en mode one-shot. Mais peu importe, il est aussi très bien comme ça. Et puis finalement, ce format lui donne un petit charme.

En tout cas, on pourra dire que j'ai bien fait de suivre les conseils avisés du propriétaire de ce compte Insta, puisque j'ai enchaîné (dévoré même) les 4 tomes sur une petite journée.

Je mettrai donc un 8,5, et je pense bien les rajouter un jour à ma collection perso 📚

Prochaine lecture du duo : les Criminal
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Encore une fois je suis bluffé par le talents conjugué de cette paire d'auteurs. Que ce soit le scénario original mais surtout la façon de raconter, une voix off qui part d'un aboutissement tragique et qui relate les faits pour qu'on comprenne comment on en est arrivé à un tel résultat, j'adore ce procédé, que ce soit la profondeur psychologique des personnages imaginés par Ed Brubaker, ou bien que ce soit la finesse du dessin de Sean Phillips qui s'est encore amélioré, usant à merveille des ambiances nocturnes sombres, tout est ici brillant, équilibré, maîtrisé de bout en bout.
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Il rate son suicide. Mais cette seconde chance en est-elle véritablement une ? Car, pour payer sa dette d'une vie, il doit désormais tuer un méchant par mois.
Le topo est accrocheur, la dose de trash et de sang est la bonne et le suspense va bon train. La construction laisse voir un subtil puzzle qui donne envie de poursuivre la lecture et les scènes de meurtres sont assez réussies. On savoure alors la construction. On sait que cela finira mal, et c'est ce qui est génial. Voilà donc un premier tome assez prometteur : il faut maintenant que les tomes suivants tiennent le rythme.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
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"Kill or be killed" de Ed Brubaker et Sean Phillips chez @DelcourtBD

Synopsis :

"La super équipe formée par Ed Brubaker et Sean Phillips frappe à nouveau ! Kill or Be Killed est un thriller sombre, nerveux et intense qui nous conduit sur les pas d'un jeune homme forcé d'assassiner des criminels et des sales types… afin de survivre !

Après une tentative de suicide ratée, Dylan est sauvé par un démon, qui lui propose un marché. Il doit assassiner au moins un salopard par mois afin de gagner le droit de survivre. Et bien entendu, comme tout tueur, il va devoir pratiquer son premier assassinat, ce qui s'avère plus difficile que prévu… de plus, il se débat pour cacher ce secret qui met lentement sa vie en miette, ainsi que celle de ses proches."

Scénariste : Ed Brubaker ;
Dessins : Sean Phillips ;
Coloriste : Elizabeth Breitweiser ;
Editieur : Delcourt ;
Collection : CONTREBANDE ;
Prix : 16.50 € ;
Commander sur BD Fugue ou Canal BD.

Le suicide n'est pas forcément une bonne idée...

C'est ce que notre héros va apprendre à ses dépens, suite à sa tentative ratée. Sauvé par un Démon, il va devoir tuer un salopard par mois pour espérer survivre, car il vient de réaliser qu'il voulait vivre, qu'il aimait la vie et que même si elle est merdique (bah oui tenir la chandelle de son coloc, qui sort avec sa meilleure Kira, dont il est amoureux, ce n'est pas topissime comme vie), c'est quand même mieux que de finir entre 4 planches, mangé par les vers.

La première fois est toujours la plus dure...

Quelle que soit la situation, cela se confirme. Et lorsqu'il s'agit de tuer pour la première fois, c'est plus qu'une évidence, c'est la dure réalité de la vie qui te tombe sur le coin de figure. Notre héros va donc se retrouver dans une situation quelque peu compliquée lorsqu'il aura repéré sa première "proie" et qu'il devra agir, d'autant plus que notre ami le Démon, va se rappeler au bon souvenir de Dylan. Tout ça pour notre plus grand plaisir.

La vie de Justicier n'est pas de tout repos...

Dylan va devoir jongler entre ses doutes, sa conscience, ses remords, son coloc et Kira afin d'arriver à ses fins et de contenter notre ami le Démon. Ce combat va la plonger dans diverses situations plus complexes les unes que les autres, lui attirant des problèmes avec des strip-teaseuses de l'Est (qu'il voulait sauver), quelques blessures, suite à des mauvaises rencontres (dont une orchestrée par son ami Démoniaque), mais également des prises de tête avec son coloc et sa meilleure amie Kira (comment leur expliquer ce qu'il fait, hein, comment ?). Tout ça, va faire péricliter sa vie, ses relations et sa santé et Dylan, ne sait pas s'il va pouvoir durer sur la distance.

Qu'est-ce que j'en pense de ce tome 1 ?...

C'est un petit bijou dans le monde des comics que je viens de découvrir. L'ambiance sombre de cette oeuvre reflète parfaitement l'état d'esprit de notre héros l'ayant amené à attenter à sa vie. Les dessins sont justes de toute beauté, c'est justement un des gros plus de ce comic. La colorisation est également époustouflante et nous en met plein les mirettes. N'oublions pas également le génie du notre ami Brubaker, qui grâce à sa plume, emmène son lecteur au bout du gouffre abyssal, qui s'est ouvert sous les pieds de Dylan. L'association de tous ces éléments me donne juste envie de courir chez mon libraire afin de prendre les 3 prochains tomes de la série et de les dévorer. C'est donc un gros coup de coeur 2019 pour moi.

Note Tome 1 : 19/20.
 
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Une plongée perturbante dans les pensées d'un psychopathe qui s'ignore. Je n'arrive pas à me décider s'il y a vraiment un démon ou s'il perd vraiment la boule suite à sa chute du haut de l'immeuble... Peut être découvrirai-je la réponse dans les tomes suivants ?

Les qualités de cette BD sont nombreuses : on est happés par le récit dès le début : Dylan nous raconte tout et on l'accompagne dans sa descente aux enfers au sens propre comme au figuré. Tous ses questionnements sur le droit d'ôter la vie, appliquer une justice fatale, les déviances de la société (pour ne citer que quelques sujets) sont très intéressants.

Au niveau du graphisme, c'est percutant, incisif, cru, parfois épuré, parfois détaillé mais on a toujours cette sensation d'intimité avec le personnage principal (Dylan). J'ai pris beaucoup de plaisir à lire, à m'attarder sur les dessins, à me poser les mêmes questions et réfléchir quelques minutes.

Je me dis que devenir fou et ne plus savoir où est la réalité et où est le délire, ça doit être horrible. Combien de tueurs ne justifient pas leurs actes par un "ordre impérieux" auquel ils ne peuvent se soustraire ? Que ce soit une voix dans la tête, Dieu, un démon, un prophète, etc. les exemples ne manquent pas.

Rien dans ce premier tome ne permet de trancher la question de manière univoque.

C'est d'ailleurs sans plus attendre que je me lance dans la lecture du second tome dont je vais savourer chaque planche avec plaisir.
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