"[...] à l'instar des saisons l'espoir et son contraire sont cycliques."
"Sur l'échelle de Richter de la confidence, le chagrin est peu sociable et le bonheur très égoïste."
Le matin s’élançait crânement le long de la forêt dévastée. Le feu s’éparpillait, se délivrant, relâchant ses plumes d’oiseau exotique, puis il reprenait force. Le crépitement s’enflait, bien au-delà de l’écho, propageant son étoupe sur les arbres abasourdis, terrassés par cette violence soudaine, toute cette frénésie.
"[...] les secrets ne se conservent pas tout seuls. Parfois ils s'échappent et reviennent un jour, sans prévenir, nous interpeller."
On est passé de la lampe à pétrole aux cartes à puce électroniques et aux ordinateurs via Internet en moins d'un demi siècle. Mais ce qui me chagrine, c'est que rien n'a vraiment changé. Je veux dire, de l'intérieur.
"Mais quand on a trop hésité pour s'en aller ou seulement poser les bonnes questions, il y a des mots qui font des ravages."
"A quoi donc tient une vie ? Un souffle, éteint entre ses mains. Ne subsiste qu'une carte, un signalement, le balbutiement d'une existence. Presque une abstraction."
p.95 La solitude, ma belle, il ne faut pas la laisser seule. On doit l'adoucir, sinon elle nous engloutit, nous avale. Si bien qu'ensuite, on ne se sent plus seul, on se sent abandonné.
Lacs roses, chevauchés de formes éparses, étranges, aux mufles de sang. Aigrettes, flamants répartis en lignes de vol écarlate, guêpiers aux cris roulés, tous les traversent de leurs longs et gracieux cous blancs, plumes roses ou de jais, crins noirs, déchirant l'air petits coup de bec. Au fond, au-delà de la ligne de partage, des paysages immobiles, archipels bleutés, criblés du pollen des nuages. Lavis, pastels roses puis gris, le ciel strié lui aussi gris parme, avec de retour, entrelacé, enchâssé, mon petit mas toilé impressionniste dans ce camaïeu liquide.
Rose, tu sais, j'aimerais être un homme véritable. A la fois un animal et un cœur et enfin un esprit.