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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous revoici enfin en Sicile, toujours en 1040… Enfin, je n'aurais guère aimé vivre cette époque-là où Byzantins, Normands, Varègues (guerriers danois et norvégiens) ne cessent de s'étriper pour s'attribuer un territoire administré comme un émirat par les Arabes dont les forces s'amenuisent.

Pour IRA DEI, c'est le tome 2 (La part du diable) qui clôture le premier cycle et que j'ai pu lire grâce à Vincent. Au fil des pages, c'est la terrible bataille de Troina qui sert de fil rouge, couleur bien choisie car les pages qui y sont consacrées sont pourpres comme le sang qui coule et la violence qui déferle.
En alternance avec les scènes de guerre, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat reviennent quatre mois en arrière et cela reconnecte avec la fin du premier tome (L'or des caïds) où Robert, dit Tancrède, avait enfermé le diacre Étienne, envoyé par le pape, dans une cage pour l'empêcher de nuire. Robert et ses hommes se sont installés dans une ferme fortifiée, sur les pentes de l'Etna, après en avoir chassé les pauvres habitants.
Ce tome 2 nous en apprend un peu plus sur Robert, duc déchu, grâce à Étienne qui rumine sa vengeance. Ce ne sont que jalousies, coups bas par appât du gain, ce qui n'a guère changé au fil des siècles dans notre espèce dite humaine…
Je note avec plaisir un peu de douceur dans des ruines romaines mais ça se gâte très vite lorsque des mines patibulaires arrivent, avec une mise en page réussie…
Enfin, on revient toujours à Troina où le sang coule. Les hommes sont épuisés, blessés, tués au cours de ce terrible affrontement dont Robert sort considérablement affaibli.

Un deuxième cycle permettra sûrement de savourer encore un très bel album comme celui-ci avec des couleurs attrayantes, bien adaptées et des dessins d'un réalisme impressionnant.


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Suite de ce premier cycle de cette série BD historique, vive et sanglante qui narre la reconquête de la Sicile musulmane au XI éme siècle par les forces de l'empire byzantin. L'armée byzantine est alors un agrégat de mercenaires intéressés par le butin avant tout.

Parmi eux figure Tancrède, seigneur normand au lourd passé, son allié Guillaume, normand lui aussi, et le puissant prince varègue Harald. Un trio, obligé de suivre les instructions du strategos byzantin, et qui piaffe d'impatience, attendant une nouvelle bataille.
Tancrède, lui, s'est débarrassé de Étienne, l'encombrant légat du pape qui l'a poussé à venir en Sicile, en le mettant en cage. Mais son prisonnier a de la ressource. Les oppositions entre nationalités et les querelles de préséance vont compliquer la suite de la campagne militaire.

Cette série joue avec les réalités historiques en exacerbant la violence de l'époque. Les dessins de Ronan Toulhoat sont impressionnants. Les combats sont âpres ; le rouge prédomine lors de la bataille de Troina en 1040. Les trahisons se succèdent. Mais la Sicile est en passe de redevenir chrétienne…
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L'illustration de couverture est très réussie, plus pertinente que celle du premier volume), reprenant à la fois le thème et la colorimétrie de la série (j'aime toujours quand il y a une homogénéité dans une série) mais surtout proposant un sujet énigmatique et très révélateur de l'album. Un vitrail dessiné très élégant en début d'album rappelle les protagonistes. Ce tome clôt officiellement un premier cycle d'une série prévue en quatre cycles minimum.

Après avoir conquis Taormine en Sicile, Tancrède est intégré à l'armée du Strategos Maniakès. Poursuivant sa propre vengeance en enfermant le moine dans une cage, il voit les alliances se faire et se défaire, chacun jouant sa propre partition au sein de ce théâtre de reconquête militaire.

Le duo Brugeas/Toulhoat est décidément impressionnant. Non content d'une productivité hors norme (on est à une moyenne de 2 albums par an), ils parviennent à produire des BD grand public sur des sujets et traitement pour le moins risqués... Paradoxalement si leur BD la plus mainstream (Chaos Team: des barbouzes dans un contexte post-apo après l'arrivée des extra-terrestres) est leur seul semi-échec commercial, ils choisissent ensuite un polar médiéval très sombre et une épopée diplomatico-stratégique dans la méditerranée Byzantine de l'an Mille!

Le premier tome d'Ira Dei était une vraie réussite, inattendue pour ma part et qui reprenait pas mal de tics graphiques et scénaristiques du couple d'auteurs. La part du diable parvient à rehausser encore le niveau en complexifiant une intrigue déjà touffue, notamment via le ressort des aller-retour: l'album débute sur la grande bataille de Syracuse et nous montre par morceaux quelles inimitiés, quels retournements d'alliances, quels machiavélismes ont mené à ce morceau de bravoure épique qui renverrait presque le Conan des deux compères sorti au printemps au rang de bleuette Nouvelle vague... La lecture de l'album demande de la concentration même si le dessin, toujours aussi clair et précis facilite le parcours oculaire. La grande force de ce volume et le véritable changement par rapport à leurs productions précédentes est l'absence de héros et une impossibilité pour le lecteur de définir le centre de l'intrigue. La multitude de personnages secondaires, bien plus charismatiques et éclairés que les deux centres antagonistes que sont Tancrède et Etienne, crée une toile renforcée par une chute inattendue qui ressemble plus à un to be continued qu'à une fin de cycle. La série sera en effet construite sur des cycles "géographiques" changeant de théâtre des opérations à chaque diptyques, dans une trame néanmoins suivie.

Le personnage de Tancrède est un peu en retrait dans ce volume, en laissant la part belle (comme souvent chez Brugeas&Toulhoat) aux femmes, manipulatrices, belles, intelligentes, face à une brochette de mâles violents et tous plus retors les uns que les autres qui font chercher en vain quelque chose qui se rapprocherait le plus d'un héros. Dans cet univers machiavélique où chaque acteur semble être le précepteur de Sun Tzu, très peu de manichéisme, ce qui est rare dans ce genre de BD et très agréable.

Graphiquement Ronan Toulhoat n'en finit plus à chaque album de nous régaler. Si vous lisez régulièrement ce blog vous savez que je suis adepte des encrages forts et ce que j'aime chez ce dessinateur c'est son trait très instinctif allié à une utilisation discrète du numérique, dans la colorisation notamment et dans la réalisation d'arrière-plans jamais délaissés: il y a une telle vie dans chacune des cases que l'on prolonge la lecture pour scruter chaque détail. L'autre grande force du dessinateur est son sens du mouvement, à la fois par des effets graphiques très maîtrisés (eyfish, lignes de vitesse) et par un découpage en travelings qui crée une vraie immersion.

La part du diable est peut-être l'album le plus abouti du duo (je sais, je dis ça à chacun de leurs albums...), à la fois exigeant, complexe, visuellement renversant de détails et de précision, proposant à la fois de sombres débats stratégico-conspirationistes et des scènes de bataille grandioses... On ne sais plus s'il faut souhaiter des changements d'horizons pour ces auteurs tant ils nous régalent en proposant à chaque album des créations qui respirent la passion. Personnellement je suis leurs aventures les yeux fermés et pour l'instant je n'ai jamais été déçu.
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