Plongeant dans les pages de «
Les Geôliers » de
Serge Brussolo, j'ai été attirée par la promesse d'un thriller fantastique signé par un auteur dont j'avais déjà apprécié quelques oeuvres. La perspective d'un massacre familial sous le signe des petits hommes verts et d'une cité mystérieuse nommée Dipton a renforcé mon intrigue initiale.
Serge Brussolo, écrivain français inclassable, s'aventure ici dans le thriller fantastique. Sa réputation d'auteur prolifique, touchant à la science-fiction, au thriller et même à l'histoire, a contribué à faire de ce livre une valeur sûre. Mon attente était élevée, d'autant plus que j'avais entendu parler de son excellence dans d'autres genres.
Dès l'ouverture du livre, l'ambiance que j'anticipais, empreinte de ruralité et de sectarisme, a pris une direction inattendue. La cité de Dipton s'est révélée être un kaléidoscope de sujets variés, peut-être même trop nombreux à mon goût. La plume accessible de l'auteur a facilité la lecture, mais la profusion des thèmes a parfois nui à la clarté du récit.
La citation, « Ces extraterrestres, quelle plaie ! Pires que les Mexicains, vous ne trouvez pas ? », incarne l'humour noir et l'extravagance qui traversent le roman.
Brussolo explore divers thèmes, du cinéma américains aux sectes en passant par les communautés survivalistes, créant un tissu complexe d'intrigues.
Jillian, scénariste et personnage principale, s'accroche à un projet de film étrange proposé par Dieter Jürgen, centré sur la vie de Debbie Fevertown, une meurtrière familiale. Jillian se trouve entraînée dans une série d'événements qui la dépassent, sa curiosité devenant à la fois sa force et sa faiblesse.
Bien que le point de départ soit solide, l'histoire s'emballe rapidement, perdant toute cohérence. Les situations s'enchaînent de manière déconcertante, rendant difficile la compréhension du récit. La citation, « Dipton, c'est le triangle des Bermudes au milieu des champs de maïs. Dès qu'on y pénètre, tout devient vite flou, suspect, ambigu », reflète la confusion qui s'installe dans le récit.
Le roman rappelle «
Les Emmurés » du même auteur, avec une nette séparation entre la première partie et l'arrivée à Dipton, suivis d'un après marqué par un rebondissement fracassant. Cette structure narrative, bien que déjà expérimentée par
Brussolo, divise l'histoire de manière marquée.
Ce livre se démarque par sa multitude de thèmes entrelacés, une approche audacieuse qui peut plaire à certains lecteurs. Cependant, pour moi, la profusion d'idées, bien que géniales individuellement, a donné lieu à une confusion déconcertante. J'aurais préféré une concentration sur un thème à la fois.
Malgré les idées brillantes de l'auteur, les nombreux rebondissements successifs ont érodé mon immersion. «
Les Geôliers » se distingue par sa complexité, mais cette abondance m'a laissée perdue. Dans l'ensemble, une expérience littéraire mitigée qui mérite une note de 2,5/5. Pour celles et ceux qui apprécient les récits labyrinthiques et les thèmes multiples, ce livre pourrait offrir une expérience captivante, mais il risque de dérouter les lecteurs en quête de clarté narrative.