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EAN : 9782070415632
192 pages
Gallimard (11/10/2000)
3.71/5   191 notes
Résumé :
David est un chasseur de rêves.
Chaque nuit il s'enfonce au cœur du sommeil pour en ramener d'étranges objets que se disputent des collectionneurs avides. Si, dans le monde réel, David est un modeste fonctionnaire au service d'une administration sans visage, en rêve il mène la vie exaltante et dangereuse d'un cambrioleur aux effractions chaque fois plus risquées. Les psychologues lui affirment que cet univers parallèle n'existe pas, que ces complices, ces gan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Et encore une fois, une brillante idée de départ, des attentes énormes qui en découlent, tant de possibilités, mais au final un Brussolo qui reste juste, propre mais tellement modeste dans son développement.
Alors c'est un bon livre, il se lit bien, et traite de l'aspect psychologique de l'artiste face à son art, son imagination, sa création et sa liberté, de façon intéressante et intelligente. Il ose une certaine poussée à l'extrême dans le questionnement de la folie chez l'humain, comme souvent au fil de son oeuvre.

Mais au final, il s'interroge sur les frontières de la liberté de vivre ou de mourir, la marginalisation face à une société de consommation que nous refusons, et la perception de la réalité. Où se trouve la liberté de vivre si nous ne pouvons choisir délibérément de mourir ?

Bon certains trouveront de la philosophie dans tout ça, une morale propre à notre ère moderne, et d'autres verront ce bouquin comme un Inception forcément un peu décevant pour le coup....
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Brussolo nous livre, avec ce "Syndrome du Scaphandrier", une oeuvre de SF particulière et qui s'inscrit je pense dans une sensibilité hexagonale (Barjavel, Pagel et d'autres). La poésie, le fantastique, les ambiances oniriques y sont bien plus présents que les aspects technologiques ou la critique sociale. Après tout, comme l'auteur le dit lui-même, il ne fait qu'explorer ses univers intérieurs, ce sont les autres qui mettent les étiquettes.

Et donc, un peu dans la même veine que "Mange-Monde", que j'ai lu précédemment, Brussolo nous livre ce que moi je nommerais un livre d'ambiance, quelque chose qui se rapproche finalement peut-être plus de la peinture que de l'écriture, mais qui a pour moi toute sa place dans la littérature. Ainsi ne vous attendez pas à des "twists", "cliffhangers" et autres "flashback", ni à un rythme trépidant.

Il nous décrit, dans un futur que l'on devine assez proche, la vie de David, une sorte de "rêveur professionnel". Il a cette capacité de vivre une vie parallèle dans ses rêves et d'en ramener des ectoplasmes éphémères, qui ont supplanté toutes les autres formes d'art, et dont le commerce fait fureur. Ce sont des objets (organismes ?), mouvants, abstraits, et chacun peut y voir ce qu'il veut. Ils ont de plus la faculté d'irradier un bien-être certain (avec quelques oeuvres mineures, savamment placées dans votre domiciles fini l'arthrose, les maladies chroniques et les effets de l'âge). le problèmes est qu'ils ont une durée de vie limitée.

Il faut donc sans arrêt renouvelé le stock, ce qui n'est pas sans risque pour les rêveurs et leur santé. Et puis il y a toujours le risque, à un moment, que le rêve soit plus attrayant que la vie réelle et que l'on s'y perde...

