"On voudrait tant être aimé pour ce qu'on est - et non pas tel que l'autre désire qu'on soit. C'est l'éternel dilemme."
"Ce qu'il y a de bien avec les mots : si j'en prends un, il s'explique vite par le suivant. On examine le deuxième, ce qu'il veut dire et cela n'a plus de fin. Un peu comme dans la vie, les mots nous font avancer."
La mélancolie, c était de la tristesse plus un peu de douleur douce, un blues qui tombait comme la pluie.
"Grâce à lui, je réalisais que les livres reprennent parfois les nouvelles, les faits divers dont parlent les journaux. Mais sous un angle moins théorique, moins général, ils expliquent. Ils comprennent."
Une porte qui ne vous aime pas n'a besoin de personne pour rester fermée.
Le jour, je travaillais à l'atelier de menuiserie, je rabotais, je collais, je sciais.Nous fabriquions de beaux meubles. Dans les moments de loisir, j'étudiais l' encyclopédie universelle et le dictionnaire de la langue française. Me plongeais à corps perdu dans l'univers des mots.Dernièrement, accolé à tristesse, j'ai trouvé douleur et, bien sûr, mélancolie. En les rapprochant tous trois, j'obtenais une définition assez juste. La mélancolie, c'était de la tristesse plus un peu de douleur douce, un blues qui tombait comme la pluie.
( p.137)
Un peu comme dans la vie, les mots nous font avancer. (...)Heureusement, il existe des mots joyeux. On en trouve un, tiens, il me fait chaud au cœur, celui-là .On en essaie un de plus, ils ont l'air de s'entendre, de se compléter, et puis on bâtit une phrase et ça va de mieux en mieux.
( p.54)
Après le départ du policier, j'ai cherché le mot dans le grand livre des explications. À deuil,
" faire son deuil", j'ai lu, finir par accepter d'être privé de quelqu'un de proche, qui est décédé récemment. Travail de deuil.Je partageais la colère de mon père. On travaillait déjà bien assez tous les deux et, surtout, nous ne voulions plus travailler avec la mort.
( p.45)
Je perdais mon temps et peut-être mes pensées ou mon chemin, à cause de l'école obligatoire. Le Petit Poucet jalonnait le sien de cailloux blancs.Moi, c'était à l'aide de mots que je traçais un sentier.
( p.66)
L'avocat se nommait Me Gilles (...)
Il devait défendre une colonie de souris, tellement je le trouvais gris, gris de partout.Je lui avais raconté mon histoire. Il essayait de me rassurer, de se montrer gentil.
( p.130)