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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Brussolo nous livre, avec ce "Syndrome du Scaphandrier", une oeuvre de SF particulière et qui s'inscrit je pense dans une sensibilité hexagonale (Barjavel, Pagel et d'autres). La poésie, le fantastique, les ambiances oniriques y sont bien plus présents que les aspects technologiques ou la critique sociale. Après tout, comme l'auteur le dit lui-même, il ne fait qu'explorer ses univers intérieurs, ce sont les autres qui mettent les étiquettes.

Et donc, un peu dans la même veine que "Mange-Monde", que j'ai lu précédemment, Brussolo nous livre ce que moi je nommerais un livre d'ambiance, quelque chose qui se rapproche finalement peut-être plus de la peinture que de l'écriture, mais qui a pour moi toute sa place dans la littérature. Ainsi ne vous attendez pas à des "twists", "cliffhangers" et autres "flashback", ni à un rythme trépidant.

Il nous décrit, dans un futur que l'on devine assez proche, la vie de David, une sorte de "rêveur professionnel". Il a cette capacité de vivre une vie parallèle dans ses rêves et d'en ramener des ectoplasmes éphémères, qui ont supplanté toutes les autres formes d'art, et dont le commerce fait fureur. Ce sont des objets (organismes ?), mouvants, abstraits, et chacun peut y voir ce qu'il veut. Ils ont de plus la faculté d'irradier un bien-être certain (avec quelques oeuvres mineures, savamment placées dans votre domiciles fini l'arthrose, les maladies chroniques et les effets de l'âge). le problèmes est qu'ils ont une durée de vie limitée.

Il faut donc sans arrêt renouvelé le stock, ce qui n'est pas sans risque pour les rêveurs et leur santé. Et puis il y a toujours le risque, à un moment, que le rêve soit plus attrayant que la vie réelle et que l'on s'y perde...

Ce "Syndrome du Scaphandrier" ne conviendra donc pas à tout le monde. Personnellement j'ai vraiment beaucoup aimé...Ceux pour qui les termes poésie, ambiance, onirisme ont un sens devraient appréciés. Et puis en creux on peut aussi y voir une critique de la société de consommation (puisqu'ici c'est le producteur qui devient, aussi, un déchet) ainsi que de la promotion d'un certain idéal de bien-être béat.
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Mon premier Brussolo est déjà conquis par son talent.
Dès le départ l'univers onirique me parle, j'ai pris pour habitude d'écrire mes rêves en pensant qu'un jour ils feraient une bonne histoire, je ne suis pas le seul apparemment.
Il y a un petit détail qui m'a fait sourire au début, la pilule de cohérence est bleue, cela m'a fait penser à celles de Matrix qui sortir 8 ans plus tard.

Les chapitres sont courts ce qui est une bonne nouvelle vu les pavés de plusieurs pages sans retour à la ligne. J'avais aimé ce style dans le mythe de Cthulhu car il retranscrit bien le caractère oppressant que subissent nos protagonistes, comme lors d'un cambriolage par exemple.
De la SF pas trop futuriste, ce qui me convient et évite de me perdre dans les néologismes, utiliser le rêve est une excellente idée, quelque chose qu'on a tous en commun, c'est aussi ce qui fait entrer ce livre dans les intemporels du genre, je le vois plus comme un univers parallèle que comme du futuriste en réalité.

Ces rêves lucides sont pour David, le personnage central, un moyen de vivre une vie d'aventures, comme le dit le résumé, la journée il n'est qu'un modeste fonctionnaire, il est invisible. Des rêves non pas comme le monde imaginaire d'un enfant mais la notion d'univers parallèle correspond parfaitement, c'est d'ailleurs aussi comme ça que le ressent David malgré les tentatives des psychiatres pour lui montrer que ça n'existe pas. Je ne pense pas qu'il soit fou, pour moi il est à la fois comme un écrivain qui crée tout un monde et un explorateur onirique de son inconscient.
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Brussolo, comme souvent, propose un monde proche du nôtre, juste un peu dévié. Juste un peu déviant.