Ce "Syndrome du Scaphandrier" ne conviendra donc pas à tout le monde. Personnellement j'ai vraiment beaucoup aimé...Ceux pour qui les termes poésie, ambiance, onirisme ont un sens devraient appréciés. Et puis en creux on peut aussi y voir une critique de la société de consommation (puisqu'ici c'est le producteur qui devient, aussi, un déchet) ainsi que de la promotion d'un certain idéal de bien-être béat.
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En France, dans un monde alternatif.
David, environ 30 ans, déprimé, mène une vie assez morne mais il est aussi Rêveur Professionnel (ou Rêveur d'Etat). C'est un artiste qui travaille pour le musée d'art moderne de sa ville (Paris ?).
Il a don, un pouvoir spécial. En effet, de temps en temps, il plonge dans un sommeil si profond qu'il y reste souvent plusieurs jours consécutifs. Pendant ces « plongées », il se retrouve dans un monde onirique, où il endosse le rôle d'un hors-la-loi. Avec ces acolytes il réalise des cambriolages pour ensuite ramener avec lui, lors de ces « remontées » à la Réalité, ses butins, considérés dans le monde réel comme des objets d'arts et qui seront vendus aux enchères.
On est dans une alternance entre deux mondes. Un monde gris, froid, triste et sans pitié, le réel et un monde bleu, le possible, la liberté et le rêve, l'imaginaire.

Avant de lire ce livre, j'avais regardé les critiques et de ce fait, j'étais un peu réticent avant de commencer la lecture, car selon les autres lecteurs, lire « le Syndrome du scaphandrier » c'est rentrer pour ne pas dire « plonger » dans une histoire à la « Inception ». Je n'avais pas aimé ce film, alors autant dire que j'avais pas mal d'appréhension. Au final, ce fut une bonne surprise !

À travers ce roman de SF, Serge Brussolo questionne notre rapport à l'art et sa marchandisation, mais aussi la liberté de choisir ce que l'on estime bon pour soi-même quitte à ce que ces choix soient radicaux.

La lecture est agréable et j'ai bien apprécié le vocabulaire lié à l'activité de la plongée sous-marine pour décrire ce monde imaginaire. Un bon moment de lecture pour s'évader 😊
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Le résumé de « Le syndrome du scaphandrier » donnait plutôt envie. Des cambriolages oniriques ? Une frontière floue entre rêve (ou réalité ?) et (autre ?) réalité ?
Eh bien, dans les faits, la réalité de l'histoire est toute autre. Les rêves ne constituent qu'une part très réduite du roman, la plus grande partie de celui-ci se consacrant plutôt au mal-être de David dans le monde « d'en haut », bien terne par rapport au monde onirique « d'en bas » dans lequel il plonge.

Si le premier chapitre, décousu rêve oblige, peut faire peur, la suite s'avère bien plus facile à suivre, bien que la narration reste sacrément lourde. On a connu Serge Brossolo plus efficace, notamment dans ses thrillers médiévaux. Un choix probablement volontaire, pour mieux coller au ressenti de David qui, même éveillé, ne parvient à voir le monde qui l'entoure que via son regard de rêveur. Il y a ainsi davantage d'onirisme dans la réalité décrite que dans les rêves, qui obéissent certes à leur propre logique, mais manquent, paradoxalement, d'originalité et d'épaisseur. Là encore, choix assumé. Une chose est sûre : le syndrome du scaphandrier n'est ni une lecture joyeuse, ni un livre qui plaira à tout le monde... Mais l'on ne peut nier le talent de l'auteur et l'inventivité de cet univers où même la question du stockage des rêves fanés – ultra polluants qui plus est – est abordée. Ça fourmille d'idées et l'on ne demande qu'à y croire, c'est un régal.

Cependant, cet éphémère voyage au pays des rêves solides ne manque pas d'être gâché par quelques détails qui fâchent, comme le traitement des figures féminines, bien peu flatteur, qu'il s'agisse d'Antonine la maîtresse officielle, de Nadia celle du monde d'en-bas, ou de Marianne la psy. Et que dire de Soler Mahus, cet ancien plongeur déchu, enfermé dans ses souvenirs oniriques de sauveur blanc où, le temps d'un chapitre, se déverse un concentré nauséabond de racisme et de sexisme pleinement assumé par le personnage... mais dont le propos ne semble nullement déranger David et n'est à aucun moment remis en question, comme si c'était normal ? Ambiance. Ce personnage est d'ailleurs le seul à n'être pas égratigné au passage, les gens ordinaires, comme le gardien du musée ou ses anciens collègues reconvertis n'étant pas non plus épargnés par la critique.