Dans ce futur proche, plus de peintre, plus de sculpteur. Juste des rêveurs qui se tuent (littéralement : leur cerveau se transforment en porcelaine, dans l'indifférence générale) pour rapporter à la surface (c'est-à-dire dans notre réalité) des créations qu'ils arrachent aux contrées oniriques.

Ces rêves, créations périssables dégageant une aura magiques (santé et bonheur garantis pour ceux qui les approchent), n'ont pas de forme parfaitement définie. Des morceaux de chair parfaite et mouvante. Une peau d'ange luminescente et palpitante, sans organe pour la corrompre.

Brussolo, c'est un peu le Cronenberg de la littérature. Il a ce rapport très particulier au corps et à sa dégénérescence, qui traverse toute son oeuvre comme un cordon ombilical sanglant.

C'est particulièrement saillant dans "Le Syndrome du scaphandrier". Il y a les rêves matérialisés, décrit de manière si charnelle. Il y a le syndrome du scaphandrier, cette maladie dégénérative qui sclérose le cerveau et déforme le crâne. Et il y a le monde du rêve lui-même, où tout peut prendre vie d'une pensée, où une voiture noire peut devenir un dangereux requin par une simple association d'idée du rêveur.

[...]

Un roman sur l'imaginaire et les rêveurs, qu'il serait intéressent d'analyser comme une réflexion métaphorique sur la place de l'artiste dans la société.
Lien : https://vaisseaulivres.wordp..
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Le syndrôme du scaphandrier est un roman fantastique, qui relate l'histoire de David, un rêveur avec le "don". Celui de matérialiser des ectoplasmes, nés de ses rêves et vendus comme des oeuvres d'art.
L'univers dépeint est extrêmement cohérent, et la métaphore de la plongée parfaitement filée et pleine de sens. C'est le premier roman de Serge Brussolo que je lis. Je découvre une narration d'une justesse incroyable. Parfaitement calibrée. Les scènes d'action et la poésie se mêlent à de belles images ciselées par des dialogues bienvenus.
Ayant moi-même écrit un roman traitant des rêves, je suis toujours curieux de découvrir comment le sujet a été approché, et particulièrement sensible à son traitement. Je n'ai pas été déçu. On découvre, je suppose, quelques goûts de M. Brussolo à travers la bibliothèque de romans policiers de David. Cet univers de mauvais polar qui teinte les rêves du protagoniste m'a d'abord semblé hermétique. Il devient, fort heureusement, anecdotique, et l'histoire progresse admirablement. Elle se fait surprenante, gagne en profondeur en même temps que les plongés de David. Les personnages réels gagnent en épaisseur quand ceux du rêve sont renvoyés sans complaisance à leur rôle de faire-valoir. C'est l'un des points les plus positifs de ce roman.
La conclusion, bien qu'attendue, est une merveille de cohérence dans cet univers particulier. Une lecture très agréable.
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Mon premier contact avec l'univers de Serge Brussolo et franchement je n'ai pas été deçu
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Excellent ouvrage entre " Inception" et un essai sur l'art. Mon premier Brussolo et je ne le regrette pas du tout!!
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C'est avec ce roman que j'ai découvert Serge Brussolo, et j'ai été séduite. En ouvrant ce livre il ne faut pas s'attendre à une suite d'actions et de rebondissements hollywoodiens, on est dans le rêve, il ne faut pas l'oublier. Brussolo soulève de bonnes questions (la place de l'art aujourd'hui, le rêve comme échappatoire parfois dangereux, la matérialisation de l'inconscient…) et parvient à créer de belles images. J'ai personnellement refermé ce livre avec l'impression de sortir progressivement d'une bulle, de remonter un par un les degrés de l'inconscient comme le fait David.

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