Bref, en dépit d'un univers sombre mais accrocheur qui vaut vraiment le coup, son protagoniste tout sauf attachant et le style vraiment lourd ternissent sacrément le plaisir de lecture. Pas un mauvais livre, mais un de ceux qui pétillent sur le palais tout en laissant un arrière-goût désagréable...
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Dans un futur proche, à Paris, Serge BRUSSOLO nous narre la déprime d'un "rêveur professionnel". le héros est, en effet, une sorte d'employé du ministère de la culture qui "plonge" régulièrement dans de longs rêves pour rejoindre sa double-vie onirique. Comme tous les autres rêveurs accrédités par le ministère, il en rapporte de ces "plongées" d'étranges oeuvres, indéfinissables, ectoplasmiques, qui présentent l'intérêt de diffuser bien-être et harmonie dans le domicile de leurs acquéreurs.
Oui, mais voilà, notre héros vient d'être mis sur la touche par ses employeurs car il ne rapporte des abysses oniriques que de pauvres oeuvres rachitiques qui dépérissent et meurent avant même d'avoir eu le temps d'être vendues.
Le héros déprime de ne pouvoir rejoindre ses compagnons fantasmés de sa double-vie onirique de gangster. Cette pathologie est connue sous le nom de syndrome du scaphandrier.

C'est donc un livre au postulat de départ assez atypique que voici ; où il est question de la difficulté pour certains à faire la part du réel et de l'imaginaire. Thème qui résonne particulièrement à notre époque où les environnements et communautés virtuels proposés sur Internet sont autant d'échappatoires et/ou de compléments à la vie réelle.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
S'il ressentait toujours le besoin viscéral de voir les rêves auxquels il avait donné naissance, il n'éprouvait pas à leur vue l'extraordinaire exaltation dont parlaient les esthètes. "C'est normal, lui avait déclaré Marianne sans aucun ménagement, les rêveurs ne peuvent tirer aucun plaisir de la contemplation du rêve. La vision de votre corps nu dans un miroir ne vous excite pas sexuellement, n'est-ce pas ? Eh bien, il en va de même pour les rêves que vous avez matérialisés. D'autres en tireront un plaisir certain, mais entre vous et votre rêve, il existera toujours une sorte de tabou de l'inceste.
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Dans les revues féminines on parlait des rêves comme de merveilleux régulateurs du tempérament. "Avec quelques bibelots ectoplasmiques soigneusement disposés à proximité de votre chambre à coucher vous bénéficierez d'une véritable cure de jouvence à domicile. Votre corps s'épanouira, votre peau deviendra plus douce, vos rides s'effaceront."
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" Ce serait sa plus belle plongée, il le pressentait, un voyage au coeur des abîmes, dans le trou noir des grands fonds, là où il n'avait jamais mis les pieds. Là où personne à part Soler Mahus n'avait peut-être mis les pieds. Il allait couler à pic, alourdi par toutes ses rancoeurs, par sa peur d'être mutilé, par toute la tristesse des rêves assassinés. Il allait tomber comme une pierre, fendant les épaisseurs marines tel un scaphandrier bardé de cuivre et de plomb, et son casque rutilant tracerait dans la nuit liquide un sillage de bulles bourdonnantes. "
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Une galerie d'art à l'heure actuelle n'était rien d'autre qu'une monstrueuse exposition anatomique. Au-dessous de chaque oeuvre on aurait pu graver l'inscription modelé avec le foie de l'artiste ; mais le public n'aurait probablement pas apprécié cette vérité trop organique.
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Au moins maintenant on sait à quoi sert l'art, lui avait déclaré une vieille femme. Dans le temps on nous disait "c'est beau". Mais beau qu'est-ce que ça veut dire ? La beauté jusque-là ça n'avait jamais empêché les hémorroïdes, maintenant c'est différent, y'a rien à comprendre, c'est comme les vitamines : on ne sait pas à quoi ça ressemble mais ça fait du bien !
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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